HELESTIOS est sorti de nulle part en 2020, et a directement commencé sa carrière par un longue-durée. Beau signe de confiance envoyé par ces anglais qui ont quand même tâté le terrain avec une poignée de singles avant de planter leurs bottes Metal dans la boue. Les londoniens nous ont donc offert trois titres cette année pour présenter leur répertoire, et autant dire que ces trois morceaux résumaient à merveille leur attitude. Et dans un créneau hybride et pas facile à occuper, le quatuor parvient quand même à se distinguer, ce qui en dit long sur ses ambitions. Permettez-moi donc de vous présenter Agnis NeZvers (basse), Ian den Boer (batterie), Stelios Aggelis (guitare) et Henrijs Leja (chant/guitare), qui en trente-quatre minutes vont tenter de vous persuader du bienfondé de leur démarche, et de leurs aptitudes à traiter le Thrash sous plusieurs aspects différents, passant avec aisance d’un Power méchamment velu à un Groove solidement maintenu. Et si vous voyez en leur philosophie une combinaison du SEPULTURA de Derrick Greene et du METALLICA de l’orée des nineties, ne vous en faites pas, votre audition ne vous joue pas des tours. C’est bien le cas.
Puissance, détermination, fluidité, passion, telles sont les qualités premières de ce Your Pain Tastes Good, qui ne perd pas de temps en conjectures, malgré sa superbe pochette sexy en diable. Ici, seule la virilité à droit de cité, et le chant grave et rauque d’Henrijs Leja fait tout pour éviter les sorties de route trop sophistiquées. Basé sur des riffs simples et un axe basse/batterie stable, ce premier album ne choque pas de son audace, mais séduit de sa solidité. En acceptant parfois de faire appel aux mélodies les plus typiques de l’alternatif des nineties, le quatuor se permet des cocktails détonants, à l’image de « Downgraded World », qui groove comme du CHANNEL ZERO sous stéroïdes, et qui mélodise comme du ALICE IN CHAINS un peu amer. Doté d’un son gigantesque et incroyablement précis (on a vraiment la sensation que la basse est jouée de la pièce à côté), Your Pain Tastes Good est le type même de premier album qui n’épate pas de sa retape, mais dont le charme s’insinue en vous comme un parfum discret…ou un gros pain dans la tronche. Mais les londoniens ne sont pas adeptes d’une violence gratuite, loin de là, et si la redondance reste maîtresse en ces lieux, les guitares parviennent quand même à fluctuer juste ce qu’il faut. Et cette rigidité dans l’interprétation permettrait presque de relier le concept aux sonorités les plus Metal-Indus des années 90, notamment à cause de cette rythmique au millimètre qui ne déborde jamais de son cadre.
Morceaux courts et compacts, tempo qui mue, accélérations raisonnables et lourdeur suffocante, les variantes sont nombreuses, et les HELESTIOS se montrent à l’aise dans toutes les nuances. Alors que les trois premiers titres misaient sur l’énergie d’un groove élastique, « Back to Where It Starts » impose un pilonnage sévère, tout en conservant cet attrait pour les harmonies passées de la décennie de Seattle. Gros morceau, ce titre est assurément le tube de l’album, et celui qui permettra aux anglais d’échapper à toutes les étiquettes. Flair dans les syncopes, facilité dans les montées en puissance, « Back to Where It Starts » démontre l’habilité d’Ian den Boer à passer du style Bill Ward à la frappe Dirk Verbeuren, et finalement, en une moitié d’album, le groupe nous entraîne sur la route de la versatilité, renvoyant toutes les catégorisations au placard. Le title-track « Your Pain Tastes Good » insiste d’ailleurs sur cette voie de la pluralité, revenant à ce mélange entre férocité et accessibilité qui caractérisait les premiers chapitres du LP. Et s’il est tout à fait possible de se lasser du timbre de Henrijs Leja dans son registre le plus sauvage, ses intonations en chant clair lui permettent de nuancer et d’échapper à la catégorie des hurleurs stériles. Le brailleur en chef rappelle d’ailleurs ce cher Burton C Bell dans cette façon de switcher les registres, mais l’anglais - heureusement pour lui - se montre beaucoup plus convaincant en nappes veloutées.
Les soli sont tout à fait dignes, mais autant le reconnaître, c’est véritablement le duo Agnis NeZvers/Ian den Boer qui fonctionne à plein régime, et qui nous trimbale de FEAR FACTORY à PRONG. La paire d’instrumentistes en mode métronome permet à cet album de faire preuve de persuasion, et de laisser les guitares naviguer en eaux traditionnelles, sans sonner passéiste ou trop old-school. Il est d’ailleurs assez difficile de situer l’album quand on ignore sa date de sortie, même si le son aiguille vers le début de notre nouveau siècle et les productions les plus suédoises du Death Metal. D’ailleurs, « All Attack » de sa rage flirte avec les limites entre Thrash et Death, et son intensité permet à Your Pain Tastes Good d’appuyer un peu plus là où ça fait du bien de se faire du mal. Réceptif au Heavy mélodique (« You Are Free »), perméable aux inclinaisons progressives en mid tempo explosif (« Return to Baalbek »), HELESTIOS nous présente donc un CV très complet, et brouille les pistes au moment de l’affiliation définitive. Qu’attendre d’eux à l’avenir ? Tout est possible, mais de la qualité en premier lieu, celle qui permet à ce premier LP de passer la rampe de l’underground pour se faire remarquer des fans de Heavy/Thrash formel, mais efficace.
Le meilleur à venir pour vous mes amis anglais, et belle poignée de main.
Titres de l’album:
01. Sacrifice
02. Black Storm
03. Downgraded World
04. Back to Where It Starts
05. Your Pain Tastes Good
06. All Attack
07. You Are Free
08. Return to Baalbek
Alors, autant j'apprécie beaucoup Wolfheart, et cette news ne va rien y changer, autant, pour moi, l'Arabie Saoudite est l'un des pires pays au monde... Alors, je ne suis pas arabophobe, mais ce pays pue terriblement ! Je plains les Saoudiens (et surtout les Saoudiennes) qui(...)
21/11/2024, 18:01
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20