Yesterday,
All my troubles seemed so far away,
Now it looks as though they're here to stay,
Oh, I believe in yesterday
C’était joli quand Paul McCartney chantait ces vers accompagné d’une guitare acoustique et d’un léger quatuor à cordes. C’était déjà moins joli quand Rowan Atkinson et Peter MacNicol le braillaient complètement torchés dans le Bean de 1997. Mais entre les mains de païens suédois adeptes de cryptes à l’odeur de moisi et de salles de répétition aux murs décatis et suintant de nicotine et d’alcool, ça devient un jeu de mot assez habile, et surtout, parfaitement adapté à la situation. Fans de NOMINON, si vous espériez un nouvel album de votre groupe favori récemment remis sur les rails, vous en serez marron, puisque comme son nom l’indique, Yesterdeath n’est qu’une compilation, mais pas n’importe laquelle. Les originaires de Jönköping n’ayant pas l’habitude de prendre leurs fans pour des pigeons, ce sampler ne contient aucun hit du passé, aucun morceau ayant déjà figuré sur un album officiel, mais bien un paquet de 7’’ parus sur des labels underground et qui sont depuis longtemps impossibles à dénicher. C’est donc un beau cadeau que nous offre le label danois Emanzipation Productions, car ces douze titres nous replongent à la source du Swedish Death, le plus grave, profond et froid de l’histoire, et nous avons en sus la chance qu’il soit incarné par l’un des groupes les plus emblématiques du mouvement, dont les origines remontent à 1993. Certes, le groupe n’a rien publié d’officiel avant 1999 et son premier long Diabolical Bloodshed, mais ses cinq premières démos s’étalant entre 1993 et 1997 sont là pour témoigner de sa présence en temps et en heure, et justifier son importance pour la nouvelle génération avide de sensations old-school.
Avec cinq albums à son actif, un nombre conséquent d’EP’s et de splits, un live et plusieurs compilations, le parcours de NOMINON est impeccable, et reste un modèle du genre. Et Yesterdeath vient à point nommé nous rappeler le talent de composition du combo, qui est quand même capable de lâcher des classiques sur format single, sans même prendre la peine de les inclure sur leurs longue-durée. Incroyable donc de pouvoir jeter une oreille fatiguée sur ces titres qui empestent le Death de Göteborg, les sonorités glaciales, les riffs en rigor mortis et les lignes de chant caverneuses et véhémentes. Et tout y passe, tout le panel des groupes scandinaves, avec ces accélérations subites, ces plans Heavy qui assomment et congèlent comme l’hiver le plus rigoureux, et loin de se contenter d’un succédané d’ENTOMBED ou DISMEMBER, les NOMINON possèdent leur propre style, et agencent leurs compositions selon un sens de l’animation et du groove très particulier. En écoutant cette compilation, le néophyte sera bien évidemment surpris des changements de son, l’ensemble ayant bénéficié d’un remixage ne gommant pas les disparités. La production est donc égale en termes de volume, mais les chansons témoignent des changements de parcours, de musiciens, d’orientation, et la différence entre « Through Dead Deams Door » et « Burnt Human Offering » est si importante qu’on a du mal à croire qu’une seule année sépare ces deux morceaux.
Pour être plus précis dans les informations, le tracklisting égrène donc des morceaux publiés entre 2003 et 2014, soit un an avant le hiatus imposé par le groupe jusqu’à 2018. Vous avez donc droit au panel le plus exhaustif qui soit, et tous les simples lâchés par le groupe pendant plus de dix ans. De là, chacun fera son choix sur sa période préférée, mais autant admettre que l’ensemble des titres valent le détour. Comme s’en honore le groupe lui-même, tous les titres sont originaux, aucune reprise, mais quand même une poignée de chansons en mode live, avec « Hordes Of Flies » et « Condemned To Die » qui donnent un cruel aperçu de la réalité en concert de ces barbares. Les deux titres font partie du haut du panier de cette compilation, avec leur son grave et cette grosse caisse qui appuie sur le thorax. On se croirait au bord du pit, en train de headbanguer en rythme et de perdre les quelques neurones qui nous restent. Les morceaux les plus vieux ne sont évidemment pas les moins intéressants, et « Blessed By Fire » de nous cueillir à froid comme l’huile pour nous en mettre un coup derrière les oreilles. Son de caisse claire symptomatique des démos de l’orée des années 90, multitude de riffs tous plus assassins, breaks et fills omniprésents, soli à la MORBID ANGEL, c’est évidemment putride et savoureux, et les trois derniers chapitres de Yesterdeath sont à mon avis les plus séduisants dans leur traditionalisme bestial. On y respire les effluves scandinaves d’il y a trente ans, cette furie émanant des cotes de Suède pour envahir le monde entier et le faire suffoquer.
Le groupe est très clair quant à cette compilation, réalisée évidemment avec leur accord et leur soutien. Elle leur permet de temporiser et de continuer à composer de nouveaux titres, pour un sixième album à paraître en 2021. Mais si vous cherchez un joli cadeau de Noël à mettre au pied du sapin d’un psychopathe fan de Death formel et acharné, vous savez exactement quoi faire. L’objet est joli, bien rempli, et sent bon la nostalgie.
Titres de l’album:
01. Rigor Mortis
02. Of Ancient Craft
03. Manifestation Of Black
04. Burnt Human Offering
05. Through Dead Deams Door
06. Black Chapel
07. Release In Death
08. Hordes Of Flies (live)
09. Condemned To Die (live)
10. Blaspheming The Dead
11. Invocations
12. Blessed By Fire
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