Cette année JTDP, Jus de cadavre, L'Apache et notre photographe Colin, enchaînent les concerts, comme les bières, et vous "live-report" tout ça ici !
On continue aujourd'hui avec la journée du samedi !
La suite demain...
Toutes les photos sont de Colin. Retrouvez-les sur son site www.colindumont.com ! Et sur son Facebook
Bonne lecture !
Jus de cadavre :
Ça y est, ce que tout le monde redoutait est arrivé en ce samedi matin : le site et surtout les parkings sont devenus de véritables champs de boue. La pluie, dans la nuit, a fait son œuvre. J'avoue que de mon côté ça ne me gêne pas vraiment. On s'y attendait et nous avions prévu ce qu'il faut : grosses chaussures, poncho et autres k-way. La pluie, de plus, nous épargnera une bonne partie de la journée et ne reviendra que dans la soirée. Mais pour ceux qui partent dans la journée (et je ne vous parle pas de ceux qui partent dans la nuit), ce sera une bonne galère pour sortir les voitures des parkings. Du coup, quand ça patine chacun donnera son petit coup de main.
De mon côté, j'attaque ma journée par le groupe parfait quand le site est rempli de boue : GRONIBARD ! Je n'ai pas suivi le groupe de Porngrind depuis des années et je ne connais vraiment que leur album culte éponyme sorti en 2001. Mais il y a des années un de leur concert à Rennes m'avait laissé un très bon souvenir. Il y a un monde fou devant la Supositor quand nous arrivons. Incroyable, mais cela prouve que le groupe était très attendu ! Du coup, nous ne sommes pas très bien placé et je ne vois qu'une partie de la scène. Pas grave car le spectacle aura aussi lieu dans la fosse. Le son n'est pas très bon, mais je suis placé assez loin. Les mecs sont bien évidemment tous déguisés ou à moitié à poil et ça fait autant les cons entre les morceaux que pendant. L'un des guitaristes grimé en princesse Disney, qui ressemble à s'y méprendre à Alan de Very Bad Trip, insulte le public, qui le lui rend bien. Et à un moment ce qui devait arriver arriva : ça dégénère. Des mottes de boues sont lancées par dizaines sur scène (et en particulier sur le batteur qui sert de cible). Jamais je n'avais vu une scène dans un tel état ! Je plains vraiment les mecs qui ont dû se coltiner le nettoyage. Et le pire c'est que ce bombardement continuera bien après la fin du concert... Bref je n'ai pas beaucoup parlé de musique pour GRONIBARD, mais bon tout le monde sait un peu à quoi ça ressemblait... Du porngrind / goregrind bien débile qui te donne le sourire... Si, bien sûr, tu es dans le trip du groupe ! Un concert qui nous a donné un aperçu de ce qu'est l'Obscene Extreme ! Bite !
Gronib'
Grosse baffe ensuite : FANGE. Comme toujours avec les rennais, pas de communication, un son énorme et assez crade et une musique difficile d'accès. Je suis étonné de voir autant de monde sous la Dave Mustage tant la musique du groupe est hermétique. Mais les gens commencent sans doute à cerner les rennais, car aujourd'hui ils se produisent un peu partout et donc à se faire appréhender, si je puis dire, par le public. Sur scène leur Sludge se fait rapide, du moins mid-tempo, plutôt que très lent comme c'est souvent le cas chez la "concurrence". Des sons electro / noisy viennent, si besoin il y avait, donner un peu plus de nocivité à la partition du combo. Comme d'habitude Matthias Jungbluth au chant est comme un lion défoncé sur scène. Il marche de long en large, le dos vouté, près à taper sur tout ce qui se mettra sur son chemin. Même si c'est un de ces comparses ! Le bassiste en fera d'ailleurs les frais. Tout comme la sempiternelle bouteille de Suze que lui et le gratteux Benjamin se siroteront à genoux comme deux junkies impatients de se faire leur fix en préparation. Tout ça est tellement à l'image de leur musique. Pathétique, incompréhensible penseront peut-être certains, mais c'est bien ça que veulent nos gaillards bruitistes. Du moins non, ils ne veulent rien, ils s'en foutent de ce tu penses. Mais ils ne laissent personnes indifférents. Et c'est bien là l'essentiel.
Fange
Dans notre programme pré-festival, paru ici-même quelques jours avant le Motoc', je disais que si j'allais voir KRISIUN, je ne serais forcément pas déçu. Et bien je me trompais ! Le trio brésilien est aujourd'hui sur scène "sur la réserve", pour rester poli... Je trouve le concert mou du genou et manquant cruellement de virulence et de violence ! Un comble ! Même les morceaux old-school me paraissent un peu fade. Le groupe semblant aussi un peu en pilotage automatique. Je ne m'attarde donc pas, en espérant que mon sentiment ne soit dû qu'à une mauvaise appréciation de ce concert. Un rendez-vous raté pour moi.
Krisiun
Moment nostalgie pour continuer : FREAK KITCHEN. Le trio suédois fait parti de ces groupes découverts à mes tout débuts "metalliques" et leur album Organic (le seul que je connaisse) a tourné un nombre incalculable de fois chez moi. C'est donc le sourire au lèvre et des souvenirs plein la tête que j'apprécie ce Heavy Metal complétement déjanté, mais interpréter avec maestria... Un très bon moment !
Freak Kitchen
Après une pause bien méritée me revoilà sur le site sous la Massey pour le concert de DOPETHRONE. Habitué au show des québécois, je suis heureux de constater que le groupe compte un nouveau membre permanent en la personne de Julie au chant. Je l'avais déjà vu sur scène avec le trio mais simplement en tant que "guest" (à Montréal) pour un ou deux morceaux. Mais là, son chant terrifiant et complètement furieux (très hurlé), nous accompagne tout au long du set. Souvent en duo avec celui du frontman fou Vincent Houde, ce qui donne un effet très extrême à la prestation. Le Stoner / Sludge du groupe se fait comme toujours lourd et excessif. Le rire dérangé de Vincent se fait entendre régulièrement, cette prestation marquant selon moi, un bon gros regain de folie après un concert au Hellfest 2018 que j'avais trouvé plus en retenu. Les titres du dernier album en date des montréalais, Transcanadian Anger (2018), son tous très bon et s'intègrent parfaitement aux plus anciens. Vient le moment de nous balancer un Scum Fuck Blues plus groovy que jamais et qui voit une troisième voie se mêler aux autres : Benjamin de FANGE monte sur scène pour cracher lui aussi son venin dans ce titre d'un nihilisme ravageur. La messe est dite.
Retour au camion, et hélas il n'y aura pas d'autre concert pour moi ce soir : la pluie et le vent auront raison de ma motivation. Je rate donc lamentablement MARDUK et surtout EYEHATEGOD que je voulais vraiment revoir en live. Nous restons donc au campement et nous nous lançons dans un marathon éthylique avec les potes sous le frêle abris que nous offre notre auvent. Et toute la nuit ensuite, bien au chaud sous la couette, nous compatirons avec ceux qui dorment en tente et ceux qui tentent de quitter le parking de nuit sous une pluie battante, embourbé dans la fange...
A demain pour une journée beaucoup plus ensoleillée !
L'Apache :
Samedi :
La nuit a été longue, la pluie étant tombée pendant toute sa durée et continuant encore de battre les terres de St-Nolff, à mon réveil le parking ou j’ai piqué ma tente se révèle être un vrai champ de boue… Les bénévoles et les festivaliers courts partout pour aider les voitures à se désembourber.
Bon on a le temps de se préparer, la journée ne commence qu’à 15h aujourd’hui avec nos français adorés de GRONIBARD. Rien de tel que de la musique aussi débile pour se mettre de bonne humeur après une journée pluvieuse dans la boue. Le Gay Goregrindn’roll (comme ils l’appellent) des Lillois nous fait bien rire, et est plutôt efficace pour le style ! D’ailleurs ils profitent du sale temps qui règne pour lancer une bataille de boue qui finit en carnage. A la fin du concert la scène est recouverte de boue. Il y a pas dire, je pense qu’ils ont refait la journée de tout le monde !
Gronibard !
On enchaine ensuite avec FANGE, groupe Rennais avec pour chanteur Mathias du label Throatruiner Records. Comme je l’avais mentionné dans mon pré-report, je voulais revoir ce groupe suite à l’impression dérangeante et malsaine qu’ils m’ont donné au Neuronoise Fest. Là, ils se trouvent sur une scène bien plus imposante. Ce qui n’empêche le groupe d’utiliser encore bien l’espace, notamment grâce au chanteur qui vagabonde de droite à gauche comme un fou. Cependant la musique du quator, qu’ils qualifient de « Harsh & Sludgy Death » me donne beaucoup moins de frisson qu’au Neuronoise. Le son qui est de base très crade sur FANGE est ici encore plus malmené, j’entends à peine le chant, la batterie est sous-mixée… Je ne retrouve pas le plaisir que j’avais eu par le passé. Il faut dire aussi que c’est une musique qu’il faut pouvoir digérer quand elle t’arrive dessus, peut-être que je n’étais pas prêt à la digérer à ce moment-là. Cependant je souligne la qualité du show qui est toujours aussi bien de scène en scène. On sent que les musiciens sont à fond dedans.
Fange
J’enchaine avec HARAKIRI FOR THE SKY groupe de Post-Black Metal qui connait un certain succès notamment depuis l’album III : Traum. J’aurais également pu aller voir Krisiun, un groupe de death que j’apprécie beaucoup, mais je les ai vue une semaine avant le festival donc autant voir des trucs que je n’ai jamais vue. Sur album, j’aime beaucoup la musique de HARAKIRI FOR THE SKY. Cependant avec la flambée de groupe Post-Black qu’on voit émerger de partout, j’ai un peu délaissé le groupe, un peu par écœurement. Mais alors, quelle plaisir de réentendre leur musique en live. Ça joue bien c’est beau, c’est envoutant, on s’envolerait presque avec le groupe ! Du coup je vais me réécouter des albums dans les prochains jours je pense.
Le temps de boire une petite bière au camping et je reviens pour SOLSTAFIR. Bon on ne sait plus trop dans quoi catégoriser cette formation auparavant black metal. On pourrait qualifier ça de Rock Atmosphérique ? Quoi qu’il en soit je fais partie de ceux qui apprécient ce qu’est devenu le groupe. On aura beau critiquer tant qu’on veut ce changement de cap, SOLSTAFIR reste un groupe avec une sonorité unique et hyper original et d’autant plus depuis ce changement. Du coup je passe un agréable moment devant ce show, bien que la longueur du concert commence à peser. Car oui en live ce n’est pas hyper motivant. Mais les musiques rendent toutes comme sur le CD et la voix de Addi nous prend aux tripes !
Solstafir
On enchaine ensuite avec un groupe de cœur pour moi à savoir DECAPITATED. Je ne serais donc pas objectif sur ce concert puisque je suis un fan de la première heure. J’aime tous les albums, même les nouveaux. Même après leurs petits déboires avec la justice en 2017 pour un soit disant viol collectif, je reste avec eux. D’ailleurs il faut savoir que les charges pesant contre eux ont toutes été abandonnées. Donc pour moi pas de surprise, je passe encore une fois un énorme moment. Le groupe a toujours un son de dingue sur scène, et sont toujours ultra propre dans leur jeu. Le groupe a joué la même setlist qu’une semaine auparavant au Brutal Assault, mais celle-ci étant parfaite je n’ai rien à redire. Je trouve juste dommage que le groupe joue sur la Supositor et non sur la Mainstage.
Decapitated
Mon dernier concert de la journée sera MGLA. Un groupe qu’on ne présente plus vu le succès qu’ils ont en ce moment. De tous les concerts de MGLA que j’ai pu voir, je crois que c’est celui-là que j’ai préféré. En effet à chaque fois que j’ai été voir ce groupe le son n'était pas terrible (peut-être que cela était dû à mon placement). Du coup cette fois-ci j’ai pris le temps de bien me placer, de préférence plus du côté guitariste lead pour être sûr de bien l’entendre. Là rien n’a redire le son était top. Bon, un des technicien son a fait tombé la guitare du chanteur et du coup il a été contraint de jouer sur une SG rouge au lieu de la traditionnelle ESP Eclipse noire. Mais cela n’a rien changer au son. Super concert !
Je passe à côté du concert d’AT THE GATES, bien que j’aime ce groupe. Mais bon, la journée de demain s’annonce longue également alors économisons nos forces.
JTDP :
Après m'être glissé hors de mon lit douillet et avoir mis le nez à la fenêtre, en ce samedi matin d'août, je ne peux m'empêcher d'avoir une pensée pour les festivaliers dormant au camping, qui ont dû bien galérer pour se tenir au sec au vu de la pluie fine mais intense qui tombe sans discontinuer.
De mon côté, je me prépare également à affronter les éléments et arrive sans encombre sur site alors que la pluie a finalement cessé et que résonne tout juste les premiers accords du Death Metal d'UNDEAD PROPHECIES.
Jouer en pleine journée, sur la seule scène non couverte du festival, n'est pas vraiment la meilleure manière, pour un groupe encapuchonné et voulant développer une aura mystérieuse, de mettre en place son univers. Malgré tout, les non-nés comme ils aiment à se définir, déroulent une musique efficace, entre tradition et modernité. Bénéficiant d'un son tout à fait correct, le concert est relativement agréable, à défaut d'être transcendant. La faute notamment à cette scénographie qui empêche les musiciens anonymes de communiquer de manière optimale avec le public et donc d'enflammer véritablement les choses.
Petite pause boisson et restauration avant de revenir se placer devant la Supositor Stage, pour le premier concert ouatzefeuk du week-end.
Souvent réclamés ces dernières années par les festivaliers et la direction même du fest', GRONIBARD fait face à la foule des grands jours, preuve que l'événement était attendu. Mais paradoxalement, pendant toute la première moitié du set, la dite foule n'est pas forcément des plus remuantes, alors même que les 5 « zicos » mettent toute leur énergie et leur folie dans la bataille. Et puis…une première motte de boue qui vole vers le hurleur en chef, une harangue dudit hurleur pour plutôt viser le batteur, et tout part en couille. Résultat : scène recouverte de plusieurs centimètres de boue, amplis, retours, guitares, enceintes, micros loin d'être épargnés et un concert qui se finit en bataille de boue dans la fosse... Et musicalement me direz-vous ? Eh bien c'était une tuerie ! Des classiques à la pelle, un son gras et audible à souhait, un groupe franchement en forme pour, personnellement, 30 minutes de bonheur béat. Finalement, le concert parfait, non ?
Groniboue
Changement d'ambiance radical pour notre retour sous la Dave Mustage, puisque ce sont les rennais de FANGE qui déboulent sur scène. Et pour qualifier leur prestation, « intense » est le mot adéquat. Il faut dire que leur Doom/Sludge/Death putride et noisy ne laisse clairement pas la place à une quelconque échappatoire, tant leur son et leurs attitudes vindicatives nous prennent à la gorge pour ne plus nous lâcher. Si on rajoute à ça, des problèmes techniques et plusieurs lampées de Suze, on obtient un set complètement hors-norme pour un groupe qui ne l'est pas moins. Quel exutoire !
S'en suivra pour moi une fin de journée plutôt tranquille, notamment marquée par la rencontre et la discussion passionnante et des plus enrichissante avec l'écrivain SA(A)D JONES, auteur du roman Violent Instinct, dont on reparlera sans doute très bientôt dans ces pages.
C'est sur la musique d'un TRUST nouveau et sous la pluie qui a plus que jamais refait son apparition, que nous quittons le site de Kerboulard pour reprendre, tant bien que mal, la direction de la maison.
Trust
Report de la journée de vendredi
La suite demain...
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