Intéressons-nous à un groupe émanant des entrailles lyonnaise et répondant au nom envoûtant de WITCHGROVE. Composé de Judith (Basse/chant lead), Yann (Guitares/chant & membre de Goatfather) et Galaad (batterie), WITCHGROVE vit le jour en l’an 2015 pour le plaisir de nos cages à miels. J’avais entendu leur démo sorti en 2017 (je ne me souviens plus qui m’avait partagé ce deux titres) où tu pouvais déjà sentir une bonne odeur de marécage qui émanait des prods, certes “underground”, mais collant parfaitement au style sludge et cætera. Pour ma part, je les ai loupé de peu au West Summer Sessions car trop à la bourre…. MAIS, cela ne m’empêchera pas de décortiquer leur nouvel EP paru en 2019 intitulé Goetic Songs. (si vous ne savez pas ce qu’est la Goétie, ouvrez par exemple un livre d’Eliphas Lévi et vous serez renseignés par ses jolis dessins et explications. Pour les plus flemmards, c.f. Wikipedia)
L’opus contient 4 méfaits qui s’enchaînent très bien à coups de larsens et de riffs puissants astucieusement placés en début et fin de titre. Le chant lead est tantôt rocailleux, tantôt occulte voire planant mais garde une cohérence avec une gratte burnée ou psyché, une basse puissante et une batterie qui te matraque les temps pour que ses bougres ne prennent la poudre d’escampette !
Le premier titre intitulé “Witchgrove” commence par un drum & bass qui t’annonce une chose: le gras c’est la vie ! On sent comme une petite influence dans cette musique à la Eyehategod (en particulier la chanson depress), mixé à du Church of Misery et des petits arrangements guitares qui sonnent comme le premier album d’Electric Wizard. Tout pour me plaire car il ne s’agit pas un n-ième plagiat de Sleep ou groupe fuzzique qui se traduit par des onomatopés (tadouda douda douda pour le stoner, krrrr brouuuuu pour le sludge/drone, ou ... pour le doom) mais bel et bien d’influences où WITCHGROVE puise sa source pour commencer sur un sludge/doom crasseux à la voix, basse, batterie et contrasté par de douces cocottes à la guitare.
On poursuit notre messe noire par “Sabbath Night” qui propose une atmosphère relativement différente par rapport au premier titre. Ici, on nage vraiment dans l’occultisme orchestré par les ambiances diverses et variées. La voix apaisante et maîtrisée est très intéressante: le timbre reste grave et le chant garde une teinte dépressive qui me ravit ! Je pense que ce titre est mon petit coup de coeur sur l’EP. Il traduit vraiment une maîtrise des nombreux styles comme le stoner/psyché ou le doom et sans pour autant être emmerdant !
On revient dans la beauté sludgique avec “Mood for love”. Les petits breaks de batterie aux toms sont ici bien utiles et me rappellent le jeu du batteur d’Acid King par certains moments. Notre duo Guitariste-Basse/Voix est quant à lui bien en place avec de jolis cris qui raclent la gorge et montre cette envie d’aimer autrui comme le traduit si bien le titre.
Terminons, malheureusement déjà, sur le dernier titre “A Reason to Cry, to Despair and to Pray”. Au niveau du riff, on revient dans un style très Electric Wizard (Eko Eko Azarak sur We live par exemple sonne un peu dans la même veine) et qui me plaît. Au final, je trouve que l’EP sonne un peu comme la prod de cet album et c’est très bien. Une voix toujours rocailleuse qui te donne en effet une raison de pleurer. À noter au milieu de ce morceau un changement d’ambiance laissant place au trio instrumental basse/guitare/batterie. Des ambiances psyché, une basse Black Sabbathienne et une batterie qui se lâche davantage sur ce passage. Le riff principal revient alors à la charge avec un cri terrifiant de la prêtresse et un martelage de crash dans les normes. Tout ceci clos en beauté cette invocation du Bouc de Mendès.
En conclusion, j’ai sincèrement apprécié ce premier opus de WITCHGROVE qui nous réserve un avenir prometteur pour le groupe. Les chansons ont chacune une sonorité et un groove différent, ce qui est pour moi un gage de qualité. Je sais que quand je vais acheter l’album, je ne m’ennuierais pas en l’écoutant (si le groupe continue à maîtriser ses influences de cette manière et à proposer ce panel varié et j’irais presque à dire original). Comme il faut jouer l’avocat du diable, j’aurais aimé une ou deux chansons de plus pour satisfaire ma soif de sludge (mais c’est vraiment pour trouver du négatif). À écouter, acheter pour soutenir.
Enfin, le groupe signé chez SMOKIN' WITCHES RECORDS est également présent sur une récente compilation de groupe Lyonnais (WITCHGROVE, Goatfather, Atomic Trip etc.) intitulé tout simplement Lyon Stoner/Doom vol. 1 . Buvard de LSD paré ? Y’a plus qu’à écouter !
Tracklist
Witchgrove 06:13
Sabbath Night 05:34
Mood for Love 07:28
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