Allez-y, chargez, mettez-moi en joue et tirez. Je m’y attends, alors ne tremblez pas. Car oui, une fois encore, je vous entraîne très loin de votre zone de confort avec l’une des artistes les plus fascinantes de ces dix dernières années. Alors que les esthètes se font des gorgées chaudes de GHOST et autre concept à la mode, je poursuis mon exploration de l’underground plus si underground et de ses représentants les plus affranchis du système. Et en vous parlant du dernier album de POPPY, je sais pertinemment que les yeux vont loucher et les tympans se fermer.
POPPY est parvenue en quelques années à peine à devenir plus clivante que MYRKUR, plus sujette à polémique que GHOST, et même plus moquée que le phénomène nippon BABYMETAL, ce qui en dit long sur la controverse qu’elle traîne comme des casseroles en fonte. Am I A Girl?, son premier disque à avoir eu les honneurs du Net est resté comme une arrête coincée dans la gorge de nombreux amateurs de Metal classique qui se lamentaient de sa présence dans les colonnes de webzines dits « sérieux ». J’ai moi-même imposé la demoiselle dans mes chroniques, me faisant crucifier par un lectorat parfois incapable d’ouvrir ses chakras à quelque chose de différent. Et si I Disagree n’était pas parvenu à calmer les esprits échauffés, alors autant dire honnêtement que Zig va les pousser à la limite de leur tolérance.
Car les guitares, autrefois assassines ont disparu, au profit d’une Electro-Pop d’inspiration nineties.
Une foule n’est pas costume, je ne pourrai vous en vouloir de tourner le dos à la hype. Les sonorités proposées par l’américaine ne sont pas si éloignées que ça de DUA LIPA, dans un registre plus sombre évidemment, mais les nappes synthétiques triomphent sur l’esprit de provocation qui avait animé les deux albums les plus reconnus de Moriah Rose Pereira. La blonde diaphane nous prend donc à revers, et remise ses envies de Punk retravaillé Electro-Metal, et rend hommage à quelques noms fameux qu’elle cite même dans ses interviews.
BLONDIE, BLAWAN, BURIAL, David BOWIE, Gary NUMAN, TALKING HEADS et TOM TOM CLUB.
Néanmoins, et dans un désir de précision, il convient de souligner que POPPY s’est plus inspirée de la scène K-Pop et de BLACKPINK ou (G)I-DLE que de l’EBM nineties et ses défenseurs les plus dansants. Une fois cette précision faite, inutile de revenir sur les sources, ce qui n’intéresse personne. Par contre, attardons-nous sur le contenu de ce Zig, que la chanteuse fantasque a qualifié de « première moitié ».
Mais première moitié de quoi ?
De Zag, qui logiquement devrait voir le jour assez rapidement.
POPPY a déclaré que le processus de création de cet album a été d’une fluidité satisfaisante. Après avoir composé plus de quarante morceaux, la chanteuse a choisi la dizaine qui la touchait le plus, pour pondre l’album le plus court de sa carrière, mais aussi le premier à ne pas créditer Chris Greatti. Emancipation, désir de proposer quelque chose de différent ?
Les deux sans doute, ce qui n’empêche pas le résultat d’être presque parfait, dans un registre qui n’est pourtant pas le plus facile à apprivoiser.
POPPY s’est calmée sur les gimmicks, et propose une musique plus personnelle et plus sincère. Dans un désir de ne jamais se répéter et de changer d’approche à chaque nouvelle étape, elle offre à ses fans un bon compromis entre présent et futur, sans que l’on sache vraiment si ces dernières options existeront plus d’une année, voire moins. On sent le piano se faire heurter les touches avec fermeté, on déguste cette voix acidulée d’adolescente qui ne grandit toujours pas, mais on subit aussi les assauts d’une rythmique synthétique qui pourra rappeler les années Dance de MADONNA et Kylie MINOGUE, ce qui est évident peu engageant pour un public purement Metal.
Mais faites-vous à cette idée, POPPY ne fricote plus avec la distorsion (même si le single « Hard » fait bien semblant), même pour plaisanter, et pour la première fois, semble se prendre très au sérieux et capable de défier les divas les plus consacrées.
Peut-elle se le permettre ? Oui et non. Certains morceaux manquent de folie, d’autres de poésie, les quatre singles sont de qualité variable, « Motorbike » étant de loin le plus accrocheur avec son clip en moteur et latex. Et le look de lolita japonaise de la pochette de Zig en dit finalement plus long que bien des discours, puisque les arrangements sont très proches de ces girls-bands qui fleurissent en Corée et au Japon, et dont les disques sont autant de pièges à touriste avec cartes postales, autocollants trop kawaï, et photo faussement dédicacée en des millions d’exemplaires.
On sent cette inspiration de l’est sur le trépidant « Prove It », final euphorique mais subtilement nostalgique, alors que le premier single « Church Outfit » nous refait le coup de la lourdeur à la SKINNY PUPPY, en version plus colorée et aux blasphèmes finalement assez innocents.
POPPY nous refuse même le droit d’attendre légitimement un nouveau « Bloodmoney », nous prive de ces riffs prétextes qui rendaient ses réalisations antérieures si fun, et lâche un album assez prévisible, plutôt gentil, voire un peu trop, comme le journal intime d’une jeune femme qui apprend sans cesse et qui consigne ses pensées les plus intimes sur des pages vierges.
Je vous autorise à vous lâcher, puisque Zig ne vous concerne pas plus qu’une autre sortie Electro 2023. Mais en faisant abstraction de l’absence de toute distorsion, le charme de l’album finit par opérer, comme la confession d’une artiste qui en a sans doute assez de créer la controverse.
Titres de l’album:
01. Church Outfit
02. Knockoff
03. Hard
04. What It Becomes
05. Flicker
06. 1s + 0s
07. Zig
08. Linger
09. The Attic
10. Motorbike
11. Prove It
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