Si la débauche de brutalité métallique fait partie de mes activités principales, officiant pour plusieurs groupes de metal noir, de metal de mort, de metal du destin (tiens, en français, ça sonne pas top), … depuis de nombreuses années ; parfois il est plaisant de s’adonner à d’autres disciplines percussives un peu moins rurales. C’est bien pour cette raison que je m’amuse au sein de Grausame Töchter (electro/punk sadomasochiste) depuis plusieurs années maintenant. Je me suis dit (avec aval du chef de la rédaction, bien entendu) qu’il reste encore quelques personnes assez ouvertes d’esprit pour apprécier une petite incursion dans un monde parallèle et pour les autres, qu’ils apprécieront peut-être un petit rinçage de mirettes…
Constamment sur les routes, écumant les clubs, les salles de concerts européennes avec GRAUSAME TÖCHTER depuis la sortie de l’album Vagina Dentata au mois de mai, nous nous étions alloué deux mois de vacances en été pour mieux reprendre les activités dès la fin août avec un festival au Portugal (Entremuralhas à Leiria) ainsi qu’un deuxième dans la foulée à Bradford en Angleterre (Infest). Cette semaine, ce sera trois dates cumulées en Allemagne à Francfort, Erfurt et Leipzig.
08/09/2016
Nous sommes donc partis tôt le matin (ceux qui ont déjà tenté l’expérience, savent que les autoroutes allemandes sont fort sujettes aux bouchons, souvent provoqués par des travaux récurrents). Donc depuis Leipzig jusqu’à Francfort, regardant défiler un décor monotone, nous fûmes confortablement installés dans une voiture chargée, ras la gueule. Les cinq heures de route ont tout de même été coupées par une petite halte champêtre sur une aire d’autoroute, les provisions ayant été au préalable constituées dans un supermarché local. Car oui, du fast foot à trois francs à chaque voyage ; au bout d’un moment, le corps, sage et conscient du danger, te dit merde.
Quoiqu’il en soit, après un passage éclair à notre chambre d’hôtel, nous voilà arrivés en plein centre d’une ville qui ne fait pas grande impression en voyant cette place de marché dégueulasse où grouillent des gens pressés, de toutes parts. Le club ‘Nachtleben’ ressemble plus à un glacier qu’à un lieu d’orgie musicale et nous pénétrons l’endroit sans être vraiment sûrs d’avoir la bonne adresse. La salle, située au sous-sol dispose déjà de beaucoup plus d’allure et nous accueille avec une chaleur étouffante. C’est là que commence l’éternel mécanisme du ‘déballe ton matos, monte-le et sound-check’, juste avant cette longue attente qui précède ce petit moment particulier que tu passes sur scène. Cela dit, quelques pizzas et une rencontre avec les gars (et fille) de CHEMICAL SWEET KID, venus de Thionville ont rendu cette attente beaucoup plus agréable que prévu.
Après quelques heures de papote et de boissons hors des mini loges qui ne pouvaient accueillir qu’un groupe de trois personnes filiformes, nous vîmes les premiers membres du public s’amonceler et ajouter quelques lourds degrés à la température au bord du supportable.
La soirée commence avec SCINTILLA ANIMA, un groupe d’electro pop originaire de Düsseldorf. Plutôt doucet par rapport au reste du programme, les deux comparses accompagnés de leur mannequin mystérieux réussissent à chauffer une salle comble et suintante. Très ‘concept’ et assez typique de la scène électronique allemande, le duo aura du mal à convaincre mon âme de bûcheron.
Les français, par contre, m’offriront une compensation de choix avec leur set dynamique ainsi que leur forte présence scénique. Autant agréable à écouter qu’à regarder, CHEMICAL SWEET KID m’aurait presque fait danser, si je n’étais pas un typique homme des bois qui n’aime pas ça. Ce qui n’était pas le cas de toute le monde vu que ça bougeait de plus en plus ici et là tout au long du set énergique de ce trio hexagonal sympathique.
Le devoir m’appelant, je dû écourter mon petit moment de tourisme musical pour me glisser dans les loges bondées et me préparer à suer sur mon instrument entouré de ces dames. Après un faux départ engendré par l’effet de l’humidité de l’air sur l’électronique, nous avons donc pu perdre quelques litres d’eau devant une foule attentive et motivée, dont la plupart des yeux étaient rivés sur notre Aranea (chant) nationale. Pour ce qui est de la qualité de notre prestation, ce n’est pas à moi à en juger, mais GRAUSAME TÖCHTER a eu beaucoup de plaisir à répandre la débauche sur le Nachtleben et vu les demandes de rappels insistants, ça avait l’air d’être réciproque.
Une excellente soirée donc qui se termine sur le rangement rituel de nos instruments et autres ustensiles avant de rejoindre, tard, notre chambre d’hôtel.
09/09/2016
Une nuit de sommeil courte mais agréable s’avère une base relativement bonne pour une journée efficace, mais lorsqu’on se rend compte qu’il y a eu malentendu à propos de l’heure de fermeture du buffet petit déjeuner, la bête montre les crocs… Et vu qu’elle est poilue et pas bien lunée, elle obtient tout de même un semblant de restauration.
Après ce départ mouvementé, nous nous dirigeâmes vers Erfurt, le second rendez-vous du week-end. Ayant tout le temps du monde pour faire les quelques 260 kilomètres qui nous séparaient du ‘From Hell’, nous partîmes sereins, tout en douceur, sans imaginer l’enfer qui nous attentait. Enfin, qui attendait notre courageux chauffeur… Des heures et des heures de bouchons, des accidents, un vrai bonheur. Tant bien que mal nous sommes tout de même parvenus à destination dans les temps. Ce que nous ne savions pas, c’est qu’un de nos fans, qui nous suit sans relâche à travers toute l’Allemagne, était impliqué dans un de ces accidents qui nous avait permis de rouler à allure réduite pendant de longs instants. Un peu estomaqués par la nouvelles nous étions. Surtout qu’en dépassant le lieu du crash, nous nous sommes félicités de ne pas avoir été là plus tôt et être pris dans ce multiple accrochage avec un camion. Voiture déclassée, mais un fan sans égratignures qui avait encore assez de volonté que pour louer une voiture et poursuivre la route jusqu’au concert ! Chapeau…
Le manège qui suivit, vous le connaissez, montage, essais sons, attente, manger, boissons…
Ce jour-là, les deux groupes qui devaient nous accompagner avaient eu un autre itinéraire (l’agence de booking a des plans bizarrement alambiqués), tout cela pour nous rejoindre le lendemain à Leipzig. Cette soirée-là fut donc complétée par ROOT 4 et son dark electro plutôt conventionnel. Pas grand-chose à en dire, malheureusement car leur musique ne m’a pas particulièrement touchée et qu’entre le babillage avec les potes et la préparation dans les loges, je n’ai pas vraiment pris le temps de regarder de façon intensive ce qu’ils avaient à proposer.
Sur scène, nous avons, une fois de plus donné notre maximum à une salle pleine. Une heure et demi de musique, de sueur et de sexualité débridée avec quelques incursions scénique spontanées de la troupe constituée par le noyau dur de nos fans les plus fidèles.
Un échange agréable avec un public chaleureux avant de reprendre la route pour dormir à la maison, à Leipzig. Enfin, pas pour tout le monde…
10/09/2016
Rentrer à quatre heure du matin et devoir être à 14h pour un soundcheck dans une salle à l’autre bout de la ville… Excusez-moi, mais ça fait chier ! Bref, quand il faut y aller, il faut y aller…
Oui, c’est pas la mer à boire, mais quand tu sais qu’après tes essais techniques du petit matin (oui bon… de l’après-midi), tu vas attendre des heures et des heures, résistant à l’envie de manger ou boire tout ce qui passe à portée de main, d’ennui ou de désespoir. Surtout quand tu joues à 23h00 ou plus… C’est moins jouissif, hein ?
Entre les problèmes de communication de l’agence de booking avec l’organisateur de la soirée et les quelques petites tensions internes, l’ambiance n’était pas au beau fixe, mais après un soundcheck rondement mené avec une équipe fort aimable, nous avions largement le temps de nous permettre un petit shooting improvisé dans un vieux bâtiment délabré derrière le Hellraiser. Le résultat peut d’ailleurs être vu sur la page Facebook de GRAUSAME TÖCHTER..
Cet petit divertissement passé, on a pu retrouver SCINTILLA ANIMA et CHEMICAL SWEET KID, revenus enchanté de leur date commune avec OST FRONT, la veille. Une compagnie bien plaisante pour les quelques longues heures d’attente avant l’arrivée des premiers invités.
Ce fut de nouveau devant un public dense et réceptif que nous pûmes exercer notre art, ruisselant de transpiration et de malice. Presque une vingtaine de titres et plusieurs rappels après, nous voilà fourbus et satisfaits d’avoir accompli ce petit périple intensif.
Alors que tout le monde est déjà blotti dans son lit, nous rangeâmes nos affaires. Nous nous entassâmes dans une voiture à sept, matos dessus-dessous pour une traversée de la ville risquée mais épique avec la perspective réconfortante de se plonger, après une douche obligatoire, dans un lit douillet et de faire la grasse matinée. On peu être un bûcheron et aimer le confort, merde !
Sur ce… bonne nuit…
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