GRAVE SERMON est un quintet (David Hynes - chant, Mark Lennon & Greg Clarke - guitares, Cory Annatar - basse et Jason Connolly - batterie) irlandais, originaire de Kildare, à l’ouest de Dublin. Fondé en 2018, le groupe aura donc rodé son moteur pendant un an avant de nous proposer son premier EP en autoproduction, ce Whitewashed Tomb aux trois titres bien corsés. Pourquoi ce titre ? J’oserais une référence biblique, celle de Matthieu, 23 :37 :
« Woe to you, scribes and Pharisees, you hypocrites! You are like whitewashed tombs, which look beautiful on the outside, but on the inside are full of dead men's bones and every impurity. »
En gros, et pour les non anglophones, une tombe immaculée, belle de l’extérieur, mais rongée par la puanteur et la vermine en dedans. Quoi de mieux comme contexte lorsqu’on se situe dans un créneau de Death Metal traditionnel, barbare, sec comme un coup de trique, et à peu près aussi gai qu’un dimanche de Toussaint sous une pluie battante, les chrysanthèmes à la main ? Rien je le concède, mais à l’inverse, niveau informations, pas grand-chose à vous divulguer puisque le groupe se montre très discret sur ses influences et sa biographie. Et mis à part l’accroche laconique de sa page Facebook et de son Bandcamp (« In thrall to the eternal spectre of death.. »), rien à se mettre sous la dent. Mais comme l’objet en question ne dure que douze minutes pour trois morceaux, inutile de s’attarder sur un manque d’éléments, le but étant de savourer cette délicieuse claque infligée par les irlandais qui connaissent bien leur bréviaire mortuaire. Deux paragraphes bien tassés seront donc suffisant pour vous parler de Whitewashed Tomb.
Tout commence par « Whited Sepulchre », une grosse attaque Death en règle, avec blasts bien Grind qui donnent le tempo. En quelques secondes et mesures, GRAVE SERMON prouve déjà qu’il ne se contentera pas de ruer dans les brancards comme une vache folle, mais qu’il a bien l’intention de structurer sa destruction. On sent une pointe de Floride des origines, mais aussi des traces de Death bien nineties, avec des allusions à SUFFOCATION, ou DEICIDE, sans oublier des ralentissements bien méchants, le tout en moins de trois minutes. Bonne entame…Techniquement, les musiciens sont affûtés, jouent carré sans en rajouter des tonnes, même si la section rythmique n’est pas avare de cassures et autres breaks au biseau. Les guitares, exultant de riffs tous plus chirurgicaux les uns que les autres, s’en donnent à cœur joie dans le carnage, mais c’est la voix diabolique de David Hynes qui reste le point de focalisation, avec ses doublements possédés dignes de Glen Benton. Le vocaliste, complètement investi, lâche des couplets d’un timbre un peu rauque et sourd, module son chant pour ne pas rester monolithique, et s’accorde très bien des nombreuses variations que les morceaux proposent. Nous évoluons donc en terrain plus technique que putride, malgré une sublime et glauque pochette en noir et blanc et un patronyme plutôt sombre. Sans tomber dans les travers du Technical Death moderne, les irlandais manipulent leur partition pour insérer un maximum d’idées dans les trois morceaux, et parviennent à nous convaincre du bien-fondé de leur démarche sans difficultés. Et puisqu’ils le méritent bien, je soulignerai en outre que leur production est impeccable, avec une batterie qui occupe beaucoup d’espace, malgré une basse inexistante. Et « Motionless Terror », en tant que final nous offre le feu d’artifices de violence que nous étions en droit d’attendre, avec encore une fois quelques licks à la MORBID ANGEL noyés dans un maelstrom de bestialité qui n’est pas sans évoquer l’intensité BM des 1349 sur le légendaire Hellfire.
Difficile d’ailleurs sur ce dernier morceau de savoir si les GRAVE SERMON peuvent être complètement et uniquement affiliés au Death Metal, mais la question n’est pas vraiment d’importance. Le plus important est de panser ses plaies une fois la beigne Whitewashed Tomb mangée, ce qui n’est pas chose facile. Mais ce qui est certain, c’est que même si leur carrière s’arrête à la suite de cet EP, leur tombe ne restera pas anonyme…
Titres de l’album :
1. Whited Sepulchre
2. Esau, the Sin Eater
3. Motionless Terror
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