Quatrième album pour les vilains suédois de VOLTURYON, et le premier après quatre ans de silence et un Cleansed by Carnage qui s’ingéniait à mériter son titre à chaque intervention. En quatre ans, les originaires de Borlänge n’ont pas changé d’un iota leur formule, et insistent aujourd’hui sur les bons côtés de leur album précédent pour caresser leurs fans dans le sens du poil. Mais on ne peut en vouloir à un groupe de souhaiter faire plaisir à sa fanbase, spécialement lorsque la musique est aussi puissante, agressive, et groovy à la fois. C’est donc avec plaisir que nous retrouvons la précision cruelle de ce Death aussi moderne qu’old-school, et les onze nouveaux morceaux proposés par les bouchers scandinaves ont de quoi satisfaire les plus bas instincts des fans d’un Death efficace, rapide, et ample. Enrobé dans une superbe et inquiétante pochette, Xenogenesis développe donc d’anciennes théories, les améliore, les porte à leur pinacle, pour nous présenter un Death à l’aise dans son bourbier, multipliant les tempi et accumulant les riffs comme un charcutier les saucisses sur son étal. Pour autant, prendre les suédois pour de gentils et bornés bourrins serait une erreur cruelle. Leur musique ose en effet la convergence entre les différentes écoles d’équarrissage, et aborde son répertoire national tout en rendant hommage aux racines US du genre. En choisissant une fois de plus la concision au niveau de la composition, le quintet (Mikko Voutilainen - chant, Johan Gustafsson & Andreas Olander - guitares, Christian Netzell - batterie et Oskar Pålsson - basse) ne lasse jamais l’oreille, pourtant habituée à ces sonorités graves et grasses, et la précision dont fait preuve le combo dans un minimum de temps imparti reste remarquable.
De là, inutile de vous attendre à une révolution au milieu des tombes profanées, VOLTURYON a depuis longtemps trouvé sa formule, et se contente de la peaufiner avec les années. Cette fois-ci, ils s’approchent méchamment de la perfection dans le style, et imitent leurs influences les plus évidentes dans la recherche de la brutalité la plus efficace. On trouve toujours des traces évidentes de dépeçage à la CANNIBAL CORPSE, de la violence outrancière à la DYING FETUS, de la chirurgie plastique en carpaccio à la DECAPITATED, et quelques autres éléments moins flagrants, rappelant de loin les SEVERE TORTURE ou VOMITORY. Du Death de tradition donc, qui se déguste à cheval et sur le pouce, mais qui sait se montrer aussi entraînant que cruel. Et pour bien mettre les choses au point, le combo débute son album à toute blinde, imitant à merveille le « Suicide Note Par I » de PANTERA en version Néo-Death de l’enfer. Les guitares et la batterie son évidemment millimétrées pour apporter la précision nécessaire, mais le tout reste assez cru pour ne pas sonner trop stérile. En gros, on se prend des giclées de sang sur la tronche, mais un sang sain, qui ne présente aucun risque de contamination, et le groupe se propose même de vous filer le sopalin et l’éponge pour ne pas que vous restiez maculé. Pas plus de trois minutes et quelques par morceaux, mais toujours au moins un ou deux plans vraiment efficaces, à l’image de l’intro souple et ferme de « Mother ». On espère quand même que Mikko Voutilainen n’a pas dédié ce morceau à la sienne, la pauvre maman risquant de faire une crise cardiaque.
Alors oui, la double grosse caisse sonne un peu trop propre, mais la précision incroyable des guitares permet d’oublier certains automatismes de production modernes un peu trop poussés, et l’énergie incroyable que dégage le groupe occulte ses aspects les plus prévisibles. Et tout y passe dans la bonne humeur sadique, les sifflantes qui vrillent les oreilles, les écrasements soudains qui pulvérisent la colonne vertébrale, les accélérations qui envoient deux ou trois G dans la tronche, et ces passages euphoriques rythmiquement qui nous donnent envie de headbanguer, même coincé sur un lit d’hôpital. Du classique intelligent qui manie aussi bien le mid tempo martelé que les blasts déchaînés, et l’ensemble revêt vite une apparence de plénitude absolue dans la violence, à tel point qu’on comprend que Xenogenesis représente la quintessence d’une carrière entamée il y a presque quinze ans. On sait que la marge de progression des suédois est aujourd’hui très mince, mais l’habileté dans l’agencement des plans laisse augurer d’un futur qui pourrait surprendre, spécialement lorsque le quintet joue les dissonances qui instaurent le malaise (« World Pandemic »). Je conçois que certains segments se suivent et se ressemblent, mais la puissance globale fait qu’on se moque de ces itérations qui frappent, et lorsque VOLTURYON lâche les watts, ça fait fondre le gras (« Catharsis »). Aucune véritable surprise donc, si ce n’est ce degré de maturation qui laisse admiratif, et les suédois proposent un plat gras mais savoureux, débarrassé de tout corps étranger, joliment présenté dans un plat immaculé, alternant entre charges de viande tendre (« Void »), et mises-en-bouche savoureuses et copieuses (« Invisible Abomination »).
Du formel qui fait du bien par les conduits, du traditionnel porté à ébullition mais pas stérilisé pour autant, et la certitude que les VOLTURYON font partie maintenant de la première division du Death européen, presque à la même hauteur que leurs idoles les plus marquées. Et si un peu d’audace eut été appréciée après quatre ans d’absence, l’efficacité comble les espoirs déçus et fait de Xenogenesis une machine à broyer terriblement efficace, qui réduit le plus petit os en poussière de bestialité.
Titres de l’album:
01. Bloodspattered Banner
02. Mother
03. Xenogenesis
04. World Pandemic
05. Catharsis
06. Memoirs from the Morgue
07. Void
08. The Demiurge
09. Invisible Abomination
10. Novichock
11. Rancid Messiah
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