Je pense sincèrement que le ou les monsieur/messieurs qui se cache(nt) derrière le nom de DEMON MÖRDER se fout(ent) complètement du style dans lequel on peut le(s) classer. Après tout, c’est assez honnête comme démarche, d’autant plus que la musique proposée sur ce premier long parle d’elle-même. De là, Blackened Thrash, Black Thrash, Thrashy Black, Evil Metal, Raging Fury Speed ou Blastened Anger, on s’en tape comme du premier lot de cartouches de DESTRUCTION ou du premier bouc de BATHORY.
Peu d’informations au sujet de ce groupe, pas de line-up, une entrée minimaliste sur The Metal Archives, un simple Bandcamp, mais un leitmotiv sincère et explicite :
Head smashing metal.
Point, à la ligne, et après un EP digne d’intérêt (Black Magic Extermination, 2021), DEMON MÖRDER s’en revient donc les manches retroussées avec un longue-durée sous le bras, qui toutefois reste raisonnable en taquinant à peine la demi-heure de jeu. Une demi-heure toutefois intense, gentiment paillarde, inspirée des heures ténébreuses des années 80, lorsque la Suisse (HELLHAMMER), la Suède (BATHORY), l’Allemagne (SODOM/DESTRUCTION) et la Norvège (MAYHEM) plantaient les graines de la discorde pour accoucher d’œuvres fondatrices de genres comme le Death Metal, ou le Black Metal.
Et en écoutant même d’une oreille distraite les chansons de ce Within the Rust and Chaos, on comprend immédiatement tout l’amour porté à ces groupes honnis de leur temps, mais vénérés par une poignée d’allumés qui voyaient en eux une certaine conception sans concessions d’un Metal simpliste, grave, sourd et diffus. Entre le radicalisme de SODOM, les exactions en slip de peau de BATHORY, la rudesse d’un HELLHAMMER et les mélodies tournoyantes de DESTRUCTION, DEMON MÖRDER joue donc sa carte en toute humilité, et nous donne effectivement envie de tournoyer du chef pour laisser notre chevelure nettoyer les toiles d’araignée.
Les chapitres de ce premier volume sont donc simples et francs, émaillés de riffs en gimmicks, de pulsations rythmiques sauvages, le tout chapeauté par un chant dégueulé dans la grande tradition des hurleurs les plus féroces de l’underground. L’acmé en est atteinte lors du monstrueux « Vicious Iron Grinding Nihility » dont les lignes vocales rappellent le pire de la scène immergée US, mais dont l’énergie incroyable finit par contaminer tout esprit critique. D’autant que ce(s) musicien(s) sait/savent faire marcher leur instrument, mais aussi agencer un album pour le garder cohérent tout en lui faisant explorer des recoins plus sombres. Ainsi, l’ambiance change à mi-parcours, devient plus glauque et empesée, avec une humeur de nihiliste chafouin qu’on le réveille de si bon matin sans tartine à la margarine.
Efficace autant que classique, ce premier album se savoure donc sur le pouce, laisse des traces de suie musicale dans les oreilles, mais s’apprécie tel quel, comme une tranche de sauvagerie brute et sans arrière-pensée (« Black Magic Extermination »).
Nonobstant ces conclusions partielles, Within the Rust and Chaos sait aussi se montrer musical quand il le faut, notamment sur ses premiers morceaux. « A Night for the Infernal Shroud » est une belle entrée en matière, diabolique juste ce qu’il faut, mais agrémentée d’harmonies rudimentaires qui nous ramènent à l’âge d’or de la brutalité germaine. On se croirait revenu au bon vieux temps du SODOM de In The Sign of Evil, en moins basique et expédié, et plus régulier rythmiquement. Avec une pointe de l’invasion bestiale de…DESTRUCTION
Quelques ambitions plus cruelles émergent de la terre sacrée lorsque résonnent les accords funèbres de « Abysmal Darkness Fell...», qui reprend vite la cadence, rapidement suivi d’un impitoyable mais finaud « ...And Sabbath Never Came », beaucoup plus diversifié et Heavy comme un metalhead les doigts coincés dans le triphasé.
Des possibilités sous la crudité donc, et un petit album délicieux, en réminiscence des premières heures de l’extrême qui en était vraiment. Un énième recyclage Black Thrash aussi nostalgique qu’une larme d’un fan de Quorthon, mais sincère, les patches en avant et la mine fière.
Titres de l’album:
1. A Night for the Infernal Shroud
2. Birth of the Septic Eon
3. Beyond the Gates of Evil
4. Summoning the Death
5. Vicious Iron Grinding Nihility
6. Black Magic Extermination
7. Abysmal Darkness Fell...
8. ...And Sabbath Never Came
9. Anthem of Amon
10. Altar of Pestilence
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