En 1984, LÄRM, groupe culte de thrashcore Hollandais, sort un split avec leur camarades de STANX, sous le nom de Campaign For Musical Destruction.
Ce n’est que quelques années plus tard que les anglais de NAPALM DEATH mènent une tournée du même nom en Europe et aux USA avec des plateaux plutôt alléchants (CARCASS, OBITUARY, DISMEMBER et autres BRUTAL TRUTH)
Le concept de cette tournée fut repris à plusieurs reprises, et c’est en ce mois de février 2023 que ce nouveau chapitre s’offre à nous.
Initialement prévu en 2022 avec les légendaires DOOM et SHOW ME THE BODY (qui reporte leur tournée Européenne en avril), c’est finalement le plateau NAPALM DEATH, DROPDEAD, SMG et ESCUELA GRIND qui se construit.
A noter que le groupe LÄRM s'est reformé pour l’occasion et s’est rejoint à une des dates de la tournée, de quoi boucler la boucle.
Plusieurs dates françaises sont au programme, notamment celle-ci, en Bretagne, dans une ville inconnue au bataillon, Quéven.
L'idée d’aller dans un centre culturel perdu au milieu de nul part, pour voir une telle tournée, n’est pas pour me déplaire.
Ça me rappelle les anecdotes des plus anciens, qui racontent leurs périples pour voir des groupes aujourd’hui cultes ou très gros, dans des salles des fêtes de villes de 200 habitants, dans les années 90.
Nous arrivons une petite heure avant le début des concerts (19h30 pétante) et nous découvrons un village littéralement envahis de métalleux. Dans les bars, les kebabs, sur la place de l’église … : une scène qui prête à sourire tant ça paraît surréaliste. Le parking du centre culturel est bondé de voitures et camions, où chacun se réunit pour boire des bières devant le coffre des bagnoles. Une ambiance de festival donc, avec une affluence surement plus importante que certains.
Un arrêt au Carrefour express s’impose, là où nous croisons Danny Herrera, batteur de NAPALM DEATH qui achète du cassoulet en conserve et des friandises.
On finit, quelques minutes plus tard, par rentrer dans la salle, en découvrant un hall en mode salle des fêtes, avec une buvette, et une longue file d'attente de l’autre côté pour acheter des tickets pour pouvoir consommer. La salle, elle, est immense, avec une capacité, d’après internet, de 1200 places.
Salle qui d’ailleurs, au vu des gradins repliés, à sûrement plus l'habitude de recevoir des spectacles que des concerts de Grind.
19H30, la soirée s’ouvre avec les américains de ESCUELA GRIND, que j’ai déjà eu l’occasion de voir l’été dernier.
L’affluence est déjà bien correcte, avec plusieurs centaines de personnes et une moyenne d'âge plutôt haute, le prix du billet et la localisation géographique n'aident pas.
Le quatuort est plutôt récent (2016) et fait partie intégrante de cette nouvelle génération de Metallic Hardcore/Powerviolence à l’image de leurs camarades de BANDIT ou GROUND. Groupe plutôt provocateur sur internet, iels se sont proclamés il y a peu, sur la plateforme Twitter, comme le représentant principal du Grind américain à l’heure actuelle… de quoi faire grincer des dents plus d’un.
Mais il faut dire que leur petit business marche plutôt bien, à voir le nombre de dates qu’iels font (aux Etats-Unis) et leur présence de plus en plus haute sur les affiches.
Seconde tournée en Europe, et une habitude de la scène, et ça se ressent d’entrée. C’est sans grande difficulté le groupe de la soirée qui sait le mieux tenir une scène aussi grande que celle ci ! L’espace est géré comme il se doit, et Katerina, la chanteuse, communique et bouge de manière ultra dynamique. Mes propos peuvent paraître creux, mais vis à vis des trois autres groupes, la différence est marquante.
Le son de la salle est quant à lui vraiment excellent, ce qui rend parfaitement hommage à la musique du groupe.
Le public est relativement timide, sous l'enchaînement d’intensité, de breaks et de moshpart des Américains. C’est plutôt dommage, mais j’imagine que ce type de musique est plus à destination d’un public plus jeune (désolé pour les anciens). Le pull GULCH de la bassiste ne peut d’ailleurs que confirmer cette théorie.
J’ai beau avoir surtout un faible pour les trucs old-school, j’ai passé un très bon moment, encore plus que l’été dernier à Trutnov.
Iels ont vraiment un son de bâtard, et les compos sont vraiment efficaces. Le groupe nous gratifie d’un nouveau titre “pour les fans de death metal” avant de tenir un discours contre le racisme, l’homophobie et la transphobie.
Ce sera d’ailleurs la soirée des prises de paroles et de positions : il ne fallait pas être un metalleux de droite (pléonasme) ce soir, au risque de faire une crise d'urticaire.
La fin de set (qui est passée comme une lettre à la poste) sera surtout axé sur des titres plus Death moderne / mid-tempo à l’image du nouveau morceau, dans la veine de ce qui se fait au USA à l’heure actuelle (genre SANGUISUGABOGG)
Une notoriété que je trouve méritée donc, mais n'exagérons rien, il ne s’agit clairement pas d’un groupe de Grind.
A peine le temps de faire quelques blagues avec les collègues sur le parking, que les Russes de SIBERIAN MEAT GRINDER (SMG) déboulent sur scène avec un backdrop énorme montrant un ours à capuche, mascotte de la formation.
Le chanteur (le même que celui de MOSCOW DEATH BRIGADE) aborde un masque, pour, je l’imagine, garder son anonymat vis à vis de ses positions antifa.
Comme MDB, j’ai beaucoup trop de mal, c’est cringe au possible, leur crossover et tout sauf efficace, le chant et à la limite du rap, il y a un côté fédérateur que je supporte pas, y’a des solos… Pourtant ça marche, et, en France, le groupe à surement une plus grosse notoriété que DROPDEAD qui passe après. D’ailleurs la salle est bien plus bondée que pour ESCUELA.
J’ai pas forcément envie de m’attarder davantage, car je suis tout sauf le public cible.
Si de base, ma motivation première était la présence de DOOM, leur remplaçant, DROPDEAD, est devenu également ma principale motivation.
Véritable légende du Punk Hardcore / Powerviolence, hérité de SIEGE et porteur de messages ultra important pour notre scène (politique, antispéciste…), on ne présente plus les gars de Providence.
Le line up n’a pratiquement pas bougé depuis 91, et c’est un réel plaisir de revoir la formation.
Le groupe a toujours été accueilli par chez nous, mais plus dans des configurations squats / petites salles. On voit donc la frange du public la plus punk s’avancer vers la scène, et, ou, les anecdotes de leur tournée européenne en 98 fusent dans les discussions (encore une fois, le public n’est pas tout jeune).
Le charismatique chanteur / prêcheur Bob Otis introduit le set par une première prise de parole sur l'antifascisme et l’antispécisme, la première d’une très longue série. Des prises de paroles qui peuvent paraître même très redondantes tant les idées restent les mêmes au fil du set. Certains n'hésitent pas à scander des “ta gueule et joue”, mais ça c’est une autre histoire…
Le set démarre et c’est le chaos, le premier pit se forme, la violence est partout. Ça joue vite, c’est agressif et ils ont la grande classe : Quéven n’était pas prêt !
La setlist commence par une bonne poignée de titres du dernier album en date (2020) puis ceux du split avec TOTALITAR.
La deuxième moitié de set est donné à l’album de 98 et cela se termine par l'enchaînement de tubes de l’album de 93 (tous les albums sont éponyme pour rappel).
La température monte donc crescendo avec ce set chronologique qui va finir en apothéose avec des “Bullshit Tradition” et autre “At the Cost of an Animal”.
J’aurais forcément aimé voir ce concert dans un lieux autogéré breton, mais la prestation n’est pas sans me rappeler mon premier concert des Américains, au Netherlands Deathfest sur l’énorme scène du 013.
Il est clairement difficile d'enchaîner après ça, mais vu que le public est majoritairement venu voir NAPALM DEATH, ça devrait le faire pour eux.
Mention au mec qu’est venu prendre le micro à la fin du concert pour… faire une blague de Toto ! Qu’il n’a pas pu terminer malheureusement, car ici on est pas là pour rigoler !
Place à la tête d’affiche de la soirée, après à peine 20 minutes de battement.
On présente plus les Anglais, leur influence et leur parcours et le fait qu’on a tous déjà vu NAPALM DEATH des dizaines de fois !
Personnellement, soit je passe un bon moment, soit ça me laisse de marbre sur scène, et ce soir c’est un juste milieu.
La salle est bien remplie (entre 500 (d'après les keufs) et 800 (d'après la cgt) personnes à vu de nez) et va réserver un excellent accueil à la formation.
Comme vous avez pu le voir sur les réseaux (ou sur scène), Barney, frontman qui a la bougeotte, a sur cette fin de tournée, la jambe dans le plâtre.
C’est donc assis sur une chaise qu’il va passer le concert, le pied étendu sur une caisse.
Une configuration des plus atypique, mais pas autant que le lendemain à Paris où ils vont jouer qu'à trois sans Shane.
Début de set très mou pour ma part, axé surtout sur du répertoire récent, après les trois premiers albums quoi. Ça sonne comme du Mathcore en live, et je reconnais à peine les titres de From Enslavement.
“Scum” va venir me réveiller et me dynamiser en m’envoyant directement dans le pit. Toujours un grand moment dans les setlists, comme l’arrivée de “Suffer the Children” une poignée de titres plus tard.
L’ambiance est bouillante, ça stage-dive tout le concert, il faut dire qu'il n’y a pas de crash barrière, et ça c’est génial !
Le set propose comme toujours deux reprises, la première, inattendue, de BAD BRAINS (“Don’t Need It”), ou sur le côté de scène, Katerina de ESCUELA va chanter toute les paroles, puis la traditionnelle et incontournable des DEAD KENNEDYS ou elle va venir se jeter dans le public !
Entre temps ça va surtout enchaîner du old-school provenant de Scum, pour mon plus grand plaisir (“Deicever”, “Siege of Power”...)
Le même gars que celui de la blague à Toto après DROPDEAD, va littéralement venir pendant le set prendre le micro de Barney pour “Can I tell you a joke ?” suivis par la réponse négative du chanteur : un grand moment d’apéro !
Le groupe part sans un rappel, malgré l’ovation reçue. Pas plus mal car le Barney avait l’air de souffrir à certains moments. Il quitte la scène en béquille sous les honneurs, lui qui à réussi à tenir l’heure de set en donnant son maximum !
Setlist NAPALM DEATH : Narcissus / Backlash Just Because / Fuck The Factoid / Contagion / Lucid Fairytale / Everyday Pox / Invigorating Clutch / Scum / I Abstain / Throes of Joy in the Jaws of Defeatism / Amoral / The Kill / Suffer The Children / When All Is Said and Done / Don't Need It (BAD BRAINS cover) / Mentally Murdered / Unchallenged Hate / You Suffer / Smash A Single Digit / Dead / Nazi Punks Fuck Off (DEAD KENNEDYS cover) / Siege Of Power
Pour conclure, une soirée qui mine de rien change des sentiers battus et des grosses dates fades en centre ville. Merci Quéven pour le rock !
Le Grindcore rural, c'est le meilleur ! Même sans Doom, ça restait une affiche attirante mais je n'ai pas pu aller à cette tournée. J'ai visé la date Parisienne quelque temps avant de devoir renoncer, et avec l'absence de Barney j'ai moins de regrets. Au moins vous avez eu la chance de l'avoir, en Bretagne, et je ne doute pas qu'il ait tout donné même avec une jambe en moins.
J'y étais à cette date. Ah, que j'aime le Morbihan ! Et là, c'était l'occas' de faire un concert de true punk-grind-thrash hétéroclite. Y'avait du monde. D'ailleurs, le (bon) faiseur de kebabs local ne s'attendait pas à une telle déferlante. On a attendu une plombe avant de bouffer. Restauration rapide ? Mon cul. On a donc loupé ESCUELA GRIND mais les gens présents étaient enthousiastes. SIBERIAN MEAT GRINDER, un groupe russe, m'a surpris car je ne m'attendais pas à trouver du thrash-core à la INSANITY ALERT/NUCLEAR ASSAULT. Pas mal. Un bon soliste mais bon, un peu conventionnel quand même. L'ours-roi m'a bien fait marrer, cela dit en passant. DROPDEAD, c'était la torgnole mais les discours répétitifs étaient un peu pénibles à la longue. Enfin, on était à un concert de punk, non ?! NAPALM DEATH est une institution et j'ai une fois de plus trouvé cela génial. Barney, même assis, est complètement fada, à fond dans le truc. Incroyable ! Une bonne soirée et une buvette totalement débordée malgré le bon boulot des bénévoles qui ne s'attendaient vraiment pas à cela. Marrant.
Super report qui m'a fait rager de ne pas y être.
Les anecdotes et Barney en position assise : Cela devait-être quelque chose boudiou.
PS : J'avoue que les "iels" m'ont un peu fait bisquer mais bon...
Vu à Marseille, bien sympa, belle affiche (pas vraiment de point faibles si ce n'est p-ê SMG). c'était marrant de voir Barney sur sa chaise (en même temps j'ai vu Napalm plein de fois, si c'était ma première j'aurais peut-être été un peu déçu). Impressionant d'ailleurs de le voir chanter avec autant de puissance malgrè la position. J'imagine qu'après 35 ans de chant grind soit tu n'as plus de voix soit tu as développé des techniques.
Après j'étais peu sensible aux prêchi-prêchas inclusifs mais j'imagine que je n'étais pas vraiment le public cible par contre je n'aurais pas crié “ta gueule et joue” à Bob Otis parce qu'on voyait qu'il avait vraiment besoin de pauses entre les morceaux.
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