C’est toujours la même chose en fait. On cite les sempiternelles références, et puis on en occulte certaines, au moins aussi importantes, sans vraiment faire exprès.
Alors on parle d’UNSANE, de CONVERGE, des DILLINGER, et puis on passe à autre chose. Il est dommage que dans le secteur cloisonné du Post Hardcore/Hardcore/CequevousvoulezCore, on omette régulièrement de citer un des pionniers du genre, peut-être parce que plus discret, plus irrégulier, et marqué par les coups du sort…
On le sait, les mecs ont tous failli y passer, dans un bête accident, on le sait aussi, ils ont décidé de calmer le jeu juste après, et de sortir des albums disons-le plus…accessibles.
Mais il y avait des raisons d’aimer What Doesn’t Kill You ou Kiss The Lie pourtant. Surtout lorsqu’on pense au long hiatus qui a suivi ce dernier album qui n’a pas rassuré les fans avec ses airs d’enterrement de seconde classe, sans gerbe de chrysanthèmes…
Mais sept ans après cette soudaine accalmie, et avec un line-up renouvelé, les CANDIRIA sont de retour, et nous annoncent des choses qui se passent lorsque les gens dorment. Pas ceux qui écoutent leurs albums évidemment, des gens qui ne se reposent jamais, mais les autres…Ceux qui n’ont jamais pris la peine de s’intéresser à la singularité de ces musiciens qui osaient le mélange total à une époque où tout était cloisonné, mais possible. Alors que dire d’un huitième album jalonnant une carrière de plus de vingt ans ?
Pas grand-chose, mis à part qu’il se hisse au niveau des meilleurs productions du « nouveau » quintette, peut-être pas encore aussi énervé que dans ses heures de grande forme, mais qui a retrouvé un allant, une violence et un sens de la répartie qui fait mouche.
On le sait aussi, la force de CANDIRIA, ici comme ailleurs, maintenant comme il y a longtemps, c’est cette capacité à associer la violence à la séduction, à mettre à la colle des styles comme le Hardcore dru, le Hip Hop soft, le Jazz ténu, et le Métal en fusion.
Oui, on connaît la recette, les CONVERGE et autres DEP nous ont tous fait le coup, mais sans aller aussi loin dans l’osmose et l’amalgame. Pas vulgarisateur non, juste éminemment parfait dans son équilibre.
Une fois de plus, le label a changé, bonjour les metalleux fous de Metal Blade, mais après tout, il n’est pas interdit de changer d’abri lorsque le précédent laisse passer les gouttes.
Mais mettons les choses au point dès le départ.
Fan d’hier, comme moi, cet album n’est ni, ni.
Si vous avez découvert le groupe dans ses premiers temps, via Beyond Reasonable Doubt, The Process Of Self Development ou évidemment 300 Percent Density, ne vous attendez pas à un remake de ces œuvres qui resteront uniques. Ce nouvel album y ressemble quelque peu, dans certaines attaques de guitare, dans la précision de certains riffs qui taillent pile dans la plaie, mais en dehors de ça, les différences sont palpables et patentes. Plus de mélodies, plus de transitions smooth, plus de, moins de…On s’en fout.
Et surtout, ne vous laissez pas leurrer par l’ouverture nostalgique de « While They Were Sleeping » qui pourrait vous faire croire que le temps a basculé sa tête de pendule en arrière, au début des années 2000. Voyez plutôt ça comme un clin d’œil, ou une nature plus si profonde que ça qui revient à la charge l’espace d’un instant. Idem pour certains segments de « One Of You Will Betray Me », avec son titre en forme de crise de lucidité. Certes, certaines de ses intonations se forgent le caractère sur l’héritage laissé aux DILLINGER sur leurs derniers albums, legs des CANDIRIA qu’ils ont justement mis à leur profit et qu’ils ont restitué à leur manière, manière que CANDIRIA semble trouver de convenance aujourd’hui, dans ces arpèges soutenus par un tempo Jazzy un peu cotonneux, et un chant soft au flow plus contenu, mais toujours accompagné d’une rythmique lourde et heurtée en arrière-plan.
Les fausses pistes ?
Non, pas vraiment, juste des éléments d’hier qui percutent la philosophie d’aujourd’hui.
Pour en être vraiment sûr, tendez l’oreille sur « Opaque », qui ne fait pas grand cas d’une simple harmonie tendue sur trois minutes qui se veut plus délicate que la moyenne, et presque Folk dans le fond. Pas de trahison possible, avec en reflet les pistes des albums post accident, mais surtout cette recherche perpétuelle de climats qui dévient de la trajectoire trop bien dessinée au départ.
Concept album étrange né d’une idée de Carley Coma, qui a dessiné les contours de la personnalité d’un musicien raté en lutte contre une monarchie New-Yorkaise, While They Were Sleeping est en quelque sorte une analogie avec l’histoire de ce groupe qui a dû affronter un peu trop l’adversité et faire face.
Oui, les CANDIRIA ont dû beaucoup faire face et aujourd’hui, ils sont debout et jouent. Et n’est-ce pas ce qu’on attend d’eux à la base ?
Mais on ne trouve rien d’inhabituel sur ce huitième album.
Les plus nostalgiques sauront se repaître de certaines montées en puissance de « The Whole World Will Burn », tandis que les plus jeunes des suiveurs apprécieront les harmonies étranglées à la DEFTONES du même morceau.
Les purs et durs regretteront la frappe sèche et matte de Ken Shalk, tandis que les plus ouverts accueilleront le jeu coulé et swing de Danny Grossarth. Certains trouveront des analogies pas si incongrues que ça avec PAPA ROACH, mais retrouveront le phrasé incendiaire de Carley sur quelques secondes de « Behind These Walls ».
Donc, l’un dans l’autre, il semblerait que tout le monde, ou presque, puisse être satisfait.
« Mareya » le single, fait la jonction, mélodise et hurle, tronçonne et recolle, un peu comme les morceaux qu’il a fallu réassembler après le crash de cette putain de camionnette. Un peu des premières années, un peu de cet album qu’on avait pris pour un testament, quelques arabesques de basse, un break Jazz totalement à l’emporte-pièce, mais finalement, un titre qui définit à merveille toutes ces années de carrière.
Des années passées à rester fidèle à un son, tout en cherchant de nouvelles possibilités, même pas des portes de sortie. Des idées par-ci, par-là, comme cette flûte sur « Wandering Light », très douce et qui contrebalance la rugosité des riffs, et puis quelques autres machins, laissés au hasard…La lenteur faussement apathique qui monte en crescendo et qui finit par exploser dans un dernier accès de rage…
Mais surtout, par pitié, ne voyez pas en While They Were Sleeping un dernier accès de rage justement, on ne sait pas de quoi sera fait l’avenir des CANDIRIA, qui aujourd’hui, semblent se satisfaire pleinement d’un survol de leur parcours, avec ses blessures, ses victoires, ses doutes qui ont rendu le groupe plus humain, plus homogène et peut-être en effet, moins blessant et violent.
While They Were Sleeping n’est sans doute pas intense à trois cent pour cent, mais il n’embrasse aucun mensonge.
Titres de l'album;
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