Death Metal suédois, et l’affaire est pliée. Après tout, trente ans ou plus après son émergence, le genre n’a plus vraiment à se présenter, et ne nécessite plus de lignes explicatives pour que le décor morbide soit planté. Alors, lorsque les locaux de DEMONICAL sortent leur sixième album, la prose se questionne légitimement sur sa pertinence, et le chroniqueur se demande quelle formule il va bien pouvoir employer pour décrire un album qu’il a déjà écouté cent fois sous d’autres noms. Car DEMONICAL est une recette bien rodée depuis son émergence lors de la seconde moitié des années 2000, et la parution de son premier long Servants of the Unlight qui en faisait les successeurs légitimes d’ENTOMBED, UNLEASHED, DISMEMBER et consorts. Depuis, les choses n’ont pas vraiment changé malgré la discographie de plus en plus fournie, à tel point que certains webzines résument la chose à un lapidaire « World Domination reprend les choses là où Chaos Manifesto les avait laissées ». Et pour une fois, je n’irai pas contredire des confrères juste pour le plaisir de les embêter, puisque cette formule succincte mais claire résume à merveille ce qui vous attend sur ce sixième chapitre de la saga suédoise. Seuls éléments inédits à porter à votre connaissance, le retour du batteur d’origine Ronnie Bergerstål (2006-2011, 2019-aujourd’hui), et l’intégration d’un nouveau hurleur, Christofer Sätderdal en micro et câble d’Alexander Högborn parti il y a peu. Mais en dehors de ces deux informations, pas grand-chose de neuf à dire à propos des démoniaques qui en effet, continuent leur chemin sans se demander si leur Death old-school est encore pertinent à notre époque.
Et pour cause, puisqu’il l’est. Les ambitions du quintet (outre Ronnie Bergerstål et Christofer Sätderdal, on retrouve avec plaisir Martin Schulman à la basse, et le duo Johan Haglund/Eki Kumpulainen aux guitares) n’ont jamais été de révolutionner un genre dont les codes ont été définis il y a longtemps, mais juste de le pratiquer avec fougue et respect, tout en lui offrant un éclairage plus moderne. Pas grand-chose de plus à attendre donc que ce que Chaos Manifesto vous avait déjà offert, mais un Death de tradition, joué avec conviction, bénéficiant d’une production qui semble émaner des studios Sunlight. Mais World Domination a été enregistré en juin 2020 aux Glashuset and Sellnoise studios par Johan Hjelm et Jonas Arnberg. Il a été mixé et masterisé par le producteur Karl Daniel Lidén au Tri-Lamb Studios et son artwork est signé Susan Wicher. Ce qui ne l’empêche pas de sonner comme s’il avait été couché sur bande aux alentours de 90/91, produit par Tomas Skogsberg, avec une pochette qui par contre n’aurait pas pu être imaginée par Dan Seagrave. Encore une fois très compétitive, la brutalité froide de DEMONICAL comblera les fans de formalisme inamovible, avec tout ce qu’on peut attendre d’une œuvre respectueuse d’une philosophie immuable, et d’ailleurs le quintet n’est absolument pas dupe de son immobilisme depuis plus d’une décennie, puisqu’on trouve en headline de son site officiel la déclaration suivante à propos de World Domination :
A ravage combination of brutality, melody and darkness, new fierce HM-2 driven Swedish Death Metal out this fall via Agonia Records
Et à la rigueur, j’aurais pu me contenter de cette accroche pour faire la promotion de cette nouvelle épitre, puisqu’elle est parfaitement résumée par ces quelques mots. De la HM-2 à fond la caisse, le gosier grave et rauque d’un nouveau hurleur, des riffs classiques qu’on peut presque siffloter sous la douche en anticipation, une rythmique qui oscille entre Heavy martelé et cavalcade appuyée, et une ambiance globale pas si froide et rigide qu’elle n’en a l’air. Le groupe sait toujours faire preuve de fluidité, et propose encore une fois un ou deux morceaux moins convenus et plus mélodiques, et en 2020, c’est le long et accrocheur « Victorious » qui endosse le rôle de surprise avec un flair et un panache certains. Sinon, pas de surprise désagréable, « My Kingdom Done » entame les hostilités comme “Living Dead » pouvait le faire sur le séminal Clandestine, « Calescent Punishment » referme les hostilités avec la même véhémence, et l’entre-deux correspond exactement à ce qu’on peut attendre d’un album de Swedish Death nostalgique juste ce qu’il faut, et joué par des esthètes. Certes, comme je le précisais, parfois, le climat devient plus pesant, et le quintet propose des digressions plus évolutives (« Aeons of Death »), mais l’envie de brutalité reste la même, et sait se montrer terriblement efficace à défaut d’être originale.
DEMONICAL reste donc accroché à sa partition, écrite il y a fort longtemps, et mis à part ces changements de line-up, rien à signaler sur le front suédois qui s’accroche à son passé comme un vautour à sa charogne. Un album de plus pour ces musiciens dont la passion ne souffre d’aucune critique, si ce n’est celle d’un statisme certain, spécialement en cette époque de fascination absolue de la nouvelle génération pour les antiquités.
Titres de l’album:
01. My Kingdom Done
02. Hellfire Rain
03. Aeons of Death
04. The Thin Darkness
05. We Stand as One
06. Victorious
07. Slipping Apart
08. Calescent Punishment
Ecouté tout récemment, un peu déçu. Du "sous-Bloodbath" pour moi (c'est pas insultant, c'est juste un cran en dessous je trouve). Par contre prod de porc bien comme il faut. HM2 à mort.
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