Visiblement, l’inondation Thrash old-school n’a pas épargné un seul recoin de l’Europe, puisque ses vagues ont même déferlé sur le Luxembourg, qui nous narre aujourd’hui ses turpitudes nostalgiques via le nouveau single d’un ensemble national. Les FUSION BOMB nous en viennent donc de Noertzange, existent depuis 2010, et peuvent s’enorgueillir d’un premier EP, Pravda, publié en 2016 sur le label danois Initium Records (en hommage à Glenn Danzig, ce qui est toujours une preuve de bon goût). La même maison de disques s’occupe donc très logiquement du dernier simple des luxembourgeois, qui n’ont pas varié d’un iota leur approche du Thrash de tradition, et qui le jouent avec fermeté et conviction, tout en adoptant une déviance légèrement Crossover particulièrement savoureuse. Qu’est-ce qui distingue ce quatuor (Miguel Teixeira Sousa - chant/guitare, Luc "Lanthanoid Laser-Dazer" Bohr - guitare, Michel "Nippel" Remy - basse/chœurs, et Scott Kutting - batterie) des milliers de groupes évoluant dans le même créneau ? Pas grand-chose, mais leur talent inné pour trousser de petits hymnes à la violence bon enfant mérite largement sa place dans ces colonnes. Se revendiquant d’influences éprouvées, dont EXODUS, PANTERA, OBITUARY, GAMA BOMB, MUNICIPAL WASTE, MACHINE HEAD, TANKARD, HAVOK, WARBRINGER et même et cetera font partie (c’est leur bio qui le dit, pas moi), ces furieux du staccato échevelé préparent donc le terrain pour une nouvelle réalisation ambitieuse, en l’annonçant par un single tapageur disponible sur toutes les plateformes dignes de ce nom.
Si ceux de MUNICIPAL WASTE et EXODUS ne sont d’ailleurs pas galvaudés, les quatre instrumentistes rappellent aussi que le Crossover reste un art majeur, et combinent la puissance de guitares vraiment épaisses et la fluidité d’une rythmique Hardcore pour nous la faire à l’endroit. Et l’envers le vaut aussi, d’autant plus qu’ils ne risquent pas d’essuyer de revers au verso de leur perfecto, puisque la perfection quasi mécanique de ces trois titres est manifeste. Trois morceaux seulement, c’est pourtant un apéritif qui se déguste goulument, même si l’un d’entre eux ne dépasse pas les deux minutes. On pense aussi au sens du burlesque des ACID DRINKERS, à l’attitude Punk des TANKARD, et à la science infuse de la précision de Gary Holt et sa bande, en gros, à la quintessence de l’énervement Metal, pour un peu moins de dix minutes de musique, ce qui vous en convenez, est bien trop peu. Car loin de se contenter de trois glaviots vite crachés, les luxembourgeois se paient le luxe de la variété, et nous offrent une carte de visite qui résume bien leurs possibilités. Ainsi, si le morceau éponyme joue la franchise et attaque speedcore sans vous prévenir, tâtant du terrain en sous-main pour éprouver votre résistance à la vitesse, « Burlesque Shootout » prône plutôt la patience d’un mid tempo malin qu’un chant gravissime alourdit de son timbre au gros grain. Riffs qui font mouche, accélérations subites dignes de la meilleure école Thrashcore des années 80, pour un résultat méchamment percutant qui heurte nos tympans de plein fouet à la façon d’atomes rentrant en pleine fission rentrant en collision.
En tant que clôture, « You Say I’m Scum » ose des arpèges amers à la TESTAMENT/FLOTSAM AND JETSAM, dégoulinant de wah-wah, qui dégénèrent soudain en hymne Heavy Thrash bien compact, avant qu’une accélération typiquement Hardcore ne nous fracasse contre le mur. Chant au phrasé diabolique, riff redondant qui tourne, vire et pique au centre, soit la quintessence des écoles allemandes et américaines résumée en une minute et cinquante secondes, pour un clin d’oeil sérieusement appuyé au tandem Milanien S.O.D/M.O.D, et un sens de l’humour éprouvé pour un Crossover qui joue sur du velours. C’est certes typique, mais pratique, conscient et efficient, et surtout, rafraichissant mais un peu court une fois le juke-box éteint. On aurait bien souhaité un peu de rab, d’autant plus que ces marsouins ont des idées, et largement assez pour meubler un LP entier. Alors, en tant que mise en bouche, You're a Cancer to This World métastase notre pessimisme, et nous guérit de la morosité ambiante de ses claquements basse/batterie et de ses lyrics en furie, pouvant même prétendre au titre de hors-d’œuvre du mois d’un menu déjà particulièrement copieux. Mais la prochaine fois les gars, remplissez plus nos gamelles pour que notre enthousiasme ne s’en prenne pas une. Huit minutes, c’est un passage éclair, mais il y a des dégustations qui méritent qu’on prenne son temps.
Titres de l'album:
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