Ah ben tiens, voilà du bourrin ! Oui, je sais, c’est au moins la cinquième fois que j’utilise cette lénifiante accroche, mais à l’écoute du premier longue-durée du projet polonais TEMPLE DESECRATION, je ne vois pas quoi dire d’autre, sinon que le mystère semble planer sur ce groupe peu disert en informations. Pas de page officielle, même pas de Facebook, rien de rien, des photos promo en contrejour, histoire d’appuyer un peu plus sur le côté occulte de la chose, pour une musique finalement pas si déconstruite que ça, et assez efficace pourvu que la violence underground ne vous rebute pas. Les informations prodiguées par leur label Iron Bonehead ne permettant pas d’en savoir plus sur eux, je me garderai bien d’affirmer quoi que ce soit à leur égard, me contentant alors d’utiliser la musique pour tenter de vous en apprendre un peu plus. Fondé en 2011 du côté de Tychy, Pologne, les TEMPLE DESECRATION semblent affectionner une sorte de Crossover très cruel entre un Death viscéral et un Black des abysses, pour parvenir à susciter des émotions vraiment violentes qu’ils agencent de façon assez pertinente et intelligente. Peu diserts donc, mais aussi, peu productifs. En sept années d’existence, les trois musiciens (si j’en juge par les photos noir et blanc volontairement opaques et floutées) n’ont pris la peine de publier qu’une démo (Abhorrent Rites en 2012) et un EP (Communion Perished en 2014), avant d’enfin se lancer dans le grand bain du LP via ce terrifiant et grondant Whirlwinds of Fathomless Chaos, qui effectivement, s’ingénie à explorer les bas-fonds de l’underground de l’est, en tenant à distance bruitiste respectable ses plus immédiats suiveurs. Mais de là à pouvoir vraiment labelliser leur musique, il y a un abime que je ne franchirai pas, tant la brutalité et la gravité semblent être les deux seules composantes qu’ils acceptent et utilisent.
En se basant sur les quelques indices et comparaisons établies et disséminées par quelques sites référentiels, on pourrait comparer leur ignominie musicale à celle produite par des ensembles comme MALTHUSIAN, PROCLAMATION, TEITANBLOOD, ARKHON INFAUSTUS ou DEMONOMANCY, sans que ces balises ne soient vraiment précises. En privilégiant une approche gratuitement monolithique, les polonais choisissent de bousculer sans vraiment surprendre, et le caractère uniforme de leur première réalisation aura de quoi rebuter les plus impatients et pointilleux. Trop graves pour être rapprochés de la scène canadienne, trop méticuleux et techniques pour être apparentés à un succédané de GNAW THEIR TONGUES ou REVENGE, les TEMPLE DESECRATION semblent constamment évoluer sur la corde raide séparant le Black et le Death les plus frondeurs, et se calent sur le parti d’une rythmique inamovible, qui transforme les trois premiers morceaux en triptyque cohérent mais gluant. On se dit alors que cet amalgame putride de sonorités abyssales a trouvé sa vitesse de croisière, jusqu’à ce que l’infâme mais cathartique « Covenant » ne vienne nous extirper de notre torpeur de sa lenteur suffocante et de ses riffs putrides. Plongeant à ce moment-là dans les eaux boueuses du Death Doom à tendance processionnelle, les polonais parviennent à repousser les limites de l’horreur, en développant plus de onze minutes de torture auditive, menées de voix de démon par un vocaliste au timbre caverneux et au grain abrasif, parfait dans son rôle de maître de cérémonie. C’est évidemment repoussant, autant qu’une litanie lourde et lente peut l’être lorsqu’elle dépasse un timing raisonnable, mais il y a quelque chose de vraiment hypnotique dans cette lancinance qui séduit autant qu’elle ne révulse, un peu comme une mise en scène macabre dont on connaît l’issue, mais qui nous glace les sangs de son inéluctabilité.
Le final « Blood Offering », en dépit d’une intro parlée retombe dans les mêmes travers marqués du début de l’album, mais fait montre d’un léger désir d’évolution, à défaut de progression, en ralentissant quelque peu la cadence pour mettre l’emphase sur une ambiance délétère gentiment morbide. Les blasts reprennent finalement leurs droits, mais on sent à l’occasion de ce titre que le trio est capable de fournir les efforts nécessaires pour s’extirper de son bourrier, qui risque de le condamner à court terme à un statisme assez rebutant. Mais en se posant en trait d’union prononcé entre les origines du Death scandinave le plus froid, et une forme très larvée de BM de l’est qui paie son tribut à son homologue ricain, Whirlwinds of Fathomless Chaos n’est finalement pas un chaos si inintéressant que ça dans son absolutisme, et concrétise très bien de sa musique son intitulé. Un tourbillon de haine et de brutalité qui ne prend fin qu’avec les dernières notes évaporées, et qui sur ses dernières minutes parvient à nous entraîner dans sa spirale, en plaçant au premier plan un discours scandé d’une voix affirmée et une basse à rendre les MORTICIAN fous de jalousie, et qui nous laisse plus ou moins interrogateurs, incapables de savoir si oui ou non toute cette cruauté à une signification, ou si elle est purement gratuite. Doté d’une production qui en outre met l’accent sur les tonalités les plus sombres, ce premier LP, à défaut d’être une totale réussite est une énigme en soi, qui nous donne envie d’en savoir un peu plus, sans être vraiment certain de le vouloir vraiment. Un exutoire, une Némésis, une catharsis, à vous de voir, mais un disque qui ne laissera pas grand monde indifférent.
Titres de l'album:
Alors, autant j'apprécie beaucoup Wolfheart, et cette news ne va rien y changer, autant, pour moi, l'Arabie Saoudite est l'un des pires pays au monde... Alors, je ne suis pas arabophobe, mais ce pays pue terriblement ! Je plains les Saoudiens (et surtout les Saoudiennes) qui(...)
21/11/2024, 18:01
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20