Fiente avalée à moitié digérée, je dois reconnaitre que ce comeback d’importance m’est complètement passé sous le nez. Pas faute d’être fan pourtant, puisque les deux albums de ce groupe unique font partie de ma discothèque depuis ma tendre adolescence turgescente. Oui, ANGKOR WAT est revenu, comme le maréchal, mais avec des intentions plus claires et positives. Pour beaucoup, ce nom ne voudra pas dire grand-chose, mais les spécialistes et autres fossoyeurs de l’underground se rappelleront immédiatement de ces deux albums biscornus, parus en 1989 et 1990, et d’ailleurs réunis plus tard sur la même compilation incroyablement précieuse. Alors, remontons le temps s’il vous plait, pour aborder le cas d’un des représentants texans les plus étranges de son époque.
ANGKOR WAT est l’archétype du groupe que beaucoup de monde connaît de nom sans connaître sa musique. Pourtant, ces adeptes du DIY ont réussi le tour de force de se faire signer par l’énorme indépendant Metal Blade à l’époque, qui avait trouvé leurs démos suffisamment accrocheuses pour investir quelques deniers. Ainsi, When Obscenity Becomes the Norm... Awake! avait vu le jour sous une indifférence assez polie en Europe, l’objet en question restant assez difficile à trouver. Pourtant loin de l’obscénité d’un Metal facile, les texans prônaient une sorte de compromis entre le Thrash le plus diffus et le Hardcore le plus radical, se rangeant de fait dans la catégorie bâtarde du crossover, sans vraiment se rattacher aux représentants de l’époque.
Ils allèrent même jusqu’à baptiser leur second effort du nom de leur ville, Corpus Christi, se voulant donc les VRP de leurs propres origines, sans toutefois parvenir à convaincre plus de fidèles. Après ces deux albums qui avaient peiné à trouver leur public - en dehors d’une fanbase fidèle et convertie jusqu’à l’os - le combo disparut corps et âme, et il fallut attendre quelques années avant que la machine ne se relance, redémarrage entériné par ce moyen-format sortant de nulle part et édité à compte d’auteur.
Worst Enemy est donc un cas de premier ordre pour les fans, même si certains comme moi se sont montré plus qu’étourdis. Cinq morceaux, pas plus, mais largement de quoi reconnaitre ce groupe à la patte spéciale et aux compositions délicatement alambiquées. Si pas moins de trois décennies se sont écoulées depuis le dernier témoignage du groupe, l’impression de fraîcheur dégagée par cet EP donne le sentiment d’avoir quitté les texans il y a quelques années seulement. Et s’il est tout à fait possible de penser que « Pressure Valve » aurait pu être composé par Jaz Coleman pour les ACID BATH, la barre est vite redressée, et le Crossover célébré. « Walls » les fait justement tomber, de son riff redondant gigantesque, et si la production acide aux médiums agressifs montre ses faiblesses assez rapidement, on prend acte de cette volonté de densifier les débats en les rapprochant d’un Thrash Indus rigide, mais abordable.
ANGKOR WAT n’a donc rien perdu de sa singularité, et nous offre cinq morceaux qui s’inscrivent dans son patrimoine en toute logique. Ce qui signifie évidemment que les indifférents de l’époque ne se sentiront pas plus concernés, mais que les fans - et peut-être une nouvelle génération - y trouveront leur compte sans faire les difficiles. D’autant que les plans se multiplient sans nuire à la cohésion d’ensemble, que la vitesse se veut contrôlée mais ouverte, et que les idées sont pertinentes dans l’effort.
Cinq nouveaux hymnes donc, au classicisme d’époque qui se confronte au passé. Souhaitant rester fidèle à son style, le quatuor (Mike Trevino - basse, Dave 'Bambi' Nuss - batterie, Dave "Dee" Brinkam - chant et Mike Titsworth - guitare/chœurs, soit un patchwork de divers membres originaux) a donc choisi l’adaptation sans concessions, et lâche des missiles qui frappent en plein cœur de thrasher (« Barrage »). En écoutant ces chansons, on mesure l’influence qu’a pu avoir ANGKOR WAT sur certains ensembles plus importants, comme ACID BATH par exemple, qui aurait très bien pu hurler « Worst Enemy » du temps de sa splendeur.
Espérons que cette fois-ci, les ANGKOR WAT jouiront de plus de temps pour s’imposer, et ne disparaitront pas corps et âme dans une indifférence déraisonnable et imméritée. Mais avec Worst Enemy, les texans ont les moyens de frapper un grand petit coup et de rester dans les mémoires. La mienne en tout cas, qui commence pourtant à fatiguer.
Titres de l’album:
01. Pressure Valve
02. Walls
03. Barrage
04. Worst Enemy
05. Knock Out!
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