Les dernières nouvelles laissant deviner la fin très certaine de Fear Factory, il convient de rendre hommage à un groupe qui a été critiqué à la mesure des espoirs qu'il avait semé, en rouvrant le placard à archives. Parmi les principales accusations la réputation live du groupe était assez mauvaise, du fait de la qualité trop variable de ses performances (nous l'avons hélas vérifié !). Pourtant ils auront eu une importance cruciale dans mon parcours musical, participant d'abord à mon attachement au Metal extrême parmi les premiers groupes qui m'y ont initié, puis en me rappelant à chaque audition cette attirance profonde pour l'Electro et l'Industriel que j'avais un temps enfoui par enthousiasme pour le Death Metal pur et que je finis par assumer quelques années plus tard.
J'ai choisi d'exhumer ce souvenir d'un bon concert de 2006, pendant la période où Dino Cazares était exclu. En plus il y avait Misery Index, alors encore jeune formation dont j'avais déjà goûté l'intensité et qui n'allait pas laisser passer l'occasion de cramer les gueules d'un public plus large que sa première tournée européenne. J'étais franchement excité ce soir-là (ça se sent à la lecture !), j'ai encore le t-shirt bien usé.
Désolé, mais n'attendez aucune objectivité de ma part ce soir. On accueille deux de mes groupes favoris, et le Rockstore est plein comme un œuf pour l'occasion.
Le groupe d'ouverture est HORD. Et décidément, le Crossover Metal-HardCore revient fort ! Groupe francophone, ils se situent quelque part entre Biohazard, Merauder et Hate Squad si certains s'en souviennent. On est frappé au départ par l'utilisation de scratches, qui font assez rétro maintenant et dérangent le metalleux tradi. Néanmoins, le groupe a compris que pour être bon dans ce genre il faut soigner l'agressivité et la lourdeur pour ne pas faire franchouillard. Ça marche donc plutôt bien, ça se distingue du MetalCore en vogue en préférant le retour à ce qui se faisait il y a une décennie. Il y a quelques longueurs en seconde moitié de set à mettre au compte de la jeunesse. Mais c'est globalement un répertoire pour la scène et bien pour chauffer la salle, il accroche notamment avec ces cris fréquents.
MISERY INDEX s'installe tranquillement, se mesure avec quelques riffs piqués à Dying Fetus ou Mastodon puis on est parti. Grâce à eux, on revient au vrai sens des mots "carnage" et "tuerie". Le public ne connaît visiblement pas trop mais comprend rapidement ce qui arrive et un pogo furieux démarre dès qu'arrive la première rythmique qui le permet. Le son est comme sur album, pas lourd de reste. Mais cependant c'est un massacre total : le chant alterné est parfait, ces grattes jouées impeccablement et cette batterie de l'hyper-espace fantastiquement carrée. L'assistance est vite conquise par le groupe qui a compris l'enjeu de la tournée et se donne à fond sans pour autant relâcher son professionnalisme, comme le montrent les harangues régulières de Sparky Voyles. C'est du très, très grand Death Metal brutal qui se donne sur une assistance bien plus large que d'habitude pour ce style, mais qui ne se défausse pas pour autant. Beaucoup de titres sont tirés du prochain album "Discordia", mais les fans et leur cou subitement mis au supplice reconnaissent sans peine des pains comme "Pulling Out the Nails", "Servants of Progress" ou "Retaliate". C'est une boucherie sans concessions, qui transporte dans cette transe propre à l'extrême brutalité exécutée au cordeau. L'un des titres a été dédié à Eyeless si j'ai bien compris, en mémoire de quelques concerts donnés ensemble l'an dernier. Colossal, sublime, salutaire, quel dommage qu'il n'y ait pas eu de place pour un rappel !
Mais une autre vie nous était promise après cette hécatombe. L'intermède fut pourtant interminable… On eut même "The Number of the Beast" (si !) envoyé plein tube en intégrale alors que le public peu à peu renaissant grondait dans l'obscurité s'éternisant… Enfin les voici ! FEAR FACTORY se lance avec "540.000 Fahrenheit" et "Transgression" tirés de ce dernier album. Le temps de constater que décidément Burton est toujours à la ramasse sur les vocaux clairs. Christian paraît énorme sous son maillot aux couleurs du club de Hockey de Montpellier, floqué Nicollin, genre Andreas Kisser en concert dans le trou de balle du monde mais vêtu aux couleurs du FC local ! L'affaire va véritablement exploser ensuite avec des titres extraits de l'album précédent qui sera pas mal mis à l'honneur (merci !) : "Slave Labor" déchaîne à nouveau la fosse et le quatuor semble enfin à l'aise à présent que les choses se présentent pour le mieux. Ils ont pris bien du poids par rapport à leur dernier passage en cette ville il y a six ans, et se bougent beaucoup moins. Et depuis le temps qu'on dit que ce n'est pas un groupe de scène. Mais ce n'est pas la peine de s'en soucier quand on a un répertoire aussi génial. Qui peut enchaîner "Demanufacture", "Self Bias Resistor" et "Zero Signal" ? C'est démago mais c'est irrésistible. Vraiment, je n'ai pas oublié que Fear Factory est l'un des groupes qui m'a converti au Metal. Si bien que pour la première fois depuis des années, votre humble serviteur a tout envoyé péter et s'est jeté avidement dans le pogo. Perché sur sa scène, le groupe fait le ménage dès qu'un slammeur se profile ! On peut regretter l'absence de synthé visible, qui fait bien comprendre que le FF nouveau se veut plus bourrin que cyber si on s'en était pas aperçu. Burton se charge des relations publiques avec aisance, à tel point qu'il ne se dissimule pas quand il se replonge dans la setlist ou fait quelques blagounettes. Toutes les périodes ont été représentées, en remontant jusqu'à "Martyr" (on n'aurait pas craché sur un peu plus de choses venues de ces temps antiques). Entre autres, on a ressorti des surprises comme "PissChrist", un bonbon à l'attention des filles avec "Descent", une mini-reprise de "Walk" en hommage à Misery Index, du pur bonheur avec "Cyberwaste", "Shock" enchaîné avec "Edgecrusher" ou "Replica", des passages obligés avec "Acres of Skin" ou "Linchpin" et le recueillement final avec "Timelessness" que Burton revient chanter seul avec l'accompagnement en fond (alors qu'à l'époque ils se barraient sans demander leur reste)… On rentre fourbu et aux anges après deux monuments pareils. Il paraît qu'on est leur meilleur public de France, à vous Paris !
A moi Paris, j'etais au concert de La Loco !!!
Je crois avoir vu Fear factory 6 ou 7 fois et ce concert fais partie de mes meilleurs souvenirs live du groupe. La salle était pleine, le public chaud comme la braise et le groupe nous a sortie un concert d'1h30 bien vénère !! On les voyait content d'être sur scène et ça faisait bien plaisir.
La meilleure période live de Fear Factory fut, peut-être, celle de Obsolète, avec un Burton.C.Bell au chant clair assez juste, mais les concert a cette période étaient plutôt courts. Genre 1h.
Ce groupe aura marqué ma vie de metaleux aux cheveux courts.
Je les avais vus aussi sur cette tournée d'Obsolete qui s'était aussi arrêtée à Montpellier, ma première fois attendue avec ferveur. J'en garde un souvenir très vif (bien que je ne rédigeais pas encore de reports à cette époque), j'y avais retrouvé par hasard un ami d'ami, qui est devenu par la suite un de mes meilleurs amis avec lequel je partage pas mal de concerts.
En 99, ils tournaient avec Cubanate qui avait foiré son set (le chanteur avec le micro filaire coincé dans son collier...) sur une musique répétitive au possible, et Will Haven qui avait été excellent. FF était encore jeune, pêchu et frais malgré un set effectivement trop court mais carré.
Alors, autant j'apprécie beaucoup Wolfheart, et cette news ne va rien y changer, autant, pour moi, l'Arabie Saoudite est l'un des pires pays au monde... Alors, je ne suis pas arabophobe, mais ce pays pue terriblement ! Je plains les Saoudiens (et surtout les Saoudiennes) qui(...)
21/11/2024, 18:01
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20