Pour ce troisième weekend à la Paloma, l'horaire était bien plus précoce, dimanche oblige. En cette saison cela ne dérangeait personne, il faisait déjà nuit et froid quand j'arrivai sur le parking, à nouveau bien rempli, pour une seule affiche programmée cette fois. Les gens étaient venus de loin. L'assistance étant logiquement bien au-dessus de trente-cinq ans même si quelques Metal-Progueux aidaient à diminuer la moyenne. Était-ce surprenant ? Le programme ne s'adressait pas ce soir aux amateurs de musique simple et directe, comme vous confirmera en bougonnant le fan de Thrash-Crust venu accompagner sa femme.
Le spectacle était cette fois dans la grande salle, dont les gradins étaient déployés de manière à occuper la moitié de la place du public. Craignant les effets soporifiques d'un siège cossu sur une telle musique je n'étais pas intéressé et de toute façon l'accès était trié.
La première partie était offerte à la saxophoniste Danoise METTE RASMUSSEN, toute seule avec son instrument, pour nous montrer ses improvisations Free Jazz. Sans autres moyens, elle en tirait des sons rarement entendus par les profanes, parfois en changeant de bec, mais elle restait contrainte par la contingence physique de la respiration humaine qui ne peut assurer plus de quelques mesures avant de devoir reprendre son souffle. Cela rendait l'exercice vite austère, servi haché par périodes d'une poignée de secondes. Un ensemble aura toujours plus de possibilités sur ce plan. Mette obtint tout de même des applaudissements plus que polis. Sur la troisième séquence, le secours d'une réverbération remédia comme il fallait au morcellement des plans, donnant une dimension de plus à l'exercice, une meilleure capacité au décollage de l'auditeur. Hélas, on revint au système sec dès le thème suivant, et j'ai décroché pour retrouver dans le couloir les compères de Morgue-Mutism reparler de nos dernières batailles.
Malgré la hauteur de la scène assez proche, il y avait tellement de monde qu'il ne fut pas toujours facile de voir les sept membres de GODSPEED YOU ! BLACK EMPEROR dans une pénombre constante, à peine mitigée par une lumière rouge orangée tamisée qui donnait un agréable côté concert au coin du feu. Leur Post-Rock est assez extrême avec ses titres durant au moins un quart d'heure, lentement immersifs dans une masse épaisse de nombreuses couches où s'empilent peu à peu guitares, basses, violon et contrebasse, qui captivent ensemble l'auditeur comme une coulée où surnagent au bout d'un moment des notes claires. Une boucle complète se formait puis se dénouait peu à peu sans se hâter, comme une décomposition naturelle. C'est une vraie expérience musicale. Wagner aurait aimé et le Metal extrême n'est pas loin. On aurait aimé mieux voir les musiciens jouer mais l'éclairage et leur disposition en demi-cercle n'aidaient pas beaucoup.
Pour renforcer l'aspect onirique d'un son magmatique, des illustrations étaient projetées au fond de la scène, quasi exclusivement en noir et blanc, et elles aussi, enchaînées en boucle lentement évolutives. Au début elles étaient assez abstraites, ou d'inspiration naturaliste comme un vol d'oiseaux ou un jeune cerf en négatif, oppressantes avec ces tours résidentielles sans base ni sommet apparents. Plus tard cela prit un tour plus ouvertement politique avec des images de manifestations réprimées ou de bagarres entre militants opposés. Cette progression et l'accumulation de titres très costauds à digérer en direct apportaient une lente et profonde tension qui s'émettaient. C'est la seule manière que le groupe conservera pour s'exprimer un peu, à part quelques gestes de remerciements parfois, fidèles en cela à leur réputation de gros taiseux : pas un mot, même à l'attention d'un public francophone. Une musique purement instrumentale trouve ses échappatoires dans les notes claires, sur des mélodies simples mais raffinées. Mette Rasmussen fut conviée à revenir sur un titre où elle s'installa au centre du demi-cercle mais dos au public, apportant une fine couche supplémentaire avec son saxo'. Le set dura ainsi une heure cinquante, procurant étrangement la sensation d'effort joyeux plus habituelle dans la pratique du sport. Chaque membre s'éclipsa l'un après l'autre, laissant la musique expirer très lentement, deux d'entre eux revenant au bout de quelques instants tripoter trois potards pour abréger un peu l'agonie.
On sort d'un concert de cette trempe un peu plus lentement que d'autres. Il était bon qu'il soit encore tôt grâce à cet horaire de dimanche, pour pouvoir papoter encore un peu et rallier la voiture sur le même tempo calme. Et puis aussi pour prolonger les sensations, car dans les semaines qui viennent c'est malheureusement le grand désert question programmation…
Au vu de la dernière vidéo-ITW en date du gonze sur ce site, pour ce qui est de "feu sacré", il a toujours l'air de l'avoir le mec.Je pars donc confiant.
08/05/2025, 09:17
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52
Ah ce fameux BRUTAL TOUR avec Loudblast / MASSACRA / No Return et Crusher en 95 ! LA PUTAIN de bonne époque
07/05/2025, 11:04
@ Oliv : Montpellier étant une ville et une agglomération plus petite que Lyon, il n'y a véritablement de la place que pour deux petites salles orientées Rock-Metal-Punk-etc, à ce qui me semble après vingt-cinq ans d'observation. Au-delà,(...)
06/05/2025, 20:29
"Death To All", à chaque fois que je les ai vu ils avaient un line-up tout à fait légitime (dont une fois tous les musiciens qui ont joué sur "Human", à part Chuck bien sûr)Et puis la phrase "Chris Palengat pr(...)
06/05/2025, 20:28
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11
Ils sont juste trop faux-cul pour assumer le statut de tribute band, voilà tout.
06/05/2025, 16:15
Si je comprends bien il n'y a qu'un seul membre d'origine ? et évidemment que c'est un tribute band, comment l'appeler autrement. à ce point autant commencer un nouveau groupe avec un clin d'oeil, pour affirmer une certaine continuité. Faut assum(...)
06/05/2025, 05:51
Perso, je suis plutôt preneur ! Reste plus qu'à espérer que ce soit à la hauteur de mes attentes !(Faut bien avouer que même si je suis fan de l'album Sick, mon préféré reste Enjoy the Violence ! Quelle tuerie absol(...)
05/05/2025, 23:34
J'ai eu la chance de les voir il y quelques semaines dans une salle stéphanoise chauffée à blanc et je peux vous dire qu'on va entendre parler de ces garagnats dans le monde entier !!!! Du grand art .
05/05/2025, 18:16
Après j'ai 50 balais et je ne vais plus trop a des concerts ou festival et pourtant j'ai le sylak a 10 minutes de chez moi mais ce n'est plus ma tasse de thé et désintéressé de la scène actuelle et l'ambiance qui ne me correspond(...)
04/05/2025, 12:35
C'est très surprenant car Montpellier est bien connu pour être étudiant , dynamique et jeune . Je ne comprends pas ces difficultés car je ne maîtrise pas tout alors qu' a l'inverse dans la région Lyonnaise où je suis , c'est plut&oci(...)
04/05/2025, 12:25
Moi j'y serai !Avec les copains de Sleeping Church Records, on sera sur place !
04/05/2025, 09:55
Je l'ai essayé, alors que je n'écoute plus Benediction depuis beau temps. Ce sont des vétérans et le retour de popularité du Death vieille école leur vaut une certaine popularité, qui n'est pas volée au regard de cette long&ea(...)
03/05/2025, 22:39
T'as même pas le courage de dire que c'est un comportement typique de la population noire américaine, ce qui n'a aucun rapport ici.
03/05/2025, 21:41