Je vais commencer ce live report par un constat : en Europe, il est presque impossible d’avoir le droit à des dates correctes de War / Bestial Black - Death. En effet, les groupes y viennent que très rarement et se retrouvent toujours sur des tournées sans queue ni tête (DIOCLETIAN avec FIN, ARCHGOAT avec SVARTIDAUðI…). Là ou en Amérique les affiches font rêver, ici on a souvent le droit à de soirées plutôt incohérentes, comme la date de ce soir !
En effet, voir REVENGE avec MGLA, c’est presque confronter deux visions du genre complètements différentes (même si il faut l’avouer, depuis leur signature chez Season of Mist, les Canadiens nous ont habitués à encore plus farfelus, comme la tournée ricaine avec WATAIN et SHINNING).
Ce soir en tout cas je viens presque exclusivement pour REVENGE, et je regrette légèrement le choix des groupes sur cette affiche (je dois bien être le seul, au vu du COMPLET qu’affiche la date Parisienne, et ça depuis déjà quelques mois) !
Mais je ne vais pas bouder mon plaisir, surtout que c’est la première fois que je mets les pieds dans la salle du Petit Bain.
Pour cette partie de la tournée, c’est les Polonais de DOOMBRINGER, sur lequel j’ai du poser une oreille il y a longtemps, qui ouvre la soirée. Le groupe est vendu comme un projet de membres de BESTIAL RAIDS et CULTES DES GHOULS, et de souvenir il se rapproche surtout des derniers.
Je m’attends donc à voir du décorums, de la bougie, de la capuche, des colliers d’os et entendre quelque chose de globalement mélodique et propre sur lui.
La musique de fond s'éteint brusquement, et le groupe monte sur scène en trombe. Premier constat : il y a pas de déco, c’est ultra sobre, même pas un backdrop, et les musiciens sont tous vêtus de chemise noire. Ils commencent à jouer quelques riffs, presque “oriental” et le chanteur, sans prévenir, surgit sur scène, en chemise blanche et collier / ceinture faite en assemblage d’os… c’est une entrée sur scène que je trouve bien drôle et étonnante !
Vous l’avez sûrement compris, c’est bien sur lui que nos regards vont se fixer, car c’est lui qui va faire le show ! Avec sa moustache “Lemmy” et ses cheveux mi long blanc, il a un faux air scénique de Bobby Liebling (en plus bestial).
Bon musicalement, c’est bien ce qui me semblait : du Death avec une pincette de riff Black, ça blast et il y a la recherche du riff “pas commun” qui donne un ensemble très “oriental” (oui désolé c’est le seul mot qui me vient en tête, mais plus dans le sens “ésotérique”).
Si le premier titre avait des relents de DARKTHRONE (période récente) avec ses petits passages d-beat, tout le reste va pas mal traîner sur la longueur et faire dans le redondant, surtout que les titres restent relativement longs.
Je passe quand même un moment sympathique (notamment quand le chanteur monte dans des gammes plus aiguë, façon, encore une fois, DARKTHRONE), surtout que le son est super bon. La fosse reste clairsemée et le public dans son ensemble est pas très réceptif. Un groupe d’ouverture qui aurait peut être dû jouer un poil moins longtemps. Le chanteur salue le public, et le groupe quitte la scène.
Avant d’entamer la suite, revenons sur un événement, la date de Lyon la veille. Les organisateurs de celle ci avait fait un drôle de communiqué, demandant au public de bien vouloir se tenir pendant le concert, notamment en évitant tout signe extrême qui pourrait dégrader l’ambiance de la soirée (à comprendre comportement violent et tendancieux). Il s’avère qu’il y a déjà eu des problèmes par le passé avec la scène “Black Metal” notamment suite au concert de MARDUK. Et une inquiétude aussi avec les histoires rapprochant MGLA de la scène NSBM (mais ça c’est encore autre chose).
Ce qui est sûr, c’est que ce soir le public est très hétéroclite, presque à l’image d’un concert au Hellfest, presque “familial”. Donc je m’inquiète pas trop pour ce soir, je pense qu’il ne devrait pas y avoir de débordement.
Tout ça pour dire que c’est REVENGE qui va jouer juste après, et à la vue du public, on va surtout avoir des curieux devant le concert, que des réels amateurs du combo (cf mon intro sur la cohérence de cette affiche).
La scène se prépare, avec trois drapeaux à l’effigie de Scum.Collapse.Eradication (le meilleur du groupe à mon sens). J. Read installe sa batterie, encapuchonné dans sa veste militaire, ça donne le ton.
On va pas épiloguer très longtemps : une fois le line check terminé, la sirène, habituelle des débuts de concert du groupe, retentit, le sample d’intro aussi, et les Canadiens déboulent sur le traditionnel “Us and Them (High Power)”. Le titre, légèrement remanié, donne directe la température : le son est clair et net, le trio est en forme, ça va être la baston.
Sauf que … non ! Malgré la puissance du set le constat est là : les gens sont venu pour voir MGLA. Il y a même pas de pit, à peine quelques têtes qui remuent : j’ai rarement vu une fosse aussi morte et un public aussi passif, surtout face à la violence délivrée. Et en plus il fallait que les deux rares fans du groupe présent devant la scène se tapent dessus, dès le deuxième titres (et aussi vite virés par le service de sécurité).
On va donc se concentrer sur ce qui se passe sur scène. Les stroboscopes blancs sont épileptiques, comme le jeux de batterie de Read : c’est toujours impressionnant de le voir jouer ! Vermine nous balance ses meilleurs solos aléatoires pendant les titres, et Haasiophis, de très bonne humeur, martèle sa basse et nous propose ses meilleurs backing vocals pitchés : un régal !
Le constat est encore une fois étonnant : le son fut plus propre durant le concert que sur leurs albums. Pour la setlist, comme à chaque fois c’est du best of : “Traitor Crucifixion”, “Mass Death Mass”, “Death Heritage (Built Upon Sorrow)”... Je regrette juste l'absence de “By Force (The Only Option)” qui est l’un des premiers titres qui m’a fait découvrir le groupe.
En guise de conclusion de cette violence très maîtrisée, le classique des classiques “Blood of my Blood” et son refrain imparable, qui va mettre les quelques aficionados du groupe en trans pour le seul vrai “pit” du concert.
Mais je reste sur ma faim, c’était le concert le moins fou que j’ai pu voir d’eux, notamment à cause de ce public de curieux, c’est dommage.
Car le public lui est venu voir les stars Polonaise, MGLA. Le complet se fait enfin ressentir, tout le monde s'agglutine devant la scène, il m’est difficile d’avancer, je reste bloqué au niveau du bar pour assister au concert.
MGLA fait partie des têtes de proue de la grosse vague des groupes de “post-black-capuche-bougie-ésotérisme” qui à vu un engouement vers 2015, année de sortie de leur dernier album (mais aussi de celui de BATUSHKA et compagnie). Et bizarrement la “hype” n’est pas descendu, la preuve ce soir. Le groupe fait même partie aujourd’hui de la couche mainstream “Black Metal” qu’on peut retrouver dans les festivals metal plus généralistes. Pour preuve, encore une fois, avec ce public très “familial” et le nombre de patchs et t-shirts à l'effigie du groupe.
Personnellement je connais que très mal le combo discographiquement. Et en live je garde qu’un souvenir bref de leurs prestations.
Ce soir, les conditions sont enfin réunies pour que je découvre avec plus d'intérêt le groupe.
Les Polaks arrivent sur scène dans leur cosplay MIDNIGHT, devant un énorme backdrop reprenant le logo du groupe. Le concert commence, et le son est pas très fort ! On s’entend tous parler, comme l’impression d’écouter un album chez soi, entre potes. C’est pas une sensation désagréable, c’est peut être même la meilleur façon de rendre hommage à leur musique. Car oui ici pas de Black Metal bête et méchant, ils sont plus dans une approche “post” de la chose, c’est donc bourré de riffs mignons et de jolies mélodies.
Le changement radical avec REVENGE fait impression de “calme après la tempête”. C’est peut être pour ça que j’arrive à rentrer dedans, car clairement le concert me captive !
Le jeu de scène reste quand à lui très statique, pas comme le public, à fond, qui se livre à des pogos (vous étiez ou à REVENGE les gars ?), qui chante les paroles, et qui est globalement euphorique (à l’image du gars devant moi qui tente quelques Siegs furtifs)
Pour la setlist je vous laisse la regarder sur les sites spécialisés, car oui là c’était moi le touriste devant MGLA.
Le groupe quitte la scène, poing levé face à une audience qui leur réserve une ovation. Je sais pas si c’est le son feutré et le coté intimiste qui m’a fait aimer ce concert, mais en tout cas, ça me donne plus qu’envie de me plonger dans leur discographie.
Un merci à Garmonbozia, un merci au Petit Bain, que je considère actuellement comme une des meilleurs salles de Paris (le son très bon, ça fait plaisir). Et la prochaine fois, une petite date 100% war / bestial ?
Et un merci à Franck pour les vidéos.
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