Auteur d'un deuxième album alliant efficacement Grindcore et Death Metal, les Valenciennois de INSANE ORDER marque un grand coup sur la scène avec Overraped dont le guitariste, Mask, a bien voulu nous parler. Entre propos sociologiques et musicalité affirmée, INSANE ORDER s'impose comme un nom à la base solide.
INSANE ORDER vient de publier son deuxième album, avant d’en parler, peux-tu présenter le groupe à nos lecteurs ?
Insane Order est un groupe originaire de Valenciennes qui a pris forme début 2015. Le groupe est composé de Mask à la guitare, Stooph à la batterie, Jer à la basse et Greg au chant et s'oriente dès les débuts sur un style Grind Death très influencé par NAPALM DEATH, TERRORIZER, BRUTAL TRUTH... tout en y ajoutant des touches Thrash, Punk Hardcore voire parfois Black Metal.
Vous avez publié le premier album en 2017, que s’est-il passé pour le groupe entre temps ?
L'album Love, Tenderness and a Whole lot more about human behaviour est sorti au tout début de l'année 2018, on a enchainé dès la sortie sur pas mal de concerts tout en continuant de composer quelques morceaux dont certains sont sortis l'année suivante sur un split avec GUMMO. On pensait se mettre assez rapidement sur le second album mais le virus nous a pas mal fait galérer car en plus des confinements on a dû changer plusieurs fois de local de répète. On s'est adaptés comme on a pu, en bossant un peu à distance, en répétant un certain temps dans la cave du bassiste et l'album a enfin pu voir le jour cette année !
Le nouvel album s’appelle Overraped, vous y décrivez une humanité et une société bien sombre. Notamment la chanson titre qui évoque la place de la femme dans notre société actuelle. Le groupe a-t-il une conscience politique ou est-ce simplement une vision individuelle ?
C'est Greg qui s'occupe d'écrire les textes et choisir les thèmes des morceaux donc c'est une vision individuelle mais qui est finalement partagée par l'ensemble du groupe. On était d'accord dès le départ pour orienter les thèmes vers des sujets politisés à l'instar des groupes qu'on a cité plus haut. On a bien sûr une conscience politique avec chacun nos convictions et engagements qui nous sont propres mais on tient aussi par rapport au groupe à ne pas verser dans le militantisme ou un penchant moralisateur. Il s'agit surtout de faire le constat de certains sujets de société qui nous tiennent à cœur mais on est avant tout un groupe de musique.
Évoquons cette pochette très réussie, qui l’a réalisé et qu’exprime-t-elle, notamment par rapport aux paroles de cet album ?
On a fait appel à CLLK Artwork, un graphiste de la région qu'on avait contacté à l'époque pour la pochette de notre premier album. Il a tout de suite saisi les idées du groupe et ce qu'on cherchait à représenter. C'est donc tout naturellement qu'on est revenus vers lui pour la pochette du deuxième. Après avoir choisi le titre de l'album Overraped, on voulait représenter l'idée d'une terre dévastée qu'une machine continuerait d'exploiter à outrance. Notre système abuse de tout : on surproduit, surconsomme, surpêche, on surexploite la main d'œuvre et les animaux tout en sachant qu'on court à notre perte mais on continue quand même. Donc ce titre "Overraped", même si il évoque la place de la femme de la société dans la chanson titre, s'étend à cette idée de « surviol » écologique et humain de manière générale.
Vous avez des titres en français et d’autres en anglais, cependant toutes les paroles sont en anglais, pourquoi ?
Greg a souvent les titres en tête bien avant d'écrire les paroles, les morceaux sont nommés au fur et à mesure qu'on les compose pour éviter de toujours les nommer « la nouvelle, la deuxième nouvelle » et ainsi de suite. Du coup certains des titres comme "vous avez de bons gênes" sont arrivés suite à des anecdotes racontées pendant les pauses. Ça nous a fait marrer donc on les a gardés tels quels, après j'imagine qu'il est plus simple et commode pour lui de rédiger et chanter en anglais.
Un titre m’a particulièrement amusé, "Dead Balkanys", au-delà des mots, j’y vois une certaine satire d’un monde politique que l’on a essayé de nous vendre comme faisant partie du passé, à l’image du titre "49.3" par exemple, pourtant il semble que le fonctionnement n’ait pas changé. Quel est votre regard sur la situation politique en France.
Effectivement on a le sentiment que rien ne change si ce n'est en pire. Les dirigeants sont censés œuvrer pour le bien commun et montrer l'exemple dans leurs actions et leurs paroles et c'est bien trop souvent l'inverse que l'on constate. Toutes ces personnes comme les Balkany, baignent dans de sales affaires, détournent des fonds, trafiquent, mentent, commettent des agressions sexuelles et continuent de s'afficher tout sourire en pondant des lois absurdes et débats stériles type burkini en pleine période de crise mondiale économique et écologique ! C'est affligeant et assez inquiétant pour l'avenir !
On retrouve bien entendu le thème des profits et des bénéfices des sociétés, un thème cher à la scène Grind, le signal d’alarme a été déclenché il y a bien longtemps sur l’urgence climatique, pensez-vous qu’il y a encore un moyen de faire cohabiter la société de consommation telle qu’on la connait et le traitement du réchauffement climatique ?
Question difficile... La société de consommation telle qu'on la connaît n'a d'après moi jamais été en adéquation avec l'écologie. On a pu mesurer l'impact de notre empreinte sur l'environnement lors du premier confinement, quand tout s'est arrêté ou presque. On a senti comme une respiration avec des phénomènes naturels assez inédits. Ça aurait pu nous servir de leçon et nous faire réagir, au lieu de ça on a très vite repris nos mauvaises vieilles habitudes. Il faudrait un changement radical d'après moi pour se sortir de cette situation. Se donner bonne conscience en roulant en voiture électrique et achetant des produits de grande consommation soi-disant «éco responsables » ne suffira pas. Et j'ai bien peur que la majorité des consommateurs ne soit pas prêts à sortir de leur zone de confort.
Pour en revenir à l’aspect musical de votre album, là où parfois le Grind est un enchainement de riffs de guitare incompréhensibles, vous veillez à ce que votre propos soit parfaitement audible, vous fixez vous des limites en ces termes ?
Les limites sont fixées naturellement par mon jeu de guitare influencé par le Death et le Thrash à la base. Quand j'ai commencé à jouer de la guitare, j'ai tout de suite flashé sur les riffs rapides et incisifs des SLAYER, SEPULTURA, ANTHRAX, S.O.D. bien plus que sur les solos. Du coup, même si j'apprécie d'écouter des groupes avec un son très compact à la HM2 et des riffs difficilement compréhensibles, je n'arriverais pas personnellement à jouer ce type de Grind. Pour moi il faut qu'il y ait une mélodie, quelque chose qu'on retient d'où mes préférences dans le grind pour des groupes comme CRIPPLE BASTARDS, COLLISION, VENOMOUS CONCEPT, FUCK THE FACTS où malgré l'agressivité des blasts les morceaux restent plus facilement en tête.
Quelles sont les futures dates pour défendre cet album ? Il me semble qu’une petite tournée est prévue à l’étranger par exemple ?
Oui une tournée en Europe de l'est est prévue pour fin juin avec GUMMO, avant ça on fait notre Release Party à domicile à Marly. On a déjà pas mal de dates bookées jusqu'à la fin de l'année dont pas mal en Belgique. Toutes les dates et infos sont visibles sur notre page Facebook.
Après le premier album, vous avez publié un split EP, est-ce un format qui vous séduit particulièrement et auquel vous pourriez redonner une chance prochainement ?
Certainement oui, c'était un projet qu'on a eu assez tôt avec GUMMO comme on est amis et partage pas mal de dates et soirées ensemble. Ça nous tenait à cœur de poser des titres sur un même disque, on s'est même amusé à reprendre chacun un morceau de l'autre groupe. Ça a permis aussi de diviser les coûts du pressage CD et vinyle sur les 2 groupes ce qui n'est pas négligeable. Le format split est pratique et courant dans le Grindcore, tu élargis aussi ton public par ce format. Pour le moment il faut d'abord qu'on se remette à composer de nouveaux titres mais dès qu'on en aura quelques uns il est bien possible qu'on repasse par un format split ou EP.
Merci pour le temps accordé, cet espace est votre espace blanc, à vous de le noircir de votre plus belle plume, un message, une liste de courses, ce que vous voulez.
Merci à toi pour l'interview et plus largement merci à tous ceux qui contribuent à faire vivre la scène, qui se bougent aux concerts et supportent les groupes !
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