Le voilà, le retour d'un rendez-vous auquel nous ne pouvions assister ces dernières années suite à la pandémie. Le concept, rendre hommage à la scène Heavy Metal du Royaume-Uni des années 80 connues sous le nom de New Wave Of British Heavy Metal (NWOBHM) dont IRON MAIDEN, JUDAS PRIEST, SAMSON, SAXON, DIAMOND HEAD ou ANGEL WITCH en sont les fers de lance.... et cela tombe bien car au menu de la journée est prévu KEV RIDDLES' BAPHOMET qui reprend des anciens titres de ANGEL WITCH avec la bénédiction de Kevin Heybourne. A titre personnel, on y retrouve tout un tas de copains, le temps de prendre des nouvelles de chacun, de plonger dans les concerts et la journée est déjà terminée, cela passe trop vite mais des souvenirs que je chéris à chaque édition sont gravés dans ma tête. Au niveau musical, quelques belles surprises, des confirmations et deux regrets. C'est parti pour le récit de cette journée qui, je l'espère, vous donnera envie de vous rendre en terres marnaises pour les prochains évènements d'Underground Investigation.
Il est 14h20, le public entre dans la salle et les Nordistes de SPIRIT s'apprête à démarrer la journée avec un Heavy Metal aux racines légèrement Thrash et la mise en avant du dernier album en date, Ni Dieux Ni Maître (2016), mais pas uniquement. Mais avant toute chose, c'est la première fois que le groupe s'affiche ici avec son nouveau chanteur que ceux qui arpentent ces lieux régulièrement connaissent par cœur, Bill, le chanteur de GANG également, et qui a rejoint nos amis du Nord de la France après le départ d'Arnaud. Aujourd'hui il est en mode Rob Halford dans son esthétique, et vocalement il est difficile de cacher pour lui cette inspiration.
Ainsi "Novembre Noir" ou "Nuova Malizia" sont joués ce soir ainsi qu'un nouveau titre, très efficace, qui ne fera pas tomber de la chaise les amateurs du groupe, on reste sur un Heavy Metal très efficace et très direct, le jeu de guitare d'Aurélien amène ce peps qui donne quelques contours Thrash à la musique de SPIRIT. Ensuite, il y a le chant de Bill, très différent de celui d'Arnaud mais avec ce gaillard qui a bien roulé sa bosse en toute humilité dans le circuit, c'est la certitude que le niveau le plus faible les jours difficiles sera déjà un très haut niveau et cet après-midi, Bill est en forme vocalement. Sans manquer de respect à Arnaud, dont j'apprécie le chant, la capacité vocale de Bill est plus constante et cela permet un show en tout point concluant et le public ne s'y trompe pas d'ailleurs, l'accueil est de taille, même si l'ensemble du public n'est encore pas arrivé à cette heure-ci. On reverra ce groupe, il est certains, et le nouveau titre dévoilé augure un bon album qui est en cours de finalisation pour une sortie en 2023... certainement !
CONJURING FATE prend la relève, le propos reste très direct, un Heavy Metal puissant pour ces natifs de Belfast. Le groupe démarre en 2005 mais reste muet jusqu'à la constitution d'un line-up plus stable de Steven Legear à la basse et de Karl Gibson à la guitare pour accompagner Phil Horner (guitares) et Tommy Daly (chant) que certains connaissent déjà peut-être à travers son rôle au sein de FIRELAND, un groupe Heavy Metal mélodique. Bien entendu, Curse Of The Fallen, le dernier album en date du groupe paru en 2019 chez Pure Steel Records est à l'honneur et le public rentre de plein pied dans le show du groupe, le stand de merchandising est dévalisé, les Irlandais sont extrêmement heureux de leur séjour en France et la réputation des Irlandais et leur éternelle soif est une nouvelle fois vérifiée, Tommy Daly en fin de soirée a bien du mal à rester debout... un groupe qu'il faudra revoir tant la puissance dégagée par ces gaillards attire les esgourdes.
GANG n'est plus un groupe à présenter, actif depuis 30 ans maintenant, les Marnais sont chez eux et Bill entame son second show de la journée, une prestation qu'il va assurer avec grand classe et maitrise, preuve encore des progrès notoires du bonhomme dans la tenue de sa voix. Pas grand-chose de très nouveau pour GANG depuis plusieurs dates et notamment la sortie de All For One en 2018, en effet, "Another Tomorrow", "Lord Tell Me", "Follow The Sign" ou "Save Me" sont décochés mais aujourd'hui, Steve et sa bande ont prévu un hommage à CHARIOT à travers la reprise du titre "Love Or Leave Me" extrait du premier album des anglais dont le guitariste-chanteur, Pete Franklin, est décédé en 2021. Son portrait est affiché sur une grande bannière sur le côté gauche de la scène, alors que celui de Steve Grimmett, autre chanteur disparu récemment, est affiché du côté droit. Une très belle attention de la part d'Underground Investigation, les 2 hommes ont déjà joué ici et ont laissé un excellent souvenir. Une exposition de photos de Pete Franklin sous l'objectif d'Alain Boucly est même proposée dans le hall de la salle, un petit moment de l'histoire du British Steel s'en est allé avec eux, mais un moment à regarder ces photos permet de les garder avec nous en cette journée festive. Au niveau musical, pour en revenir à GANG, le groupe prépare un nouvel album, et on sent également que le groupe affiche toujours le même sourire sur scène mais se montre peut-être un peu moins déconneur, finie la chemise aux motifs solaires pour Bill, les tenues sont plus sobres pour le groupe, l'impact est également plus puissant sur scène, les Marnais ont travaillé, cela se voit depuis quelques années maintenant et cela augure de bonnes choses pour le nouvel album que l'on attend avec enthousiasme.
Attention, ça va secouer ! En effet, on ne sait pas trop à quoi s'attendre avec FURY, le groupe est mené par un chanteur qui pourrait être tout droit sorti d'AMERICAN DOG, d'une bassiste au look bien sombre, d'une chanteuse sur laquelle on reviendra, d'un duo Tom Fenn et Jake Elwell qui assure tout en sobriété mais avec une efficacité monstre. En effet, FURY c'est un Heavy Metal hybride, très moderne dans l'approche qui lui donne parfois des aires de Thrash, parfois de Hard Rock bien burné ! Le guitariste-chanteur est le chanteur principal, le gaillard se démène et ne compte pas s'économiser, le show est visuellement en place, très direct, bien impactant, le public rentre de suite dans l'univers des Anglais, une grosse secousse arrive à Fismes. La bassiste, qui vient d'intégrer le line-up live de MERCIFUL FATE au passage, est absolument possédée, elle bouge dans tous les sens, assure quelques chœurs alors que Nyah Ifill, nouvellement intégrée au line-up, a plus un rôle de choriste et c'est là qu'est le malaise (en tout cas pour moi), au-delà de la tenue de la dame qui fait baver tous les garçons de la fosse, oui beaucoup sont restés concentrer sur les mouvements de la chanteuse, mais c'est surtout son véritable apport vocal qui fait débat car elle ne se démarque pas tant que ça du chanteur Julian Jenkins. Alors, oui cela permet de mettre en place de jolies chorégraphies à base de lever de jambe à l'unisson, qui représente un peu les gimmicks que je ne peux pas supporter dans la scène Heavy Metal, mais il en faut pour tous les goûts... Reste que FURY a retourné la salle, l'accueil et la réponse du public est immédiate, le show est ultra-efficace, basé sur des morceaux directs qui vous permettent de débrancher le cerveau et de vous laisser guider en toute tranquillité. Le dernier album, Born To Sin, sorti en mars dernier, devrait permettre au groupe de très rapidement trouver une écurie pouvant les porter très haut, surtout si c'est accompagné de prestations de ce genre.
Difficile de passer après un tel déferlement d'énergie, heureusement c'est KEV RIDDLES' BAPHOMET qui se présente avec des reprises d'ANGEL WITCH. Le groupe est formé des membres de TYTAN, que l'on verra plus tard, Kevin Riddles, bien sûr, le bassiste-chanteur de l'époque des premiers albums d'ANGEL WITCH, mais aussi Tony Coldman au chant, que l'on avait déjà vu ici avec THE DEEP et Gary Bowler à la batterie. Le show s'ouvre sur "Sweet Danger", on redécouvre "Sorcerers" également et plusieurs autres titres du premier album dont le cultissime "Angel Witch" pour conclure une prestation bien agréable. Des classiques de la scène Heavy Metal qui nous replongent des années en arrière. On a également pu revérifier le lien évident entre ANGEL WITCH et bien des groupes de Doom Metal avec ces riffs lancinants, bien sombres qui passent ensuite à des passages plus Heavy Metal traditionnels dont quelques similitudes avec l'approche d'un IRON MAIDEN est largement perceptible. Un bon show en toute humilité et avec une grande classe et phlegme très britannique. Le groupe ayant relevé une défection de dernière minute de ROCK GODDESS et ABADDON, on est extrêmement heureux d'avoir pu entendre ces titres parfaitement reproduits pour un public qui en redemande.
STEELOVER est également un invité de dernière minute pour les mêmes raisons que KEV RIDDLES' BAPHOMET. Le groupe Belge a eu une première partie de carrière entre 1982 et 1986, avec un album à la clé, il est de retour depuis 2016 et un nouvel album, Stainless, sorti en août dernier chez Escape Music. Malheureusement, le groupe souffre de l'enchainement des concerts de Heavy Metal et d'un premier coup de fatigue du public qui s'est bien bougé jusque-là. Il faut dire que le style de Heavy Metal proposé là est très ancré dans les années 80, normal me direz-vous, sauf que le groupe n'arrive pas à apporter de relief à sa musique, on a l'impression d'entendre encore et toujours les mêmes morceaux. Pas vraiment d'originalité pour ce groupe et ils ne sont pas là pour ça, ils étaient déjà de la partie dans les années 80 mais avec déjà ce fait d'être noyé dans la masse. Le groupe ressortirait certainement plus sur un plateau avec moins de groupes à l'affiche déjà et ensuite, peut-être aussi avec des groupes de styles un peu plus éloignés car là les Belges souffrent de la concurrence et leur manque d'originalité est criant.
Même chose pour TYTAN, le public répond avec politesse à ce show Heavy dans lequel on retrouve du clavier pour une touche bien old-school. Le groupe a eu une très courte activité au tout début des années 80 et ont décidé de revenir en 2010 et un album, Justice: Served! publié en 2017 chez High Roller Records. Le groupe présente ce soir un nouveau batteur, Garry Bowler, et un nouveau guitariste Chris Borsberry qui assure le job sans faille. Les titres comme "Fight The Fight" montrent la face la plus Heavy traditionnel du groupe et pourtant les Anglais, sur album, savent varier les tempo mais ce relief et cette dynamique qu'a le groupe en studio ne se retrouvent pas ce soir. Encore une fois, il s'agit du septième concert de Heavy Metal de la journée et le fait que le groupe ne propose rien de bien original ne les aident pas à sortir du lot, tout comme à l'Obscene Extreme, lorsque vous voyez le septième groupe de Grind d'affilé de la journée, ce dernier jouit largement moins de l'effet de joie de retrouver enfin ce style. Bref, TYTAN s'inscrit dans une tradition Heavy Metal qui parle à une part d'un public déjà bien restreinte et qui est clairement datable, donc même cause, même conséquence que pour STEELOVER même si on note quand même chez TYTAN une meilleure capacité à faire réagir un public qui comptait se mettre en retrait le temps d'attendre la tête d'affiche du jour. Le fait est également que les anglais ont axé leur set sur leur premier album, ne laissant que deux titres de leur dernier opus bien plus contemporain et un petit "Spitfire" aurait, par exemple, aidé à déranger un peu plus le sommeil, ce titre à la touche MOTORHEAD assez prononcé aurait fait des ravages c'est certain, même si on comprend aisément le choix du groupe d'offrir un bon retour en arrière aux fans présents ce soir.
Setlist : Blind Men & Fools / Fight The Fight / Cold Bitch / Money For Love / Women On The Frontline / Love You To Death / Forever Gone / The Watcher / Far Side Of Destiny / Ballad Of Edward Case
Et la tête d'affiche du jour est un groupe que je ne pensais jamais voir en live de ma vie. La dernière fois qu'ils sont venus en France, c'était en 1984 avec, entre autres, OZZY OSBOURNE et METALLICA ! Et oui, HEAVY PETTIN est là ce soir, en terres Marnaises. Le groupe a été actif de 1981 à 1988 mais est de retour depuis 2017. Pas de nouvel album à se mettre sous la dent mais est-ce véritablement utile lorsque vous disposez d'un tel matériel mêlant Heavy Metal et Hard FM, dispatchés sur 3 albums des années 80 ? Rien que "In And Out Of Love" extrait du premier album, soulève la foule du British Steel et les Anglais vont clairement clore cette neuvième édition de ce festival en beauté. Tout d'abord, le groupe accueille un nouveau bassiste, David Boyce, un mélange improbable de Mick Jagger et Nickki Sixx mais qui est là comme s'il avait toujours fait partie du groupe, un sourire jusqu'aux oreilles et surtout un groove et rythmique en béton avec le batteur Mick Ivory qui s'amuse à quelques pièges envers ses camarades de jeu avec quelques faux départs qui montrent que le groupe s'amuse et est heureux d'être là.
Cela peut paraître anodin mais pour être tout à fait franc, je ne m'attendais pas à grand-chose de la part de ce groupe et pourtant je me suis laissé prendre au jeu car la bonne humeur sur scène est communicative, la communion avec le public est intégrale et les rappels ne se font pas attendre. Le British Steel a clairement adoré la prestation des anglais et du coup nous en arrivons à la question : pourquoi ce groupe ne passe-t-il pas plus souvent en France, il y a parfois des relents de BON JOVI des débuts, de DEF LEPPARD des débuts mais aussi de SAXON. Le chanteur blond, Steve Hayman fait un peu ancienne gravure de mode qui joue encore de son charme naturel mais sans en faire des caisses, et toujours avec cette humilité qui, personnellement, m'a beaucoup touché, ils auraient pu arriver en starlettes à la manque en disant "on était là lorsque METALLICA débutait!" mais non.... juste de la passion, de la bonne humeur et un bon Heavy Metal certes calibré mais ultra jouissif pour les passionnés du genre présents ce soir.
Une excellente journée qui se clôt en beauté, une excellente journée avec seulement 2 petits défauts si je puis me permettre... d'une il est extrêmement compliqué d'organiser ce genre de festival avec un style aussi clairement identifié, la NWOBHM a quarante ans maintenant et les figures du genre commencent à se faire rare, que va-t-il advenir de ce style car malheureusement on va arriver sur les troisièmes couteaux de cette scène et l'effet de linéarité sur la journée risque de se faire ressentir encore plus. Mais faisons confiance à Underground Investigation pour nous dénicher encore quelques pépites, car qui aurait dit il y a quelques mois qu'HEAVY PETTIN serait là, à l'affiche de ce festival... Et enfin, il est dommage de proposer la tête d'affiche en dernier, et cela se vérifie également à la Convention Rock N' Metal de mars, le public en prend plein les esgourdes durant 8 heures et le dernier souffre un peu de l'effet de lassitude et de fatigue de celui-ci. Une partie du public part après l'avant dernier groupe car trop fatigué, d'où l'idée de mettre la tête d'affiche en avant dernière position et un groupe pour conclure, comme ED HUNTERS l'avait fait sur une précédente édition, un groupe de reprises pourquoi pas, mais il y a, pour moi, une idée à creuser pour que la tête d'affiche bénéficie du maximum du public de la journée. Encore une fois, Underground Investigation a réussi le pari de rendre hommage à cette scène fondatrice de bien des choses de la scène Rock & Metal, le tout avec une logistique toujours parfaite, un accueil toujours aussi chaleureux et dans la bonne humeur, en espérant que le public réponde un peu plus présent aux prochains évènements de cette association de passionnés car on sent comme une difficulté pour beaucoup d'évènements qui faisaient le plein avant le COVID, de maintenir une jauge haute et puis ne nous leurrons pas, le Brexit a fait beaucoup de mal et va en faire encore plus accompagné de la crise actuelle. La difficulté des groupes anglais pour venir chez nous, ce qui augmente le tarif de ces derniers, se répercutant sur le coût de l'entrée (30€ cette année) et faisant réfléchir le public avant de se déplacer, le gasoil, l'entrée, les différentes consommations sur place, bref ce n'est pas simple pour la scène alternative qui a besoin de votre plein soutien !
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