La rudesse du Heavy Metal classique attendrie par les mélodies Pop à la suédoise. Voilà ce que nous proposent les finlandais d’ANGEL SWORD. Une évidence diront certains, à raison, puisque les pays du nord de l’Europe ont fait leur blason de cette combinaison, admettant éclairer le passé d’une lumière renouvelée. D’ailleurs, les quatre musiciens du jour ont leur propre formule pour ça, que je reproduis telle quelle pour ne pas la dénaturer d’une traduction hasardeuse :
A skull-crushing, vomit-inducing dose of rough-edged Heavy Metal glazed with big choirs, twin guitar harmonies and the catchiest choruses.
Chacun interprétera cette association culottée de termes assez directs, mais une chose est sure : elle décrit parfaitement ce qui vous attend sur ce nouvel album.
Jerry Razors (guitare/chant), Lightning Mike (guitare/chœurs), Eviltaker (basse) et Alexander Depraved (batterie), soit un seul survivant de la première démo de 2010, pour un troisième album crucial, à même d’imposer leur nom sur la scène nordique surpeuplée. Les places étant chères sur les podiums, il convient de ne pas manquer un entraînement. Mais ANGEL SWORD est justement surentraîné, et déjà responsable de deux séances de nostalgie, Rebels Beyond the Pale en 2016 et Neon City en 2019.
Quatre ans plus tard, le combo se lance donc à corps perdu dans la composition d’un album se voulant parfait, et symptomatique de cette passion pour le passé que les musiciens actuels vénèrent comme le Dieu qu’il est toujours. La méthode est donc largement éprouvée, fondre le Heavy dans un chaudron Hard Rock, et y ajouter des herbes radiophoniques, pour proposer un bouillon au goût très agréable. On savoure donc sur World Fighter des refrains fédérateurs, des accroches de cœur et des riffs qui portent bonheur, et surtout, une délicieuse sensation passéiste que l’on avale sans arrière-pensée.
A l’image de leurs voisins suédois, les ANGEL SWORD savent doser les ingrédients, et utiliser le bon récipient pour cuire cette viande tendre, qu’on étalait sur les devantures de la NWOBHM au début des années 80. Avec une petite pointe de fermeté allemande pour donner corps aux muscles, les norvégiens trient sur le volet, et vendent des mets délicieux, qu’on avale comme on accepte la communion du curé. D’ailleurs, si les églises ressemblaient plus à ce « Church of Rock », les fidèles se presseraient à l’office avec une motivation indiscutable.
Sur ce disque, tout est dit ou presque. Les allusions sont multiples, et les ambiances aussi. On passe d’un Hard n’Heavy classique et modéré (« Dangerous Games ») à une embardée Speed à la SATAN (« Powerglove »), et d’un Heavy vraiment fort (« Weekend Warrior ») à un boogie salement syncopé (« Against All Odds »). Le nuancier Metal est donc ouvert, et même si les teintes proposées sont très similaires, il est possible de peindre votre âme de différentes nuances allant d’un gris souris à un noir ténébreux.
Bons musiciens, habiles compositeurs, les ANGEL SWORD ont donc tout compris au recyclage, et trient leurs influences pour ne garder que les meilleures. Dopés à l’énergie de la sincérité, ils osent emprunter, puis rendre au centuple, lorsque la rythmique s’emballe et donne des fourmis dans les genoux (« Afterburn »). Des riffs, évidemment, un chanteur qui connaît son boulot et qui vocalise bien rauque, une basse qui parvient à se faire une petite place en arrière-plan, une méthode largement éprouvée, et qui retrouve ici sa quintessence de simplicité. Aucun artifice inutile, peu d’effets, juste un Metal joué avec les tripes et le cœur, qui ravira les amateurs d’émotions jaunies encore très vivantes aujourd’hui.
Et si World Fighter ne fait que retraiter des données avec attention, il n’en manque pas pour autant d’ambition. « World Fighter », title-track plein de noblesse tente de faire la nique à la princesse Suède, et quitte le bal prématurément pour laisser un sentiment de manque. On se prend d’affection pour ces chœurs omniprésents, pour ce son plein d’allant, pour cet écho qui transforme le tom basse en pulsation cardiaque, et pour cette manière d’alléger le Heavy premier sans l’édulcorer.
Loin des standards Hard-Pop actuels que les pays nordiques vénèrent comme des dogmes, ANGEL SWORD propose un véritable Heavy Metal, qui aurait pu être joué par JUDAS PRIEST s’il avait vu le jour à l’orée des années 2010. Mais pour une fois qu’un groupe ne pille ni IRON MAIDEN, ni ACCEPT, ni THIN LIZZY ou ST VITUS, autant l’encourager.
World Fighter défend donc le monde Metal de toutes ses forces, et n’a besoin de personne pour l’épauler.
Titres de l’album :
01. Vigilantes
02. Weekend Warrior
03. Dangerous Games
04. Church of Rock
05. Powerglove
06. Against All Odds
07. Afterburn
08. World Fighter
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