Pendant l'été, certaines petites salles maintiennent une activité en comptant aussi sur les estivants, dans une région comme la nôtre. Et beaucoup de groupes des deux Amériques calent une tournée en Europe en prenant des dates sur la période autour des festivals où ils sont programmés. Sick of It All a dû malheureusement annuler la sienne en raison des problèmes de santé de Lou Koller. Mais les autres vont meubler ce mois de juillet. En l'occurrence, Escuela Grind était déjà passé il n'y a même pas un an mais je n'avais pu y participer. Le groupe de la côte est s'est imposé rapidement comme une des nouvelles sensations de sa scène, en dépit de quelques polémiques marquant déjà sa jeune histoire. N'ayant pas vraiment d'avis sur eux jusque-là, c'était l'occasion de se rattraper.
Le vent fort soufflant depuis deux jours maintenait les températures loin de la canicule, pour un concert de plein air en juillet c'est rare de supporter un pantalon. Il n'y avait pas grand monde dans la cour de la Secret Place, au pic de la soirée l'affluence n'a pas dû atteindre quarante personnes… Il est probable que certains n'aient pas voulu rempiler. Alors même qu'il n'y avait pas de football ce soir. L'Obscene Extreme faisait-il aussi concurrence ? La tête d'affiche avait un merch' correct au stand, signe discret d'un certain statut acquis en assez peu de temps.
La première partie locale investissant la scène extérieure arrivait de Mazamet. Le nom des BLACK MOUTAIN BASTARDS fait évidemment référence à cette origine au pied de la Montagne Noire, la chaîne la plus méridionale du Massif Central qui sépare le Tarn et l'Aude. Même s'il y avait un semblant d'effet d'intro avec le chanteur arrivant en léger décalé, les dégaines étaient nature à l'image du Hardcore Punk tonifié au Crossover et au Revival Thrash qu'ils déversaient des enceintes alors qu'il faisait encore plein jour. À dire vrai, le set s'affirma très semblable à la dernière fois, ce qui n'était pas gênant vu qu'elle remontait à une paire d'années. Balançant entre accélérations furieuses et mid-tempos assassins, leurs morceaux sont toujours efficaces et dans la pure lignée d'inspirations limpides. Cela sonnait comme du Power Trip. Le guitariste se réserve toujours une petite place pour beugler en soutien au chanteur, et il assure toujours une grande partie de la communication. Ses harangues au débit rapide avec une pointe d'accent étaient en accord avec les sensations que donnaient la musique. Une introduction assez développée à la basse slappée faisait son petit effet de surprise et ce set de près de trois quarts d'heure, urgent mais de bonne humeur, parvenait à nous remuer. Le sol traître de la cour dissuadait pourtant les quelques moshers de se lancer dans un vrai pogo. Une reprise de Toxic Holocaust, un peu plus vicieuse que leur propre répertoire, achevait cette mise au point laissant la petite assistance fin prête pour la suite.
L'autre quartet venait de beaucoup plus loin et lança son set en envoyant tout sur une bonne harangue de la chanteuse Katerina, montrant une assurance prometteuse pour un groupe dont on entend parler depuis peu de temps finalement. ESCUELA GRIND se montrait rapidement comme une machine redoutablement rôdée, féroce mais chaleureuse, déroulant généreusement sa rage malgré un petit problème de basse que le technicien maison vint régler sur scène en deux secondes. En fait de Grindcore, le recours très raisonné aux blasts et le style des riffs me fait plus songer à un mélange entre Powerviolence et Death Metal. En tout cas, l'explosivité déjantée mais contrôlée de la petite Katerina et l'efficacité de l'ensemble ne pouvaient laisser de marbre. Quelques courageux occupaient enfin la fosse pour échanger quelques généreuses bourrades sous les bons riffs envoyés par une seule guitare. Le bassiste à lunettes noires parfaitement inutiles dans la nuit tombante apportait rondeur, lourdeur et impact, d'autres formations importantes de la scène négligent cruellement cet avantage qui renforçait les tonalités Death brutal du répertoire. Le public profitait aussi bien que les cigales qui chantaient à fond les cymbales dans les pins de la cour ! À l'instar des autres groupes de Nouvelle-Angleterre que j'enchaînais ces dernières semaines, la chanteuse cherchait à être très aimable avec son public en dépit de la sauvagerie assez spontanée des morceaux, ce qui est toujours appréciable. Elle ne manqua pas de saluer la salle où ils revenaient et le groupe d'ouverture alors qu'ils ne risquaient pas de le connaître (le professionnalisme ricain a de bons côtés). Le batteur en prenait sa part : s'il n'était pas toujours parfaitement carré, il compensait par sa jovialité, en casant par exemple les expressions françaises les plus célèbres à l'étranger comme ce "Bon appétit !" joliment incongru pour ouvrir une énième conflagration sonore. Le set ne risquait pas d'être bien long, mais malgré les avertissements prévenants de Katerina nous n'allions pas les laisser partir comme cela et le public entonna en tapant des mains "bon appétit !" pour arracher un rappel. Les Écoliers du Grind y consentirent avec joie en rejouant "Concept of God", puisqu'ils n'avaient pas de titre en rabiot. On se quitta ainsi en conservant l'enthousiasme accumulé au long d'un show finalement convaincant.
Sans être le concert de l'année, il était toujours bon de repartir avec une bonne petite découverte qui a contribué à compenser peu ou prou l'absence du festival traditionnel dans le genre.
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
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J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
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J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
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NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09