Je premier qui me sort un calembour du genre « ce groupe est bon à JETTER » se fait immédiatement bannir de ma communauté. Désolé, mais les jeux de mots foireux sont ma prérogative, et je vous interdis de marcher virtuellement sur mes plates-bandes. D’autant que les américains de JETTER ne méritent pas vraiment ça, eux qui depuis des années se battent pour imposer leur vision des choses. Histoire traditionnelle que celle de ce groupe de Tampa, en Floride, qui a commencé sa carrière en tant que cover band, avant de bifurquer vers un répertoire original. Né en 2015, ce quintet mené de voix féminine (Kristie Lee - chant, Paul Alexander - guitare, Gregorious - guitares, James Anthony - basse et Rob Christie - batterie) s’est donc rodé dans les clubs de Floride avant de se lancer dans le grand bain en tant que groupe viable artistiquement. Et c’est en 2019 que le quintet nous a joué sa première partition longue-durée, montrant les crocs avec Worth Fighting For qui développait sa philosophie sans ambages.
Leur nom est désormais connu dans leur état et dans l’underground, et c’est aux légendaires studios Morrisound qu’ils ont capté le son de ce second long, deux ans après leur découverte. Un son plutôt carré donc, et profond, qui met plutôt bien en avant le formalisme de leur musique, aussi simple qu’elle n’est franche et taillée pour le live. Autant dire les choses comme elles sont, si les JETTER n’ont pas inventé le break à hacher le Heavy Metal, ils savent le jouer, avec cette teinte Hard qui rend leur musique plus abordable. Rien de fondamental à signaler à leur propos, puisque leurs morceaux sont suffisamment explicites pour parler d’eux-mêmes. Basé sur une recette de Heavy à l’américaine, When All Else Fails propose donc des titres médium, reposant sur une dualité de guitare efficace et une section rythmique solide et fiable. Si l’influence des géants européens de SAXON et IRON MAIDEN est quand même palpable tout au long de l’effort, les floridiens n’en sont pas pour autant d’indécrottables nostalgiques de la NWOBHM, et leur inspiration se veut légèrement évolutive sur les bords, rappelant même parfois nos propres HEADLINE, le côté symphonique et démonstratif en moins.
Premier écueil à passer, la voix très fluette et nasillarde de Kristie Lee, qui n’est pas sans évoquer les juvéniles RUNAWAYS. La chanteuse, loin des délires opératiques de ses consœurs des années 90/2000 se rapprocherait plutôt des vocalistes des eighties, ce qui peut parfois handicaper le lyrisme de certains titres qui auraient exigé plus de profondeur de gorge. L’autre reproche à formuler à l’encontre du groupe est son inspiration assez stagnante qui impose un mid tempo quasiment systématique, réflexe conditionné uniquement perturbé par quelques titres plus lourds, comme « Avarice ». On a même parfois le sentiment que les musiciens sont allés piocher leur créativité du côté des années 70, lorsque le Hard commençait à se teinter de Heavy sous l’impulsion du SAB. Et si certains arrangements permettent quand même de raccrocher le projet à son époque, tout sonne assez passéiste et statique. La faute à un son de guitare assez étrange, et comme capté live, qui manque de relief et de profondeur. Heureusement, quelques idées bien senties viennent extirper le concept hors des marais les plus conventionnels, comme cette intro orientale sur « Egyptian Knights », dont l’ambiance s’accorde beaucoup mieux du timbre de Kristie. Il est d’ailleurs dommage que les ambitions du groupe en cette occasion ne soient pas plus prononcées sur le reste de l’album, tant on sent que les musiciens sont capables de faire beaucoup mieux que ce Heavy Metal un peu réchauffé.
Mais en s’accrochant un peu aux branches, et arrivé à mi-parcours, la tendance à la monotonie s’inverse, et le groupe injecte plus de mélodie et de personnalité à sa musique. Les atmosphères se tamisent, la douceur se fait une place, et « Strange New World » rompt enfin avec le ronron permanent. Certes, les réflexes reviennent vite, mais le tempo s’accélère un peu, et l’énergie semble se décupler pour permettre à l’auditeur de se changer les idées. Certes les soli sont toujours aussi timides et dévalués par un son vraiment trop fluet, mais le tout chauffe un peu plus la marmite qui sans bouillir, atteint enfin une température raisonnable. « The Summoning » poursuit dans la bonne direction en se reposant sur des harmonies celtiques, alors que « Wander » serre la tension pour atteindre un bon niveau de Metal nerveux et sec.
Encore pas mal de progrès à faire donc pour les floridiens, qui nous quittent avec un lourd et lent « 5 Minutes », et qui sonnent encore un peu trop comme un groupe amateur de club. Après deux albums, j’espère que le professionnalisme prendra le dessus, et que les prochains efforts du groupe en feront pour sonner un peu plus original et surtout, mois hésitant. Certainement très efficace live, JETTER est encore un peu tendre sur disque pour vraiment convaincre, d’autant que la masse de productions actuelles dues au COVID ne leur laisse que peu de chances de se faire remarquer.
Titres de l’album:
01. Awake
02. The All Seeing I
03. Real Eyes
04. Avarice
05. Egyptian Knights
06. Strange New World
07. The Summoning
08. Where Angels Fly
09. Wander
10. 5 Minutes
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