Après un énième dimanche maussade et frais, il y avait encore du Death Metal au programme le soir pour égayer un peu le weekend. La tête d'affiche était déjà passée au même endroit l'été dernier, et je ralliai donc la Secret Place sans attendre l'expérience live ultime. Mais voulant profiter des trois groupes j'arrivai à l'heure pour ce concert hébergé mais non organisé par la TAF. La caisse était d'ailleurs tenue par les membres de Nervous Decay eux-mêmes. Il n'y avait pas encore beaucoup de monde dans la cour où la scène extérieure est déjà montée, faisant penser à un arbre qui aurait fleuri un peu tôt dans la saison tant les premières chaleurs se font encore désirer.
Le trio SEKATOR était le groupe local d'ouverture. J'aime bien leur Thrash Death très basique qui renvoie autant à la crête la plus radicale du Revival Thrash, à la manière de Toxic Holocaust récemment passé à deux pas de là, qu'à cette phase particulière des années 80 où le style s'alourdissait pour accoucher de la première vague du Death Metal. Les riffs des Montpelliérains, simples et pesants malgré la vitesse du tempo donné par une batterie frappant dur, rappellent une version encore plus fonceuse des vieux Sepultura, Slayer ou Exodus, Incubus (de Louisiane), Massacra par chez nous. Le chant est encore plus rauque en live que sur les enregistrements studio, qu'il soit assuré par le bassiste principalement ou le guitariste en soutien, et accentue cette appartenance. Pour autant, toute cette lourdeur peut faire aussi penser au Hardcore le plus métallisé. Malgré les appels au déchaînement, ce n'est qu'au dernier titre qu'un pogo a fini par exploser : quand le bar emploie des verres en verre, cela dissuade les plus chauds qui ont peur de se blesser. Le set fut court mais assez intense.
Entretemps, les gens étaient arrivés et nous comptions une affluence correcte. Il est vrai ceux qui ne voulaient pas doubler étaient compensés par ceux qui étaient allés au Hellfest, qui tombait à la même date la dernière fois.
À l'inverse du premier groupe, je ne connaissais quasiment pas les compagnons de tournée de Mercyless, et qui aura été la bonne surprise de la soirée. Après Nervochaos, les Alsaciens ont apparemment une thématique mystérieuse sur le sujet des nerfs… NERVOUS DECAY est un quintet Nantais qui défend un style très proche de la première partie et surtout un EP sorti cette année à la suite de son premier album, dans le contexte particulier d'un gros changement de personnel récent semble-t-il. Précisément, leur Death Thrash sonnait moins lourd mais compensait largement par une variété étonnante des plans. Ils regorgent de riffs, certes tout aussi simples mais changeant tout le temps. À peine s'était-on familiarisé avec que le morceau passait à autre chose. Le public adhéra tout de suite et la fosse se forma pour de bon. Le chanteur, d'humeur joviale, était tout pareillement capable de varier sans peiner entre vocaux Thrash arrachés et growl Death. La batteuse elle aussi enchaînait ce parcours d'exercices sans avoir l'air de forcer. La production était plus équilibrée, plus légère alors même qu'il y avait deux guitares qui servaient plutôt à maintenir une intensité par les instruments plutôt que par les effets de mixage. Et au milieu de tout ça quelques passages étaient franchement Heavy… notamment une paire de solos de guitares. Si bien qu'abordant au départ le set plutôt détaché, je me retrouvais finalement emballé par cette performance propre, réjouie mais sérieuse, suffisamment agressive à défaut d'avoir – pour le moment – le riff mortel ou obsédant qui les propulsera à un niveau au-dessus. Pendant ce temps dans la fosse, ce qui devait arriver arriva et un verre se cassa sans causer de blessure ouverte apparemment…. Il était amusant de voir le staff passer le balai pendant que ça continuait de se rentrer dans les côtes de part et d'autre. Les Bretons nous quittèrent au bout de trois quarts d'heure tout à fait plaisants.
Après la même intro de chœurs maléfiques que la dernière fois, MERCYLESS ne rata pas son entrée cette fois. Le set était très similaire à cet été, montrant le côté le plus obscur de l'identité du groupe qui est le seul assumé depuis sa reformation il y a environ douze ans déjà. Les morceaux choisis se répartissaient là encore entre vieux classiques de ce taulier de la scène Death nationale, et titres nés de ladite reformation qui se caractérisent peut-être par une radicalité accrue. Parfaitement mixé, interprété par des pros, sans les incidents techniques survenus en juin, le set était une vraie leçon au cours de laquelle Max Otero n'eut pas à faire de longs discours, à part pour nous exhorter plusieurs fois à continuer de soutenir la scène (et je ne peux qu'abonder) et caser une plaisanterie assez inattendue sur le sport du dimanche soir, qui fit son petit effet pour détendre l'ambiance qui était féroce, sombre et violente. La fosse était bien en forme, une fois les verres mis à l'écart. Ceci dit personnellement j'ai eu du mal à m'immerger pleinement dans cette prestation pourtant impeccable : le corps y était, mais moins le cerveau et les oreilles. Peut-être par saturation de concerts purement Metal en cette période, peut-être que j'avais trop donné dans les deux précédents groupes, sans doute surtout à cause de la similarité du set avec celui de l'an dernier : cela me fait toujours ce coup quand je revois un même groupe deux fois à quelques mois d'écart (sauf Gojira). La reprise traditionnelle d'"Evil Dead" en rappel final me fit du bien, suivie de "Tubular Bells" à plein tube pour meubler les remerciements et le départ de la scène, comme c'est aussi leur usage.
Comme j'avais passé encore le weekend au boulot j'ai prolongé un peu. Mais le prochain épisode est proche, tant sur le calendrier que quant au style.
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09