Au cours de ce mois de juin 2021, les Bayonnais de Monarch ! ont annoncé la fin de leurs activités, sans que rien ne le laisse spécialement prévoir. Leur Doom brutal, sombre, occulte même, original voire protéiforme, Noisy et Blackeux, sans concessions ni auto-limites, mérite ici un hommage. Rapidement remarqué, Monarch ! a beaucoup contribué, dès ses premières années, à faire reconnaître la France sur la scène extrême, mais n'a pas pour autant délaissé le pays. Leurs performances scéniques varièrent au fil du temps tout en conservant une cohérence artistique certaine, à l'image de leur discographie. Les premières parties pouvaient d'ailleurs surprendre.
Pour en rendre mémoire, je vous propose de revenir lors de ma première rencontre avec eux il y a douze ans dans une excellente petite salle aujourd'hui inutilisée hélas par l'exploitant actuel, puis à la dernière fois, plus récente. En se souvenant qu'ils devaient repasser nous voir avant que la pandémie n'en décide autrement...
6 novembre 2009 - Mojomatic - Montpellier :
Il y avait une bonne chambrée dans la cave du Mojomatic pour le retour de Monarch deux ans après un précédent concert au même endroit en plein été, qui avait bien moins drainé. L'occasion de revoir pas mal de monde et de profiter, pour l'ensemble des groupes de l'excellent son maison (sous réserve des petits pépins évoqués plus loin).
GRANDIZER était le premier groupe local en ouverture. C'est un trio dont l'inspiration tient en un nom : Neurosis. La ressemblance est très recherchée, n'empêche. Les quelques intros, les riffs comme le chant s'efforcent d'y coller. Oh, bien sûr, les compositions sont moins complexes mais les passages répétitifs ne font pas plus redondants que chez leurs maîtres. La basse (tenue par un membre de Horse Gives Birth to Fly) est mixée avantageusement et place des contrepoints bien distincts sur des riffs typiques mais justes. Le propos est plus modeste que les vieux Dirge, mais le résultat est bon et devrait intéresser les fans du genre.
PORD est un autre trio qui tourne depuis plus longtemps sur le Clapas, mais qu'on pourrait également rapprocher d'une influence évidente : Tantrum. Nous étions donc dans le HC Noise retenu. C'était le groupe le plus agressif de la soirée, bien que ce fut moins explosif que Pay Day l'autre soir. Comme les demi-dieux du Noise local, ils ont une approche plus lourde, aux sonorités vrombissantes, au chant sec, où la basse prend les commandes des compos. Celles-ci rendent des atmosphères plus sombres que barrées. Hélas, des problèmes au micro du chant ont gâché les premiers titres. Peu importe, le set est vite passé.
MONARCH. On sort de l'ambiance encore assez joyeuse et conviviale de la soirée pour apercevoir la fin du monde. Le quartet bayonnais fait du Drone, accessible à partir du Sludge comme du Doom, et n'a joué qu'un seul long titre. Leur musique s'installa très lentement, la guitare accordée hyper bas et le pied sur la pédale. Même si les notes sont espacées, ils jouent très synchrones, les yeux dans les yeux. Les vocalises de la chanteuse se glissèrent peu à peu, enrobés d'une forte réverbération qui l'a obligée à lutter contre quelques larsens.
Progressivement, ces mantras se font de plus en plus fréquents et mixés plus forts, ils deviennent de véritables cris de terreur. L'effet était simple mais percutant. Alors la guitare s'affirma à son tour pour poser enfin un vrai riff, puis la basse enchaîna sur un ton très alourdi, fuzzante, qui a fait fuir les gens sans protections auditives – mais un bon nombre étaient déjà partis. Il fallut même écourter le set à la demande du staff du bar.
6 mars 2015 - Black Sheep - Montpellier :
Je n'étais pas au précédent passage des quatre Californiens d'ENABLERS avec leur Post-Punk poétique qui vient plutôt accompagner les textes que former de vrais morceaux. Seul le batteur n'est pas encore chauve (!), peut-être parce qu'il ne risque pas l'épuisement physique avec ces compositions raffinées et bien peu agressives, et le jeu collectif tout en mesure autour des déclamations et chuchotements du chanteur dégingandé dans sa veste. Il vit ses textes en enchaînant les poses théâtrales et en cherchant le regard des spectateurs. Mais il est difficile de vraiment relier cela avec And Also the Trees par exemple, car Enablers est plus moderne voire plus urbain bien qu'intimiste. Les deux guitaristes jouaient leurs partitions en finesse et l'un d'entre eux assurait l'essentiel de la communication en marmonnant quelques saillies.
Le chanteur essaya un peu de français, avec humour également. Les minutieux réglages entre titres ralentissaient un set qui ne cherchait pas, de toute façon, à emballer la fosse. Je n'avais encore jamais vu un batteur étouffer la peau avec le talon tout en frappant des baguettes. Selon un ami fan de leurs premiers albums, c'était mieux l'autre fois… Je pense que c'est typiquement le genre de groupe à découvrir impérativement chez soi d'abord avec le livret des textes en main.
C'est au moins la troisième fois que je voyais MONARCH !, le quintet Bayonnais glissant vers le Doom sans renier le Drone de ses origines. Autant dire que ce ne fut pas la grande surprise. Dans la pénombre illuminée par les bougies, Émilie a dû lutter longtemps contre des problèmes de micro chant, cherchant la solution sur sa console avec l'aide d'Arbre (ce n'est pas la première fois ici, malgré l'excellente qualité du matériel). Les premiers plans restaient alors dans le style primitif du groupe, Drone à vocalises, avant d'envoyer de vrais riffs Doom héroïque plus tard. Les passages à chuchotements ou vocaux frisaient le shoegaze obscur, la posture dos tournés des guitaristes renforçant cette impression. Ils se sont frottés le manche une paire de fois (celui de leurs instruments, hein…).
L'évolution progressive du set vers des morceaux un peu plus rythmés (cela restant très relatif…) permettait de raccrocher certains spectateurs et de se délasser un peu mieux d'une semaine de travail. Si Monarch ! se plaît à avancer à la vitesse d'un pachyderme arthritique, la force de frappe du batteur fait plaisir. Introduit par le "ouh !" certifié Gel Celtique de l'un des guitaristes, il me semble que le dernier titre était la reprise de Cherry Bomb, mais à ce degré de réappropriation-digestion on ne peut plus être sûr de rien. Au bout d'une heure, le rappel qu'ils étaient prêts à faire fut refusé par l'orga'.
Alors, autant j'apprécie beaucoup Wolfheart, et cette news ne va rien y changer, autant, pour moi, l'Arabie Saoudite est l'un des pires pays au monde... Alors, je ne suis pas arabophobe, mais ce pays pue terriblement ! Je plains les Saoudiens (et surtout les Saoudiennes) qui(...)
21/11/2024, 18:01
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20