Un bon test pour voir si la personne en face de vous est un metalleux en carton ou un authentique connaisseur consiste à demander l'air de rien ce qu'il pense de la scène Grecque. Le piège n'est pas de vérifier s'il l'aime ou pas (c'est affaire de goûts), mais s'il sait que c'est un pays aussi riche que les scandinaves ou anglo-saxons. Dans ce cas, il aura le droit de boire à votre gourde. La Grèce a été effectivement pionnière du Metal extrême, presque comme elle le fut de la civilisation européenne, et reste encore à présent dans le peloton de tête où elle tient le rythme malgré certaines polémiques. Depuis une douzaine d'années, s'y ajoute une scène Stoner et Prog' qui assied encore plus largement cette place de choix, en ouvrant un créneau plus traditionnel, ensoleillé mais apparenté.
Et il faisait bon se réchauffer alors qu'il y a un vilain retour d'hiver en cette mi-mars. Sur le chemin de Victoire 2, je confesse que je n'étais pas venu la première fois que le groupe était passé, déjà programmé par What the Fest. Mais il était évident qu'ils reviendraient et qu'après avoir vu bon nombre de groupes du même créneau ces dernières décennies, le rattrapage serait rapide. Par chance il restait des places sur le parking en arrivant, c'est la première fois depuis mille ans que j'arrive à m'y garer.
L'autre point faible de la salle est l'équipement du bar avec une seule pompe à bière, qui provoquait une longue file d'attente. Les camarades arrivés plus tard étaient heureux de me trouver déjà placé pour me passer une commande générale...
Mais j'y étais encore quand le noir se fit et que le groupe d'ouverture se lança. FRENZEE est un Trio et même une fratrie d'Australo-Grecs, pour parfaire le tableau, qui attaquait virulemment sur une formule batterie-chant-guitare. Franc et direct, le propos s'inscrivait dans un Rock Punk Garage aux titres rapides et riffs simples qui s'accordaient avec l'énergie de la chanteuse qui ne tenait pas en place. Cette attitude et son ton rageur sur le tempo rapide mais dansant, rappelant le Mötörhead le plus rapide ou Hellacopters, ne manquèrent pas d'emballer l'assistance. Elle était évidemment très à l'aise pour nous héler en anglais, sur un ton doux qui se détachait d'autant plus entre deux brûlots à l'ancienne. J'ai vraiment commencé à me laisser prendre, pour ma part, quand le répertoire évolua vers des titres plus Rock, avec des riffs et des parties de batterie permettant à ses deux frères de montrer leur capacité à monter un peu en finesse. Je profitai surtout du batteur, installé de côté puisque le matériel de la tête d'affiche était déjà en place, qui envoyait quelques jolies parties dans son t-shirt plutôt Death Metal. Le gratteux aidait parfois aux chœurs. Le petit sketch avec le roadie depuis les coulisses demandant de baisser le volume pour leur dire quelque chose en plein morceau était certainement arrangé. En trois quarts d'heure de set ils ont dû envoyer presque tout leur répertoire de groupe récent. Leur formule très fondamentale et sans basse ne m'a pas plus charmé que ça, mais elle marche bien, elle plaît à d'autres et vu leur maîtrise du plan on reparlera certainement d'eux.
Il y avait du merch' des deux groupes, qu'un de mes compagnons a d'ailleurs dévalisé.
La salle replongea dans l'obscurité et la mythique intro à sirène de "War Pigs" monta pour le contentement général. Cela fait vingt ans que les groupes d'une certaine importance ont pris l'habitude de faire balancer un ou deux vieux tubes à plein volume pour chauffer l'assistance dans les dernières minutes avant leur apparition. Mais je commence à saturer d'entendre de plus en plus ce morceau pour cet usage, tout important et magnifique qu'il soit. Il y en a suffisamment d'autres. 1000MODS n'attendit pas la fin pour entrer en scène et attaquer sous une acclamation à la mesure de l'effet recherché. Le son beaucoup plus lourd prenait très vite aux oreilles, alors qu'il s'agissait toujours de Rock. Cela s'expliquait par la présence de deux guitares, d'une basse et d'un accordage plus grave. Les quatre Corinthiens montraient d'emblée une haute maîtrise du Stoner Rock qui provoque des remuements incontrôlés du train arrière jusque chez les plus ramollis. Une jolie fosse assez large apparut rapidement. La ressemblance avec Kyuss était accrue par le mixage sensiblement en retrait du chant de Dani, qui se rapprochait régulièrement du batteur sur les parties instrumentales pour caler sa rythmique à la basse. Il n'était pas interdit de songer aussi aux titres les plus dansants du Sab', au-delà de l'intro. Du Desert Rock venu de la mer d'oliviers. Cette recette éminemment classique séduisait un large public, tant ce style est apprécié dans le Midi. On revivait sur un format plus large les heures légendaires du Black Sheep et du Mojomatic. Ces compositions comprenaient des riffs assez Heavy et des soli de guitare enlevés, également un peu noyés dans le mix mais suffisamment audibles. Le soliste changeait régulièrement d'instrument tandis que du côté opposé, celui cantonné à la rythmique conserva la même gratte tout le long du set. Le chanteur communiquait au minimum syndical, mais peu importait.
Ne connaissant pas bien le répertoire du groupe, je suppute qu'il a mis en valeur le dernier album et que les titres où l'on sentait un frémissement collectif particulier voire les voisins brailler étaient plus anciens. Toutefois le style du groupe restait très homogène, ce qui maintenait l'assistance dans un bouillonnement constant, et la fosse a fortiori. Il y eut des stage-divings parfois pleins d'amour (…), des slams du staff avec pas mal d'objets perdus en cours. Le jeu d'éclairages coloré et assez travaillé donnait une texture positive, lumineuse à ces sonorités pourtant assez graves. La chanteuse de Frenzee revint faire une courte apparition sur un couplet (l'exercice aurait pu se prolonger, ça passait bien). L'immersion dans les sensations recherchées se prolongea dans un set plus développé que ce que j'attendais. Après une heure de jeu, il y eut encore un rappel de quinze minutes allant chercher des titres plus Rock, sans doute plus anciens, se détachant un peu du lot. Après un ultime cri de remerciement collectif pour le groupe qui n'a pas traîné sur scène, je suis sorti de là en ayant reçu plus que ce que j'avais misé ce soir, ressuscitant des souvenirs d'une époque qui n'a, en fin de compte, toujours pas pris fin.
La dispersion se passa sans histoire… Rendez-vous assez vite pour un prochain épisode plus Metal et encore plus varié.
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11
Ils sont juste trop faux-cul pour assumer le statut de tribute band, voilà tout.
06/05/2025, 16:15
Si je comprends bien il n'y a qu'un seul membre d'origine ? et évidemment que c'est un tribute band, comment l'appeler autrement. à ce point autant commencer un nouveau groupe avec un clin d'oeil, pour affirmer une certaine continuité. Faut assum(...)
06/05/2025, 05:51
Perso, je suis plutôt preneur ! Reste plus qu'à espérer que ce soit à la hauteur de mes attentes !(Faut bien avouer que même si je suis fan de l'album Sick, mon préféré reste Enjoy the Violence ! Quelle tuerie absol(...)
05/05/2025, 23:34
J'ai eu la chance de les voir il y quelques semaines dans une salle stéphanoise chauffée à blanc et je peux vous dire qu'on va entendre parler de ces garagnats dans le monde entier !!!! Du grand art .
05/05/2025, 18:16
Après j'ai 50 balais et je ne vais plus trop a des concerts ou festival et pourtant j'ai le sylak a 10 minutes de chez moi mais ce n'est plus ma tasse de thé et désintéressé de la scène actuelle et l'ambiance qui ne me correspond(...)
04/05/2025, 12:35
C'est très surprenant car Montpellier est bien connu pour être étudiant , dynamique et jeune . Je ne comprends pas ces difficultés car je ne maîtrise pas tout alors qu' a l'inverse dans la région Lyonnaise où je suis , c'est plut&oci(...)
04/05/2025, 12:25
Moi j'y serai !Avec les copains de Sleeping Church Records, on sera sur place !
04/05/2025, 09:55
Je l'ai essayé, alors que je n'écoute plus Benediction depuis beau temps. Ce sont des vétérans et le retour de popularité du Death vieille école leur vaut une certaine popularité, qui n'est pas volée au regard de cette long&ea(...)
03/05/2025, 22:39
T'as même pas le courage de dire que c'est un comportement typique de la population noire américaine, ce qui n'a aucun rapport ici.
03/05/2025, 21:41
Je précise ne rien avoir avec ce dénommé Caca qui semble péniblement tenter mon style pour faire fureur dans les commentaires. Vous manquez de style et de fond, cher Caca !Je suis top nazi ici et je vais pas laisser ma place à la médiocrité (...)
03/05/2025, 21:36
Oui c'est tellement américain cette histoire, je juge même c'est tellement un autre monde. Mais il semblerait qu'il ait, c'est peu dire, dépassé les bornes.
03/05/2025, 21:31
En France, sa mère serait tout sourire sur un cross volé devant les caméras en train de dire "qui n'a jamais fait un refus d'obtempérer".
03/05/2025, 19:37
Ou alors personne n'aurait sorti de flingue, et ça aurait fini autour d'un pastis.
03/05/2025, 16:30
Faut dire quand même qu'il n'y a rien d'plus soulant que de ramasser des putains d'feuilles hein...Surtout si c'est celles de l'aut' con !
03/05/2025, 10:09
Oui je n'avais pas précisé les causes de la mort... C'est tellement cliché comme mort pour un ricain
03/05/2025, 08:34