Pour entamer ce week-end, je vous propose une petite friandise. Une jolie sucrerie poivrée, qui laisse la bouche enflammée et qui vous condamne à tousser jusqu’au dimanche soir. Non, pas le genre de saloperies que vous trouvez en supermarché, du fait-main, du fondu-maison, de la fabrication ancestrale, le truc qui ne se trouve que chez un marchand, un seul. Il s’appelle Ben Ricketts, il habite Cincinnati, Ohio, et se débrouille comme un chef pour vous emballer ces petits machins si câlins qui ruinent votre palais, votre glotte, votre œsophage et votre estomac. Et par extension, votre trou de…
Bref. Ben Ricketts est un sale Punk, et c’est un compliment. A vrai dire, c’est un thrasheur, qui a dû être bercé trop près des vinyles de BULLDOZER et WARFARE quand il était petit. On l’a ensuite allaité à VENOM, par grosses lampées, tout en lui gardant au frais un petit dessert BATHORY. Et puis, l’adolescence troublée, entre BPM et riffs barbelés, jusqu’à cet âge adulte si difficile à négocier, qu’il a préféré rester un ado attardé.
Et il a bien fait.
Ce qui est bien fait aussi, c’est ce deuxième album en à peine deux ans d’existence. Comme le gus bricole en solo, il produit sans que ça ne lui coute la peau, et nous inonde de ses déjections musicales qui s’avèrent beaucoup plus fines que l’iconographie ne le laisse paraître.
La pochette peut d’ailleurs aiguiller sur la fausse piste du Doom psychédélique ou du Heavy rétrograde subtilement satanique. Mais il n’en est évidemment rien, et Worship nous enjoint de vénérer ces dix nouveaux morceaux, comme si nous étions les membres d’un culte underground secret, se réunissant tous les samedis soirs pour sacrifier une poule ou un exemplaire de St Anger.
Il y a beaucoup d’influences dans ce potage. Des influences qui remontent à la première moitié des eighties, lorsque les groupes allemands carburaient encore à la bière atomique, et que quelques belges, suédois et anglais nous balançaient joyeusement la purée. Du basique enrobé, du primaire stylisé, de l’énergie pure bien dosée, pour un hommage aux groupes les plus sauvages des années Proto-Thrash.
DESTRUCTION, LIVING DEATH, ACID, mais aussi les italiens les plus crus, et les américains les plus velus. Il est très difficile, voire impossible de résister à cette tambouille encore brûlante, tant le cuistot a soigné ses ingrédients pour ne pas servir une soupe industrielle sans goût ni âme. Ben Ricketts est un esthète de la cause, doublé d’un excellent musicien/compositeur. Alors que beaucoup de ses confrères se perdent sur le chemin du blasphème, confondant répétition et passion, ACID MASS/Ben Ricketts enregistre de véritables chansons, des hymnes en béton que l’on reprend en chœur dans la maison.
Du Speed évidemment, style oblige, mais pas que. Et lorsque Ben ralentit le tempo, on repense aux années bénies d’EXODUS, avec ces riffs accrocheurs et cette bonne humeur qui transforme le nucléaire en électrique pépère. Toutefois, pas d’inquiétude, les plus foufous d’entre vous seront repus de tant de bestialité crue. Crue, mais pas avariée, et de « The Mouth Of Hell » à « Dying Breath », l’américain tient son cap, bien droit, et soigne ses soli, mélodiques.
« Worship », title-track dans toute sa noblesse, est donc loin de résumer l’entreprise qui a bénéficié de la participation de quelques illustres noms. WRAITH, SAVAGE MASTER, HELLRIPPER, la quintessence old-school par excellence, et donc une reconnaissance du travail accompli, adoubé par des tierces parties. « Return To Shadow Moses », que Ben partage avec Ash Thomas et James McBain est une sacrée douche glacée, une douche qui nous oblige à nous savonner en accéléré pour ne pas finir congelé.
Une production roots pour la crédibilité, une guitare qui n’en peut plus de riffer, un chant évidemment un peu gravos pour irriter les calmos, et un allant de jeune communiant. Un vrai plaisir donc, pour un album qui n’a pas été composé et enregistré à la va-vite, et qui a bénéficié d’un amour indéniable.
Petite inclinaison personnelle pour « Stench Of Death » qui moshe encore plus leste que Fabulous Disaster avant de revenir dans le giron de VENOM, et « Hell From Above », petite bombe de Heavy sale et fatal, qui en trois minutes nous apprend toutes les mauvaises manières.
Merci Ben, sincèrement. Merci pour ces quelques blasts inopinés, merci pour ta générosité, merci pour nous avoir bien chauffés. Même en été, ton album se veut de saison, et je te félicite pour cette floraison. J’en ai encore les papilles toutes excitées.
Titres de l’album :
01. The Mouth Of Hell
02. War Machine
03. Nuclear Exorcism
04. Stench Of Death
05. Hell From Above (feat. Matt Sokol of WRAITH)
06. Final Surrender
07. Inferno Queen (feat. Nicholas Burks of SAVAGE MASTER)
08. Worship
09. Return To Shadow Moses (feat. Ash Thomas of FAITHXTRACTOR & James McBain of HELLRIPPER)
10. Dying Breath
Bah c'est très moderne en effet et malheureusement, je ne sais pas si le public de ce style en core est très assidu aux festivals. Au-delà du fait que le niveau de popularité des groupes soit un ton en dessous par rapport au passé glorieux du festival. Mais(...)
01/05/2025, 09:15
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01/05/2025, 09:11
C'est clair que ça fait mal au cul de voir la prog' du festival depuis quelques années... faut pas s'étonner hélas que le public se fasse de moins en moins nombreux, alors qu'avant le Covid l'affiche avait chaque année de la gueule !
29/04/2025, 13:37
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28/04/2025, 15:56
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27/04/2025, 12:35