« (…) et un X n’a jamais marqué l’emplacement d’un trésor sur une carte »
Ça n’est pas moi qui le dit, mais le professeur Jones, Indiana Jones, dans le troisième volet de ses aventures…Jusqu’à ce qu’il tombe sur un énorme X indiquant la tombe d’un templier. Comme quoi, on peut se tromper, ce qui est évident puisque parfois, un X marque bien l’emplacement du trésor. Prenez le titre du premier album des suédois d’ART OF ILLUSION par exemple, difficile de faire plus explicite et simple comme indication, et pourtant, cette indication vous mènera directement vers un pur trésor de Hard-Rock mélodique, comme seuls les suédois savent encore les déterrer. Et nul besoin de cartes, de chevaux, et de chameaux pour le trouver, puisqu’il est distribué mondialement par les allemands d’AOR Heaven, qui savent que le partage des richesses et beaucoup plus important que celles d’un seul homme. Ceci étant dit, il n’est pas étonnant que les coffres de ce premier longue-durée soient remplis de bijoux, puisqu’ils ont été préparés par des joailliers qui s’y connaissent en pierres précieuses mélodiques et autres colliers harmoniques. Le nom même du groupe vous donne une sérieuse indication quant à l’expérience des musiciens, puisque le ART vient du WORK OF ART de Lars Säfsund et le ILLUSION du GRAND ILLUSION d’Anders Rydholm.
D’un côté, un chanteur exceptionnel, l’un des plus doués de sa génération, de l’autre, un compositeur/producteur efficace et très prisé par la société. Une combinaison qui généralement fait mouche, et qui est même devenue une trademark chez les italiens de Frontiers, mais nous ne sommes pas à Venise, et l’art suédois du velouté à ce petit plus de pudeur que nos amis transalpins manient encore un peu gauchement. Alors, attention, fan de Hard Rock, ici, c’est la nuance qui prime, la délicatesse, la précision et la sensibilité, et il est inutile de t’attarder si tu es en manque de riffs d’acier et de rythmique pulsée. Le propos n’est pas là, il est à l’AOR de grande classe, au Rock mélodique qui envahissait les ondes dans les années 80, et ART OF ILLUSION n’est d’ailleurs pas si éloigné que ça des plus grands fleurons du genre, les REO SPEEDWAGON, JOURNEY et consorts. Il faut dire que les recettes US ont fait leurs preuves depuis les années 70, et qu’elles servent encore de base aujourd’hui. Au menu donc, des chansons que le grand Steve Perry aurait pu chanter, des mélodies à tomber par terre, et une ambiance subtilement électrique.
Si je conseille aux plus mordus des décibels de passer leur chemin, je n’en cède pas pour autant la priorité aux oreilles les plus sensibles. Loin de l’attachement d’un CHAMPLIN, WILLIAMS, FRIESTEDT au Rock West-Coast le plus smooth et velouté, ART OF ILLUSION garde une emprise totale sur son débit, et n’hésite pas à lâcher les watts lorsque l’ambiance le réclame. J’en veux pour preuve les nombreux mid-tempi épidermiques qui jonchent cet album, et qui à l’image du trépidant « Go », rapprochent le concept des albums en solo du regretté Jami Jamison, et de titres enflammés comme « Bullet in the Gun ». Un très bel équilibre est donc trouvé entre la sensiblerie et l’énergie, ce qui permet à ce premier album de marquer les esprits et de ne pas passer pour une simple anecdote en caprice de musiciens oisifs et se reposant sur leurs lauriers entre deux œuvres majeures.
Produit par Anders et Lars, X Marks the Spot bénéficie évidemment d’un son d’une clarté phénoménale, mettant admirablement bien en relief le travail vocal et les différentes textures. C’est ainsi que la guitare n’a pas à pâtir d’un traitement de défaveur, éclatant lors des soli les plus enflammés, et brûlant les tympans lorsque les riffs se déchaînent. Je parlais d’équilibre très stable plus en amont, et c’est ce qu’on constate sur les morceaux les plus réussis, notamment sur le brillant et éblouissant « Snakebite Charm », trépidant comme du NIGHT FLIGHT ORCHESTRA, mais hargneux comme le JOURNEY le plus acéré. Outre les deux leaders, cet album a ouvert ses portes à une myriade d’invités, dont les principaux sont les guitaristes Jay Graydon, Muris Varajic, Kristian Larsen, Pelle Holmberg et Daniel Rydholm. Le batteur Frank 'Frallan' Nilsson, le choriste Per Svensson et Tony Paoletta à la guitare steel.
Avec parfois une approche très Broadway qui n’est pas sans rappeler les SPACE ELEVATOR (« Let the Games Begin »), ART OF ILLUSION aborde tous les aspects du Rock mélodique traditionnel, se rapprochant du pomp et des comédies musicales les plus célèbres. Mais qui dit pomp ne dit pas pompeux, aussi paradoxal cela puisse paraître, et certaines transitions, très cabaret et opératiques nous ramènent à l’époque du grand QUEEN et de son Night at the Opera (« A Culinary Detour » que Mercury aurait pu composer), ce qui confère à l’album un parfum d’ouverture et de variété qui le distinguent de la masse des sorties du créneau.
Dans les faits, X Marks the Spot est un travail d’une vivacité rare, et d’une énergie fraîche. A l’image d’une chasse au trésor nous menant aux quatre coins de la Suède, ce premier jet des deux artistes est une bouffée d’exotisme et de bonne humeur, chaque titre semblant sourire de toutes ses dents. « Catch You if I Can » par exemple, relance la machine avant la fin de l’album, alors qu’en début de parcours, « My Loveless Lullaby » et ses accents TOTO propose une pause avant la grande course. A l’aise dans tous les domaines de composition, Anders Rydholm démontre que son talent n’a pas pris une ride avec les années, et qu’il est toujours capable de pondre une douzaine de tubes sans avoir à forcer. Ces tubes sont admirablement bien mis en valeur par le timbre inimitable de Lars Säfsund, et malgré une durée conséquente de plus de cinquante minutes, X Marks the Spot reste très digeste, et laisse même une impression de trop peu.
Difficile de faire son choix dans ce coffre au trésor. Chaque bijou semble plus étincelant que le précédent, plus précieux, et finalement, on préfère repartir avec l’ensemble plutôt que faire un choix cornélien. Belle démonstration qui prouve que parfois, un gros X désigne bien un trésor sur la carte musicale, n’en déplaise à l’aventurier au chapeau.
Titres de l’album:
01. Wild and Free
02. Run
03. My Loveless Lullaby
04. Waltz for the Movies
05. 4 AM
06. Go
07. Snakebite Charm
08. Let the Games Begin
09. A Culinary Detour
10. Catch You if I Can
11. Rampant Wildfire
12. Race Against Time
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30
Un bouquin est sorti là-dessus, "The Tape Dealer" de Dima Andreyuk ( fanzine Tough Riffs)...
10/02/2025, 15:31
Toute ma jeunesse.Mais franchement, je ne regrette pas cette période : Le nombre d'heures "perdues" à remplir des K7s et faire les pochettes bordel... ... ...
10/02/2025, 10:16
Um som genuíno e nostálgico.Eu olho para Um poema morto, com grande carisma, com a esperança de que a boa e velha desgraça dos anos 90 ainda respire. Abstract Existence, talvez, seja o &(...)
09/02/2025, 11:22