Du polonais en VO, ça vous tente ? Si tel est le cas, je ne saurais que trop vous recommander le premier album du power-trio TOPOR, qui combine la rage du Thrash et la fluidité du Speed Metal le plus pur des années 80. Quelque chose entre les premiers RAZOR, LIVING DEATH, RUNNING WILD, et pas mal de poulains de l’écurie Noise Records.
Vous la sentez la nostalgie qui commence à pointer le bout de ses boutons d’acné ? C’est normal, puisque ce retour en fanfare des orchestres de votre adolescence a ce côté régressif qui réactualise les sacs US maculés de noms de groupes et autres badges fièrement arborés sur une veste en jean élimée.
Mścisław (guitare/basse), Wizun (batterie) et Uappa Terror (chant), déjà membres ou ex d’une multitude de projets (ABUSIVENESS, BIALY VITEZ, DEIVOS, DIRA MORTIS, MOON, PRIPEGAL, ULCER, XAOS OBLIVION, BLASPHEMY RITES, BLAZE OF PERDITION, CHRIST AGONY, ECLIPSE, GRAVELAND, PROFUNDIS, MANBRYNE, STRAIGHT HATE, DISTRÜSTER, EXTINKT, TERRORDOME, BLOOD DRIES FIRST) ont donc réussi à formaliser leur vision d’un Metal puissant et massif, mais non dénué de quelques fantaisies mélodiques et rythmiques.
Au jugé de la violence développée, certain argueront d’une appartenance évidente au créneau d’un Black/Thrash vicieux et libidineux. Il est possible d’envisager les choses sous cet angle, mais faire fi de la musicalité de l’ensemble pour le classer sur les étagères de la bestialité serait une injustice crasse, le trio proposant bien plus qu’une simple bousculade brutale. Nostalgique, certes, passéiste, j’en conviens, mais musical et accrocheur, au moins autant que le DESTRUCTION de légende croisant le fer avec les nihilistes paillards de BULLDOZER.
Diabolique, ludique, joueur mais solide, Wieczna Kaźń hurle sa colère en polonais, et ne fait pas semblant de se racler la gorge. Nouveau venu dans le groupe, Uappa Terror aka Mateusz Łapczyński donne des cordes vocales, et vocifère comme un beau diable, lui qui accuse une belle carrière au sein de TERRORDOME, autre cador Thrash de la scène nationale.
Une affaire de famille, de passionnés, pour un résultat qui sent bon la première moitié des années 80. Armés de riffs convaincants, les trois musiciens se donnent à fond et produisent autant d’énergie qu’une centrale nucléaire au bord de l’explosion. On pense à un EXCITER aux moyens décuplés, tant la force centrifuge du trio redistribue la méchanceté en doses généreuses, et on se laisse emporter par cette vague de colère et d’exubérance en tsunami côtier embarquant tout sur son passage.
L’atomique « Wieczna Kaźń » est le plus parfait exemple d’une méthode éprouvée, mais peaufinée par cette génération de nouveaux venus, rendant hommage aux plus grands tout en se faisant leur propre place au soleil. D’une fluidité exemplaire, Wieczna Kaźń tente un résumé des années fastes des labels indépendants que furent Roadrunner, Noise, New Renaissance et Shark Records, et réhabilite la mémoire des AT WAR, ATOMKRAFT, tout en saluant le mouvement bruitiste des années 90. « Sail for Revenge » se replonge dans la mémoire collective d’une décennie propice à tous les débordements, alors que le Metal baissait momentanément pavillon. Et ce dosage de deux décades de décadence produit un effet bœuf, d’autant que la production de l’ensemble, claire nette et épaisse, met redoutablement bien en valeur ces plans méchants comme des teignes, mais aussi ces breaks plus harmonieux, doublés par des soli propres et honnêtes.
En découle un disque salement énervé, mais franc et direct. Le volet technique est mis de côté au profit d’une hargne incontrôlable, qui transforme n’importe quel mid-tempo en massacre organisé, comme l’expose le fatal et irrésistible « By the Sword », musclé d’un riff redondant et d’une ambiance EXODUS chauffée à blanc.
On craque complètement pour cet enthousiasme sincère, et on laisse de côté les reproches old-school souvent formulés à l’encontre de telles réalisations. Car les polonais n’ont pas fait semblant de s’investir pour suivre la mode, et se sont immergés dans un pan énorme de la culture extrême 80’s, au point d’en ressortir tout chamboulés, et animés d’une sauvagerie qui a de quoi laisser pantois (« Egzekutor », un joli massacre entre ABOMINATION et l’écurie italienne).
Accents sud-américains, force de frappe de l’est, une combinaison fatale, avec en cadeau prématuré quelques ambitions qui se cristallisent sur le surchauffé « Bestii znak ».
TOPOR n’est pas qu’un groupe nostalgique de plus. Il est la preuve par blast + grognements que la scène passéiste a encore de la réserve, et que le futur peut donner lieu à d’autres découvertes d’importance. Une belle victoire pour les brocanteurs de l’extrême, qui ne bradent pas leur talent pour attirer plus de clients.
Titres de l’album:
01. At the Gates of Valhalla
02. Zimna jak stal
03. Fight for Metal
04. Wieczna Kaźń
05. Sail for Revenge
06. By the Sword (Dialogue)
07. Egzekutor
08. Topór (Iskry i krew)
09. Bestii znak
10. Over the Mountains of Mourn
Y qu'une télé, c'est Téléchat!
Le gluon du Metal.
N'empêche, allez voir les dessins de Topor.
De pures pochettes de Metal.
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