Si le festival Anthems Of Steel en est déjà à sa sixième édition, il s'agit de la première pour moi. Arrivée avec mon acolyte la veille du festival mais trop tard pour pouvoir nous rendre au Warm-Up qui réunit THE LAST OATH, LORD GALLERY, ATROCIA. Les échos le lendemain sont plus qu'élogieux au sujet du show d'ATROCIA. De quoi avoir des regrets, mais que voulez-vous, l'âge avançant vous pousse à faire des choix et choisir c'est renoncé, mais c'est pour pouvoir pleinement être opérationnel pour ces 2 jours de festival où le mot "Underground" prend tout son sens tant au niveau de la programmation, de l'organisation à taille humaine et du public. C'est parti pour deux jours de Metal varié de grande qualité.
Le jeudi étant férié, certains font le pont le vendredi (je fais partie de ceux-là) et profitent donc de cette magnifique journée ensoleillée avec une ouverture des portes à 14h et un début des concerts à 15h. Les bénévoles sont à pied d’œuvre pour que l'ouverture se passe dans des conditions optimales, le public commence à entrer sur le site qui se divise en 3 parties, le théâtre où les concerts ont lieu, une magnifique salle d'une contenance moyenne, une scène élevée et une estrade sur laquelle les batteurs seront perchés. Nous avons ensuite l'extérieur, superbement aménagé avec des tables et des chaises, des food-trucks, un bar extérieur et quelques stands de distro et autres, enfin une salle de l'autre côté de l'espace extérieur où se trouve le catering pour les groupes et un Metal Market avec d'autres distro, des artisans divers et variés en lien avec l'univers de la musique Metal.
Au niveau du bar, des bières locales, du vin et des softs sont proposés avec un système de carte assez peu flexible pour une personne seule puisqu'il y a 10 points dessus. Bon n'ayant pas cherché à savoir si d'autres cartes étaient disponibles, avec des boissons entre 2 et 7 points, on va dire que c'est quand même un bon compromis pour un festival sur deux jours et il n'y a aucune attente, à aucun moment sur les stands, un grand bravo de ce côté là, idem pour les toilettes avec des lieux respectés par les festivaliers, les à côtés sont donc vraiment bien pensés avec des poubelles avec chaque table installées dehors et un affichage avec le running order qui défilent sur les écrans de la salle principale. Un programme papier est également disponible avec un descriptif des groupes à l'affiche, on est loin de l'organisation à la roots, un énorme bravo pour cet aspect là !
Enfin, il y a un autre sujet récurrent lors des festivals, c'est le respect des horaires. Ici, c'est à la minute près ! Vraiment chapeau à l'équipe technique qui gère les changements de plateau, 30 minutes, c'est assez rapide avec un line-check compris dans ce temps, encore un très bon point pour l'Antems Of Steel. Tout est parfait donc pour vivre cette expérience au mieux, on passe désormais à la musique.
En ce vendredi ensoleillé, ce sont les locaux de SWAMP LORDZ qui ouvrent les hostilités avec un Sludge assez standard mais qui fait le job. Le style est peut-être un peu trop "jeune" pour le public du festival, mais c'est bien d'essayer d'ouvrir aussi à des styles qui peuvent surprendre. Preuve en est puisque le groupe, devant une salle tout de même très clairsemée comme on peut s'en douter, récolte la sympathie des courageux venus tôt sur le site. Le visuel du groupe n'est pas très soigné avec un chanteur cloué derrière son micro qui n'impose pas un charisme de fou, disons qu'en groupe d'ouverture, cela permet de se chauffer tranquillement. Pourtant, le groupe a un passé sous le nom de CRAWLING IN SLUDGE, deux de ses membres ont fait partie d'INSIDE CONFLICT, on aurait pu attendre d'eux une meilleure occupation de la scène. L'influence de DOWN et CROWBAR est très marquée, un premier concert sympathique.
ZOLDIER NOIZ et son Black Thrash Metal marque le début des hostilités old-school comme l'Anthems Of Steel en propose, le groupe déploie son style bestial, primaire qui fleure bon les vieux SODOM, DESTRUCTION, SLAYER ou KREATOR. Sous forme de trio, le groupe déploie une puissance de feu qui fait mouche. C'est la moitié de la salle qui est remplie désormais et l'énergie du groupe l'emmène avec lui. Le groupe existe depuis plusieurs décennies désormais et compte 3 albums à son actif dont Merci, leur dernier publié en 2020. Le chant de Tankvinss est très habité, littéralement craché à la figure d'un public qui en redemande. Une belle découverte à creuser.
Setlist : Time For Prayer / Regression Process / 39-45 / Grave Crawler / Signs Of Demise / Termination Race / Confinement Blues / Le Sang De La Caste / Yaveh Ordonne / Devil Is In The Details / Inheritence Of Cruelty
Changement de style et d'ambiance avec les Français de DUNWICH RITUAL et leur Speed Metal qui fait largement pensé à IRON MAIDEN. Les guitaristes speedent comme en Allemagne dans les années 80 et se complètent parfaitement. On regrette juste le jeu de scène presque trop sage de Vega, la chanteuse, qui assure vocalement, mais qui manque d'énergie Punk dans sa prestance et ses mouvements. Cela pourrait insuffler un vent de groupe incontrôlable et gommer un peu l'image trop lisse, légèrement en décalage avec le style pratiqué. Toutefois, le groupe qui a sorti son premier album, The Weird Tapes Session, début 2024 chez Jawbreaker Records, remporte également l'adhésion du public, de plus en plus nombreux. On arrive là en fin d'après-midi, des gens ont quitté le travail et commencent leur festival avec ce groupe venu d'Ile De France qui officie à 5 avec l'apport d'Agni à la guitare. Notez que le groupe sera également présent en septembre prochain à l'affiche du Pyranean Warriors Open Air. Là aussi une belle découverte !
A l'heure de l'apéritif, ce n'est pas une découverte, mais une confirmation, l'arrivée sur scène de WITCHES, figure emblématique de l'underground français et de la scène Death Thrash française. Le groupe est de nouveau actif depuis 2006 et semble enfin avoir trouvé son public. Alternant efficacement les titres efficaces et rentre-dedans avec d'autres plus mid-tempo, WITCHES ne tarde pas à mettre le public dans sa poche. C'était certainement le groupe réellement attendu, et l'affluence dans la salle le montre, et surtout la capacité du public à assister à l'ensemble de la prestation de la prêtresse. Sybille peut compter sur un line-up des plus solides également, les deux gaillards qui l'entourent sur scène portent un T-Shirt de CRISIX, chose qui ne fut pas le cas sur la première partie de carrière du groupe. The Fates date déjà de 2020, et je les avais vu à l'époque de la sortie de cet album, aujourd'hui, c'est toujours aussi carré, aussi efficace, cela transpire la passion. L'ambiance dans la fosse est excellente et le groupe égrène des titres issus de 3.4.1, l'album fêtant ses 30 ans, mais n'oublie pas le dernier album pour autant. Un concert en mode best-of qui a ravi l'Anthems Of Steel, l'esprit de la fin des 80's et début des 90's était bien vivace sur la scène du Théâtre Charles Trenet de Chauvigny.
Attention, là c'est VENEFIXION qui débarque avec son Death Metal cradingue, on pense à NECROWRETCH ou SÉPULCRE, c'est efficace, intense, sombre, c'est VAMPIRE, TRIBULATION mêlé au Death Metal de MORBID ANGEL. Là aussi, les Bretons remportent l'adhésion du public qui semblait déjà conquis d'avance. C'est la première fois que je les vois sur scène et il est clair que VENEFIXION n'usurpe pas sa réputation, c'est très en place, le show est aussi visuel que musical, le potentiel de cette scène Death française se dévoile devant mes yeux. L'accueil du public est excellent, et ce jusqu'au fond de cette salle désormais bien remplie, le groupe est attendu et un premier moshpit fait son apparition. Avec un unique album, A Sigh From Below (2021) paru chez Iron Bonehead Productions, le groupe met tout le monde d'accord. Les bretons vont même décocher un nouveau titre, "Nocturnal Deceit" qui ne surprendra pas les amateurs du groupe, on retrouve ce Death Metal sale, puant aux sonorités Black, nous avons également droit à "Chapel Of Ghouls" de MORBID ANGEL. Confirmation que VENEFIXION a l'étoffe d'un groupe international ! On retrouvera le groupe à l'affiche du Winter Rising Fest en novembre prochain.
On revient dans les années 80 avec les Allemands de CRUEL FORCE qui jouent sur les clichés avec ce mur d'ampli Marshall de chaque côté de la batterie (on comprend alors les 45 minutes de changement de plateau prévus avant la montée sur scène du groupe), ces musiciens tout vêtus de jean, de bandanas, de lunettes de soleil, on est en plein revival Speed Metal à la RUNNING WILD où une seule guitare fait parfaitement le job, renforçant encore l'esprit old-school de leur musique. Le groupe avait splitté en 2012 puis est revenu dix ans plus tard accompagné de Spider, un nouveau bassiste remplaçant Vomitor occupé avec POSSESSION. Depuis, Dawn Of The Axe est paru chez Shadow Kingdom Records et un show appuyé sur les clichés me gêne quelque peu pour apprécier pleinement le groupe, qui a pourtant cette facette un peu sale à la DEATHHAMMER mais qui peine à transparaître pleinement, la faute à ces clichés abondant qui attirent le regard. Toujours est-il que les Allemands remportent un large succès populaire devant ce parterre de fans old-school. La première journée de cet Anthems Of Steel VI se met alors en pause pour 50 minutes avant de basculer dans ce qui est LE show de ce week-end.
Setlist : Queen Of Heresy / Satanic Might / Death Rides The Sky / Obscure Evil / Across The Styx / Victim Of Hellfire / Leather And Metal
Il est 23h00 et ABYSMAL GRIEF prend possession de la scène. Le décor tout d'abord... Deux croix surplombent la plateforme sur laquelle est juchée la batterie, une statue de la Vierge Marie est installée sur la gauche de la scène avec une bougie à ses pieds, des bougeoirs sont posés un peu partout sur la scène, un pupitre orné d'une grosse croix Chrétienne est placé en son centre. Des encens sont allumés, de même que des torches, le claviériste a dissimulé son instrument derrière un tissus noir, le bassiste est totalement encapuchonné, tout comme le batteur sur une bonne moitié du concert (bravo à lui parce que la chaleur est intense), le guitariste est habillé en prêtre et en plus il en a le physique parfait. Enfin, il y a cet orateur, mi-chanteur, mi-prêcheur, avec des attitudes et une prestance allant du mafioso au dictateur. Le son de guitare est énorme, le groupe a énormément travaillé cet aspect, cela s'entend, tout comme il a travaillé le visuel depuis que je les ai vu la dernière fois à l'occasion de la sortie de Blasphema Secta, que le groupe va occulter ce soir. Le patriarche un brin narcissique, aux allures machistes, une sorte de Mussolini, lance donc la messe pour une heure d'un show intense, totalement maitrisé, parfaitement interprété, le groupe dévoile notamment quelques raretés comme "The Necromass : Always The Answer" à côté de titres plus classiques comme "Hearse" qui a plus de 30 ans désormais. Le trio fixe du groupe semble en parfait communion avec les membres session live à la batterie et aux claviers, l'idée de libérer Labes C. Necrothytus de cet instrument en live lui permet d'assurer le show visuel. Comptant les mots qu'il prononce entre les morceaux pour garder cet aura mystique et un brin inquiétante qui se dégage de ce concert, le chanteur fume sur scène, allumant ses cigarettes à l'aide des bougeoirs et ce qui devait arriver arriva, le détecteur de fumée de la salle s'affole alors que le groupe joue son dernier titre, la lumière se rallume, une voix enregistrée nous invite à quitter les lieux dans le calme, une fin de concert brute qui ajoute un charme particulier et une saveur de moment inclassable se fait ressentir. Dans les mots d'après concert, le public est unanime... "Ouaaaah !" Les Italiens qui façonnent leur Doom depuis 1996 semblent avoir trouvé une formule qui met enfin le groupe en valeur, à sa juste valeur. J'avais déjà été sous le charme, comprenant enfin en live, ce que le groupe voulait faire sur disque, lorsque je les avais vu il y a quelques années dans l'Est de la France, mais là ce soir, au Anthems Of Steel, ABYSMAL GRIEF a fait le concert que j'espérais de la part de d'un GHOST par exemple. C'est dérangeant, ultra carré, super bien mis en scène, c'est simplement LE concert du weekend et peut-être même LE concert de l'année tant tout était parfait. Merci à l'Anthems Of Steel pour cette superbe première journée, à la programmation éclectique mais cohérente, avec une participation plus qu'honorable pour une première journée, il est temps d'aller se coucher, demain, la journée s'annonce encore plus chaude et tout aussi bonne en programmation.
Après une bonne nuit de sommeil, un tour sur le marché qui se tient à quelques pas du festival et sur lequel on croise bon nombre de festivaliers. C'est toujours rigolo de voir se côtoyer des mamies avec un caddie à roulettes et des Metalleux aux T-Shirts noir et plus qu'équivoques. Le soleil est de la partie, il fait bien chaud mais la journée musicale commence par du Black Thrash Metal lancé par INFAMY. Les Lillois opèrent en trio et si on peut reprocher un ensemble pas très carré parfois, l'énergie est belle et bien là. Le groupe enchaine les morceaux sans longs discours, c'est brut, efficace, primaire, un peu comme ZOLDIER NOIZ la veille, le groupe remporte un beau succès populaire, surtout qu'étant le premier groupe de la journée, difficile de réveiller un public qui a bu jusqu'à tôt le matin... La salle est bien remplie pour un début de deuxième journée, il est évident que certains commencent là leur festival et INFAMY remplit parfaitement sa mission. Avec un album, A World On Its End en 2018 et un EP, Underground Til Death, en 2021, on ne peut pas dire que les Lillois soient superactifs mais on reconnait là le chanteur guitariste, Vincent, ancien batteur de CHILDREN OF DOOM et batteur de MASS GRAVE, le batteur Richard également bassiste de BOHU, EVISCERATION, MASS GRAVE ou MASSIVE OBLITERATION, et le bassiste H.K.A. que l'on a déjà pu voir avec KARNE ou S.U.T.U.R.E. par exemple. Bref c'est un trio officiant dans l'underground français et qui a un public de fidèles déjà conséquent. La confirmation que ce groupe dégage une énergie plus qu'intéressante, un beau démarrage de cette journée de samedi.
La suite, c'est vers le Death Metal que l'on se dirige avec les Bordelais d'IRON FLESH. J'ai apprécié sur disque le Death Metal de ce groupe. Des pierres tombales avec le nom "HM-2" inscrit dessus sont posées de chaque côté de la batterie. En effet, la légendaire pédale d'effet est utilisée c'est certain, d'ailleurs le nom de DISMEMBER ou de BLOODBATH vient à l'esprit à l'écoute de ce groupe. Toutefois, aujourd'hui, sur scène, la sauce a du mal à prendre, le show est bien carré, bien énergique, mais il manque ce supplément d'âme qu'à un VENEFIXION par exemple ou qu'un SKELETHAL va avoir un peu plus tard dans la journée. Les titres ne ressortent pas de la même façon que sur disque sur cette scène de Chauvigny, il faudra donc revoir les Bordelais dans d'autres conditions pour définitivement affirmé que ce Death Metal n'est pas fait pour moi en conditions live. Parce qu'autour de moi, le public est lui, bien dedans et rend parfaitement l'appareil à Julien, le frontman qui ne ménage pas ses efforts. Bien entendu, Limb After Limb, leur dernier opus en date est représenté mais nous avons également droit à de la nouveauté, le groupe s'apprête donc à sortir de sa tanière avec du nouveau matériel, un quatrième album en 7 années d'existence, un beau ratio surtout que qualitativement, il n'y a pas grand chose à redire. Il est vrai que, là aussi, les membres d'IRON FLESH sillonne l'underground à travers plusieurs groupes dont AD PATRES, OTARGOS ou WITHDRAWN et qu'ils savent parfaitement tenir une aussi grande scène. A revoir pour ma part, mais vu du reste du public, c'est un très bon show de la part des Français.
L'ovni du weekend débarque, MOBUTU, une sorte de MOTÖRHEAD en plus Punk. La pause Hard Rock est bien vue de la part de l'organisation et surtout le groupe semble s'attirer la sympathie du public même si son bassiste-chanteur est un tantinet trop bavard, surtout pour les mots qu'il prononce, il serait préférable qu'il en prononce moins mais visiblement c'est le caractère du bonhomme que de sortir des phrases à l'accent misogyne à peine voiler, personnellement, je trouve que ça n'apporte rien au groupe. Bien au contraire, il y a un guitariste à ses côtés capable de faire le show, pourquoi ne pas le laisser Rocker. Une petite reprise de MOTÖRHEAD, "R.A.M.O.N.E.S." puis "Sex & Death", mettent toutefois tout le monde d'accord avant que le trio n'aborde un tempo plus dansant, reste une énergie Punk, un Hard Rock bien efficace en condition live, un groupe de scène qui mériterait donc que son chanteur se canalise dans ses paroles pour gagner en impact. L'ovni du weekend a donc été un pari réussi de la part de l'Anthems Of Steel.
J'avoue j'attends avec un peu d'impatience le show de DESTRUKT car j'avais vu le groupe il y a plusieurs années avec INDIAN NIGHTMARE à la frontière avec le Luxembourg dans une ambiance électrique et c'était vraiment énorme. Depuis,le groupe a considérablement changé au niveau line-up. C'est le guitariste T. Karburator qui tient le groupe depuis les débuts, le batteur Y. Deathripper commence également à avoir de la bouteille dans DESTRUKT où le Speed Metal, le Heavy, un esprit Black surtout sur ses débuts, s'entrechoquent. Depuis le dernier EP, The Ascent (2023), c'est donc la chanteuse Athena qui officie. Le style a évolué vers un Heavy Metal très old-school mais sacrément bien fichu, de nombreux nouveaux titres sont proposés ce soir et certains sont même chantés en français alors que le groupe utilise l'anglais depuis ses débuts, car d'après la vocaliste "chantez en français c'est cool!", lancé de façon laconique, 1° degré, 2°, 36ème degré, je ne sais pas mais cela fait mouche. Athena passe parfaitement le test, on croit entrevoir un peu de timidité mais vocalement, elle assure, au niveau instrumental, le groupe est bien rôdé alors que le deuxième guitariste, Odysseus, a appris la setlist d'aujourd'hui en un mois seulement ! Cette nouvelle orientation nous évoque MEURTRIERES, SMOULDER ou CHEVALIER. Si le groupe semble s'être assagit au niveau visuel et esprit Punk, il y gagne en impact musical, même si étant juste en face de l'ampli de T. Karburator, quelques légers problèmes de sons se font entendre, cela s'améliore lorsque l'on s'éloigne un peu, le son dans son ensemble étant plutôt très bon. Belle confirmation, même si, forcément, étant donné l'évolution du style pratiqué, je m'attendais à un peu plus de crasse, mais le groupe a su me convaincre. En attendant, le futur album, donc !
Le groupe proposé par Shaxul de cette édition de l'Anthems Of Steel, nous vient du Botswana et se nomme SKINFLINT. Le trio pratique un Heavy assez standard mais la section rythmique menée par Kebonye Nkoloso (basse) et Cosmos Modisaemang (batterie), arrivé en 2019, apporte quelque chose que l'on a pas l'habitude d'entendre dans la façon d'aborder le groove Heavy Metal Européen, c'est donc parfois assez déstabilisant et en même temps très rafraichissant. L'accueil du public est très chaleureux, le trio se donne à fond, la seule guitare du groupe tenue par Giuseppe Sbrana apporte ce flow Heavy traditionnel, si la comparaison avec IRON MAIDEN peut sembler évidente, le fait d'avoir ce son en live, finalement assez brut, m'évoque plus un JUDAS PRIEST en terme de Heavy Metal. Le groupe a publié Hate Spell en 2023, son septième album en 17 années de carrière, c'est un sacré rythme. Bon cela peut paraître assez maladroit de l'écrire ainsi mais, en dehors du fait qu'ils soient du Botswana, ce n'est pas non plus l'énorme show, la réaction du public est parfois surdimensionnée par rapport à la prestation qui nous est offert mais bon, il vaut mieux que ce soit dans ce sens là. Reste que le Heavy Metal du trio est très efficace, que la prestance du groupe sur scène est belle et bien là et que SKINFLINT a parfaitement réussi à convaincre un public qui a répondu très nombreux à cette programmation qu'il faut saluer, tant Shaxul que l'orga de l'Anthems Of Steel, une habitude et une tradition à continuer.
Après une heure de changement de plateau, permettant aux festivaliers de se restaurer sans perdre une miette des concerts, à l'équipe plateau, son et lumière de prendre un peu l'air, c'est le Death Metal de SKELETHAL qui déboule. Changement d'ambiance et pendant une heure le groupe va dérouler son style percutant. L'esprit de DISMEMBER, CARNAGE ou ENTOMBED est bel et bien là, le groupe se donne sans compter et notamment le guitariste chanteur, Gui Haunting qui tient la barre du groupe depuis ses débuts en 2012. Entre-temps, les changements de line-up ont été nombreux jusqu'à l'arrivée en 2023 à la batterie de Ilmar Marti Uibo, un ex-NECROWRETCH ou ex-CHAOS ECHOES, vous aurez aisément compris qu'il fait parfaitement le job derrière les fûts. A mi-chemin entre le Death Metal de IRON FLESH et l'esprit plus cradingue de NECROWRETCH, SKELETHAL tire assez bien son épingle du jeu. Un show efficace, intense et si, à titre personnel, je peine un peu à rentrer dans le show, la faute à une fatigue s'accumulant au bout de 2 jours de festival, le public a encore de l'énergie et répond largement présent. Un groupe à revoir dans d'autres conditions mais voilà la confirmation de ce que j'ai pu entendre sur disque, leur Death Metal est à ne pas manquer !
Setlist : Antropomorphia / Torrents Of Putrefying Viscosity / Mezmerizing At The Doors Of Death / Catharsis / Repulsive Recollections / On Somber Soil / Fatal Abstraction / Sidereal Lifespan / Scaly Smelly Flesh / Infernal Death (Death cover) / Morbid Ovation / Spectral Cemetary
Et voilà donc une belle aventure qui se termine en apothéose avec DESTRUCTION, les patrons du Thrash Metal Allemand et un des rares groupes que je n'ai jamais vu et que je voulais voir. Là aussi, une heure et 15 minutes de changement de plateau, on devine aisément que les Allemands ont demandé des balances plus poussées que pour les autres groupes. Mais à 22h30, au lieu de 23h, Schmier et le reste du groupe investissent la scène du théâtre pour 1h30 environ de Thrash Metal. Et là où ils font plaisir c'est que lorsque l'on parle de Thrash Metal, je ne parle pas de groupes tels que KREATOR, TESTAMENT ou EXODUS qui ont vu leur style infiltré par des titres mollassons et sans intérêt, là DESTRUCTION nous envoie une leçon de Speed, ça te rentre dans le lard et le public est à bloc ! Alors oui les gimmicks de Damir Eskić à la guitare situé sur la droite du frontman, sont vus et revus, ultra éculés mais c'est le Thrash Metal à l'ancienne qui nous manque tant et dont les Allemands semblent les gardiens les plus crédibles aujourd'hui, après 40 ans de passion partagée. L'album Diabolical date de 2022 mais on comprend assez vite que le groupe va nous proposer une setlist best-of plus qu'autre chose, pour le plus grand plaisir des die-hards nombreux dans l'assistance, un seul titre issu de ce dernier opus, "Diabolical", décoché en fin de set. Certains ont même profité du stand de tatouage au Metal Market pour se faire tatouer différents designs cultes de DESTRUCTION. "Mad Butcher" ne tarde pas à faire son apparition sous les vivas du public, quel titre, quelle patate, une pure mandale de Thrash Metal en pleine face, je suis en fond de salle pour mieux apprécié le côté visuel de ce concert, mais alors quelle patate ! "Nailed To The Cross" montre également une capacité de Thrash assez intemporelle, bref, c'est une boucherie totale, les patrons sont bel et bien dans la place. "The Butcher Strikes Back", "Tormentor" ou "Total Desaster" sont envoyés avant même les rappels qui seront réalisés sur "Thrash 'Til Death" et "Bestial Invasion", difficile de faire plus Thrash ! Le groupe peut quitter la scène de l'Anthems Of Steel, sa place dans le Big4 Allemand n'est pas remis en cause, une belle conclusion à ce weekend de concerts d'une grande qualité.
Setlist : Curse The Gods / Death Trap / Nailed To The Cross / Mad Butcher / Life Without Sense / Release From Agony / Antichrist / Eternal Ban / The Butcher Strikes Back / Tormentor / Total Desaster / Diabolical / encore : Thrash 'Til Death / Bestial Invasion
Doucement et tranquillement, le public quitte les lieux de ce festival qui fut une grande réussite sur tous les points, tant organisationnels que pour la programmation. Le cadre est magnifique, l'équipe parfaitement au soin des festivaliers, le son absolument excellent, la salle parfaitement adéquate, vraiment une belle découverte que cet Anthems Of Steel avec la volonté d'y revenir l'an prochain. Un festival à taille humaine comme je les aime et à soutenir en masse pour que l'underground puisse encore avoir cet espace de liberté. Que dire à part BRAVO !?
Atrocia (les copains !!!!!), Skelethal, Venefixion... quelle affiche !!!!!!
Et dire que j'avais gagné un pass pour m'y rendre...
Putain d'affiche c'est clair...
Ne serait-ce déjà que pour ABYSMAL GRIEF.
Je dois les voir dans un peu plus d'un mois en Belgique... Et ta critique Simony me fout l'eau à la bouche bordel !!!
Pis DESTRUCTION... Totalement d'accord avec toi... Patrons de la violence scénique !
J'y étais dès le jeudi et c'était vraiment top !! Mes coups de coeurs sont, dans l'ordre d'apparition, SWAMP LORDZ, WITCHES, VENEFIXION, ABYSMAL GRIEF et SKINFLINT. Quelques déceptions (musicales) mais peu importe. Quel bon festival !! J'ai bien aimé MOBUTU aussi. Par contre, DESTRUCTION, c'était vraiment naze.
Merci pour ce live report étoffé, va vraiment falloir que je me bouge les miches pour le prochain !
Ici le chanteur du gang Mobütu.Il est vrai que j’ai cette fâcheuse habitude de trop parler entre les morceaux et je te le concède et te remercie pour le conseil mais je pense que n’en tiendrai pas rigueur , c’est plus fort que moi, je ne peux pas m’empêcher de l’ouvrir. En revanche ton accusation de« misogynie à peine voilée » au sens du mépris pour les femmes est diffamatoire car aucun propos dans ce sens n’a été tenu de ma part lors de cette soirée où toute autre soirée. Si tu as un enregistrement du set il pourra te le confirmer. À ta décharge le seul propos récurrent pouvant poser problème est le « aller vous faire enculer » que je dis à chaque fin de concert , sorte de gimmick pouvant être perçu comme une insulte, mais je tiens à rassurer les oreilles prudes : rien d’homophobe ou tout autre de ma part.
Bien cordialement
Maturin
Guide suprême du gang Mobütu
Hail rock n’roll !
Ce report, c'est du grand n'importe quoi rédigé par une personne qui n'y connaît rien (j'y étais).
@gory : on veut lire ton report alors, petite catin
Il y a décalage notoire entre ce report et la perception de ce pseudo journaliste qui a oublié d être objectif je pense et l avis du public. Ça arrive trop souvent malheureusement.
Un compte-rendu de concert, ça reste quelque chose de subjectif, ça me semble donc normal que Simony ne soit pas objectif! Un point de vue qui en vaut un autre, en somme. Il le partage, on est d'accord ou pas avec lui, on compare ses souvenirs et impressions, et après on quitte Internet pour revenir à la vie normale. Pas de quoi en faire un fromage, je pense.
Ce qui me chiffonne quand même, c'est effectivement "l'accent misogyne" du discours de MOBÜTU ?!?! Alors là, oui, je suis surpris parce que je n'ai absolument rien entendu de tel, ni ce soir ni jamais, chez ce groupe et ça ne me semble pas du tout dans l'esprit du truc. Mais bon, Matüre a mis les trémas sur les ï plus haut, donc affaire réglée.
Pour ma part, j'y ai passé un très bon week-end. Pas tout vu (certains groupes ne m'intéressent pas), mais du très bon dans l'ensemble (dès jeudi avec LORD GALLERY et ATROCIA excellents!)
Le gros point noir de vendredi et samedi: le son. Putain, je hais ce son lourd, étouffé, brouillon qui marche peut-être avec les groupes Stoner ou Sludge (beurk!) mais qui tue la dynamique, le côté punk et tranchant du Metal comme je l'aime. On perd toute l'agressivité des guitares. Clairement, ça a nuit a beaucoup de groupes. Et pour WITCHES, tout le début était même catastrophique. Heureusement qu'ils ne se sont pas démontés et ont réussi à fixer le merdier.
Autre point décevant: un public un peu amorphe. Désolé, mais on est tous vieux, et ça se ressent. Et le coup des guitares molles n'aide pas à faire le foufou. Ajoutons à ça les crash-barrières et la batterie à 8 km d'altitude (tout ça imposé par DESTRUCTION, je crois), ça enlève sérieusement le côté "rugueux & authentique" que j'attendais.
Dis comme ça, ça fait "pas content", mais je le redis: j'ai quand même passé un très bon week-end!
"Il y a décalage notoire entre ce report et la perception de ce pseudo journaliste qui a oublié d être objectif je pense et l avis du public."
Y a rien qui va dans cette phrase !
"Pseudo journaliste" ? Pseudo de rien du tout vu que nous ne sommes pas journaliste et que nous ne l'avons jamais revendiqué.
"Objectif" ? Comment veux tu être objectif dans un live report ? C'est évident que tout le monde n'aura pas la même perception d'un groupe ou d'un concert Et heureusement d'ailleurs !
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09