En reprenant cette exploration des archives, je me suis aperçu que j'avais été beaucoup moins éclectique dans mes sélections qu'en temps normal, me tenant vraiment à des affiches incontestablement classables en Metal ou HardCore. Il est grand temps de vous maltraiter un peu et je vais le faire avec le grand groupe hors Metal qui a sans doute compté le plus chez moi, pour une date de tournée en plein air de saison. Et de toute façon, Depeche Mode a été repris par tellement de groupes de Metal qu'ils font partie de la famille que ça vous plaise ou non.
Les places étaient très très vite parties pour ce retour du gang de Basildon aux arènes, sept ans presque jour pour jour après la tournée estivale de "Playing the Angel". J'ai fait un rapide tour au merch' avant d'entrer, franchement cher, et de toute façon comme je les revois dans six mois je n'ai pas eu de remords.
D'ailleurs il aurait fallu que j'arrive plus tôt encore pour être placé plus bas, mais au moins depuis les gradins on peut regarder sans se fatiguer et profiter de la brise.
En ouverture le trio Écossais de CHVRCHES a proposé une Electro Pop assez Emo à la Mesh, plutôt convaincante. La chanteuse maîtrise assez bien le français et a une bonne voix à la Gwen Stefani. Ses deux comparses chantent aussi mais de façon beaucoup plus ordinaire même si l'un d'eux a assuré un titre entier. Les titres sont pas mal, il n'y a pas cette raideur allemande qui a largement contaminé tout ce style à présent. Les synthés étaient branchés mais je ne sais pas s'ils étaient sous tension et si ça jouait vraiment. En effet j'étais loin mais certains décalages entre les poses et les sons étaient suspects, au-delà des intros clairement samplées. Mais sur une demi-heure j'ai apprécié et j'irai réécouter à froid.
À la troisième rencontre en live, on ne peut plus vraiment se laisser surprendre même quand c'est DEPECHE MODE. Et pourtant les papes de la Synth Pop vont nous montrer qu'ils n'ont clairement pas l'intention d'abdiquer façon Benoît XVI ! Le rythme de tournée ménageant des pauses entre chaque show y est sans doute pour beaucoup.
Comme d'habitude ils sont arrivés sous les acclamations pour entamer par deux nouveaux titres. Et comme depuis un moment, ces morceaux qui semblent lambda sur album passent mieux sur scène. On a vu avec "Delta Machine" que David est bien en voix en ce moment, en plus il ne se lasse pas de la scène et met plus de sentiments dans son timbre là où les versions studio en manquaient. Seul "Barrel of a Gun" a été planté à mon avis, car ce titre réclame de la puissance restituée en finesse alors que Gahan a préféré bouger sur scène.
Je ne m'étendrai pas sur ses gimmicks de bête de scène ultime dont le public mange dans la main au moindre geste, de sex-symbol inusable, ça reste assez phénoménal, d'ailleurs pour des gens qui les voyaient pour la première fois l'impact a été réel au debriefing.
DM est un groupe très porté sur le visuel, qui a une fois de plus alterné intelligemment clips et prises de vues de la scène filtrées et recadrées selon les titres. Quelques clips sont indubitablement l'œuvre d'Anton Corbijn avec ce noir et blanc HD, une mise en scène dépouillée et cet humour absurde et mélancolique. J'ai été amusé par l'illustration de "Precious" avec cette galerie de chiens tristes. La forme du delta est logiquement très utilisée y compris pour des titres anciens comme "Enjoy the Silence" et ses contorsionnistes immobiles en fin de set, accompagnant une version live très proche de celle de 2009 mais moins délayée heureusement. C'était parfois très sobre comme pour ce "Black Celebration" puissant et très fêté par le public.
Bien sûr, Martin Gore avait gardé ses deux titres en milieu de set, accompagné de Peter Gordeno au "piano" avec un "Shake the Disease" qui se prête très bien à cette relecture, et "Judas" qu'il maîtrise évidemment au poil. Gore ne se teint plus les cheveux mais je vous rassure, les tenues impayables sont toujours de mise avec cette jupe en cuir et ce pantalon à paillettes !
Quelques autres titres chantés par Gahan sont également réarrangés comme "A Pain that I'm Used To" sur un rythme Rock et rapide, au lieu d'une montée sournoise il devient défouloir bon esprit. "Halo" était également servi dans la version lente du remix de Goldfrapp, mais avec un chant presque lyrique qui emmène très loin de l'ambiance Lounge de cette version. L'obligatoire "A Question of Time" devenait aussi assez Rock, très sobre et efficace avec Gore à la basse. La quatre cordes est d'ailleurs bien plus utilisée qu'avant je trouve.
N'empêche que Gahan atteint toujours vraiment des sommets d'excitation sur les titres issus de "Songs of Faith...". Malheureusement cette implication n'était absolument pas partagée par le couple situé à ma droite, qui a décidé de passer presque tout le concert assis (y compris pour les mégatubes) alors que tout le monde était debout devant et derrière, sans doute pour pouvoir se plaindre aux voisins. Je ne comprends pas comment on peut investir 140 € pour un soir et décider de s'y emmerder. Ou alors ils venaient de se prendre une mauvaise nouvelle… enfin bref. Les arènes étaient si belles par moments avec ces éclairages, les lumières des appareils, le ciel dégagé, cette foule heureuse en communion parfaite avec les invitations à faire les chœurs.
Le rappel fut ouvert par le retour du duo Gordeno-Gore avec un "Home" hélas redondant, déjà utilisé par le passé dans cette version et donc de faible intérêt. Par contre le grand retour du morceau le plus débile de la Terre enfin réexhumé, "Just Can't Get Enough", a fait un carton. Pourtant le groupe y prend visiblement moins de plaisir à part Fletch' qui se plaît à insister sur ses sonorités bien surannées, et auquel Gahan prête son charisme. Beaucoup dans les gradins ont dû se dire que maintenant ils pouvaient mourir tranquilles. Mais surtout on sent une vraie bonne entente au sein du groupe actuellement, je veux dire bien sûr entre Martin et David, y compris à de petits gestes qu'on ne voyait pas forcément avant comme cette grosse bise ou cette franche accolade après "Judas" chanté par Gore.
Enfin un "I Feel You" totalement Metal suivis de "Never Let Me Down Again" et sa communion gestuelle traditionnelle ont clos un show de deux heures et quart.
Depeche Mode n'est vraiment pas encore mort, au moins sur scène. Du reste j'ai retrouvé par hasard en sortant des connaissances métalleuses moins amatrices qui sont reparties convaincues. Je suis heureux de les revoir encore dans quelques mois.
Welcome to my World/ Angel / Walking in My Shoes/ Precious/ Black Celebration/ Policy of Truth/ Should be Higher/ Barrel of a Gun/ Shake the Disease/ Judas/ Heaven/ Smoothe my Soul/ A Pain that I'm Used To/ A Question of Time/ Soft Touch-Raw Nerve/ Secret to the End/ Enjoy the Silence/ Personal Jesus/ Goodbye
Home/ Halo/ Just Can't Get Enough/ I Feel You/ Never Let Me Down Again.
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