La perspective du nouvel album imminent de MOONSPELL m'a rappelé la première fois que je les ai vus. Finalement, la situation n'a pas beaucoup changé depuis quatorze ans : le groupe navigue d'un coup à l'autre entre le Metal, le gothique et des oscillations tantôt atmosphériques, progressives, folk, ou primairement agressives. Une grande partie du public restait déjà fermement attaché aux deux ou trois premiers albums, si bien que le groupe paraissait dès 2007 emblématique d'une époque passée, survivant en flattant les diverses franges de son public d'un coup à l'autre, et appuyé sur la légitimité particulière d'être celui qui a situé son pays sur la carte dans la première division du Metal. Mais l'atout du statut de classique, c'est qu'on draine toujours un minimum de monde quelle que soit la situation. C'était aussi l'époque où le public se féminisait dans tous les rayons du Metal... mais c'était spécialement visible chez certains.
Affluence correcte sans plus pour la pas tout à fait première venue du plus connu des groupes portugais à Montpellier (Fernando ne savait plus trop, mais ils étaient déjà passés dans une autre salle en première partie de Morbid Angel période "F", quand ils étaient en pleine bourre avec "Sin/Pecado"). Mais ce qui était étonnant surtout c'était la très forte part de public féminin. Et pas des lycéennes fans de Manson, des filles adultes. On sait bien qu'elles ont progressé ces dernières années mais là, c'était du jamais vu, je crois qu'on était aux alentours de la parité parfaite ! À méditer en rapport avec profil la tête d'affiche.
Le groupe d'ouverture local était MEPHISTO. Je ne connaissais pas ce groupe biterrois, cependant il semble qu'il y ait des membres de Darkshine – autre groupe local, mais de Black. Ce quintet avait drainé pas mal de monde et proposait un Doom-Rock avec beaucoup d'influences Prog'. Le timbre du chant rappelait Chris Cornell ce qui était assez cohérent. Le son était potable mais sans finesse. Les titres assez lents et longs n'étaient pas très complexes, les motifs Prog' étaient typés mais pas démonstratifs (c'est notamment valable pour les claviers). Les guitares rythmiques étaient toujours présentes et le batteur solide, ce qui fait qu'on ne peut pas les accuser de mollesse. Mais le ton indolent de leur répertoire, en dépit de quelques passages plus rapides, n'est pas trop ma came. Le public, en bonne partie acquis à l'avance, n'en a eu cure et leur a fait un beau succès.
MOONSPELL n'intéresse pas tellement la jeune génération alors que c'est un groupe important, qui a beaucoup contribué à la reconnaissance de l'Europe latine dans le petit monde du Metal et qui est emblématique de ce qui fut la tendance dans les dernières années du XXe siècle. Après une intro dans la brume, entrent un gros kobold à la batterie et quatre elfes noirs des terres du Sud. Vêtu d'un fin manteau rouge pour le premier titre, Fernando a un vrai charisme, énergique et captivant. Prenant fréquemment le pied de micro en main, il s'est essayé à parler un français plus qu'approximatif mais compréhensible et somme toute courageux, pour revenir à l'anglais sur le dernier titre et le rappel. Comme il se doit pour le Live, la batterie et la basse étaient un peu plus poussées que sur les albums. Mais la lead guitar est restée longtemps sous-mixée sauf vers la fin. Conformément à l'option du dernier album, le groupe a proposé un répertoire tirant pas mal vers les temps anciens, avec beaucoup de titres tirés de "Wolfheart", "Irreligious" mais aussi "The Antidote". Ainsi "Opium" a été jouée assez vite, vers le tiers du set, et "Alma Mater" joliment enchaîné avec "Vampiria". "Mephisto" aussi a été joué, sans lien avec la première partie qui avait été dûment saluée quelques titres auparavant. MOONSPELL ayant une discographie assez fournie aujourd'hui, j'ai l'impression que certains albums sont entièrement passés à la trappe. Ce retour en arrière laisse mieux sentir les racines Black. Pourtant, c'est l'un des rares qui puissent revendiquer une part d'inspiration authentiquement Gothique, plutôt qu'Atmo' ou Sympho. L'aspect plus moderne des albums précédant "Memorial" est donc moins présent. Mais cette facette Golgoth' (assez inattendue de la part d'un groupe aussi méridional) reste très classique, romantique, sensuelle et fantastique. Et Fernando de nous raconter des histoires de vampire et de jeune fille sommeillant innocemment la gorge dénudée, suggérant de ses mains la chauve-souris qui volette… Voire, les barbarismes dans sa douce et mâle voix contribuaient au climat inquiétant.
Le gros fan de Death trop habitué aux éclairages basiques a beaucoup apprécié le travail sur les lumières, les couleurs alternées (bleu profond, rouge ardent, vert vif), les focalisations sur Fernando formant contrepoint. Cela contribue beaucoup à poser une ambiance, avec cette toile de fond de cimetière sous la lune. On regrettera juste un usage trop appuyé des éclairs au néon. Il y a eu aussi beaucoup de fumée tout le long, un brouillard généreux qui figeait ces éclairages.
Le public, enfin, s'est montré très enthousiaste et réactif aux sollicitations, comme de dignes fans. Se voyant aimés, les Lusitaniens ont facilement concédé un rappel annoncé par un bon focus sur la lune du fond surnageant des brumes…
À la croisée des frontières entre Black, (vrai) Gothique et Doom, les ex-Morbid God se sont taillés une place. N'étant plus un groupe à la mode, ils peuvent avancer sans peur et sans reproche dans un style dont ils sont les seigneurs.
Aucune photo de concert ??! C'est plutôt dommage pour un live report... :-(
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21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09