J’ai dû gratter les parois du net pour trouver des informations sur ce groupe anglais. Non que mes ongles soient trop courts, mais dix ans d’absence vous font parfois douter d’une activité récente, et le premier album de ce quintet étant paru en 2012, je me demandais très justement s’il s’agissait bien d’eux et non d’un autre orchestre moins porté sur le silence radio.
STORMBORN est donc né d’une tempête dans le Kent, une belle nuit de 2007. Une tempête de tous les diables, de celles qui ont donné naissance à IRON MAIDEN, JUDAS PRIEST, HELLOWEEN, BLIND GUARDIAN ou STRATOVARIUS, et qui encore aujourd’hui nous rappellent que la météo musicale fait souvent ce qu’elle veut, et fait trembler les institutions les plus fermement implantées dans leur époque. Mais loin d’un simple ersatz des groupes cités, qui restent des influences évidentes, STORMBORN se veut très ouvert, perméable à toute référence susceptible d’enrichir son spectre et d’approfondir sa portée.
Signé par le label italien Rockshots Records, l’ensemble anglais tente donc de retrouver sa superbe en neuf morceaux bien pesés. Il faut dire que douze ans d’absence font oublier même les nouveautés les plus excitantes, et si les fans se souviennent de ce premier jet éponyme comme étant l’un des possibles nouveaux départs de la scène Power Metal européenne, d’autres au contraire ont complètement zappé, passant à autre chose en suivant les méandres de l’actualité.
Andrew Felton (batterie), Laurence Armitage & David Viner (guitares), Simon "Steve" Ball (basse) et Christopher Simmons (chant) se proposent donc de survoler le répertoire Metal des années 90/2000 à sa façon. Beaucoup d’énergie évidemment, de l’envie, des refrains anthémiques, des accélérations surprenantes, pour un disque complet, qui tâte d’un peu toutes les eaux pour tremper ses pieds. On trouve donc dans ce melting-pot bouillonnant des éléments de Heavy classique, des épices Power Metal bien relevées, mais aussi quelques agréments Hard-Rock plus doux, pour un plat qui exhale d’une odeur forte, mais qui laisse un goût délicieux dans les tympans.
S’appuyant sur une section rythmique infaillible et subtilement créative, Laurence Armitage & David Viner brodent des riffs solides et persuasifs, ancrés dans la tradition 80’s, tout en louchant sur les saccades contemporaines les plus old-school. En découle un Heavy qui déborde du cadre Power, et qui se permet même quelques allusions thrashy, sans toutefois aller jusqu’à l’extrême. Pour comprendre l’art des anglais, autant commencer l’écoute par l’imparable et addictif « Out in the Weird », hit de concert et résumé parfait de capacités conséquentes.
Entre deux interventions en solo que ce cher Yngwie ne renierait pas, entre deux breaks bien amenés et subtils, entre deux reprises de refrain, STORMBORN fait étalage de son art de composition pour mieux nous convainque de la pertinence de son crossover riche et puissant. Et comme les individualités sont aussi notables que le collectif, le résultat est tout bonnement explosif, et plus proche d’une catastrophe nucléaire que d’un pétard de 14 juillet.
Zenith présente donc un groupe qui semble avoir atteint le sien. Sans aller jusqu’à chatouiller l’originalité, ce deuxième album se permet de belles citations, en se montrant proche d’un DRAGONFORCE pleine bourre, via le dynamité et azimuté « Serpentine », très intelligemment choisi comme single. Il semblerait donc que cette longue période de mutisme ait fait du bien aux anglais, qui redémarrent leur carrière sur les chapeaux de roue. Aussi symptomatique de la royauté Power Metal italienne des années 90 que du règne anglais de la décennie précédente, Zenith est pro, carré, mais aéré, même dans ses moments les plus intenses.
De nombreuses plages instrumentales permettent de densifier encore plus le discours, avant que Christopher Simmons ne reprenne la balle au vol d’une envolée lyrique à la Michael Kiske.
Porté sur l‘efficacité, STORMBORN sait utiliser les codes les plus traditionnels, allant jusqu’à provoquer le fantôme d’HELLOWEEN et de MANOWAR via « Death Incarnate », dégoulinant de sextolets enflammés et d’accélérations de caisse claire/grosse caisse à faire muer un pauvre cobra royal. Nous connaissons évidemment ces méthodes, mais elles sont ici utilisées à bon escient par des musiciens pertinents et intelligents. Epique mais immédiat, démonstratif mais explosif, chic mais populaire, Zenith étanchera toutes les soifs, d’une roulade de basse ronde et serpentine ou d’un solo stratosphérique brulant les cordes avant de nous renvoyer dedans.
STORMBORN a donc très bien négocié son retour, et se présente à nous la mine haute et le verbe fort. Solide et convaincant, ce deuxième chapitre a même le bon goût de nous offrir un épilogue épique à la MAIDEN, et un « Echo » de plus de huit minutes, progressif, évolutif, mélodique et lourd, autorisant les musiciens à tout lâcher avant de rebâcher.
Démonstration de force en douceur, Zenith s’envole vers les étoiles et les tutoie de sa grâce. Souhaitons aux anglais un avenir plus stable, et des productions plus fréquentes. Tout le monde sera gagnant.
Titres de l’album:
01. Call of the Void
02. Land of the Servant King
03. Fear of a Monster
04. The Unending Night
05. Dawn Will Come Again
06. Out in the Weird
07. Serpentine
08. Death Incarnate
09. Echo
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