Si la nuit en bon somnambule, tu recules, ne t’étonnes pas si les loups hululent. C’est un peu la devise qu’il faut tirer de l’intro du premier effort des lusophones de GHÖSTWOLF, qui condamnent donc mon après-midi à rester bloqué sous des auspices lupins. Après avoir traité des obsessions lycanthropiques de THE GROTESQUERY, me voici obligé de faire face aux hallucinations Speed Black des brésiliens de Belém, pas foncièrement plus originales, mais plus proche des racines qui sont miennes. Trio plus underground qu’une démo Thrash islandaise, les GHÖSTWOLF s’articulent donc autour d’une passion conjointe pour le barouf paillard des VENOM, le bordel ludique des WARFARE, et la vilénie des confrères sud-américains. Composé de trois méchants qui maltraitent leurs instruments (Lucas Blanco - guitare/chant, Germano Junior - batterie et Lucas Grinder - basse), ce concept à la pochette délicieusement rétro nous honore donc d’une bonne dose de violence vintage, telle qu’on l’appréciait avant que le Speed ne se perde en route et ne vire Thrash à la bourre. Le souci de ce genre de réalisation, c’est qu’en dépit de ses qualités intrinsèques, l’inspiration écrite pèche, tant on a du mal à trouver les mots une nouvelle fois pour décrire une musique qu’on écoute depuis nos premiers émois. De là, que faire, d’autant plus que les brésiliens ne sont pas vraiment diserts en informations…Torcher le tout en trois lignes chrono en précisant que le KREATOR d’Endless Pain pourrait y retrouver son maniaque à la faux ? Evacuer la problématique en affirmant que le Cronos de Black Metal saurait adouber ces jeunes sauvages décoiffés ? Eluder la question en se montrant fort marri de constater que la vague Crust suédoise pourrait y retrouver ses petits en fouillant les décombres laissées après le passage des SARCOFAGO ? Ce sont des options, qui semblent raisonnables, mais puisqu’il faut bien gloser un peu, autant le faire avec efficience.
En substance, Wild Blood est le genre d’album (ou de EP, vu la durée) qui s’écoute avec plaisir, et dont le but n’est pas de révolutionner l’extrême, mais bien d’en faire perdurer l’esprit le plus traditionnel. Car ces trois jeunes musiciens, en sus de disposer d’un bagage instrumental suffisant amplement à la pratique d’un Speed bestial et fatal, ont le mérite de s’impliquer totalement dans leur art, ce qui confère à ces morceaux une aura malsaine parfaitement délicieuse. Rythmique pédalant parfois dans la semoule, break de basse sur trois notes, riffs qui tranchent un peu rouillé sur les bords, tous les ingrédients sont là pour se replonger dans la barbarie des années 80, agrémentée d’un soupçon de perfection que les ténors de l’époque n’ont fait qu’effleurer. Les titres les plus développés sont d’ailleurs autant d’occasions de planter ses crocs dans l’histoire, comme en témoigne le fulgurant « Ghost of Death », qui fait montre d’une intelligence d’agencement assez captivante, accumulant les ponts, les ruptures, pour éviter la redite de fulgurances en usure. Même constat pour le solide « It’s Coming For You » qui ne se focalise pas sur une paillardise de bon aloi, mais qui cherche à agrémenter son fond d’une forme aux abois. Sinon, pas grand-chose à signaler de vraiment nouveau, mis à part une tendance à l’intensité qui n’est pas forcément l’apanage d’usage de ce genre de réalisation, et qui rapproche les brésiliens d’une scandinavité (néologisme déposé, merci de ne pas y toucher) assez affolée.
Que rajouter à ce constat, si ce n’est pour faire remarquer que pour une autoproduction, le son est plutôt bon et tout sauf brouillon, que la demi-heure passe très vite avec ces nouveaux compagnons, que le design de la cover est délicat, et que des morceaux comme « Wild Blood » justifient cet achat ? Enfin, achat, façon de parler puisque Wild Blood est disponible gratuitement sur le Bandcamp du groupe, et qu’il serait donc inconscient de le laisser là où il est. Ah si, je pourrais aussi dire que les GHÖSTWOLF sont musicalement sympathiques, et que j’aimerais beaucoup voir s’ils restituent cette énergie sur scène, puisqu’en extrapolant un peu, j’ose imaginer leurs concerts explosifs comme pas deux. De là, du Speed joué façon Black, du Thrash traité façon bestiale, un hommage aux scènes suédoise, sud-américaine et même anglaise, Wild Blood est un peu tout ça, autant qu’il n’est sanglant et sauvage. Il mérite donc largement son titre, comme ses concepteurs méritent d’être suivis de près. Attendons de voir si à l’avenir, ils sauront moduler pour ne pas lasser, mais en mettant les hypothèses en pointillés, ce LP est une raison modérée de plus de crier au loup.
Titres de l'album:
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