Je ne pensais jamais avoir à écrire sur un festival de la sorte, c’est pourtant par un mois de novembre plutôt froid que je me rends à Oignies, tout proche de Lille, pour le TYRANT FEST. Pourquoi dire ça ? Tout simplement car je ne suis pas très familier avec ce genre de programmation ! En effet, cette affiche est un patchwork de groupes post-quelque chose, de sludge, de drone et de blackened quelque chose ! Ça reste des scènes où je suis très sélectif et dont je ne me passionne pas plus que ça au quotidien.
En tout cas, une chose est sûre c’est que l’affiche reste très qualitative, j’ai même certaines attentes, car je ne suis pas non plus là par hasard. J’ai surtout terriblement hâte de revoir PROFANATICA qui reste, malgré la réputation du festival, le seul groupe black metal de l’affiche, à proprement parler. Car oui, après deux éditions (dont la première, plus confidentielle, à Amiens), le festival s'est taillé très rapidement la réputation de festival de black metal du Nord, pourtant si on regarde de plus près, c’est pas vraiment ça “l’esprit” du fest ! Celui ci s’articule surtout autour de groupes forts visuellement (le visuel reste très soigné dans son ensemble, suffit de regarder l’artwork de l’affiche), d’atmosphères sombres, arty, esthétiques : entre concerts, expos, performances, même les randonnées avant les concerts, on peut parler d’une manifestation artistique au sens large ! D’ailleurs, même si la comparaison reste forte, l’esprit “Roadburn” n’est pas si loin que ça...
Personnellement, c’est ma première fois au TYRANT, je ne connais pas la salle, il y a pas mal de groupes à l'affiche que je n’ai pas encore vu. J’espère être agréablement surpris !
SAMEDI 17 NOVEMBRE
Cette journée commence par un clash, celui des beaufs contre les hipsters : d’un côté les gilets jaunes, de l’autre THROANE qui commence à 15h15 pétantes ! Bloqué pendant plus d’1h30 dans les bouchons, c’est tout naturellement que je loupe le groupe ! Ça commence déjà très fort car il s’agit d’une de mes attentes du week-end (on m’a vendu les mérites du groupe en live de manière très très élogieuse). La frustration est palpable, mais encore plus quand une fois enfin arrivé devant la salle, ça bouchonne à l’entrée. Une attente de presque 30 minutes, coincé à la fouille ! Il faut dire qu’il y a qu’une entrée (qui sert également de sortie), que c’est pas bien large, et qu’il y a max 2 personnes pour le contrôle des billets !
De plus, dans mon cas, je devais récupérer mon billet au guichet, qui est à l’intérieur de la salle, donc commencer une seconde file d’attente après la première…. Pas simple ! Du coup j’arrive pour le dernier titre des Suisse de ZATOKREV… Je ne connaissais pas le groupe, et les quelques minutes entendues m’ont plus que plu ! Une sorte de Sludge, avec un côté atmosphérique, un chant post hardcore, des petites envolées mélodiques... Le genre de trucs un peu planant que j’aurais aimé voir en entier quoi. Frustration, quand tu nous tiens !
En tout cas, point positif, ça s’annonce au top pour ces deux jours, car la salle du Métaphone est vraiment chouette ! C’est super grand, avec à l’étage un balcon avec des sièges. Et le son s’annonce vraiment excellent ! On notera juste un hall d’entrée trop petit où s’entassent le bar et le merch des groupes : la circulation est pas très simple !
THAW arrive sur scène, il s’agit donc de mon premier véritable concert ! Là encore je ne connais pas le groupe, j’ai juste souvent vu passer leur logo ! Visuellement c’est très sobre : les cinq musiciens sont habillés tout en noir uni, et forment un U sur scène où, les gars se font face et où seul le batteur regarde le public. Musicalement c’est la même chose, c’est très minimaliste, une sorte de Sludge sombre, lent et lourd, ponctué d’un chanteur qui martèle diverses pédales d’effet pour ajouter des nappes bruitistes. L’ensemble reste très hypnotique, chacun reste à sa place, c’est très statique, à l’image de leur musique. Le bassiste donne de la voix, dans un registre très post-hardcore en début de set, et reviens vers la fin avec une voix beaucoup plus claire. Le chanteur donne dans une voix proche du black metal. D’ailleurs, sur le second titre, les influences black se font sentir, et également sur un des derniers avec des parties blastées, mais ça reste discret. J’ai du mal à rester captivé tout le set, tant ça tourne très vite en rond. Il faut avouer que la frustration du début reste toujours ancrée, et que ça ternit surement ma motivation…
Le groupe quitte la scène, sans aucune communication pendant tout le concert… Il faut dire que ça va être la spécialité du week-end, et que c’est un gimick basique dans ces scène là !
En tout cas le son était au rendez vous : massif ! L’affluence est quand à elle correcte mais pas compacte.
On enchaîne avec le groupe le plus “soft” du week-end : HANGMAN’S CHAIR ! Je garde pas un souvenir tip top de la fois où j’ai vu le groupe. Du Stoner assez lent, très basique, de plus en fest plein air… Enfin, à ce moment là je ne comprenais pas l’engouement que pouvait générer le groupe ! Là, les conditions sont bien plus optimales pour apprécier le groupe, et la journée n'étant pas très chargée, raison de plus pour me concentrer sur chacune des prestations ! Et du coup j’ai été agréablement surpris du concert, là où la dernière fois j’assistais à un truc entendu mille fois, ici je redécouvre le groupe ! Un côté très 90s saute à mes oreilles, des touches de rock alternatif plutôt plaintif (surtout dans la voix) et des plans très Type o Negative, assez froids. En tout cas, bien loin des images stoner “comme tout le monde” que j’avais gardé en tête ! Une bonne raison pour me replonger dans la discographie du groupe !
Le concert à peine terminé que s’enchaine dans une autre salle, l’Annex (celle où a joué THROANE), le concert de TREHA SEKTORI, projet solo du leader du groupe cité juste avant ! Sauf que pour trouver cette fameuse salle il faut sortir de la première, mais n’ayant trouvé aucun running order (qui dispose d’un plan du site) c’est la chasse au trésor, surtout car il fait déjà nuit ! En effet le site est un grand complexe disposant de plusieurs bâtiments, dont trois qui accueillent la manifestation ! Je me perds et je tombe sur le bâtiment qui regroupent les stands et autres distro (et accessoirement le seul lieu(?) pour trouver des RO avec plan dedans)
Il y a pas foule, pourtant les distros sont bien garnies : beaucoup de black metal certes, mais pas mal de death aussi, certains très spécialisés “old school”, du LP, CD et Tape… à ajouter à ça les stands sérigraphie et compagnie. Après ça s’explique aussi, sûrement par le manque d’info / plan du site / balisage : pas mal de mes potes ne savaient même pas qu’il y avait des bâtiments annexes agencés pour le festival... C’est dommage !
Je me dirige donc là ou j’étais censé aller, dans cette fameuse seconde salle qui accueille deux concerts par jour, ainsi que les expos, les performances, les conférences… C’est ultra chouette, bien aménagé, mais là aussi pas grand monde ! Il faut dire qu’en plus du manque de communication, le festival ne laisse pas beaucoup de temps au gens de sortir de la salle principale : les activités de cette salle annexe commence à la minutes près, après les concerts (HANGMAN’S terminé à 19h15, TREHA à commencé à 15 aussi), ça donne pas envie de bouger, surtout si c’est pour arriver et se retrouver devant un set / conf / perf déjà commencé, à moins de délibérément quitter le concert principal avant la fin.
Le TYRANT souhaite trop en faire, mais ne laisse pas le temps au public de tout apprécier ! Moi le premier, au delà des concerts, je n’ai rien vu d’autre, alors que pourtant le programme était chargé ! En plus les concerts commencent tard, il fait rapidement nuit et froid, rester dans le confort du Métaphone c’est trop tentant !
Bref, retour au concert du coup, avec donc le projet solo du chanteur de THROANE qui officie dans le dark-ambiant. La salle est vraiment adaptée pour ce genre de concert ! Toute petite, elle permet aux spectateurs de tous s'asseoir et de contempler des concerts qui se déroulent directement au sol. C’est donc assis que la majorité vont apprécier le show. Sur scène, c’est un écran géant qui diffuse des vidéos en noir et blanc (animaux morts, corps inanimés, ossements, insectes, natures mortes) afin de coller à l’ambiance que souhaite dégager Dehn Sora, soit un ambiant sombre, tribal, presque ésotérique. Le son est construit en direct via PC et machines sur une table, pendant que Sora, éclairé par un unique spot bleu, chuchote dans un micro. Le son monte en puissance au fur et à mesure du set pour devenir de plus en plus oppressant. Le côté très tribal voir martial va notamment être souligné par l’ajout de percussions (tom de batterie), jouées live toujours par Sora, en milieu de set. Dans la salle, le silence est maître, pas un bruit, ni un chuchotement.
Après ce concert des plus inhabituels, retour au Métaphone pour un groupe plus standard. Sur le chemin, il est possible de se restaurer, via 4 food trucks, avec un choix sympa et des prix corrects, c’est clairement une bonne chose ! C’est donc SCHAMMASCH qui continue les hostilités, groupe dont j’ai vu l’engouement et le logo pleins de fois sans jamais avoir porté une oreille dessus ! Bon déjà c’est un groupe dans le délire mystique / ésotérique / ajouter un truc qui fait cool. Donc c’est tenue de scène en toge / robe longue, capuche, décors de scène blindés de symboles, crânes sur des petits autels sur le devant de la scène, chanteur peinturluré en noire... le gimmick classique des groupes de ces 5 dernières années dans le “black”.
Sans surprise c’est une approche très mélodique du genre (en même temps faire du war black déguisé comme ça serait bizarre). C’est clairement pas mon truc, ça me parle pas du tout, je profite dans des gradins sur le balcon pour m'asseoir : c’est comme être au cinéma sauf que là le film est pas vraiment à mon goût !
On prolonge la séance avec DER WER EINER FREIHEIT, qui lui aussi fait vaguement du black, mais là avec un aspect plus “post”. Le show commence sobrement par un sample de piano, on y découvre un backdrop géant en noir et blanc avec ce visuel de loup qui mange le bras d’un homme. Le groupe ouvre sur “Einkehr” et “Der Still Fluss” et ses relents screamo qui rappellent HARAKIRI FROM THE SKY (la voix “black” en plus). C’est lumineux, les conditions sont idéales, je trouve juste dommage que les décorums de micros (façon BEHEMOTH) soient là, c’est hors propos à mon sens. Les gars occupent bien la scène, mais leur approche façon “scene kids à mèche” a surement fait fuire les die hard du vrai black. De toute façon encore une fois il n’est pas vraiment question de black metal ici, sauf peut être au moment de l'interprétation du seul titre de leur premier album, “Ewigkeit” qui lui est très agressif (et est surement le titre le moins percutant du set). Le set se termine sur un “Aufbrush” et sa fin en chant clair. Un concert chouette pour sûr, mais les gars devraient vraiment souligner les parties “post” en live.
Place maintenant à la faute de goût du week-end, les ignobles AURA NOIR ! Groupe phare d’une scène que pas grand monde connait en France, le Blackthrash ! Il s’agit d’un genre qui n’a jamais vraiment marché ici, à part bien sûr une poignée de gros noms (pas forcément les plus efficaces ou les meilleurs) dans les années 2000 comme DESTROYER 666. Alors que en Allemagne c’est une semi religion (bon faut dire que le premier EP de SODOM aide pas). En France, c’est clairement les groupes les plus agressifs du genre qui fonctionnent comme ce qu’a longtemps pu nous proposer AURA NOIR. La salle s'est vidée de moitié, et c’est devant une foule très clairsemée que le groupe commence par le culte “Sons of Hades” : on a déjà notre dose de riff du week end. Les gars sont malheureusement en format trio : Apollyon à la batterie, et Agressor à la basse (qui va jouer assis sur une chaise de bureau qui se tourne, culte !) avec donc juste une gratte sur scène, donc encore une fois le son va être faiblard, mais qu’importe. Un “We are ugliest band in the world” nous est balancé avant de jouer “Destructor” ! Dans la fosse, c’est timide, mais 4/5 gars sont là pour jouer des coudes (y’a même quelques slam). La setlist est majoritairement axée sur l’album éponyme et le petit dernier : set très rock'n'roll et groovy en somme, surtout quand il y a juste une gratte (y’a des moments c’est juste bon à faire danser la chenille). La fin de set approche, Apollyon (qui a poussé la chansonnette sur certains titres) demande à ses compères combien de temps il reste, presque surpris de jouer plus d’une heure ! Un “Hell’s Fire” déboule pour redonner son lot d'agressivité et de riffs rapides. Le concert touche à sa fin, on nous annonce un “Black Thrash Attack” inespéré, car pas toujours joué live, pour un final grandiose ! Le groupe quitte la scène 10 minutes avant la fin de set indiquée, pas de rappel, de toute façon le public était bien trop endormi pour ça. Affluence très faible, mais concert au top, et des meilleurs que j’ai pu voir !
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