Le Sludge n’est déjà pas le sous-genre le plus souriant de l’extrême, mais lorsqu’il est blackisé, c’est encore pire. Je dis bien « blackisé », pas « Blackie Lawlessisé », que les choses soient claires. Non, SHADOW AND CLAW n’a rien en commun avec le leader de W.A.S.P, mais partage des conceptions avec les arpenteurs de forêts nordiques, ceux-là même qui à longueur d’année poussent des cris qu’ils enregistrent sur du matériel de fortune. Néanmoins, pas d’équivoque. SHADOW AND CLAW est aussi américain que Wall Street ou KFC. Venant de Boise dans l’Idaho, ce trio de costauds nous sort là son premier lapin mort du chapeau aplati, et autant dire que ce lapin n’est pas mort de sa belle mort dans son sommeil.
Non, la pauvre bête a été pulvérisée par un routier qui n’a sans doute même pas remarqué sa présence. Ni son absence.
Susceptible de plomber l’ambiance d’un séminaire d’huissiers de justice, Whereabouts Unknown est une sorte de promenade dans l’inconnu, à travers une brume épaisse, dans des montagnes oubliées. Enregistré par Andy A. aux The Chop Shop Recording Services de Boise, mixé et masterisé par Francisco Sanchez aux Onemanclan Productions de la même ville, ce premier long ne joue pas les cachotiers. Cinq morceaux pour plus de quarante minutes de musique, c’est une norme dans le genre, et ces quarante minutes sont certainement les plus sombres que vous pourrez découvrir en ce beau mois de septembre.
Car si le soleil est revenu sur la France, il a visiblement oublié l’Idaho. Travis Abbott (chant/guitares/drones/mellotron/samples), Aaron Bossart (batterie/samples/chœurs) et Geno Lopez (basse/chœurs) sont donc blancs comme brouillard (ou neige selon la saison), et nous proposent un deal tout ce qu’il y a de plus honnête. Une bonne dose de Doom/Sludge joué par des amateurs de Black, qui ne crachent pas sur un brin de Hardcore défiguré. Et au prix du gramme de désillusion, l’affaire est bonne.
Ceci étant posé, l’œuvre n’a rien d’une complainte morne sur la futilité de l’existence, et ressemble plus à un tableau fidèle d’une solitude désirée, et d’une misanthropie assumée. La présence constante de mélodies passées contraste avec ce chant typiquement BM qui éructe ses litanies comme un bouc renifle une chèvre, et le travail rythmique, loin de blanches frappées au marteau insère au chausse-pied quelques blasts qui scellent l’union avec la scène norvégienne.
Complet et riche. Ce sont les deux qualificatifs qui viennent à l’esprit en découvrant ce premier album, qui trouve son pinacle sur le monstrueux « Wrath of Thunder ». Golem de dix mètres de haut, ce titre de proportions épiques est une sacrée aventure à lui seul, et pose les bases d’une philosophie naturaliste essentielle. Les musiciens se replient sur eux-mêmes, et se retournent vers la nature pour oublier la fatuité de l’humanité. On trouve cette pensée articulée autour de breaks très apaisants, qui s’opposent à de longues suites éprouvantes et dissonantes. Ce qui entraîne un questionnement assez logique. Cette musique est-elle vraiment du Sludge, ou bien une forme de Post Metal très métallique ? Les deux mon capitaine, et l’association est clairement valide.
Cette guitare appartient d’ailleurs plus au monde du Post-Rock que du Metal à proprement parler, tant ses boucles harmoniques hypnotisent comme un paysage d’hiver. Mais lorsque les riffs s’aiguisent l’appétit, c’est bien le Black Metal qui s’impose, et qui permet ce Crossover pas si osé que ça. Des cris, de la fureur, une envie d’ailleurs, qui d’ailleurs n’existe pas vraiment.
Très homogène, Whereabouts Unknown garde sa seconde moitié comme un secret des Dieux cachés derrière deux titres moins développés. « Shadow and Claw » joue un jeu beaucoup plus franc avec son thème massif, même si les mélodies ne sont jamais très loin. Title-track entraînant et étonnement accrocheur, il permet au groupe de tester sa sagacité instrumentale, en conservant la ligne directrice établie depuis la première mesure.
Très insistant, mélancolique mais sans larmoiement, SHADOW AND CLAW est une griffe surgie de l’ombre qui déchire les rêves et lacère l’espoir. On en ressort certes pas très souriant, mais lucide quant à l’avenir d’une planète qui ne cherche qu’à se débarrasser de nous. Notre sort étant amplement mérité, on acceptera ce premier album comme sa traduction musicale, ce qui laisse augurer de temps plus que troublés.
Titres de l’album:
01. Throne of Blood
02. Era of Ash
03. Wrath of Thunder
04. Shadow and Claw
05. Scouring the Plane of Existence
@ Oliv : Montpellier étant une ville et une agglomération plus petite que Lyon, il n'y a véritablement de la place que pour deux petites salles orientées Rock-Metal-Punk-etc, à ce qui me semble après vingt-cinq ans d'observation. Au-delà,(...)
06/05/2025, 20:29
"Death To All", à chaque fois que je les ai vu ils avaient un line-up tout à fait légitime (dont une fois tous les musiciens qui ont joué sur "Human", à part Chuck bien sûr)Et puis la phrase "Chris Palengat pr(...)
06/05/2025, 20:28
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11
Ils sont juste trop faux-cul pour assumer le statut de tribute band, voilà tout.
06/05/2025, 16:15
Si je comprends bien il n'y a qu'un seul membre d'origine ? et évidemment que c'est un tribute band, comment l'appeler autrement. à ce point autant commencer un nouveau groupe avec un clin d'oeil, pour affirmer une certaine continuité. Faut assum(...)
06/05/2025, 05:51
Perso, je suis plutôt preneur ! Reste plus qu'à espérer que ce soit à la hauteur de mes attentes !(Faut bien avouer que même si je suis fan de l'album Sick, mon préféré reste Enjoy the Violence ! Quelle tuerie absol(...)
05/05/2025, 23:34
J'ai eu la chance de les voir il y quelques semaines dans une salle stéphanoise chauffée à blanc et je peux vous dire qu'on va entendre parler de ces garagnats dans le monde entier !!!! Du grand art .
05/05/2025, 18:16
Après j'ai 50 balais et je ne vais plus trop a des concerts ou festival et pourtant j'ai le sylak a 10 minutes de chez moi mais ce n'est plus ma tasse de thé et désintéressé de la scène actuelle et l'ambiance qui ne me correspond(...)
04/05/2025, 12:35
C'est très surprenant car Montpellier est bien connu pour être étudiant , dynamique et jeune . Je ne comprends pas ces difficultés car je ne maîtrise pas tout alors qu' a l'inverse dans la région Lyonnaise où je suis , c'est plut&oci(...)
04/05/2025, 12:25
Moi j'y serai !Avec les copains de Sleeping Church Records, on sera sur place !
04/05/2025, 09:55
Je l'ai essayé, alors que je n'écoute plus Benediction depuis beau temps. Ce sont des vétérans et le retour de popularité du Death vieille école leur vaut une certaine popularité, qui n'est pas volée au regard de cette long&ea(...)
03/05/2025, 22:39
T'as même pas le courage de dire que c'est un comportement typique de la population noire américaine, ce qui n'a aucun rapport ici.
03/05/2025, 21:41
Je précise ne rien avoir avec ce dénommé Caca qui semble péniblement tenter mon style pour faire fureur dans les commentaires. Vous manquez de style et de fond, cher Caca !Je suis top nazi ici et je vais pas laisser ma place à la médiocrité (...)
03/05/2025, 21:36
Oui c'est tellement américain cette histoire, je juge même c'est tellement un autre monde. Mais il semblerait qu'il ait, c'est peu dire, dépassé les bornes.
03/05/2025, 21:31
En France, sa mère serait tout sourire sur un cross volé devant les caméras en train de dire "qui n'a jamais fait un refus d'obtempérer".
03/05/2025, 19:37