Voilà un moment que je voulais parler de metal progressif, et de sonorités souvent croisant des suffixes en « core » qui en France font souvent peur aux Métalleux de base. Vous savez ces « puristes » comme ils s’autoproclament. Mon top album 2017 était déjà essentiellement composé de metal progressif, cependant j’attendais le bon album pour vous emmener dans ces eaux troubles qui peuvent en noyer plus d’un. Puis ce 16 Mars est sorti Where Owls Know My Name du groupe RIVERS OF NIHIL, le groupe et l’album parfait pour cela. Alors branchez vos enceintes, et préparez vous mentalement à du grandiose.
Entamons cette aventure par une brève présentation du groupe. RIVERS OF NIHIL est un groupe de Death Metal/Deathcore/Technique/Progressif (????) qui a vu le jour en 2009 en Pennsylvanie aux Etats-Unis. A cette époque, le groupe était encore tout jeune et avait déjà attiré l’attention de notre bon ami Erik Rutan de HATED ETERNAL, et qui a aussi jouer dans MORBID ANGEL. Le gaillard est également producteur d’albums de groupes comme CANNIBAL CORPSE, VITAL REMAINS, MADBALL, BELPHEGOR, NILE ou encore AGNOSTIC FRONT. Bref, ce dernier insista pour prendre en charge la production de leur premier album. Le groupe pose donc une bonne grosse paire de couilles sur la table d’entrée de jeu.
C’est donc ainsi, qu’en 2013 le groupe enregistre leur premier album The Conscious Seed of Light dans le Mana Recording Studio de notre cher monsieur Rutan. Le groupe exerçait dans un Death Metal beaucoup plus brut, moins progressif et moins technique qu’aujourd’hui. Cependant il se différenciait déjà de toute cette masse de groupes de death metal de l’époque en nous proposant un death metal/deathcore délivrant une énergie qui s’apparente à celle du bon gros hardcore. On pourra y voir aussi quelques lointaines accointances à GOJIRA dans certains riffs de gratte (Ecoutez « Soil & Seed » vous verrez de quoi je parle). Au passage je vous conseille vraiment cet album qui peut vraiment être une bonne clé d’entrée pour découvrir l’univers du groupe. Un album génial !
En 2015, le groupe décide de placé la barre encore plus haute et enregistre son deuxième album Monarchy. Le groupe est soucieux de faire évoluer son style pour ne pas refaire la copie d’un même album à l’infini (comme beaucoup savent le faire depuis toujours). Ils prennent donc la route vers une musique plus technique mais en réussissant à garder cette empreinte qui les a fait connaitre avec The Conscious Seed of Light. Redoublant toujours d’originalité l’album fait encore une fois l’unanimité. Cependant les 5 américains ne sont pas encore arrivés à leur apogée.
C’est donc le 16 Mars dernier que RIVERS OF NIHIL sort son dernier album qui, à mes yeux, sera le meilleur de sa discographie. Celui-ci porte le nom de Where Owls Know My Name et fait référence à un endroit où l'on peut faire l'expérience d'un isolement total, un lieu où seule la nature qui nous entoure est consciente de notre présence, un lieu où nous pouvons réfléchir silencieusement sur notre vie. Sur cet album Brody Uttley (le guitariste), qui chapeaute la composition des morceaux de son home studio personnel, a voulu tenter une manière un peu différente et « organique » de composer, ne voulant pas « se forcer à essayer » comme il le dit dans une de ses interviews. C’est-à-dire en ne cherchant pas à écrire un riff pour ensuite essayer de le jouer. Ici la plus part des riffs ont été composés en essayant de ne pas penser à ce qu’il était en train de jouer, en restant le plus relaxé possible : “ I really tried to not think about what I was doing. I kind of just let my hands wander around the fret board to see what came out. Pretty much every song on this record was written by just staying as relaxed as possible and not really worrying about conforming to any specific set of requirements”. Cependant ne vous attendez pas à un résultat moins technique pour autant car le groupe reste toujours aussi désireux de monter en difficulté. A vrai dire sur cet album il y a même un énorme bond technique. Cependant les morceaux respirent beaucoup plus que dans les précédents opus, chaque morceau est un savant mélange de brutalité et d’harmonie. Tout au long de cet album on se retrouve bercé par des nappes atmosphériques portées par des jolies reverbs et delays qui confirment le passage du groupe à une musique beaucoup plus progressive et moderne. Le groupe se permet vraiment ici d’explorer son propre univers, et insère donc à sa musique de la guitare acoustique, du clavier et même du saxophone, des purs moments jazzy de relaxation qui donne à la musique du groupe une vrai singularité, et nous plonge dans un vrai voyage musical. Pour illustrer cela je vous conseille d’écouter « Subtle Changes » une chanson pleine de contrastes et d’émotions. Sinon pour les amateurs de tempo dégénéré vous avez également « Hollow » une chanson qui se cale sur un BPM de 260, avec un batteur qui blaste et place de la double tranquillement comme si de rien n’était. Puis évidemment le groupe ne manquera pas de placer la 3ème partie de « Terrestria » un titre qui se décline sur chaque album du groupe.
Maintenant passons à la partie qui va bloquer une bonne partie d’entre vous : le chant. En effet le chant à énormément évolué depuis Monarchy , Jake Dieffenbach le chanteur habitué au growl puise maintenant dans des sonorités plus aigües, des screams démoniaques et aussi du chant clair. Personnellement, je n’ai absolument rien contre le chant clair, surtout quand il est aussi bien réalisé. Mais je sais que certains d’entre vous ne sont pas friands de ce genre de chose. D’ailleurs c’est quand même étrange d’être en capacité d’écouter des screams sorties du fond des enfers, ou des Pig Squeal de cochons égorgés et faire le fragile quand des artistes insèrent du chant clair pour donner plus de profondeur à leur musique. L’essentiel n’est-il pas là ? Demander à un chanteur de faire une croix sur le chant le clair, c’est comme de demander à un guitariste de ne jouer que sur 3 cordes, ou de ne jouer qu’avec le canal saturé et sans pédales… Je pense qu’il faut davantage se concentrer sur les paroles et leurs significations plutôt qu’à la manière dont elles sont chantées. La technique de chant utilisée ne reflète qu’un choix artistique qui se justifie par la signification et la sensation que le groupe veut donner à son morceau.
Bon alors, la conclusion ? Where Owls Know My Name montre clairement une évolution dans la musique du groupe. Certains vont peut-être désapprouver ce changement, cette production au son beaucoup plus moderne et léché, ou ce chant clair etc… Mais le groupe va de l’avant, et ne se terre pas dans les sentiers qu’il connait et maitrise déjà et quand je vois le résultat je suis carrément content et ne peux qu’approuver cette évolution. J’espère vous avoir fait découvrir un groupe intéressant qui n’est peut-être pas dans votre style habituel d’écoute. Avec cette chronique je voulais vous amener (pour ceux qui n’y sont pas familier), à faire un premier pas vers les sonorités du metal moderne qu’on trouve dans le prog, le djent, le metalcore, ou encore le deathcore. Le chant clair est devenu un composant à part entière de ces styles, essayez d’aller voir au-delà des apparences et questionnez vraiment le fond des choses. Puis si vous n’y arrivez vraiment pas vous pouvez toujours écouter les deux premiers albums.
Titre de l'album :
01. Cancer / Moonspeak
02. The Silent Life
03. A Home
04. Old Nothing
05. Subtle Change (Including the Forest of Transition and Dissatisfaction Dance)
06. Terrestria III: Wither
07. Hollow
08. Death Is Real
09. Where Owls Know My Name
10. Capricorn / Agoratopia
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