J’ai longtemps hésité avant de me lancer dans la rédaction de ce nouvel épisode de J’irai Mosher chez vous. Les trois épisodes précédents (Californie / Québec, Indonésie et Thaïlande) étaient le fruit de « voyages au long cours », de plusieurs semaines, voire de plusieurs mois, dans les pays et régions visités. Alors qu’à Seattle, dont il est question ici, je ne suis resté que quelques jours en ce mois de juillet 2022. Je ne trouvais donc pas forcément légitime d’écrire un papier - forcément incomplet - sur ces quelques jours dans cette immense ville de la côte ouest des États-Unis. Et puis en y réfléchissant je me suis dit que le but premier de cette rubrique était de donner quelques conseils pour les touristes et voyageurs fans de Metal qui iront dans ces contrés. Et même si mes conseils seront ici très limités (et pas toujours "Metal"), n’ayant pas du tout eu le temps de tout voir, il y en aura quelques-uns. Et si ça n’aide, un jour, ne serait-ce qu’une seule personne parmi vous, ce sera déjà largement suffisant pour moi. Voici donc un nouvel – tout petit – épisode du guide du routard pour Metalleux en vadrouille : J’irai Mosher chez vous : Seattle !
Seattle, immense cité américaine bordée par l’océan Pacifique, n’est pas forcément le genre de ville que j’affectionne. Trop grande, trop à la mode en ce moment, trop chère aussi, elle a de quoi me faire fuir. Mais c’est aussi un endroit très culturel, avec de magnifiques musées, et ses alentours s’avèrent extrêmement jolis et intéressants (notamment les îles en face la ville). Et puis c’est dans la zone de chalandise de ce nouveau voyage en Amérique du nord pour moi, il aurait été dommage de passer à côté.
Darrington Bluegrass Festival
Avant de faire notre entrée dans la plus grande ville de l’État de Washington, nous faisons un détour pour aller dans un festival de… bluegrass ! Je suis fan de country music (chacun ses défauts) depuis des années et l’occasion était trop belle. Pour ceux qui n’y connaissent rien dans ce genre musical typiquement américain, le bluegrass c’est de la country acoustique (en gros) avec comme instrument de prédilection le banjo. Bref, de la musique de bouseux. Mais j’aime ça. Le Darrington Bluegrass Festival se déroule donc en pleine campagne dans une vallée entourée de superbes et majestueuses montagnes couronnées de neige. Nous sommes bien évidemment les seuls français dans le coin et cela amusera bien nos amis américains de voir des étrangers ici. Le festival se déroule sur trois jours mais nous n’y passerons qu’une journée et qu’une nuit. Mais quelle nuit ! Après les concerts (qui se terminent assez tôt : à 23h) nous nous retrouvons au milieu des cowboys dans le camping pour un after qui restera gravé dans ma mémoire. Musique (encore) autour du feu, gnôle faite maison bu à même les bocaux (comme dans les films de contrebande d’alcool !), et grandes rigolades avec tout ce beau monde. Un grand moment. Tout ça pour vous dire que si vous passez un jour dans l’État de Washington, en juillet, n’hésitez surtout pas à y faire un tour. Musicalement pour les plus ouvert d’esprit d’entre vous bien sûr : il n’y a pas l’ombre d’une guitare électrique dans ces montagnes. Mais c’est l’endroit idéal pour voir de près l’Amérique profonde, la vraie, celle où les mecs (même certains jeunes) portent encore des chapeaux de cowboys. (Facebook)
After au camping du Darrington Bluegrass Festival
The Black Market
A peine installé dans notre motel à Seattle, nous nous rendons vite compte que nous sommes tombé dans un quartier pour le moins mal-famé. Putes mexicaines qui traînassent nonchalamment sur les trottoirs, commerces avec des barreaux aux portes et fenêtres, sirènes de police quasi permanente, rues chelous pleines de "crackheads" qui passent leur temps à remonter leur pantalon tombant en attendant leur prochain shoot, etc. Le premier soir il y aura même quatre coups de feu tirés juste devant notre motel ! Vous voyez le tableau. Mais c’est aussi ça (hélas) l’Amérique. C’est pourtant dans ce quartier que je tombe sur un premier lieu intéressant nous concernant : The Black Market. Le logo du magasin en typo « Metal » tagué sur le mur n’a pas manqué d’attirer mon attention. J’y rentre d’un pas décidé. The Black Market, c’est un disquaire Punk / Hardcore et un magasin de skate. A l’étage, skate donc, mais aussi fringues et accessoires en tout genre. Je ne suis pas du tout skateur, mais sincèrement pour un passionné, ce lieu doit être un véritable paradis. De mon côté je furète plus volontiers en bas dans les quelques rayons vinyles. Malgré la petite taille des bacs on y trouve un beau choix de LP Punk et Hardcore (et un peu de Metal dont le Magma de Gojira un peu paumé la dedans) bien pointu. Le tout est classé chronologiquement. A côté on trouve un autre bac entièrement consacré aux fanzines du style. Je n’ai jamais vu un tel choix en un seul endroit ! Certains ouvrages sont magnifiques et ce n’est que le manque de place dans mon sac de voyage qui me convainc de ne rien acheter. The Black Market est donc, vous l’aurez compris, un must pour tout fan de Punk et de Hardcore et un incontournable à Seattle dans le genre. Le lieu organise de plus quelques concerts Metal extrême underground de temps en temps, ce qui rajoute un peu plus d’intérêt, encore, à cette petite bicoque de guingois dans ce quartier. « A place to see » pour tout fan qui se respecte. (Official website / Facebook)
The Black Market
MoPop
Seattle a vu beaucoup d'entreprises (Starbucks, Amazon...) et de personnalités (Jimi Hendrix...) importantes naître ou grandir en son sein. Mais s'il y a bien une chose qui est totalement indissociable de la ville, c'est évidemment le grunge. Ce genre, qui va secouer la musique et révolutionner le monde du rock, au sens large, en particulier entre 91 et 94, est né à Seattle. La cité en est de fait devenue la capitale mondiale et aujourd'hui, même un non-aficonados, saura vous dire d'où vient Nirvana. Mais Nirvana n'est que la partie émergée de l'iceberg grunge. Alice In Chains, Soundgarden, Pearl Jam, Mudhoney, Mad Season, Foo Fighters, Green River, Temple Of The Dog... La liste des groupes nés à Seattle semble sans fin ! Bien entendu, la ville ne pouvait pas ne pas rendre hommage à ce genre qui l'a fait rayonner dans le monde entier. C'est une des missions que s'est donnée le Museum of Pop Culture, ou MoPop pour les intimes. Ouvert en 2004 en plein centre de Seattle, designé par Frank Owen Gehry (considéré comme l'un des plus importants architectes actuels), le MoPop est aujourd'hui un incontournable pour les visiteurs du monde entier, fan de grunge ou non d'ailleurs. Le musée ne propose, bien sûr, pas seulement qu'un voyage dans le style musical du cru. Une importante partie est réservée à la pop culture (cinéma de genre, musique au sens large) mais le cœur du musée est dédié au grunge et en particulier à Pearl Jam et Nirvana. On remonte l'histoire de ces groupes en image et en son. Des écrans géants diffusent différents concerts et interviews, de nombreuses photos et accessoires (des guitares démolies de Cobain, etc.) sont exposés au public. C'est tout simplement un temple érigé à la gloire du grunge et évidemment un immanquable pour tout fan du genre. Il y a aussi une petite partie dédiée à l'enfant prodige de la guitare, Jimi Hendrix, né à Seattle en 1942. Vous l'aurez compris, ce musée est tout simplement un incontournable.
Easy Street Records
On termine cette visite de Seattle par un passage chez le plus grand disquaire indépendant de la ville. Easy Street Records est tout bonnement un immanquable pour tout fan de musique. Ouvert à West Seattle en 1988 ce magasin est une mine d'or pour n'importe quel passionné. Vous y trouverez bien sûr un petit rayon cd et même cassettes, mais le cœur du magasin ce sont les vinyles. On y trouve tous les genres, le lieu n'est pas réservé au rock / Metal, mais chaque rayon est un travail d'orfèvre et même dans un genre pointu (disons le Black Metal, ou le Grindcore) vous pourrez y dénicher des perles rares. Les rayons Metal ne sont pas les plus grands de la boutique mais ils valent largement ceux de certains magasins pourtant plus spécialisés rock et Metal. Pour ma part j'ai bavé devant des LP collectors de Sleep ou de Kyuss ou encore devant des bootlegs de Metallica et de Slayer... Pendant que d'autres bloquaient devant des vinyles dédicacés de Lana Del Rey ou de Madonna à 1000 dollars pièce...
Le magasin sert aussi parfois à l'organisation de concerts de groupes dont les propriétaires sont fans. Certains y ont même enregistré un live, comme Pearl Jam, Gov't Mule et Brandi Carlile. Une vraie politique militante, des disquaires pointus et à l'écoute, un fond gigantesque, bref ce lieu est une antre toute entière dévouée à la musique. Un endroit rare et magnifique où j'aurais pu passer des heures. Un endroit qui a une histoire et une âme.
Easy Street Records propose en plus de tout ça un petit bar où boire une bière, du vin ou un café selon l'humeur. (Official website / Facebook)
Easy Street Records
Bonus : Vancouver
Rock Shop Vancouver
Puisque je vous tiens et que j'y suis aussi passé durant mon voyage, je signale cette adresse à Vancouver : The Rock Shop. Un magasin tout entier dédié aux t-shirts et accessoires (patchs, casquettes, etc.) rock et Metal. Pas de disque ici mais un immense choix pour se fringuer (à pas trop cher en plus). On y trouve les classiques bien sûr, mais aussi des choses assez pointues et extrêmes ainsi que des t-shirts rares. Le magasin est gigantesque et propose vraiment un grand choix, de quoi faire tourner la tête ! (Official website)
C'est donc maintenant terminé pour cette courte visite, j'espère que ça vous a plu. A bientôt (ou pas) pour un nouveau J'irai Mosher chez vous !
"Dans vingt ans, tu seras plus déçu par les choses que tu n'auras pas faites que par celles que tu auras faites. Alors largue les amarres, mets les voiles. Explore. Rêve. Découvre."
Mark Twain
Non, non Jus de cadavre, tu as très bien fait de poster ce nouvel épisode.
Même si je ne compte absolument pas aller à Seattle ou Vancouver un jour, c'est toujours très intéressant d'avoir une vision autre d'une ville, d'une région.
PS : Pour le fest de Bluegrass, tu portais ta veste patchée ?
(sic)
Merci ! Et non pour la veste à patch ha ha ! On était déjà bien grillés en tant que frenchies (avec notre accent et... nos bouteilles de rouge !) je voulais pas en rajouter pour se faire remarquer
Hé hé hé...
Dans ce genre d'attroupement, le back patch DISSECTION méritant le haut et court et pour le mieux le goudron et les plumes... ... ...
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Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
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