Pour les contrées éloignées du Hellfest il est assez fréquent de récupérer la veille ou le lendemain des groupes qui y vont ou qui en viennent, malgré des affluences forcément un peu restreintes. En 2012 cela était très fort avec un enchaînement sur trois jours de Sepultura/Madball, puis Amon Amarth, puis cette célébration du Thrash Bay Area, malgré des affluences éclaircies par l'absence de tous ceux qui montent péleriner au pays du muscadet. En plus ce soir précisément, c'était la fête de la musique en ville.
L'âme damnée de tous les pogos à l'ouest du Rhône, nous disait avant-hier : "Si tu viens pas à ce concert, c'est que tu es vraiment un hardos en carton !".
La proximité du HellFest et l'enchaînement des affiches a nui sans doute à l'affluence, un peu en-dessous des espérances. Mais presque tous les enragés étaient là devant la scène à nouveau en plein air, loin des sound systems de la "fête" en ville, du vieux Thrasher quinqua au jeune néo-Thrasher étudiant.
Il fallait arriver tôt pour profiter de SUICIDAL ANGELS, que la plupart des gens ont dû entendre depuis la queue. Les quatre Grecs ont servi pendant une demi-heure leur Thrash allemand (…) délicieusement désuet. On comprend que Petrozza les recommande, ils font vraiment du Kreator d'avant "Renewal" qui tartine bien, avec tous les gimmicks du genre. Hélas le son était assez brouillon encore, même si ça faisait aussi années 80 d'un certain côté. C'était bon mais le public restait sur la réserve en prévision de la suite, je suis sûr que mieux placés sur une autre affiche ils emballeraient l'assistance car c'est bien agressif, mélodique et éraillé comme il faut.
Évidemment Exodus emportait dans ses bagages HEATHEN. Là, il s'agit plutôt de Heavy quoi qu'on en dise, dans la pure lignée de Maiden et Priest, même si un fond d'agressivité garantit à l'auditeur que jamais ça ne tombera dans le Speed genre gardien des sept clés. Il y a aussi de bonnes traces d'inspiration du MetallicA des grandes heures. C'est très bien maîtrisé, le chanteur David White est un digne disciple de Rob Dickinson et Bruce Halford qui rattrapa avec humour une erreur d'annonce (le batteur aussi avait fait un petit numéro en arrivant). La qualité mélodique est un gros atout qui a bien séduit mon camarade de soirée lequel va sans doute se remettre à écouter du vieux Heavy après ça. Il est clair que les longs solos passaient bien, les compos étaient bonnes et qu'ainsi la galopade typique du style était agréable pour moi aussi qui en suis moins amateur. En plus, le son était devenu correct, bien qu'assez lisse comme toujours pour le Heavy.
La nuit tombait pour DEATH ANGEL dont je ne savais pas trop quoi attendre par rapport à ce que je connaissais en version studio, malgré la propagande des vieux guerriers de la fosse. Et ils nous ont bombardé l'intégrale de "The Ultraviolence" dont on fêtait l'anniversaire sur la tournée. Donc ce fut un show homogène et ravageur de Thrash furibard de grand millésime, aux compos longues et mélodiques sans aucun pain notable mais avec les breaks qui font mal, un pur son et la rage des jeunes premiers qu'ils sont restés.
Mark Osegueda était surexcité, le micro sur pied dans une main et la bouteille de gin dans l'autre. Ceci dit comme il y a de longs passages instrumentaux en plus de l'interminable et excellent morceau éponyme qui l'est complètement, il peut bien se donner à fond quand c'est à lui. Le bassiste est amusant avec sa figure d'Irlandais paumé au milieu des Philippins ! Ce fut un show impressionnant et captivant, le public se déchaîna enfin et moi-même j'ai envoyé aux orties les courbatures qui me restaient de Sepultura pour bouger dans tous les sens. C'était déjà énorme !
Il fallut donc bien une longue pause pour retrouver des forces avant EXODUS, dans la bienfaisante fraîcheur nocturne. Cette légende vivante a pourtant rallumé sans peine l'hystérie avec son répertoire plus lourd, plus moderne pourrait-on presque dire. Il y eut certes beaucoup de classiques avec "Piranha", "And Then There Were None", je ne sais plus le nom du titre à l'intro ethno-cannibale, "A Lesson in Violence", "Metal Command" à la fin, mais aussi des boucheries fédératrices plus récentes comme "War is My Sheperd". On se croyait crevés mais leur set de plus d'une heure à fort rythme nous a tabassés à nouveau avec bonheur, sous le regard des Death Angel depuis la terrasse ("No beer for 'em !" ordonna Rob Dukes qui était plutôt à l'eau, du reste).
Faisant fi des absences et des décès, Exodus peut briser tous les cous avec ses titres denses et regorgeant de riffs jamais délayés pour meubler. Rick Hunolt est un sublime soliste faisant aisément oublier son compère Gary Holt, le son était toujours au top. Aucun rappel ne s'imposait, la fatigue se sentant.
C'était un fabuleux saut dans le temps, à moins que le Thrash ne soit éternel en fin de compte.
On a eu quand même une frayeur en rentrant parce qu'avec la "fête", il y avait les pandores embusqués qui faisaient souffler tout le monde dans toutes les directions au premier rond-point ! Nous sommes passés, mais ça vous refroidit !
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15