Après 2 EP, et un premier album sorti en 2019, les bordelais d'IRON FLESH n'avaient manifestement pas encore tout dit. A tel point que, rebelote, les voilà de nouveau sur le pont avec un 2e longue durée, Summoning the Putrid dont on vous a déjà dit le plus grand bien par ici. Au vu de la claquasse méchamment prise par nos esgourdes, il nous paraissait donc indispensable de voir un peu ce que cache cette « Chair de Fer » dans ses entrailles.
Julien (Guitare/Voix), maître à penser de la formation, a bien voulu éclairer notre lanterne.
1/ Bonjour Julien et merci de prendre le temps de répondre à mes quelques questions. J'aimerais, si tu le veux bien, commencer par le début. Qu'est-ce qui t'a poussé, en 2017, à vouloir jouer du swedish death old-school...tout seul ? D'où vient ce nom de groupe, IRON FLESH ?
Je sortais de plusieurs années de sessions live en tant que batteur, tournées, enregistrements… Un rythme de vie à la fois excitant et épuisant. Début 2017 je n’avais plus de groupe et je venais de finir ma session avec MITHRAS. J’avais passé plus de 10 ans à m’ entrainer tous les jours à la batterie, faire des sacrifices énormes, sans concession aucune. Toujours plus de vitesse et de technique, j’avais perdu toute humanité, une vraie machine. Affranchi de mes obligations, j’avais vraiment envie de composer de la musique pour moi, sans me soucier de la technique, comme un retour aux sources .
Cette vieille HM2 trainait dans un tiroir, achetée d’occasion sans vraiment comprendre l’intérêt que les gens lui portait. Je l’ai branchée, et en quelques minutes je suis tombé sous le charme. J’ai composé les 2 premiers EP en quelques semaines seulement. Etant fan de death old school, Dismember, Entombed en tête de ligne, je voulais réunir toutes mes influences, me faire plaisir mais je ne pensais pas faire de live à l'époque. Simplement mettre les morceaux en ligne sans rien attendre derrière.
Je cherchais un nom qui me représente, qui puisse coller à la fois à la musique et à qui je suis, mon histoire.
2/ Tu es ou as été par ailleurs musicien live ou de session pour de nombreux groupes (SETH, AGRESSOR, MITHRAS, MALEVOLENTIA, OTARGOS,...). Quelles influences ces différentes expériences ont-elles eues sur toi au moment de te lancer dans ce nouveau projet ?
En soi ces projets n’ont pas d’influences sur moi musicalement parlant car trop éloigné du style de musique que je pratique avec IRON FLESH. En revanche ce sont ces groupes dont j’ai fait partie ou ces sessions qui ont forgé mon caractère, ma personne. Tout ce que je sais concernant le fonctionnement d’un groupe, les lives, les tournées je le leur dois. Certes je suis reparti de zéro avec IRON FLESH mais je disposais d’une mine de connaissances et d’expériences qui m’ont permis d’éviter certaines erreurs que l’ont fait au début.
3/ J'ai lu que tu t'étais décidé à monter un line-up suite à de nombreuses sollicitations pour le live. Comment as-tu choisi tes partenaires ? Participent-ils également au processus d'élaboration de la musique ou de l'univers d'IRON FLESH ? Par ailleurs, tu es à la guitare et au chant ici alors que tu es batteur de « métier ». Pourquoi avoir fait ce choix ?
J’ai choisi exclusivement des gens qui sont sur Bordeaux comme moi, je voulais retrouver l’esprit originel, répéter, jouer avec des gens que je connais. Je voyais déjà Sylver (guitare lead) et Guilhem (batterie), le niveau technique requis pour le projet n’était pas trop élevé et l’esprit rock n' roll leur a plu et à suffit pour les convaincre. Seb (basse) m’a contacté car il avait entendu parlé du fait que je cherchais des gens pour jouer en live. En une ou deux répètes on avait un set qui tournait. Bientôt 4 ans plus tard je suis ravi d’avoir fait ce choix .
Ils ne participent pas à la composition des morceaux ou à l’enregistrement à part Seb qui désormais compose et enregistre ses propre parties de basse. Sylver aussi me compose régulièrement des solos qui sont vraiment une plus value pour les morceaux. Guilhem n’ enregistre pas les parties de batterie mais il les joue et se les approprie à la perfection !
Ce sont des amis avant tout et d’excellents conseillers, et c’est là qu’ils sont les plus actifs. Il y a une sorte d’alchimie qui tire le groupe vers le haut.
Ce choix [de changer d'instrument] je l’ai fait pour changer de cette étiquette qui me collait depuis des années en tant que « blastmachine ». J’étais enfermé dans cette bulle de musicien/batteur session. Désormais je me considère plus comme un leader guitariste/chanteur, je m’occupe de la logistique, la compo et le management du groupe. C’est énormément de boulot au quotidien mais je pense que c’est une des clés de la « réussite » d’un groupe .
4/ Summoning the Putrid est déjà le 2e album du groupe, publié un peu plus d'un an après le premier effort. Chaque année depuis 2017 et la création du groupe, voit d'ailleurs une sortie estampillée IRON FLESH. Comment arrives-tu à maintenir un tel niveau de créativité et de qualité ? Est-il important pour toi de garder un rythme de publication élevé ? Si oui, pourquoi ?
Je passe beaucoup de temps à composer, je lis beaucoup, j’écoute énormément de musique. Je n’ai pas la formule magique pour écrire de « bons » morceaux; si la musique plaît, j’ en suis ravis mais j’écris avant tout pour moi pas pour plaire. Sûrement que ces nombreuses années passées à jouer la musique des autres y sont aussi pour quelque chose. Je ne suis pas de ceux qui sortent un album tout les 10 ans en prétextant qu’il doit être culte à tous les coups. Je pense que ce temps est révolu, et qu’un groupe sur cent arrive à sortir un album qui marque les esprits au point de devenir culte. Désormais si tu ne sors pas un album tous les ans ou tous les deux ans tu es vite oublié. Ce n’ est pas un rythme que je cherche à m’imposer absolument; j’ ai beaucoup de choses à dire/écrire donc je ne me donne pas de date ou de délai particulier entre les sorties.
5/ Ce qui m'a particulièrement frappé à l'écoute de ce disque, c'est la parfaite symbiose entre violence et mélodie, vélocité et lourdeur. Est-ce quelque chose à laquelle tu as spécifiquement fait attention au moment de construire ce second album ? Plus globalement, comment est né et a été composé Summoning the Putrid ?
Tu as tout dit, je tiens à ce que l’album soit le plus varié possible, ça n’a plus d’intérêt pour moi d’écrire un album qui bourre du début à la fin. Plusieurs mois après la composition du premier album « Forged faith Bleeding » qui allait sortir j’ entamais la composition du second, je laisse toujours quelques mois de repos sans rien écrire pour tenter de ne pas me faire influencer par ce que j’ai écrit avant. Le processus reste toujours naturel je ne me force pas, j’écris la nuit, je fais 2 ou 3 pré-productions de l’ album avant de finaliser pour l’ enregistrement.
6/ J'ai lu également que tu avais été influencé par le travail de Mark Riddick au moment de bâtir l'univers de l'album. Qu'est-ce qui t'a particulièrement inspiré dans son travail d'illustrateur ? Comment te l'es-tu approprié pour cet album ?
Toutes les paroles sont inspirées par Lovecraft, les religions et leur manière d’endoctriner les gens, la nécromancie et bien d’autres sujets.
En effet Mark Riddick est un artiste que j’apprécie beaucoup et avec qui j’aimerais vraiment travailler. Certaines de ses illustrations m’ont servi pour m’inspirer dans les thématiques de l’album, en les regardant et les analysant tout l'univers s’est dessiné dans ma tête .
7/ C'est à Great Dane Records que tu as décidé de confier cette sortie alors que Forged Faith Bleeding était paru avec l'aide d'Epictural Production. Pourquoi ce changement ?
Raph de GreatDane est un ami de longue date, on avait déjà sortit plusieurs albums chez lui à l’époque de WITHDRAWN. La collaboration avec Epictural s’est très bien passée pour le premier album, c’est un label que je recommande chaudement .
Durant un show à Lille, Raph m’a approché et m’a proposé de sortir l’album, son label est bien implanté et il a un bon réseau de distribution. C’était un choix logique et un pas en avant pour le groupe. Je ne ferme pas la porte à Epictural avec qui je rebosserais sans hésiter si l’occasion se présente .
8/ Le 23 octobre dernier vous avez donné, à la Scène Michelet de Nantes, ce qui est sans doute l'un des derniers concerts de musiques amplifiées organisé en 2020 dans le grand ouest. Comment s'est passé cette date et comment avez-vous vécu ce moment au vu du contexte actuel ?
Oui, en effet, ce fût notre dernier concert de 2020 avant le reconfinement. Conditions un peu particulières puisque nous avons joué deux fois devant cinquante personnes différentes assises et masquées. L’ambiance est certes différente mais cela ne nous a pas empêché de nous donner à fond sur scène.
On a partagé l’affiche avec FANGE. Des mecs cools, efficaces, pas de chichi ils viennent, jouent, aucune animosité ou jugement à notre égard bien que ce soit un groupe bien installé.
L’orga était au top, chaque acteur à joué son rôle à la perfection. J’espère qu’à défaut de pouvoir rejouer comme avant nous pourrons refaire ce genre de concerts qui permettront de faire vivre la scène en ces temps difficiles où les assos/salles/groupes se meurent.
9/ Comment vis-tu cette période pour le moins compliquée pour la scène underground ? Quel en est l'impact sur un groupe comme le tien ?
Les lives sont à l’arrêt, sortir un album c’est quasiment mettre un coup d’épée dans l’ eau, doit-on pour autant tout arrêter ? Je ne pense pas. J’utilise les réseaux au maximum afin de faire la promo de Summoning the Putrid, [même si] je reste persuadé que cela aura moins d’impact que les lives. J’essaie de rester actif jusqu’à ce que cette période soit derrière nous.
Ce qui nous a le plus impacté est clairement l’arrêt des lives… on s’adapte, on se prépare pour la suite.
10/ C'est tout pour moi. Bravo et merci pour cet album jouissif de bout en bout. Les derniers mots sont pour toi !
Merci pour cette interview, pour le soutien .
Hail death metal !
https://ironflesh.bandcamp.com/
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