Alors que les annulations pleuvent partout en France, une association dans l'est de la France résiste encore et toujours pour la survie de la culture. En effet, jusqu'à la dernière minute, jusqu'au moment où le premier groupe a balancé les premiers accords, on pouvait craindre que la décision administrative ne tombe, certains avaient carrément zappé la date pensant que, comme tout le reste, ce serait annulé. Non ils l'ont fait ! Ils ont démontré que c'était possible, même s'il faut encore attendre de voir si un cluster se déclare, mais sur la question du respect du public de ces normes, c'est un grand OUI ! Pourtant c'était tentant de faire l'accolade à ces mecs que l'on a pas vu depuis trop longtemps mais au-delà de la joie de sentir de nouveau cette musique vivante, il y avait clairement un message à envoyer à nos décideurs. Oui, le monde de la culture est capable de se discipliner et son public également. Certes, il faut prendre des précautions mais lorsque les garanties sont apportées par les organisateurs, comme ce fut le cas pour Delirium Tremens Production sur cette soirée, il faut aussi faire confiance à ceux qui ont l'habitude de gérer ce genre d’événement avec les risques qui sont liés.
Désormais, place à la musique, car après les retrouvailles, ce fut du lourd pour nos esgourdes avec 4 groupes pour une entrée à 8€ ! Autant dire que la mobilisation d'une cinquantaine de personnes est difficilement explicable, où étaient les beaux-parleurs ce samedi soir, ceux qui promettaient de se déplacer au premier concert venu ? Mais, nous étions entre amateurs, entre passionnés et nous étions bien.
Récit d'une soirée réussie !
L'association en a l'habitude, ouverture des portes une demie-heure avant le début des hostilités, cela permet au public de se retrouver autour d'un premier verre et au premier groupe de jouer devant un public et bien lui en a pris car ce soir c'est DSM qui ouvre la soirée et la réponse du public fut plutôt bonne.
Ce n'était pas gagné car les Meusiens pratiquent un Post-Death Metal, à savoir une musique à base de Death Metal mais sur laquelle ils appliquent une recette très variée. Rien que le chant de Max peut déjà cliver dans la scène Death Metal. Les habitués de ce site se rappelleront peut-être que je vous ai déjà parlé de ce quatuor à quelques occasions mais ce soir, le groupe évolue avec un nouveau bassiste qui remplace un Jonathan parti après l'enregistrement du dernier album, Elevations, qui fera l'objet d'une attention particulière dans la setlist de ce soir, et c'est bien légitime ! Ensuite, on retrouve, une nouvelle fois, ces claviers que Max s'approprient de mieux en mieux. Cet instrument fait quelques intrusions subtiles dans le son du groupe mais il appuie parfaitement les assauts de la guitare dans une approche Noise dans le sens où ce sont plutôt des notes ou nappes d'ambiance qui sont jouées. La guitare de P.E. peut se faire aérée, lourde ou tranchante, il faut dire que le guitariste est habile et ne rechigne pas à envoyer le bois lorsque l'intensité est à son paroxysme. Une ouverture de soirée ponctuée de réussite pour DSM qui aura gagner quelques amateurs ce soir et comme promis, je ne parle pas ici de ce qui se passe sur scène entre les morceaux, par contre je peux indiquer que Max se donne comme toujours finissant le concert en hurlant les paroles sans le micro sur la fin de l'"Absence" pour un effet qui fonctionne toujours, que la batterie est une véritable ode à la boucherie, ça tape fort, vite et bien. Un groupe à découvrir dont je vous reparlerais ici même dans peu de temps.
Après une pause assez courte, c'est VOORHEES qui donne l’assaut avec son Death Metal "old-school" pouvant être teinté de quelques riffs Thrash bien senti. Le groupe tourne pas mal, en tout cas lorsque les concerts ont lieu, et la qualité de leur deuxième album Chapter Two a tapé à l'oreille des observateurs mais aussi du public. Les guitares sont bien rentre dedans, avec la dose de gras adéquate et la voix de Chris au timbre rocailleux colle parfaitement à l'énergie déployée par ce groupe dont je vous avais déjà parlé il y a quelques mois. Ce soir, si le son n'était pas optimum, j'ai cependant mieux compris où le groupe voulait en venir et autant vous dire qu'il nous y emmène sans ménagement mais avec un air détendu qui cache toutefois une férocité de tous les instants. Chris annoncera que le confinement aura permis l'écriture de nouveaux titres, comme beaucoup de groupe, et que, surprise générale, l'album prochain aura pour nom Chapter Three. Et bien oui les gaillards originaires de Metz ne lésinent pas sur les scoops mais nous balancent tout de même quelques nouveautés qui laissent transpirer quelques touches Thrash plus prononcées, était-ce l'effet du live, ces titres n'étant encore pas gravés, nous attendrons ce nouvel album pour confirmer cela.
Il n'empêche que ce soir VOORHEES a confirmé sa réputation et se pose comme un groupe de Death Metal à suivre de très près pour les amateurs du genre, ils quittent la scène en entamant un "Evil Dead" de DEATH qui ne sera pas joué entièrement mais cela en dit long sur les influences de ces gars et qui s'entendent très bien dans ce qu'ils réalisent.
Autre groupe qui sillonne les routes, autre ambiance, c'est DEFICIENCY qui prend la suite. Backdrop fond de scène et sur scène, présence et chorégraphies très travaillées, on sent que le groupe se donne les moyens de ses ambitions. Je les avais vu lors de leur premier album, cela jouait déjà très bien mais l'assurance n'était clairement pas la même que ce soir. Le show fonctionne bien et le groupe n'a pas oublié quelques parties de brutalité en contrepoids des refrains chantés qui pourrait faire tomber le groupe dans la catégorie TRIVIUM. D'ailleurs, il y a clairement un aspect moderne dans ce Thrash Metal sachant se faire groovy.
Je ne maîtrise pas vraiment ce qu'ils ont pu sortir à partir de leur deuxième album The Prodigal Child (2013) mais depuis la sortie de leur dernier album, The Dawn Of Consciousness (2017), le groupe a un nouveau batteur qui se révèle être d'une sacrée efficacité derrière son kit. Le public adhère plutôt bien à la musique du groupe, il faut dire que l'énergie déployée et l'aspect immédiat des titres joués ce soir joue en leur faveur. Le sevrage de concert de ces derniers mois nous pousse à goûter à chaque minute de ces shows proposés ce soir.
DEFICIENCY c'est l'alliance d'un Thrash moderne bâti sur des racines old-school avec un groove très 90's et on peut penser à MACHINE HEAD ou à TRIVIUM dans ce genre là, mais c'est aussi un chant convaincant, des parties de guitare posées comme des claques dans la gueule d'un public semblant aimer cela, parfait pour faire monter le public en tension !
C'est moi où il y a une ressemblance troublante avec Dave Mustaine sur cette photo ?
Et ça tombe bien car derrière c'est les iconiques WITCHES qui clôturent la soirée. Le groupe emmené par Sybille Colin-Tocquaine, la soeur d'Alex d'AGRESSOR. Le groupe qui avait débarqué en 1986 a bien changé depuis, au niveau line-up déjà puisque seule Sybille est encore dans le groupe qui a connu plusieurs période d'arrêt. Le groupe a ainsi multiplié les démos, les EP et un troisième album récemment, The Fate, qui n'est pas passé inaperçu.
Pourtant, ceux qui étaient restés sur le WITCHES des années 80 ont du mal à reconnaitre ce qui se joue devant eux, le groupe a passé un cap dans la brutalité, y compris sur les anciens titres joués ce soir, qui prennent une vitesse décuplée à l'image de ce "Lessive Agressive" issu de la première démo Silly Symphony (1988).
C'est donc un rouleau compresseur qui s'abat sur la scène du Contrepoint et cela fini par manquer de subtilité même si Sybille fait le job au niveau présence scénique, et d'ailleurs ses 2 deux compères ne sont pas en reste autour d'elle, la vitesse appliquée à tous les titres lisse un peu trop le rendu, dommage. Toutefois, il faut reconnaitre que WITCHES est sur la même dynamique que sur l'album, en mode tabassage en règle, et que même si on sait, si on devine ce qui va arriver derrière, la mandale fait méchamment mal à la mâchoire lorsque ça déboule ! Le public répond très positivement, les jeunes comme les moins jeunes, ceux qui ont connu le groupe à l'époque des démos, et un rappel sera même réclamé par le public.
C'est ainsi que le silence regagne sa place, avec quelques mots échangés à droite à gauche avec les différents acteurs de cette soirée qui fut une réussite même si on aurait pu penser que le public réponde plus nombreux.
Un grand bravo et un grand merci à Delirium Tremens Production pour avoir tenu durant cette période compliquée, on n'imagine pas l'état de stress de la team avant la tenue de ce concert et maintenant que la preuve est faite que cela est possible, ré-ouvrons les salles, tout comme on laisse les chefs d'entreprise prendre la responsabilité de la santé de leurs salariés, donnons la possibilité aux structures montrant le même sérieux que ce soir de travailler !
PUTAIN C'QUE CA FAIT DU BIEN !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Comme quoi.
Stop Covid, stop et retour des grands concerts !
Hellfest 2021 on sera tous là !!
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09