Les concerts le dimanche au Dropkick Bar de Reims se déroulent en fin d'après-midi, un horaire auquel je ne suis pas très habitué mais avec la route et le travail le lendemain, c'est finalement quelque chose d'appréciable. Ce soir, les Canadiens de DOPETHRONE investissent le petit bar marnais et un groupe local, ALL IN THE SMALL va avoir la lourde tâche d'ouvrir la soirée. Il est un peu étonnant de voir le groupe investir un si petit lieu lorsque l'on voit la liste des autres dates mais je dois avouer que le Sludge bien cradingue du groupe en configuration bar est certainement la situation la plus adéquate pour nous, le public.
Mais avant DOPETHRONE, c'est donc ALL IN THE SMALL qui investit la scène à l'heure de l'apéro, et on ne se fait d'ailleurs pas prier, le groupe opère en trio et propose un Doom très emprunt de Stoner ou un Stoner bien Doomy, c'est comme vous voulez. La dernière fois que j'ai vu le groupe, c'était il y a quelques années maintenant, c'était l'un de leurs premiers concerts et il y avait forcément un côté brouillon inhérent aux groupes qui débutent sur scène en plus du fait que je jouais moi aussi le soir là, pas forcément l'idéal pour se laisser porter par le groupe donc. Mais ce soir, le son est très bon, Loïc, le guitariste a ce son Orange si réputé dans la scène maintenant alors que la basse se fait bien présente également avec quelques parties bien relevées, le tout joué au doigt, la dextérité du jeune homme est à noter. Ce qui démarque clairement le groupe Rémois, c'est le chant, partagé entre le bassiste principalement et le guitariste. Les deux utilisent une large réverb' avec un chant monocorde et plutôt posé, un esprit très Stoner rôde donc sur le spectre vocal et c'est clairement ce qui peut décontenancer l'auditeur parce que si les gars jouent avec les limites de la justesse parfois, sans les effets, le chant ne ressort pas comme un élément fort du groupe. Au contraire de ces riffs bien Doom, lancinants, rampants même, qui peuvent s'animer pour des parties très directes qui font mouche, voilà une toile de fond bien appréciable. Et pourtant, ce chant si particulier se révèle à la fin du concert comme le point que l'on retient, alors c'est sur qu'il est clivant mais derrière cela se cache peut-être l'atout personnel d'ALL IN THE SMALL qu'il faudra revoir pour confirmer. En attendant, les gaillards prennent leur temps puisque aucun son n'est disponible sur leurs différents sites, si vous voulez savoir à quoi ça ressemble, il faudra vous déplacer ! Reste que le trio a offert une prestation très carrée, bien sombre, bien lente, un batteur qui cogne comme il faut, bref, une très bonne première partie qui récompense ceux qui sont venus à l'heure.
En effet, alors que DOPETHRONE entame son set, nous avons une petite soixantaine de personne dans la salle et dans le Dropkick Bar, cela donne un parterre bien rempli ce qui séduit considérablement les Canadiens. Alors depuis l'enregistrement du dernier album en date, Transcanadian Anger, Julie Unfortunate qui œuvrait déjà en tant que membre session depuis 2018, a été titularisée si on peut dire, mais ceux qui aimaient le chant du guitariste Vincent Houde ne sont pas dépaysés puisque l'on est dans le même registre. D'autant plus que le bonhomme continue de pousser de la voix régulièrement sur les titres joués ce soir. Souvent, Julie descend la minuscule marche qui matérialise la scène pour venir se coller au premier rang mais très vite, le public se met en mouvement, poussant la chanteuse au visage tatoué à rester un peu plus à côté de ses acolytes.
Le son est d'une lourdeur implacable, on retrouve très bien ce que DOPETHRONE propose sur disque, c'est sale, c'est crunchy avec un esprit Punk à peine déguisé. Shawn à la batterie cogne également très fort avec des mouvements amplifiés par des rotations de bras et de poignets au visuel assez surprenant mais alors quelle pêche insufflée par le groupe à ce Stoner Doom Sludge Metal franchement dégoulinant. Bon il est clair que tout le monde est bourré, même si le bassiste s'en sort honorablement, mais attention ça joue ! Vincent Houde signalera plusieurs fois que les dons en stupéfiant sont les bienvenus, bref, le décor est planté, c'est la face dangereuse du Doom que l'on a ce soir car le regard du guitariste entre les morceaux, tirant parfois la langue comme un fou, se tapant l'intérieur du bras avec son point (certains auront compris l'allusion) renvoient un sentiment que tout peut partir en couille à n'importe quel moment. La chanteuse aura même droit à son stage diving à l'initiative d'un membre du public, Julie n'est pas désorientée et se laisse portée tout en assurant sa ligne de chant, l'ambiance est bonne enfant, ça bouge énormément, comme j'ai rarement vu bouger le Dropkick ! On reconnait le titre d'ouverture du dernier album "Planet Meth" avec son refrain très haché et là encore, le regard de Vincent vous glace le sang. C'est pratiquement l'intégralité du dernier album qui est sur la setlist. Et je dis bien qui est sur la setlist car pour être franc, "Snort Dagger" a été joué en ouverture, suivi de "Planet Meth", "Tweak Jabber" mais il était inscrit l'énorme "Killdozer" pour clôturer mais que je n'ai absolument pas reconnu si c'est ce titre là qui a été joué, mais j'en doute. La setlist a certainement du être raccourcie car si le bar fait démarrer les concerts en fin d'après midi c'est pas pour faire concurrence à Vivement Dimanche avec Michel Drucker, c'est parce qu'il y a un horaire à respecter. Mais alors que le groupe quitte la scène non sans avoir remercier le public d'avoir répondu présent, quelques "encore, une autre" surgissent de l'assistance mais la musique d'ambiance se met en route, les roadies s'activent sur le matériel, les lumières sont allumées. Pour être franc, on a pris une heure de musique dans la tête, par une chaleur assez soutenue mais on aurait bien repris un petit dessert avant de reprendre la route tout de même... Énorme prestation de DOPETHRONE ce soir donc, les membres du groupe sont très disponibles ensuite, très détendus, très accessibles, très souriant, vraiment un groupe qui fait plaisir à voir même si leur hygiène de vie m'incite à vous inviter à les voir au plus vite si vous voulez les voir parce qu'à ce rythme, je ne sais pas combien de temps ils vont tenir.
La fin de soirée se déroule au stand de merchandising de DOPETHRONE pour quelques acquisitions nécessaires et sur la terrasse du bar avec les têtes connues de Reims, une excellente soirée au cours de laquelle DOPETHRONE a donné sa définition du Doom Metal et où ALL IN THE SMALL a été bien plus qu'un simple faire valoir, réussissant le pari d'emmener avec lui le public. Je sais désormais que pour DOPETHRONE, le déplacement pourra être envisagé si ils venaient à se produire encore un peu plus loin de mes bases.
Haaaa le Rock est tout sauf négociable !! Merci pour cette belle critique.Chazz (2Sisters)
17/01/2025, 22:44
Non putain ça fait chier ! Je m'en fout de revoir Rob derrière le micro de mon groupe préféré d'amour !
17/01/2025, 17:03
J'ai cru comprendre que Zetro se retirait pour problème de santé.J'espère que ça ira pour lui.En tout cas avec Dukes sur scène, ça va envoyer le pâte.
16/01/2025, 18:21
Super nouvelle pour moi, le chant de Zetro m'est difficilement supportable. Celui de Dukes n'a rien d'extraordinaire mais il colle assez bien à la musique et le gars assure sur scène.
16/01/2025, 12:15
Eh beh... Étonné par ce changement de line-up. Vu comment Exo était en forme sur scène ces dernières années avec Souza ! Mais bon, Dukes (re)tiendra la barque sans soucis aussi.
16/01/2025, 10:22
Super. L'album devrait être à la hauteur. Beaucoup de superbes sorties sont à venir ce 1er semestre 2025. P.S. : le site metalnews devrait passer en mode https (internet & connexion sécurisé(e)s) car certains navigateurs le reconnaisent comme(...)
15/01/2025, 12:58
Je viens de tomber dessus, grosse baffe dans la gueule, et c'est français en plus!Un disque à réécouter plusieurs fois car très riche, j'ai hâte de pouvoir les voir en concert en espérant une tournée pour cet album assez incr(...)
14/01/2025, 09:27
Capsf1team + 1.Je dirai même plus : Mettre cela directement sur la bandeau vertical de droite qui propose toutes les chroniques. En gros faire comme pour les news quoi : Nom du groupe, titre de l'album et entre parenthèse style + nationalité.
13/01/2025, 08:36
Oui en effet dans les news on voit bien les étiquettes, mais sur la page chronique on a juste la première ligne de la chro, peut-être que ce serait intéressant de le mettre dans l'en-tête.
13/01/2025, 07:59
Capsf1team : tu voudrais que l'on indique cela où exactement ? Dans l'entête des chroniques ? En début de chronique ?Aujourd'hui le style apparait dans les étiquettes que l'on met aux articles, mais peut-être que ça ne se voit pas d&(...)
12/01/2025, 17:38
Poh poh poh poh... ... ...Tout le monde ici à l'habitude de te remercier pour la somme de taf fournie mortne2001, mais là... Là, on peut dire que tu t'es surpassé.Improbable cette énumération.Et le pire, c'est qu'a(...)
12/01/2025, 14:27
Jus de cadavre, putain mais merci pour la découverte Pneuma Hagion. C'est excellent! Du death qui t'envoie direct brûler en enfer.
11/01/2025, 12:16
Merci pour tout le travail accompli et ce top fort plaisant à lire tous les ans. Moi aussi je vieilli et impossible de suivre le raz de marée des nouvelles sorties quotidiennes... Suggestion peut-être à propos des chroniques, est-ce que l'on ne pourrait pas indique(...)
10/01/2025, 09:12
J'aurais pu citer les Brodequin et Benighted que j'avais bien remarqués en début d'année, aussi, mais il faut choisir... Quant au Falling in Reverse, cette pochette ressemble trop à une vieille photo de J-J Goldman dans les années 80, je ne peux p(...)
09/01/2025, 19:49