Fraternité. C'est le premier mot qui me vient à l'esprit pour décrire l'ambiance de ce festival de grindcore, le Earslaughter. Mais on y reviendra plus tard...
Je ne suis pas à la base un énorme fan de grindcore, j'aime ce style, mais voilà quoi, sans plus. Alors quand j'ai vu cette affiche, j'ai pas sauté au plafond et le seul groupe qui m'a décidé à me déplacer c'est la tête d'affiche HAEMORRHAGE. Et je ne les remercierai jamais assez de m'avoir fait venir à ce festival : j'ai pris un pied monstrueux toute la soirée !
Le Earslaughter est donc un petit festival Montréalais de Grindcore/Goregrind/Powerviolence et autres joyeusetés qui blastent très très très vite... il se déroule sur 2 jours et c'est la deuxième édition. Je ne couvrirai que le samedi, n'étant pas présent la veille. Voilà pour la petite présentation, plongeons maintenant dans la tripaille et l'hémoglobine !
A peine arrivé au Katacombes, déjà dans l'ambiance, il y a du patchés au mètre carré. Il y'a aussi une faune un peu différente d'un concert de Metal extrême "classique". Quelques punks, des crusteurs, et surtout du grindcoreux bien entendu. En gros il y a plus de dreadlocks que de simples chevelus...
Quand j'entre dans la salle plusieurs groupes ont déjà donné du riffs. J'arrive pile pour le début du set de ACT OF DISORDER, du grindcore de tradition. Les Montréalais donne tout sur scène, comme beaucoup de groupe de ce style finalement... Le micro est tenu par une fille aussi déchaînée et énervée que possible. Nous sommes en festival donc les groupes n'ont pas un énorme temps de jeu, ceci oblige donc les musiciens à tout balancer rapidement sur scène. L'énergie et la rage n'en sont que décuplées ! Une grosse influence crust/d-beat se fait sentir aussi chez ce premier groupe. Une très bonne mise en bouche.
Le temps de pause entre chaque groupe étant extrêmement court (10 minutes à tout casser) je loupe une bonne partie du concert de BIOLOGICAL MONSTROSITY. Et oui, le temps de manger un bout au barbecue du fest et de prendre une bière... Les Québécois pratiquent un Goregrind bien violent. Quelques passages death metal et une voie pitchée à mort voilà la recette du groupe. On pense parfois à LAST DAYS OF HUMANITY pour le "chant". Un bon morceau de barbaque bien saignant. Hop ! Emballé c'est pesé.
On enchaîne aussitôt avec un groupe pour le moins étrange maintenant. Les Allemands de BLOOD. Des festivaliers croisés me disent de ne surtout pas les rater. Le groupe a déjà joué la veille et ils ont envoûté le public présent. BLOOD rejoue aujourd'hui, pour remplacer un groupe qui a annulé sa venue. Les mecs sont déjà des vieux de la vieille ... formé en 86 ! Y'a des bornes au compteur et pourtant le groupe n'est pas vraiment connu... En même temps ils pratiquent un grind/death pas facile d'accès. Des morceaux courts, bruitistes par moment, et en plus le tout n'est pas forcément carré et bien en place... Et pourtant le miracle se produit : tout le monde s'éclate là dedans, aussi bien sur scène que dans la fosse. Incroyable l'ambiance qu'ils mettent ! Le chanteur tout sourire et heureux d'être là n'y est pas pour rien. Entre ses discours sataniques et ses déclarations d'amour au public on n'y comprend plus rien. Ils sont fous, voilà l'explication. Des nihilistes Allemands ? J'en sais rien, toujours est-il que le public est conquis dès les premières minutes. Et tout le monde ressort de là avec un énorme sourire... une étrangeté ce groupe, vraiment.
On continue avec une légende du grindcore de Montréal : MESRINE. Groupe formé il y a 20 ans, ils sont les garants d'un grind furieux, puissant et traditionnel en tabarnak (fallait bien que je le place). Forcément l'accueil est très bon, et le groupe heureux de jouer à domicile. Blagues potaches, alcool à foison, bonne humeur quoi... par contre quand ça joue ça ne rigole plus. Quelle puissance ! J'assiste de plus au concert sur le côté de la scène d'où je vois parfaitement le batteur en action. Impressionnant le gaillard, la vitesse d'exécution est infernale ! Du grindcore de puriste vous l'aurez compris.
GOOLAGOON monte à son tour sur scène pour nous ravager les cages à miel. Et avant qu'ils commencent à jouer on se demande ce que ça va donner quand on voit le look et l'âge des membres. Un bassiste plus geek tu meurs, un batteur qui semble à peine majeur, une fille au chant et un gratteux haut comme trois pommes. Et blam ramasses tes chicos quand ils balancent le son. Ça fait moins le mariole maintenant ! Le groupe est très en place, très pro et carré et surtout déchaîné ! Le son est de plus parfait. Ils jouent un grind / Powerviolence viscérale, impression renforcée par le chant non pas crasseux mais hurlé (limite clair par moment) qui vient des tripes. Du blast, des passages d-beat, tout les ingrédients sont réunis pour un très bon concert. Encore une très bonne découverte ! Sans dec, c'est bon de se faire surprendre comme ça...
Les Australiens de METH LEPPARD (ce nom de groupe !), prennent d'assaut la scène ensuite. Le duo envoi un grindcore classique... mais deux fois plus rapide que la moyenne. Le batteur est tout simplement époustouflant de rapidité. Pour le reste je n'accroche pas plus que ça, mais avec la qualité de tout les groupes présents ce soir pas facile de se démarquer, surtout quand le style pratiqué est très classique. Un très bon groupe sur scène tout de même.
HAEMORRHAGE, maintenant. Je suis venu pour eux à l'origine, c'était d'ailleurs le seul groupe présent que je connaissais (avec MESRINE). Mais même avant de les voir, je me dis que j'ai passé un vrai bon moment dans ce petit festival. En fait là, c'est la cerise sur le gâteau. Les espagnols mettent un certains temps à se préparer, le batteur s'échauffe même très longuement seul derrière son kit. On les sent très concentrés avant le concert. La pression monte pour eux et ça s'explique : c'est leur premier show au Canada (en presque 30 ans de carrière) ! Mieux vaut ne pas laisser passer cette occasion. Je suis heureux d'assister à ce moment, et je ne suis pas le seul à en juger par l'excitation palpable du public. Dès les premières notes, le groupe culte de goregrind, rend tout le monde fou. Les circle-pit naissent dès le premier morceau. Comme à leur habitude les musiciens sont soit déguisé en médecins fou, soit recouvert de sang. Ambiance saignante garantie ! Le son est parfait, le groupe très en place. Le groove de HAEMORRHAGE est terriblement jouissif et tout le monde se dandine étrangement dans la salle (sauf ceux qui pit comme des furieux), moi y compris. On assiste à des moments étranges à un concert de goregrind. Comme quand je vois mes deux voisins chanter par coeur les paroles du groupe (on parle de goregrind, hein). Et quand je leur demande d'où ils sont ils me répondent en hurlant : "de Slovaquie !". Des slovaques qui reprennent des paroles d'un groupe grind par coeur au Québec... Ouah je me dis... Nous sommes parfois des gens étranges ! Bref tout est parfait pour terminer ce festival, le groupe est heureux ("you are good people, Montréal !" Hurle avec son accent anglais pourri le chanteur) le public aussi, le temps de jeu assez long et le dernier morceau culte "I'm a pathologist" fini de nous achever littéralement. Quel concert des espagnols ! Ils n'ont pas raté leur premier rendez-vous au Canada.
Un grand merci à l'organisation, très sympa, aux groupes très faciles d'accès et au public présent en nombre. Le public justement, très fraternel, les gens s'entraident beaucoup dans ce milieu et ça se sent. L'esprit punk, do it yourself, est très présent et c'est un bonheur que de partager de tels moments. Des passionnés, des gens qui portent leur scène à bout de bras, des vrais. Difficile de quitter tout ce monde à la fin du festival. Mais j'ai des souvenirs pleins la tête !
Gruik !
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