Pas de Hellfest cette année. Du moins pas de Hellfest entre potes comme c'était le cas jusqu'à présent depuis... pfiou... le tout premier, en 2006 ! Et oui, la cohue pour avoir son pass' 3 jours aura laissé les copains sur le carreau cette année...
Qu'à cela ne tienne, il ne nous aura pas fallu longtemps pour rebondir et du coup en profiter pour réaliser un vieux trip de copains de (très) longue date : partir tous ensemble dans un fest Metal à l'étranger. Les étoiles étaient donc alignées en ce début 2019 et nous sommes tous dispo et supra-motivés pour aller voir de quel bois se chauffe les Néerlandais en ce début mai au fameux festival de Death Metal : le NETHERLANDS DEATHFEST ! Le choix du fest s'est fait assez naturellement même si il y a eu quelques hésitations... "En salle est-ce une bonne idée ? Le tarif, la période de l'année, etc... ?". Mais quitte à faire un festival à l'étranger autant qu'il ne ressemble pas à un des fests que l'on peut faire chez nous. Et puis surtout nous sommes tous fans de Death Metal, donc forcément c'était un choix assez logique en somme. Voilà, vous savez tout !
L'organisation du festival ne se donnant pas la peine de répondre aux demandes d’accréditations, je vais donc au ND (pour les intimes) en parfait touriste. N'attendez donc pas un report "scientifique" et ultra-précis de ce weekend : j'y vais aussi pour m'amuser et quand je m'amuse, d'autant plus quand tous les potos sont là, je n'y vais généralement pas avec le dos de la cuillère... ("L'abus d'alcool est dangereux pour la santé" ahem...).
Je suis en tout cas très content de retourner à Tilburg, charmante ville du sud des pays-Bas, et en particulier dans la magnifique salle Poppodium 013 qui accueille le fest. En effet, je l'avais déjà arpenté en 2011 à l'occasion d'un Roadburn Festival d'anthologie (il y avait WEEDEATER, donc forcément...) où j'avais alors constaté les grandes qualités des lieux.
Départ en mode sortie scolaire le jeudi matin de Bretagne, nous arrivons le jeudi soir, veille du fest, à notre Airbnb tout près du centre de Tilburg. Situé à 20 minutes à pied de la salle notre logement pour le weekend est parfait et agréable pour les vieux que nous sommes devenus. Il y a encore 5 - 6 ans, nos tentes et voitures auraient largement fait l'affaire. Mais ça, c'était avant.
Vendredi 3 mai
Nous arrivons dès l'ouverture de la salle vers 16h le vendredi, pas que nous voulons absolument voir RIPPIKOULU qui ouvre le festival, mais surtout parce que nous sommes pressés de prendre possession des lieux et de boire une première bière dans cette magnifique salle. Le Poppodium 013 est en effet une des meilleures salle de concert qu'il m’ait été donné de voir. C'est grand, bien pensé et très pratique : des bars partout (3 rien que dans la salle de concert principale), donc pas d'attente pour aller se rafraichir ! Une myriade de couloirs et escaliers qui mènent soit aux fumoirs, soit aux nombreuses toilettes (très bien tenus tout au long du fest). Ou soit aux stands de merch très fournis disséminés un peu partout. Le complexe comprend 2 salles de concerts : la Main Stage, immense et la Second Stage beaucoup plus petite mais bien plus intimiste.
Après l'achat des indispensables jetons boissons et une première pinte en main nous nous installons devant la Main Sage pour RIPPIKOULU. Les finlandais, pour ceux qui ne connaissent pas, forment un des plus vieux groupe de Death Metal de leur pays. Formé en 1990 le groupe split en 1995 à la mort de son guitariste Marko Henriksson. Ils se reforment en 2014. Pour être honnête le Death Doom proposé ne me touche pas vraiment, c'est lourd, mais sans plus, c'est sombre, mais sans plus... Il manque clairement un engagement plus viscérale je trouve, les gars ne semblent pas vraiment concernés et ça manque de "niak". Désolé pour les fans, mais bon, ce n'est pas à moi que s'adresse leur musique. Le son global était par contre très bon, quoiqu'un peu fort (la batterie, surtout les grosses caisses).
On file ensuite devant AUROCH, dans la petite salle, que je ne connais pas du tout. Mais j'accroche dès les premières notes. Les canadiens balancent un Death Metal sombre et occulte teinté d'une légère influence Black Metal. La musique et le guitariste / chanteur semblent possédés. Les riffs alambiqués et assez originaux s'enchainent et parfois au milieu de ce "marasme" on retombe sur des riffs Death Metal beaucoup plus classiques mais très efficaces et sauvages. J'ai parfois pensé un peu à MORBID ANGEL dans ces moments. Le chanteur guitariste (S.M. qui officie aussi dans MITOCHONDRION) est à fond dedans et laisse parfois son chant Death s'envoler en cris clairs lugubres qui m'ont rappelé un BÖLZER. Une totale découverte pour moi. Et quand j'ai vu que les canadiens étaient signés chez Profound Lore Records, le doute n'était plus permis, il faudra se pencher sur leur musique.
Je ne reste que quelques morceaux devant ANAAL NATHRAKH, parce que même si j'aime beaucoup leur musique sur album, en live c'est une autre histoire... Pour la faire simple je suis de ceux qui pensent que le groupe n'aurait jamais du faire de live. Leur musique perd en impact et en violence sur scène et n'est apparemment pas facile à reproduire sur les planches... Et c'est sans parler du chant clair de Dave Hunt (qui vient de quitter BENEDICTION) un peu bancale parfois... Non clairement il y a un truc qui cloche avec les anglais (sur scène du moins).
Retour sur la Second Stage pour une énorme baffe, avec une fois n'est pas coutume, un groupe totalement inconnu pour moi : 7H. TARGET. A peine entré, déjà pris à la gorge par les Russes. Les gars de Nizhny Novgorod pratique un Brutal Death Metal ultra-violent et très technique. Technique mais très accrocheur, les 4 musiciens se démènent sur scène et le spectacle est un régal. Rien que voir le bassiste se déchainer sur son instrument ça vaut le détour. La brutalité est impressionnante, difficile de reprendre sa respiration, et ce n'est pas l'énorme coffre et la sur-motivation du chanteur (un italien qui dépanne le groupe, si j'ai bien compris) qui nous aiderons à sortir la tête de l'eau. Leur maitrise technique et scénique est impressionnante et sans pitié. Le son sur la Second Stage est en plus tout bonnement énorme. Très clair, pas trop fort (comme ça peut être le cas devant la Main Stage, mais nous y reviendrons) et très équilibré. Et c'est le cas pour tous les groupes qui se produisent sur cette scène. Un régal. 7H. TARGET vient donc d'envoyer un des concerts les plus brutal du fest (si ce n'est le plus brutal), pour votre serviteur. Impressionnant !
On enchaine rapidement avec un autre apôtre de la violence musicale : les canadiens de CRYPTOPSY qui se produisent sur la grande scène. Comme à leur habitude, ça ne fait pas mine. Gros son, pour une fois pas trop fort, grande maitrise technique et distribution de baffes en règle. Le show est millimétré, le chanteur nous sort les mêmes petites phrases / ordre ("circle pit !"), qu'à chaque concert du groupe. On perd un peu en spontanéité, mais ce n'est pas bien méchant. Les morceaux les plus efficaces, selon moi du moins, sont tous tirés de leur album culte None So Vile sorti en 1996. Et c'est aussi ceux que je connais le plus donc ça aide. Slit your Guts et Graves of the Fathers sont tout simplement irrésistibles de brutalité sous contrôle (et puis la mosh-part du dernier est, elle, terrifiante pour nos petits cous). La dernière fois que je les avais vu c'était chez eux à Montréal en 2017 et le show d'aujourd'hui, bien qu'ayant lieu dans une immense salle, ne perd pas en efficacité. Et c'est à se moment du festival que je me rends compte que c'est tout de même assez rare d'assister à des concerts aussi brutaux sur de si grandes scènes (hors fest outdoor). Ça fait son petit effet en vrai... Bref un concert très intense, mené par des experts en la matière.
Petite pause restauration puis de nouveau de retour devant la Main Stage pour les bandidos fans de Grindcore : BRUJERIA. Bonne humeur assurée avec ces admirateurs de Pablo Escobar. Les machettes et cagoules sont de sorties, les riffs ultra groovy qui donnent envie de se dandiner étrangement aussi. Et bien sûr apologie de drogues en tout genre et particulièrement de Marijuana, les mexicains savent où ils sont quoi. Le son était proprement parfait en plus. Seul le chant d'un des gaillards (Juan Brujo si je ne me trompe pas) était un peu limite par moment (manque de souffle). Le tout se termine comme de coutume par la reprise quelque peu transformée de la Macarena. Et on rigole forcément en voyant tout ce public de chevelu et en veste à patchs en train de danser en rond en mode "la chenille". Ah si, nous avons aussi eu le droit sur scène à un égorgement d'un mec déguisé en Donald Trump. Qui comme vous vous en doutez n'est pas vraiment apprécié par nos grindcoreux mexicains. Bien content de les avoir revus, ça faisait belle lurette ! Je ne sais pas qui étaient cachés derrières les bandanas par contre, sauf Shane Embury (NAPALM DEATH) à la basse, totalement reconnaissable avec sa tignasse / palmier sur le crane.
Brujeria, Cabron !
On passe totalement à autre chose maintenant : du Doom. Et un des plus réputé qui soit : celui des anglais de ELECTRIC WIZARD. Énième fois pour moi et ce ne sera pas la meilleure. Même si le concert était tout à fait honnête. Je m'attendais à des larsens et du fuzz à en vomir comme ce fût le cas (entre autres) lors d'un Hellfest sous la Valley, mais ce n'est pas le cas ce soir. Le son est bon mais pas impressionnant comme il peut l'être parfois avec les anglais. Il y a par contre toujours un immense écran juste derrière le groupe où sont diffusées de vieilles images de film érotico/gore/biker tout à fait raccord avec la musique jouée. Un concert honnête et plaisant donc, mais qui n'effacera pas certains de mes souvenirs d'anciens shows qui tenaient plus de la messe satanique et d'un sabbat de sorcière que d'un concert d'ailleurs. Le show se termine par le massif et culte Funeralopolis qui fait du bien par où il passe. Jus Osborn (chant / guitare) n'avait pas l'air aussi mal en point qu'à une époque ("la drogue, c'est mal"), il nous a même sorti quelques mots entre certains morceaux.
Set-list ELECTRIC WIZARD : Witchcult / Black Mass / Return Trip / See You in Hell / Incense / Drugula / Chosen Few / Funeralopolis.
On passe sur la Second Stage avant de plier les gaules pour prendre une nouvelle volée de Death Metal des familles. MORTA SKULD, inconnu une fois de plus, envoi le bouzin bien comme il faut... Hélas nous arrivons en fin de concert et je ne peux pas profiter pleinement de leur musique. Mais clairement ils ont titillé ma curiosité avec seulement quelques morceaux. Pour ceux qui veulent creuser, si les mots Death Metal / Old-school / USA, vous parle : foncez.
Cette première journée se termine donc pas trop tard, les concerts finissant à minuit, et nous revenons sur les bons moment de la journée en regagnant notre logement de vieux dans un des quartiers calme et paisible de Tilburg.
Samedi 4 mai
La journée du samedi sera la moins chargée me concernant. Nous débarquons pour assister au show de GRAVEYARD. Les espagnols balancent un Death Metal old-school fortement influencé par la Suède et aussi par le Crust bien graveleux. C'est donc son de guitares HM-2 "tronçonneuse style" et D-beat de punk à chiens. Oui ça ne fait pas dans la dentelle. Certains morceaux ralentissent la cadence par moments et on se retrouve limite devant du Death Doom sombre, mais les choses s'emballent bien souvent au bout du compte. Rien de neuf, un bon concert, même si il ne restera pas gravé dans les mémoires non plus.
Un des nombreux stand de merch...
On enchaîne avec CENOTAPH. Il y a pas mal de groupe de Metal à s'appeler CENOTAPH donc je ne savais pas vraiment auxquels nous allions avoir à faire. J’espérais au Turc, mais ce ne sera pas le cas. Il s'agit du CENOTAPH mexicains. Tant pis. Le concert ne m'a pas vraiment marqué même si le tout semblait bien maitriser : un Death Metal Mélodique mais assez virulent tout de même (pas du DARK TRANQUILLITY quoi).
Vient ensuite le moment le plus fun du weekend et un des... meilleurs concerts. GUTALAX... Comment dire... C'était juste énorme ! Je n'avais jamais vu le groupe sur scène mais je les connaissais de réputation. Donc on a fait comme tout le monde avant de se faufiler devant la Second Stage : on a déposé nos cerveaux à l'entrée. Avant même la moindre intro on sent qu'on va passer un grand moment de n'importe quoi. Quelques déguisements, des bouées et ballons gonflables, des paillettes dans la fosse et des mecs bourrés au mètre carré comme on n'en n'avaient pas vu depuis le début du fest. Tout le monde est chaud bouillant pour s'éclater !
Petite parenthèse "public" : les Hollandais ne sont pas du tout (mais alors pas du tout) porté sur le mosh. Et encore moins sur le gros pit de guerre et les slams à tout va. Il y a même des panneaux sur les coté des scènes qui nous indique que les slams sont interdits... En tant que français nous ne sommes pas habitués à ça du tout. Chez nous, parfois, ça part en vrille à peine les amplis branchés... Du coup je comprends un peu mieux quand les groupes qui viennent jouer en France nous dise qu'on est des tarés dans la fosse (enfin pas moi, j'y vais très rarement aujourd'hui). En fait, ça doit être vrai. Donc là, il faut imaginer que devant la scène, le hollandais moyen il va tout donner, c'est la seule fois ou presque du weekend qu'il va pouvoir piter comme un porc donc il est chaud, le hollandais. Et torché en plus de ça. On est repeint de bière avant même l'arrivée du groupe. Fin parenthèse "le comportement du public Metal hollandais dans les festivals à domicile sauf devant du Goregrind".
GUTALAX débarque dans un joyeux bordel tout de combinaison vêtu (les mêmes que les mecs qui nettoie les chiottes chimiques, oui parce qu'il ne va être question que de caca là...) Et ça part direct. Le son est énorme et le groupe complétement déchainé. C'est un énorme foutoir dans le pit et ça groove juste à mort ! GUTALAX a tout compris en fait : on joue le jeu à fond. Tout est cliché : les riffs ultra dodus, le chant pitché comme il faut (avec un bruit de chasse d'eau pour le bassiste !), les "textes" et l'humour. "Il nous reste 10 minutes, donc le temps pour 22 morceaux !" nous annonce le chanteur à la fin du concert... Fin bref je vais pas tout vous décrire, mais c'était excellent, la banane tout au long du concert ! J'ai beaucoup pensé à nos compatriotes de GRONIBARD, mais en encore plus fat et groovy. Oui parce que musicalement ça à beau être cliché à souhait cela n'en demeure pas moins très très efficace ! A noter que le groupe se produit maintenant à 4 et non plus 5 comme c'était le cas auparavant. Ce qui fait dire au "chanteur" que c'est cool car : "ça nous fait plus de bières chacun en backstage !"... Je vous épargne le reste (une dreadlock arrachée et retrouvée sur scène "A qui est-ce ?", les intro débiles, etc...) mais c'était un grand et beau moment de pet !
Gutalax (Photo : Facebouc du groupe)
Très difficile de suivre le concert de PESTILENCE sur la Main Stage après ça. Le son n'est pas trop fort pour une fois, mais n'étant pas un spécialiste du groupe je ne reconnais que les vieux morceaux, n'ayant pas suivi le groupe par la suite. Les Hollandais sont par contre très carrés sur scène. J'en reviens au public encore une fois, mais il est impressionnant de ne pas voir un pit ou au moins une grosse ambiance dans la fosse alors que le groupe culte de Death Metal joue à domicile. Un tel concert chez nous avec un groupe tricolore, c'est ambiance de folie assurée... Bref, les fans ont certainement apprécié ce concert (et à juste titre) et c'est bien là l'essentiel !
Une bonne pause maintenant, qui fait du bien, la fatigue commençant à se faire sentir. Puis nous revenons devant la grande scène pour la légende du Death suédois : UNLEASHED. Alors UNLEASHED ils étaient très heureux d'être ici et ils nous le font voir en envoyant méchamment un bon gros concert de Death Metal à l'ancienne. C'est dur, ça cogne juste et je prends mon pied tout le concert. Bon son, bonne ambiance dans la fosse (enfin) et un groupe qui malgré le poids des années a encore clairement la foi en cette musique. Le groupe fête en effet ses 30 ans cette année et Johnny Hedlund (chant / basse) nous le rappelle fièrement au milieu des remerciements. Hail UNLEASHED !
Pour cause de long applaudissement (et aussi de concerts qui s'enchainent sans aucun battement entre les 2 scènes) je rate une bonne partie du concert de GRAVE MIASMA sur la Second Stage. Et je m'en mords les doigts bordel ! Les anglais envoient leur Death Metal avec une conviction à faire peur. Le son est terrible et les musiciens, relativement cachés sous des lumières bleues sombres, ne sont pas là pour rigoler. Place à la musique, ça ne discute pas beaucoup entre les morceaux solides et massifs envoyés. Vraiment déçu de ne pas avoir pu assister à ce show démoniaque en entier. Mais au moins maintenant je sais ce qu'il me restera à faire quand je recroiserais leur route !
Nous passons rapidement devant le groupe d'Attila Gábor Csihar (MAYHEM) qui est pour l'occasion affublé d'une drôle de cape... M'enfin on a connu le gaillard encore plus "ridicule" avec son autre groupe norvégien vestimentairement parlant. Ridicule dans l'apparence mais pas dans son chant, ne me faite pas dire ce que je n'ai pas dis. Ça ne me touche pas TORMENTOR en tout cas, même si le groupe qui joue un peu la carte du retour de vieille légende du Metal Extreme ne s'en sort pas mal du tout sur scène (comparé à d'autre). En tout cas Attila et ses sbires se font plaisirs sans ruiner leur passé et ça se voit et rien que pour ça et bah bravo.
Fin des concerts pour nous pour cette seconde journée, nous finissons la soirée dans les bars de Tilburg, en nombre autour de la salle Poppodium. Et le retour à nos pénates est plutôt flou et titubant je dois l'avouer. Mais bon c'est samedi soir, non ?
Dimanche 5 mai
Dernière ligne droite pour votre serviteur. Et la dernière journée est la plus chargée en concert. Il y a du beau monde aujourd'hui !
On commence violemment ce dimanche par REVENGE. Nos trois canadiens bruitistes sont comme d'habitude pas contents du tout. Ça braille, ça blast et ça envoi du break de fous furieux à la batterie. Vous savez ces roulements de toms assez uniques qu'adore James Read, le batteur et tête pensante du groupe. Pas de parlotte bien entendu entre les morceaux, il n'y a de toute façon pas grand chose à ajouter à tout ce nihilisme ambiant qui hante la musique du trio. Le côté bruitiste du groupe très présent sur album est assez gommé sur scène je trouve et c'est de plus en plus flagrant. La dernière fois pour moi (en 2017) ça me semblait encore plus sauvage et ravagé. Ou alors on s'habitue ? Mais ce côté plus "musicale" ne me dérange pas du tout, au contraire. Je prends plaisir devant cette avalanche de riffs dégueulasses et parfois très groovy, ce son de basse proprement hallucinant qui semble emplir tout l'espace et le jeu de batterie de Read. Du bruit comme j'aime. Un groupe que j'apprécie bien plus sur scène qu'en studio de mon côté.
Revenge.
Les japonais d'INTESTINE BAALISM semblent ravager la Second Stage avec leur Death Melodic assez rentre-dedans (avec étonnement un son trop fort sur cette scène pour une fois), mais je préfère me poser en attendant le seul groupe de Black Metal que je ne voulais pas rater cette année : MGLA.
Les polonais font en effet beaucoup parler d'eux. Et pas que musicalement puisque plusieurs de leurs concerts de leur tournée en cours ont été annulé pour cause "d'idéologie et / ou liens pas bien". Donc d'autant plus content de voir qu'ils ne sont pas annulés ici au ND (le fest ayant déjà viré des groupes de l'affiche pour cette même raison les années précédentes). Mais si les polonais font parler d'eux c'est surtout grâce à leur Black Metal. Il y a d'un coté les mecs subjugués qui voit en eux une nouvelle génération de groupe BM, une approche plus mélodique, différente et très occulte. Mais il y a aussi les autres, les vieux puristes du BM, qui n'y voit que de la poudre aux yeux et des opportunistes qui n'ont au final rien inventé. Moi, et bien je ne sais pas trop, entre les deux peut-être, et c'est pour ça que j’étais curieux. On bousille le suspens, j'ai grandement apprécié le concert des polonais ! Le son est très bon, et j'ai trouvé le groupe concerné et à fond, même si je ne saurais pas dire pourquoi. Je ne connais pas très bien leur discographie, mais j'ai adoré le premier morceau joué ce soir : Exercises in futility I. Ainsi que le dernier très intense (je ne connais pas le titre...). On pourrait reprocher à ce show une certaines linéarité mais c'est ce que j'ai trouvé très efficace et hypnotisant de mon côté.
On enchaine avec SEVERE TORTURE sur la Second Stage. Alors bon; pas grand chose à dire, ça dérouille à mort. Mais c'est sans aucune surprise ni originalité par contre. Du bon Brutal Death quoi. Mais aujourd'hui il y a tellement de groupe dans le style que tout commence (là je suis gentil) à se ressembler, même si oui SEVERE TORTURE est un vieux de la vieille et mérite le respect. Incroyable par contre encore de voir un public quasi amorphe (à part 3 ou 4 mecs motivés) devant la scène alors que le groupe est d'ici... Quand BENIGHTED (pour rester dans la même famille de style) joue en France, bah vous voyez le tableau quoi...
Severe Torture
On retourne devant la Main Stage pour VOMITORY. Ah là, c'est pas original pour un sous non plus mais bon dieu que ça dérouille ! J'adore les suédois sur album et j’étais pressé de les voir sur scène. Tout est bœuf et bas du front chez VOMITORY. C'est puissance de feu maximum, broyage de dents, on tire à vue et on discute avec les survivants après. Donc bon pas grand chose a dire d'un concert des suédois, c'est du pur Death Metal traditionnel. Le groupe entame de plus son "retour" (après 5 ans d’absence), et est donc au taquet. Ce gros concert se termine par le vieux classique Raped In Their Own Blood tiré du premier album de 1996. Voilà. Sans doute un des groupe de Death les plus bas du front au monde. Et moi ça me plait ! Les fans, qui auront l'occasion de les voir dans à peu près tout les fest d'Europe cet été, ne devraient pas être déçu...
Vomitory
Petite pause et retour (en retard) pour INCANTATION. Aie Aie Aie, je me dis en arrivant dans la salle : le son est énorme, le groupe très charismatique sur scène et envoie leur Death Metal comme des dieux du style (qu'ils sont). Je viens sans doute de rater une bonne partie du meilleur concert du weekend ! John McEntee est juste le frontman parfait : son chant est excellent, il est envoûtant et capte toute l'attention et ses petites phrases et discours entre les morceaux sonnent juste et d'ailleurs les acclamations du public le prouvent. En gros ça tape dans le mille. Le Death d'INCANTATION se fait très lourd sans jamais sombrer dans le Death Doom relou. Et puis bon les accélérations après les passages plus lents sont justes jouissives... Quel groupe, quel Death Metal de qualité ! Un géant parmi les monstres du style. A revoir d'urgence pour moi !
Incantation "Total Death Metal !"
Passage devant PROSTITUTE DISFIGUREMENT qui m'avait laissé un très grand souvenir il y a de ça des années à Rennes. Mais là non. Je n'accroche pas vraiment. Je trouve le chant bien moins efficace qu'avant. Il est moins "gruiké" que par le passé... Je n'avais peut-être pas vraiment envie d'écouter du Brutal Death Metal ce weekend... Tant pis.
Voilà maintenant le moment pour le dernier groupes du fest que nous voulons voir. La légende absolue DEICIDE. Après avoir croisé Glen Benton en touriste dans les rue du Tilburg l'après-midi (ne vous en faite pas, nous ne sommes pas aller le taquiner), nous voilà donc devant la Main Stage pour voir le groupe de Death satanique le plus célèbre au monde. Et même si vous vous en cognez, mon groupe de Death Metal préféré... Hélas tout ne vas pas se dérouler parfaitement, même si ce fut énorme quand même. Tout commence très bien : pas d'intro, aucune déco (même pas de backdrop !), juste 3 mecs qui viennent brancher leur instru sur scène et le bedonnant mais ultra charismatique père Benton qui débarque comme ça. Excellent. Pas besoin de cérémonie, c'est les morceaux cultes de la bête américaines qui vont coller l'ambiance; pas le reste. Le son est très fort mais excellent en début de concert, les guitares sont âpres et rugueuses comme j'adore. Steve à la batterie assure comme d'habitude comme la bête qu'il est derrière ses fûts et Glen est juste impressionnant vocalement parlant. Putain, mais Satan est vraiment derrière lui oui quoi ?! Le gaillard a tout de même plus de 50 balais ! Un petit problème technique à la guitare vient stopper le concert entre 2 morceaux mais les choses repartent de plus belle ensuite. Les hymnes bestiaux et radicaux du groupe s'enchainent parfaitement (Once Upon the Cross, They Are the Children of the Underworld, etc...)... Mais hélas en milieu de concert, je ne sais pas pour quelle raison, la grosse caisse se met à couvrir tout le reste... Tellement dommage, le son en devient quasi insupportable, même avec les bouchons d'oreilles ! Je sors même quelques minutes de la salle pour prendre une "pause". Arf, trop déçu de cette fin de concert ! Et pourtant sur scène ça ne s'arrête pas, tout le groupe est même à fond et plus affuté qu'au Hellfest 2016 (dernière fois que je les avais vu) j'ai l'impression. Moins de pain dans les solo de Kevin Quirion j'ai trouvé. Chris Cannella qui vient tout juste d'arriver dans le groupe à l'air de faire l'affaire aussi, même si Glen le charrie un peu pour ses débuts. Bref DEICIDE est toujours aussi grand, Glen est toujours à Satan ce que le pape est à Dieu, mais bon, trop con cette fin de concert gâché par ce son beaucoup trop fort et mal équilibré... En espérant donc les revoir bientôt (au Hellfest normalement) !
Voilà, c'est terminé pour ce NETHERLANDS DEATHFEST IV ! Nous regagnons une dernière fois notre logement en traversant cette jolie ville de brique qu'est Tilburg pour une courte nuit, c'est qu'il faut rentrer en terre Celte demain !
Il est temps de faire un bilan de ce cru 2019 !
Top groupe du weekend : 7H. TARGET // INCANTATION // GUTALAX // CRYPTOPSY et DEICIDE quand même merde.
Les + :
- le lieu : comme je l'ai déjà évoqué le Poppodium 013 est une salle géniale, tout y est simple, même si les choses ont été facilitées par un public pas trop nombreux (on est loin du sold-out...). C'est propre (sauf ces putains de gobelets en plastique au sol en fin de journée), rapide pour se déplacer et jolie !
- L'ambiance : que des passionnés partout, pas de relou, des gens sympas, limite trop discrets, etc...
- La situation : Tilburg est une très sympathique ville et la salle est située en plein centre, donc tout est facile...
- L'affiche : de bonnes découvertes et des groupes cultes dans leur genre, tout ce qu'il me faut.
Les - :
- Les tarifs : la bière n'est pas donnée mais surtout pas bonne (Jupiler). Il y a des Leffe mais assez chères... Par contre bon point pour la nourriture dans la salle : pas mauvaise (pour un fest quoi...).
- Le son de la Main Stage : souvent trop fort même avec des bouchons d'oreilles. On a relevé un 115 décibel sur les petits compteurs à la table son... Il faut croire que les hollandais veulent fabriquer des générations de malentendants...
- La fréquentation : il manquait clairement de monde pour remplir cette grande salle (3000 places). Des habitués du fest nous ont dit que c'était la première fois qu'il y avait "si peu" de gens. Après, pour le confort c'était top pour nous : il était possible d'aller tout devant la grande scène sans aucun problème à tout les concerts et ça avec une pinte pleine sans crainte de renverser !
- Le public : j'en ai déjà assez parlé, mais c'est trop calme et timide pendant les concerts dans la fosse... Du coup ça manque d'une ambiance survolté par moment.
Pour finir, un fest que je referai certainement si l'affiche en vaut la peine. Mais il y a aussi plein d'autres pays et pleins d'autres fest bien cool en Europe... Donc... on verra !
Alors, autant j'apprécie beaucoup Wolfheart, et cette news ne va rien y changer, autant, pour moi, l'Arabie Saoudite est l'un des pires pays au monde... Alors, je ne suis pas arabophobe, mais ce pays pue terriblement ! Je plains les Saoudiens (et surtout les Saoudiennes) qui(...)
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