Pour terminer ce joli mois de mai bien chargé, il y avait carrément conflit entre Treponem Pal et Nostromo le même soir. Après hésitation, j'ai opté pour le dernier. J'ai une histoire avec les deux groupes, mais j'ai préféré continuer celle avec les Suisses. J'aimais bien plusieurs formations de Genève, et je reste encore totalement fan de Mumakil qui rassemblait une grande partie du même line-up. Pour se démarquer subtilement, on va enfiler le t-shirt des Young Gods, plutôt que le Napalm ou tout autre typé Death Metal. Et j'étais bien content de ne pas avoir à prendre la voiture.
L'affiche était pour le moins assez élastique entre deux groupes qui ont peu à voir. Pour autant, beaucoup de gens présents étaient susceptibles de venir pour l'un comme pour l'autre. L'affluence était bonne à nouveau, sans toucher le plein sans doute. On discutait déjà en salivant du programme ambitieux du festival que l'association organisatrice What the Fest prépare pour l'automne, la saison se clôturant ce soir.
Pour l'ouverture, NWAR incarnait à la perfection l'identité locale. Ce duo est composé de l'ancien guitariste de Lunatic Age et de l'ancien batteur de Drive Blind et Tantrum, soit les formations qui ont incarné la scène Montpelliéraine des années 90 et fondé les bases pour les suivants. Le micro vocal sur pied en bord de scène n'a servi qu'à quelques commentaires, la musique étant purement instrumentale. Il s'agit d'un Sludge assez influencé par le Math Rock (mais pas franchement par le Mathcore…), aux compos travaillées, riche en riffs et en breaks lourds. Autrement dit, Nwar insiste sur ce qui me paraît essentiel quel que soit le style pratiqué. La variété des effets était certes facilitée par une caissette de pédales. Les vocaux sont remplacés par des samples, qui donnent concrètement une touche industrielle, ou une épaisseur ambiante soulignant l'arrière-goût oppressant et pessimiste de titres assez exigeants mais consistants. Comme toujours dans un duo, une complicité accrue s'observait, chaque musicien ne pouvant s'appuyer que sur un autre et non pas un ensemble. Le guitariste portait une poupée sur le majeur, ce qui devait compliquer son jeu sans que la performance en souffre tellement (ni qu'une ressemblance avec le Sab' n'en ressorte !). Logiquement, les réactions du public étaient relativement mesurées, car ce répertoire demande une certaine intériorisation incompatible avec les explosions spectaculaires de gratitude. Au reste, les quelques mots du guitariste entre certains titres ne recherchaient pas cela, signalant discrètement les albums gratuits au stand. Les trois gros quarts d'heure à ce régime ont montré qu'on devait toujours compter avec les vétérans.
Sans compter mes rencontres avec Mumakil, j'avais vu NOSTROMO une paire de fois lors de leur reformation et entretemps est sorti le marquant "Bucéphale". Le quartet s'est installé lentement dans la pénombre et une longue intro inquiétante avec un sample de film que j'ai déjà entendu mais pas su identifier exactement. Après quoi, ce fut une conflagration en règle de Hardcore Grind Death (et qui a peu à voir avec le Deathcore, pour sa part), le beugleur Xavier arpentant la scène en faisant tournoyer son micro filaire comme un fléau. Le registre des Genevois est frontal, brutal et carré au fil à plomb. Immanquablement, une fosse s'est formée et elle fut violente comme rarement. En me tenant à la bordure j'ai amorti quelques coups réglementaires et soutenu les slammeurs. Xavier quitta sa casquette, signe que la chaleur montait ailleurs que sous la clim où je me trouvais - en se bougeant, ça évitait de repartir avec le dos bloqué ! La part expérimentale de Nostromo se trouve dans les intros et breaks samplant des instruments inattendus comme ce fameux vieux titre commençant par une lente montée de bol tibétain parfaite pour amener une nouvelle météorite dans nos pauvres côtes. Mais les extraits de "Bucéphale", le plus aventureux, accentuent cette facette. Le nouveau bassiste, brièvement présenté, se coula sans difficulté dans cette machine à chocs. Avec un excellent album de plus, Nostromo peut assumer un statut de tête d'affiche et la longueur de set qui va avec, enfin. Même si nous aurions volontiers pris plus que les cinquante-cinq minutes de punition infligée. Les riffs très directs, massifs, secs jusqu'à une forme d'austérité font bien mal. De quoi en réclamer péremptoirement lorsqu'ils se retirèrent. Le rappel de deux titres acheva la soirée avec un ultime titre au style assez différent, lent et sombre, faisait presque office de bol d'air… mais il s'agissait d'une reprise de Knut en hommage à leur vieux camarade Didier Séverin décédé il y a deux ans. Il avait joué sur cette même scène il y a fort longtemps, nous en sommes témoins. Cela permettait de faire retomber un peu la fureur avant de cesser pour de bon le carnage.
Pour ceux qui en voulaient encore plus, il y avait presque toute leur discographie au merch', à part le live acoustique il m'a semblé. Claqué et manquant de sommeil, je n'ai pas trop traîné malgré la brièveté du trajet de retour. Le programme des semaines à venir reste à caler précisément, mais devrait taper dur en tout état de cause.
De mon côté, j'ai forcément découvert Holy Records avec Metallian dans les années 90. J'avais acheté le premier Septic Flesh parce que j'avais aimé la pochette. J'ai aimé la zique dans la foulée. J'aimais bien (...)
03/03/2025, 13:09
Pour moi Holy, c'était principalement Elend, groupe qui m'est toujours resté cher. Mise à part ça je n'étais pas un holy maniac hehe. Pour la distro, j'étais plus Adipo, même si je me souviens avoir passé des heures sur le(...)
03/03/2025, 10:45
Yep, c'était le war volume III de chez SOM. De mémoire les deux autres étaient ceux de Bloodthorn/And Oceans et Bethzaida/Anata. Un peu comme à la même époque le Thorns/Emperor mais c'était chez Moonfog :)
03/03/2025, 10:39
Leivato ne sera sans doute pas longtemps considéré comme allant à contre courant... Puisque fort d'une créativité inépuisable ce groupe crée lui-même un nouveau style.Pour l'instant ce second album est donc le manifeste d&apo(...)
02/03/2025, 14:48
Beaucoup de souvenirs a l'évocation d'Holy Records… SUPURATION, NATRON, BALROG, GARWALL, TREPALIUM, GLOOMY GRIM, EXHUMATION, HECTIC PATTERNS et j'en passe…Un label qui m'a permis de découvrir tout un tas de groupes qui deviendront , pour ma p(...)
28/02/2025, 10:25
Holy Records était un label ambitieux avec une identité bien marquée, et une vision artistique large qui réunissait l'ensemble de leurs signatures. Même le style visuel se reconnaissait instantanément. C'était aussi ma distro' fran&cc(...)
27/02/2025, 20:00
Autant ils nous ont habitué à quelques pochettes bien merdiques, autant es deux dernières dont celle-ci sont magnifiques !
27/02/2025, 10:50
Merci beaucoup pour ce compte-rendu sur le vif. Je reviendrai avec plaisir à Rochefort !
24/02/2025, 13:32
C'est pas mal du tout, assez Marduk dans la période blast à tout va en effet. Je regrette juste toujours que sa musique ne soit pas aussi audacieuse que ses provocations, comme s'il s'arrêtait à mi-chemin, c'est plus un choix esthétique qu&apo(...)
24/02/2025, 13:31
Il y a un clin d'oeil à David Martin dans la chronique, on peut même aller jusqu'à "Enjoy The Violence" :-) les " vétérans" comprendront....
24/02/2025, 13:04
Complètement fan Merci holy records.J ai découvert bon nombre de groupe de metal à grâce à vous et ce catalogue que j epluchais à quête de la nouvelle pépite... que de nostalgie etque d heure de lecture.Et just(...)
24/02/2025, 11:28
Superbe Label en effet . J'ai justement decouvert le Metal Extrème avec ces groupes cités et inconnus jusque là
24/02/2025, 10:26