Avec un nom charmant évoquant un adolescent pratiquant l’onanisme de manière soutenue pour répandre sa semence un peu partout sur les draps, les brésiliens de MACULATOR placent la barre assez haute en termes de provocation old-school. Mais s’il y a une chose qu’on ne peut leur enlever, c’est ce don certain pour composer des hymnes putrides nous ramenant au meilleur du genre. Formé en 2017 à Fortaleza, ce quintet lubrique et cryptique (Lucas Braga - basse, Henrique Sousa - batterie, Gustavo Ross & Igor - guitares et Fabrício Estripador - chant) nous proposait donc en 2020 son premier EP, exhalant des fumées nauséabondes du Death de l’orée des années 90, mais aussi de la putréfaction du Thrash bestial sud-américain de la décennie précédente. Sans prétendre révolutionner un genre déjà surchargé, les brésiliens lui apportent leur savoir-faire en termes d’ambiances mortifères et de riffs d’outre-tombe, empruntant à AUTOPSY ses déviances les moins avouables et à CARCASS son art de l’équarrissage de riffs.
Tout ceci aboutit à un résultat simple, mais terriblement persuasif. Des hymnes à la mort cousus sur un linceul de qualité, et une agression systématique s’accompagnant d’un talent indéniable pour les motifs accrocheurs et Heavy. On s’en rend facilement compte en étant attentif aux breaks que propose le groupe, qui sont autant de clins d’œil à l’époque glorieuse des anglais de CARCASS et des albums légendaires comme Heartwork ou Swansong (« Of Malice and Lust »). Mais loin de brader la cause pour obtenir plus de fans de mainstream, les cinq brésiliens parviennent en un temps imparti très court à nous offrir des trouvailles assez culotées comme ces percussions sur le très malin « Interlude » qui permet de relancer la machine.
Du formalisme donc, mais de l’intelligence aussi, et un sens de l’à-propos, qui permet à un chanteur au timbre vraiment caverneux (on ne se surnomme par Fabrício Estripador par hasard après tout) de sublimer des motifs classiques et ombrageux (« Enlightened Through Darkness »). Le côté amateur de la réalisation saura séduire tous les amateurs de démos d’époque, et le son de Witchcraft, crade et cru évoque avec pertinence une soirée placée sous le signe de l’occulte et de l’invocation des démons. De temps à autres, MACULATOR laisse s’exprimer la bête qui est en lui, et nous sort des accélérations fameuses, nous ramenant au temps béni non des colonies, mais d’OBITUARY, légende qui aurait pu signer « Triunfo » en duo avec BEHERIT ou MUTILATOR. Du viscéral, du bestial, de l’aisance dans la méchanceté, Witchcraft est donc un sacré manifeste de brutalité dans la débauche, et se pose en première pièce d’un édifice qu’on espère voir grandir avec les années. On pense de temps à autres aux sublimes IMMOLATION, pour cette façon de jouer avec les codes du Doom le plus renfermé, et si l’ensemble garde encore un côté gauche de débutant, l’avenir dans les caveaux semble radieux pour les brésiliens. Ils démontrent qu’ils manient déjà l’art de la composition qui pue la décomposition, même si certains riffs sentent encore un peu la peau cramée et réchauffée au feu de bois.
Mais autant prendre la bande au sérieux, car elle s’y connaît en atmosphères déliquescentes, à la limite d’un BM pas encore toléré (« Witchcraft »), replaçant avec justesse le Brésil sur la carte de la violence sourde. Une belle entrée dans l’ossuaire mondial, et un premier EP qui en dit long sur l’appétit morbide des MACULATOR. Et si le sang gicle de vos oreilles il sèchera très vite.
Titres de l’album:
01. Intro
02. Apocalyptic Rampage
03. Of Malice and Lust
04. Interlude
05. Enlightened Through Darkness
06. Triunfo
07. Witchcraft
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