Quand Obituary annonça une tournée des capitales spécialement consacrée aux trois premiers albums, la décision de monter à Paris fut prise dans l'instant. Sept ans après leur reformation, il était clair que les titres plus récents pouvaient passer en live mais n'offraient pas la même saveur que le premier répertoire qui contribua à populariser et définir le Death Metal. Là, ce serait du plaisir pur sans matière allégée. Au début de la décennie, on parlait plus volontiers de Death mid-tempo que de Death old-school pour qualifier leur style.
En plus parmi les compagnons de voyage ils emmenaient Psycroptic dont j'étais fan fidèle depuis un certain temps aussi déjà.
Comme cet événement tombait un dimanche soir, ça me facilitait la venue, et en plus en casant un rv client le lendemain à Paris ça passait parfaitement côté boulot ! Je commence à bien connaître le Divan du Monde mais c'était la première fois que j'y allais pour voir du Metal. Vu l'avertissement je me suis pointé bien à l'heure, mais les portes se sont ouvertes bien plus tard que ce qu'on pouvait craindre. Et on commençait avec une bien mauvaise surprise, le vestiaire fermé, qui m'a condamné à porter cinquante kilos de vêtements sur les bras pendant tout le concert qui s'en est trouvé gâché. En entrant on était accueilli par le stand, bien fourni.
Je me rappelais du premier album de THE AMENTA qui ouvrait le bal, et je n'ai eu aucune surprise par rapport à ce souvenir. Toujours maquillés, j'ai retrouvé aussi leur Black Death saupoudré de quelques effets sifflants. Comme sur album, c'est très compact et la puissance de l'ensemble s'en trouve malheureusement bridée au format scénique. Ils ont pu ainsi nous décoincer en douceur mais ce côté trop monolithique risque de les bloquer longtemps à ce stade des affiches quelles que soient les tournées, alors qu'ils ont un niveau clairement au-dessus, au moins techniquement.
Nous restions en Australie avec PSYCROPTIC, et mine de rien c'était la quatrième fois que je les voyais. S'ils restent hélas un groupe de deuxième division, ils sont dans le haut de ce classement grâce à la qualité constante des riffs créés au fil des cinq albums studios, tout en assumant une certaine évolution. Le batteur David Haley a assuré le set sans problème après avoir enchaîné avec The Amenta où il officiait également. Son frère Joe, guitariste unique du groupe, restituait sans peine ces titres de Death parfois un peu épique, mais le plus souvent piochés dans le répertoire plus récent et plus influencé par le Thrashcore des années 90. Il utilise pour cela une guitare aux frettes originales pour un profane, mais avec laquelle il ne fait jamais de solos.
Le public parisien a bien répondu et on a senti clairement la performance monter à mesure. Peppiatt était de retour au chant depuis la dernière tournée, avec une coupe de cheveux plus classique, mais comme le roadie qui l'avait substitué pour la tournée avec Origin était là aussi il l'a invité à chanter avec lui un titre. Je pense que c'était peut-être la meilleure fois où je les ai vus, en tout cas bien mieux que cet hiver devant trois pèlerins à Aix à jouer de nouveaux morceaux que personne ne connaissait ; pour un vieux fan comme je commence à l'être ça faisait plaisir.
Entretemps la salle s'était complètement remplie, du moins en bas. La concurrence avec Meshuggah ne s'est donc pas sentie, c'est le privilège des grandes villes.
J'avais également déjà vu MACABRE il y a deux ans, et le souvenir médiocre ne s'est guère amélioré même s'ils ont un peu maigris. Il s'agit toujours d'un Death-Thrash-HC-burlesque désuet et mal vieilli à mon goût (car il faut au moins leur reconnaître qu'ils sont là depuis les débuts du Death Metal), introduits par de longs laius bourrés d'humour noirs et de quelques calembours en anglais américain sur des histoires généralement vraies de tueurs en série. Ça peut justifier un groupe culte, et ils le sont pour certains. Le batteur semblait bien souffrir pour un répertoire somme toute pas terrible. Mais le problème technique survint ailleurs, du reste, et provoqua une pause longuette mal agrémentée d'un peu de basse… Au moins ont-ils eu un son bien meilleur que l'autre fois. C'était la même équipe qui faisait le son de tous les groupes d'ailleurs, qui ont donc tous sonnés pareils mais ce n'était pas du tout gênant. Une reprise que je n'ai pas su identifier a un peu emballé, toutefois l'assistance est revenue à plus de réserve.
Mais le clou était incontestablement qu'OBITUARY nous invitait à déchirer le continuum spatio-temporel pour revenir vingt ans en arrière. Personnellement ce sont ces albums qui m'ont vraiment attaché au Death Metal vieux style, plus que tous les autres grands classiques de cette génération fondatrice, pas seulement au mid-tempo. Certains titres de cette période étaient toujours à l'honneur, mais entendre enfin d'autres justifiait un déplacement au vu de cette importance.
Comme d'habitude le groupe s'est fait longuement désirer et a ménagé une entrée acclamée pour John Tardy sur un "Stinkupuss" qui a plongé toute la salle dans le délire. Le groupe se présentait donc en formule sextet si l'on compte le gros videur qui s'est tenu tout le temps sur scène pour repousser les slammers (mais une slammeuse l'a mouché deux fois). C'était toujours Terry Butler à la basse (une autre légende de la scène qui a trouvé un employeur idéalement digne de ses états de service). Le second guitariste était Kenny Andrews, technicien finalement intégré à la partie visible du groupe, et non plus Lee Harrison de Monstrosity qui n'a fait qu'une pige.
L'ambiance des concerts d'Obituary, fidèlement gravée sur "Dead", n'a pas changé au fil des années et touchait naturellement une apothéose sur une tournée comme celle-ci, directement adressée aux gens qui ne pouvaient digérer les albums plus récents – et surtout ceux de la reformation. Le set abordait les albums dans l'ordre chronologique. Pour "Slowly we Rot" on retrouvait surtout des titres de la face B, déjà un peu plus raffinés. Certes Obie n'a plus tout à fait la même ardeur juvénile qui transpire de cet album légendaire, mais n'est vraiment pas ridicule à ressortir "Bloodsoaked" et compagnie. Tardy n'a pas beaucoup perdu (dure comparaison avec Burton Bell huit jours avant !) et ses compères ont envoyé correctement le bois de cercueil. "Cause of Death" était le vieil album toujours le mieux représenté sur scène et il y avait donc un peu moins d'émotion à en réentendre des extraits, mais certainement pas moins d'effet. Kenny Andrews s'appliquait tant bien que mal à restituer les solos de James Murphy aussi fidèlement que ceux d'Allen West, mais on voit que ce n'est pas son instrument de prédilection. Enfin, ça passait.
Le tour vint ensuite pour "The End Complete" et là c'était vraiment rare parce que cet album est resté très longtemps écarté des setlists alors qu'il est à mon avis exceptionnel. À ce stade, la fatigue et la gêne de faire le porte-manteau étaient totalement oubliés depuis beau temps. C'était déjà le moment du rappel avec un solo de batterie de Donald Tardy (parce que ce n'est pas parce qu'on joue du mid-tempo qu'il faut laisser croire qu'on est moyen), et très classiquement "I'm in Pain" et l'incontournable "Slowly we Rot" entonné par Trevor Peres et achevé triomphalement devant une fosse aussi déchaînée qu'au début. Moi-même j'ai bien bougé malgré tout, et repartis très heureux.
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"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
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