Fin 1995, IRON MAIDEN revient avec Blaze Bailey derrière le micro en lieu et place d'un BRUCE DICKINSON parti vivre l'aventure en solo et qui sort Skunkworks en 1996, un album à des années lumières du Heavy Metal. Cette fin des années 90 n'est pas la bonne période pour publier un album de Heavy Metal mais ça ne l'est pas plus pour s'en détourner comme le chanteur le fait sous son nom, faisant plutôt parler sa facette Rock et ce Skunkworks, très loin d'être mauvais, sera pourtant le dernier à s'en éloigner autant. Le Power Metal US ou le Neo Metal ont le vent en poupe et très vite BRUCE DICKINSON va sentir que pour continuer à exister il va falloir forcer un peu le destin.
Exit donc Jack Endino, qui a travaillé sur Bleach de NIRVANA, pour s'attirer les faveurs de Roy Z, un guitariste et producteur américain avec qui Bruce a déjà collaboré sur Balls To Picasso où le guitariste était déjà présent à ses côtés. Sauf que Roy Z sait exactement où il veut emmener BRUCE DICKINSON qui rappelle Adrian Smith. Le guitariste d'IRON MAIDEN parti après Seventh Son Of A Seventh Son va alors proposer son talent d'écriture mais surtout un toucher unique qui va donner toutes ses lettres de noblesses à ces morceaux. En effet, le travail d'écriture entre Roy Z et Bruce Dickinson prend des allures qui fait penser au chanteur qu'un deuxième guitariste est nécessaire, et qui de mieux que son ancien compère ? Les bases d'un retour en grâce et d'un inversement des forces sont posées, l'histoire peut s'écrire.
Car oui, ce qui anime également Bruce Dickinson, c'est cette compétition avec Steve Harris, une lutte aux allures de cours de récréation comme aime l'écrire l'homme dans son autobiographie qui avoue user de tous les stratagèmes sur scène et en dehors de scène pour titiller la patience et le leadership de son bassiste. Alors que IRON MAIDEN peine à retrouver son public, l'occasion d'inverser le rapport de force avec ses anciens compagnons est trop belle. C'est un album avec des sonorités forcément proche d'IRON MAIDEN qui est proposé là, mais pas seulement, car en plus d'être une forte tête, Bruce Dickinson est également un artiste doué et accompli alors avec l'entourage qu'il s'est fait, la qualité est au rendez-vous. Et puis, le dernier clou est planté avec l'appel à Derek Riggs, illustrateur historique d'IRON MAIDEN, qui en plus concocte une mascotte pour surplomber un artwork très réussi, vous la sentez la petite bataille rangée par album interposé ? Pour le reste du line-up, Bruce Dickinson fait appel à la section rythmique de Balls To Picasso, Eddie Casillas et Dave Ingraham, c'est la fin des expérimentations, l'homme sait désormais ce qu'il veut.
Avec une modernité non feinte dans le son et dans le style, BRUCE DICKINSON dépoussière un style vieillissant et ce dès "Freak" qui ouvre cet album, un appel à une nouvelle génération pour entrer dans l'univers de l'anglais qui conserve bien entendu ses bases Heavy. "The Magician", "Accident Of Birth", "Darkside Of Aquarius" sont de cette trempe Heavy, et puis il y a les titres plus calmes comme "Taking The Queen", "Starchildren" ou "Omega" et plus encore l'ultime "Arc Of Space", des titres plus ancrés dans l'esprit des 90's. Et puis il y a le cas "Road To Hell" qui aurait pu être sur un de ses précédents opus avec une autre production. Mais le vocaliste nous plante également là une de ses meilleures performances vocales, à l'aise dans tous les registres, il éclabousse de sa classe la moindre de ses interventions, le vibrato est de retour ! Sa performance sur "Taking The Queen" que le groupe interprétera également en acoustique à plusieurs reprises, ou sur "Arc Of Space" fait état d'un chanteur en pleine confiance, sûr de sa voix, avec raison. La production est profonde, les guitares sont bien évidemment à la fête et les leads et solos font le pont entre Seventh Son Of A Seventh Son et Brave New World dans leur sonorité et leur mise en valeur dans le mixage.
Au niveau des paroles, l'album se veut très introspectif, rien que la chanson titre parle de ce que l'homme a vécu puisqu'il est un enfant non désiré, une expérience de vie qu'il partage à travers des paroles et notamment ce refrain :
"Welcome home - we've opened up the gates... to your brothers and sisters... to an accident of birth" ou cette phrase "Jesus had his day off when they pulled you through...", le mal est profond mais c'est aussi ce qui fait de lui l'artiste qu'il est.
Car oui, n'ayons pas peur des mots, cet Accident Of Birth est la genèse du retour des deux protagonistes au sein d'IRON MAIDEN, Janick Gers ne devant son salut qu'au fait qu'il était également guitariste de Bruce Dickinson en début de sa carrière solo et qu'il était impossible de lui planter un couteau dans le dos, et Dave Murray au fait qu'il est Dave Murray et qu'on ne vire pas Dave Murray.... c'est vrai quoi, c'est la gentillesse incarnée... qui pourrait lui faire du mal... non mais regardez moi ce sourire ? Il est impossible de ne pas penser que Bruce Dickinson n'a pas jubiler à l'accueil de cet album alors que IRON MAIDEN s'enfonçait avec Virtual XI, chant du signe d'un intermède entre deux périodes bénies du groupe. Pendant ce temps, l'homme continue avec Chemical Wedding mais c'est déjà un autre chapitre de cette histoire.
Bien plus qu'un simple album, Accident Of Birth est un alignement des planètes orchestré par Bruce Dickinson et Roy Z dont le rôle est à ne surtout pas minimiser, il réitèrera d'ailleurs l'expérience avec Rob Halford lorsque ce dernier signe son retour sous le nom de HALFORD, depuis il a disparu des circuits, dommage.
Tracklist :
Cet album est génial. De toute façon, tous les albums solo de Dickinson sont excellents !!
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30