Depuis 2015, comme chaque mois de Juillet, je me rend à Trutnov, de manière presque routinière, afin de passer une petite semaine à perdre des neurones. Je ne sais plus trop à combien de report j’en suis ici, et je risque encore de me répéter. Il n’y a pas grand chose qui évolue ici, à part le prix et la programmation.
L’Obscene Extreme c’est une seule scène avec des gradins, dans un amphithéâtre naturel situé dans un parc, sans vraiment de sécurité ni de crash barrière. C’est aussi plus de 70 groupes sur quatre jours, qui naviguent entre le Death, le Grind, le Thrash ou le Hardcore.
Mon voyage commence par un Flixbus et un train, car faire uniquement 2h d’avion c’est bien moins fun. On arrive tôt le mercredi matin, première journée du festival, et c’est sans grande difficulté qu’on s’installe. Le festival est presque vide, à quelques heures du premier concert.
Je zappe, comme chaque année, volontairement le “freak show” qui met en scène les festivaliers dans des courses de poubelles et autres sévices. Je préfère aller directement au “grind market” qui n’a de Grind que le nom. En effet, depuis l’année dernière, à peine deux / trois distros de Grind, pour une dizaine de distros Metal et quatre de Punk / Hardcore. Il est plus facile de chopper le dernier OBITUARY que le dernier SULFURIC CAUTERY.
Mais c’est pas grave, vu le prix de la bouffe cette année, je ferais en sorte de dépenser mes billets dans des plats vegan.
Le temps passe vite, il a eu le temps de pleuvoir et même d’y avoir un orage et il est déjà temps de s’installer dans les gradins pour cette journée “pré-fest” sous le thème du Thrash old-school. En effet, le mercredi est une journée à thème, et selon les années c’est plus ou moins sympa (le seule cool que j’ai pu faire c’est celle sur le Noisecore).
MERCREDI
C’est donc les locaux de MORGHUUL qui ont la tâche de cracher les premiers riffs dans le Battlefield. Il n’y a malheureusement pas grand monde, à croire que ça s’est pas bousculé pour venir dès aujourd’hui. J’ai l’impression d’une affluence plus forte les autres années.
Fort d’une première démo, ils pratiquent un Black Thrash à la Norvégienne / Allemande, looké old-school avec du corpse-paint uniquement autour des yeux. Le set met du temps à démarrer, mais une fois l’intro terminé, ça joue à fond. Le son n'est pas incroyable, mais ça donne vraiment le côté cradingue recherché, avec une batterie bien mise en avant. Dans les influences y’a clairement du DEATHHAMMER, un peu comme si on avait affaire au HEXECUTOR (des débuts) Tchèques.
Une reprise de NIFELHEIM (forcément), avec le classique “Possessed by Evil”, pour clôturer le set. Un bon début de journée !
Le thrash de LAID TO WASTE qui joue ensuite, est quant à lui bien plus classique. Son plus propre, voix plus aiguë, solo, sonorité heavy et logo digne d’un groupe de crossover. On est pas si loin des débuts de TANKARD, mais je ne suis pas convaincu plus que ça.
Direction la Pologne à présent, avec HELLFUCK (pire nom de groupe du festival). Groupe constitué de vieux hardos de la scène, afin de célébrer le Deaththrash des années 80. Double grosse caisse, look old-school et calvitie, le tout joué avec plus d’agressivité que les deux premiers. Ça fait le taff, mais ça ne m'interpelle pas plus que ça. De plus, le site est presque vide dû à la pluie.
Même constat pour LUCIFUGE dans une vague Black Thrash Speed. Cartouchières, bracelets à clous… et un son de basse à la MOTÖRHEAD. Malheureusement ça tire sur la longueur, et c’est vite ennuyeux.
Changement radical de secteur, avec HELLIONIGHT de Bahreïn, pays du Moyen-Orient. J’avais découvert le groupe pratiquement à la sortie de leur EP éponyme, que j’écoutais régulièrement. Le trio délivre un Speed Metal agressif, comme si VENOM jouait du Thrash. La bassiste et le guitariste abordent des vestes à patchs plutôt sommaires, vous savez, celle qu’on à tous eu à nos débuts, ce qui donne une certaine sympathie. De plus, il ne pleut plus sur le site, et celui-ci commence à se remplir.
La journée est déjà bien entamée, et on commence à attaquer les gros noms, avec les Allemands de VULTURE. Pareil, j’ai découvert le groupe avec le premier EP, qui m’avait bien botté le cul. Depuis le groupe à trois albums à son actif, et j’ai lâché l'affaire depuis bien longtemps. Un backdrop aborde le logo scintillant du groupe, pendant que le pied de micro est enchaîné. Malheureusement, hormis les titres du premier EP, je me lasse vite, une formule bien trop Heavy et trop de solos. Cependant, la reprise de “A Lesson in Violence” en fin de set fait bien plaisir.
Le groupe suivant est ma seule véritable attente de la journée. Paul Speckmann, le plus Américain des Tchèques, après nous avoir servis MASTER l’année dernière, revient à la source, avec son DEATH STRIKE. Le line-up reste le même, juste la setlist change, sauf pour l’ouverture, comme l’année dernière, sur l’ultime “The Truth”. C’est la deuxième fois que je vois le groupe, et la seconde fois où le son n'est pas terrible. Une bouteille de Jack est posée sur l’ampli, et Paul à son côté nonchalant habituel. Le set est globalement décousu, ça manque d'efficacité et c’est bien dommage.
Une chance qu’un festivalier vient dynamiser tout ça en venant slammer sur une porte de TOI TOI (!!). Le trio à clairement plus à donner quand il s’agit d’un set MASTER. Fin de set sur “Pledge of Allegiance”. Ça faisait le taff, mais pas convaincu plus que ça, dommage.
Le slot juste après est laissé aux Anglais de HELLRIPPER. Projet fondé par le très jeune James il y a presque 10 ans (il avait à peine 20 ans), qui a su se frayer un chemin et être aujourd’hui sur le roster de Peaceville. Comme pour HELLIONIGHT ou VULTURE, le premier EP date de l’époque ou j’étais réceptif à ce genre de musique. Un quatre titres que j’avais bien saigné à l’époque. Depuis le projet à trois albums à son actif et j’ai du voir la formation trois fois en live. Car en effet, James à su s’entourer pour délivrer son Black Speed à travers l’Europe.
En live c’est bourré d’efficacité, il y a une énergie folle. Ça va à toute allure et ils savent vraiment tenir une scène. Le public réagit également avec énergie. La guitare de James est floquée du slogan “All Hail the Goat”, et c’est sur ce titre que le guitariste de EXCITER, Daniel Dekay, viendra faire un feat, laissant James seul au chant. Daniel qui soulignera qu’une soirée comme celle ci avec ce line-up est signe qu’il s’agit d’un putain de festival. Fin de set sur le classique “From Hell” ou James ira slamer dans la foule avec sa guitare. Difficile de passer après ça, surtout avec les deux dinosaures qui succèderont.
En effet, c’est pas très sympa, mais c’est le cas. HOLY MOSES ne m’a jamais vraiment convaincu en live. Un sample se fait entendre, celui de “Careless Whisper”, avant qu’un second vienne ouvrir les hostilités, pendant que le backdrop se lève progressivement.
Le groupe arrive sur scène, et premier constat, le micro de Sabina ne fonctionne pas. On se contentera uniquement des backings vocaux pendant le premier morceau. Une fois les problèmes techniques résolus, Sabina nous indique que “ça fait du bien d'être de retour dans son festival préféré”. En effet ce soir signe le dernier concert du groupe en République Tchèque, avant le split du groupe. Curby (l’organisateur) et Bilos (son bras droit), viendront apporter un gâteau en plein set, afin de célébrer les 33 ans de carrière des Allemands, et ce départ à la retraite prévu pour décembre. La “queen of thrash metal” comme elle se fait appeler reste pleine d’énergie sur scène, dans sa traditionnelle veste à patchs. Mais la formule à du mal à me convaincre, même si c’est personnellement leur meilleur concert que j’ai pu faire, le format de nuit aidant.
Place à la tête d’affiche de la journée, et sans aucun doute l’un des plus vieux groupe qui à pu jouer ici, et surement le plus Heavy, EXCITER. Le trio Canadien n’a pas toujours bonne réputation en live, notamment sur le fait que Dan Beehler, le frontman, n’a plus de voix. Je n’ai jamais pu vraiment constater celà, mais ce soir c’était une catastrophe. Un énorme backdrop à l’effigie de Heavy Metal Maniac surplombe la batterie de Dan, pendant que “Stand Up and Fight” ouvre le set. Le son est tout plat et c’est sans grande conviction. Une partie du public désertent le devant de scène. Les festivaliers présents arrivent quand même à tenter un wall-of-death sur le le mid-tempo “Black Witch”.
Le set ne me fait réagir que sur les morceaux les plus speed, comme “Violence & Force” ou Dan n’a plus aucune voix pour les aigus. Ce sont même ses collègues qui assureront une bonne partie du chant. Fin de concert sur “Long Live Loud”, pas de reprise de MOTÖRHEAD comme à l’habitude. Vivement le grind demain !
JEUDI
Aujourd’hui il fait beau, on sort le short, et on commence cette première véritable journée de l’Obscene. Au menu, les Suédois de PRESCRIPTIONDEATH, actuellement en tournée avec GADGET. C’est du Grind ultra efficace et agressif avec des breaks de Hardcore. Le chanteur à une bonne prestance avec un regard bien méchant, qui colle parfaitement à la musique. Une bonne découverte pour ma part.
La suite avec REFORE, pour une dose de Thrash, si jamais on avait pas eu notre dose hier soir. On y retrouve d’ailleurs le batteur de MORGHUUL. Ça a le mérite d'être efficace, sans trop de fioriture.
On reprendrait bien une dose de thrash ? EVASOR du Chili s’en chargera, de manière tout aussi efficace. Le trio à l’air de chanter dans sa langue natale et nous gratifiera de slogan anti-police en fin de set.
Second groupe de Grind de la journée avec PURE, groupe local formé récemment. Musicalement c’est plutôt old-school, mais la voix c’est pas possible, très porcine, dans la pure tradition des groupes Tchèque. On soulignera le t-shirt Evil Dead du chanteur.
On continue dans l’old-school, avec les Français de DEPRAVED, actif dans l’underground depuis plus de 30 ans ! C’est un groupe sur lequel je me suis jamais attardé, et qui propose aujourd’hui un Deathgrind que je trouve plutôt linéaire.
Changement d’ambiance avec le premier groupe de Death Metal de la journée. Le trio Tchèque ENTRAPPED propose du Swedeath, ce qui n’est pas commun dans le secteur. C’est du ENTOMBED efficace, qui se perd pas dans des solos ou des mélodies et qui a pour particularité d'être chanté dans leur langue. Y a de la HM-2 à balle et des amplis Marshall, ça a de la gueule sur scène.
On continue sur la lancée Death, avec les Norvégiens de OBLITERATION. La chaleur est écrasante, mais c’est toujours un plaisir de voir la formation sur scène. Comme à son habitude, le groupe va nous délivrer un Death old-school influencé par AUTOPSY, de manière ultra classe. Dans le pit on retrouve Daniel d’INCARCERATION qui a l’air comme possédé ! Pas facile de rentrer pleinement dans le set au vu de la météo, notamment sur les passages plus mid-tempo, mais qu’importe.
On retourne à quelque chose de plus violent à présent, avec le duo américain de SHITBRAINS. En 15 minutes, ils vont délivrer un set de Powerviolence aux relents Grind des plus efficaces. Ça alterne entre le chant criard de la guitariste, et des voix plus dans les graves par le batteur. Y a des breaks, c’est pas sans rappeler MAGRUDERGRIND. Ils sont super contents d'être là, et ça se sent ! De leur dire, c’est assez fou pour eux de faire un tel concert.
Direction l’Espagne à présent, avec ma première attente du festival. BONEYARD est un des nombreux projets de Noel Kemper (notamment GRUESOME STUFF RELISH) qui rend hommage au cinéma d’horreur des années 80 et à IMPETIGO. Trio à deux chants plus un gars en mini-short derrière un PC qui s’occupe uniquement des samples (c’est plutôt original). Car oui ici on parle Deathgrind uniquement inspiré par le cinéma. La formule est ultra efficace et catchy, surtout quand les classiques comme “Rise of the Dead” sont joués. On retrouve leur compatriote Lugubrious de HAEMORRHAGE dans la fosse, on aurait presque pu espérer un feat.
Retour avec un groupe du coin, avec les Slovaques de CONTROLLED EXISTENCE. Actuellement en tournée avec SHITBRAINS suite à leur split commun, ils sont là pour défendre la bannière du Grind. Quelques breaks, ça joue vite, le chanteur alterne entre chant crié et voix plus grave. Formule plutôt classique en somme.
Direction le Mexique, avec un groupe déjà venu ici, ROTTENNESS. C’est vraiment pas ma came, du Brutal Death / Deathgrind ultra linéaire et plutôt clean. Y a du monde pour les accueillir, et on assiste au premier vrai pit. Mention spéciale au dernier titre qui est une reprise de … “I am the Law” d'ANTHRAX !
On retourne en Norvège, avec NEKROMANTHEON, qui partage des membres avec OBLITERATION. J’ai toujours reconnu la qualité de composition du groupe, sans jamais vraiment y accrocher, faute à des titres trop longs. Je suis donc très curieux de voir le rendu live. Les balances se font sur les riffs de “Chemical Warfare” de SLAYER, histoire d’attirer le monde devant la scène. Ici c’est le guitariste d'OBLITERATION qui est au chant, mais l’esprit reste le même. On est dans cet esprit old-school, typique du Thrash Norvégien, où ça joue vite, les riffs sont redoutables mais avec à mon sens trop de longueur et de solos. J’aurais sûrement plus apprécié la formule dans une petite salle avec une ambiance moite et un public déchainé. Comme à son habitude, Sindre Solem détruit les cordes de son instrument en fin de set, car c’est ça l’esprit !
Crochet par la Belgique, avec les vétérans de CAPITAL SCUM. C’est du D-beat / Hardcore à l’Anglaise (le logo est une références évidente à GBH). Pour être très honnête je n'avais jamais entendu parler de la formation avant, les gars ont l’air d'être plutôt confidentiel sortis du circuit Belges. Pourtant le groupe est actif depuis presque la première vague du genre.
En 2023, et sur scène, ça fait le taffe, sans capter pleinement mon attention. Ça sonne vraiment comme un second couteau malheureusement.
THE CROWN qui devait suivre à du annuler sa venue et sa tournée il me semble, suite à des problèmes d'embarcations à l’aéroport. Pas de remplacement.
Retour au grind avec GADGET, formation avec son petit statut dans la scène mine de rien. Pendant que des festivaliers jouent littéralement aux échecs dans les gradins, le groupe monte sur scène et torpille l'audience d’un Grind à la Suédoise, avec sa HM-2 à burne et ses passages Hardcore. C’est ultra-générique mais si efficace. C’est sans trop de fioriture et c’est une bonne surprise, moi qui suis plutôt réticent à cette vague de Grind. C’est une fille, avec des épaulettes de matador par-dessus sa jupe, qui est actuellement derrière le micro, et c’est sa première fois ici, à l’Obscene. Son arrivée doit être récente car j’ai le souvenir d’un mec au chant dans GADGET. Gros parpaing, c’était bien bien cool !
On calme le jeu, avec le seul groupe de Street-Punk de l’affiche, TOTAL CHAOS. Autant j’aime la UK82, autant ce genre là j’ai beaucoup de mal. Les looks me font sourire même si ça reste très modéré. Musicalement ça vire trop souvent sur le Crossover Thrash, le public lui est réceptif, moi je lâche l’affaire.
Quelques discours typiques du genre “fuck the government, fuck the police, the police is not your friend”, mais qui ne me feront pas rester jusqu'à la fin.
Premier véritable gros nom de l’affiche, avec les Polonais de VADER. Eux ils ont rien dosé, avec un stand uniquement dédié à leurs merchs, avec pas loin d’une cinquantaine de modèles de t-shirts ! Le groupe rentre sur scène sur un espèce de générique de série télé avant de jouer leur Death Thrash. Look old-school, Flying-V, ça joue, y’a des influences SLAYER : je ne suis pas du tout client de la formation, mais ce soir c’est loin d'être le pire. Le concert fait le plein, le public est réceptif, ça vient même ramer sur scène.
Comme à son habitude, le groupe nous quitte sur La Marche Impériale.
On continue dans le death metal, avec VOMITORY, qui n'arrête pas de tourner depuis sa reformation. Pareil, je suis pas vraiment client, c’est du Death Suédois qui trace, sans le côté Punk du Death Suédois. Puis ce backdrop à l'effigie du dernier album… Ce n'est pas vraiment du meilleur goût. Surtout qu’il s’agit des remplaçants de SUFFOCATION…
En tout cas, si les noms s'enchaînent, la véritable tête d’affiche de cette édition, c’est bien CARCASS. Un des derniers groupes de “grind” historique à n'être pas venu à Trutnov. Leur annonce ne m’a fait ni chaud ni froid, ayant déjà vu les Anglais un paquet de fois, et le format “pas de crash barrière” ne m’a pas non plus titillé plus que ça. Il a surtout fallu, quelques jours avant le festival, un post Instagram, laissant sous-entendre un set old-school exclusif pour cette date, pour me mettre l’eau à la bouche.
Car en effet, si CARCASS propose globalement toujours le même set depuis leur reformation, cette nouvelle ne peut qu'être des plus palpitante. La bande a Walker et Steer rentre sur scène, loin d'être déstabilisé par la scène comme CANNIBAL CORPSE en 2019 et entame d’entrée “Reek of Putrefaction”. A partir de ce moment, on comprend tous qu’on va assister à quelque chose d’inédit. La setlist est accès majoritairement sur les trois premiers albums, avec une mention à la triplette “Genital Grinder” / “Pyosisified (Rotten to the Gore)” / “Foeticide”.
Bon on va pas non plus mentir, y a quand même des slots pour les choses plus récentes, notamment le dernier album.
L’engouement est plutôt général dans le public, même si je reste dubitatif malgré tout ça. En effet, j’ai sûrement placé mes attentes trop hautes et j’étais plutôt dans l’optique de voir un set vraiment old-school, avec vidéos gore, pitch et compagnie. De plus, le groupe est en pilotage automatique, ça joue sans grande conviction. Walker, comme à son habitude, nous gratifiera d’une punchline dont seul lui à le secret, à base de “Merci Curby, nous sommes enfin venu à ton putain de festival, ne nous supplie plus de venir”. Ce qui n'empêchera pas l’intéressé d’aller courir récupérer la setlist en fin de set, comme l’ado qu’il est toujours. Mouais, bof, ça faisait plaisir à voir et à entendre comme concert, mais sans plus pour ma part.
Retour à quelque chose de plus léger, avec la daube BRUJERIA. Pas de Embury ou de Walker (sauf en toute fin de set), juste deux mecs avec un foulard et des musiciens, qui viennent brailler des trucs sur des riffs éclatés. Un troisième chanteur vient les rejoindre sur “Machetazos” jusqu'à la fin du set. C’est vraiment la foire, comme d’habitude. Il y a une tête en plastique empalé sur un drapeau du Mexique, un joint géant jeté dans le public… C’est folklorique et ça me dépasse. Quelques classiques si et là, comme “Brujerizmo” ou “Matando Gueros” en fin de set avec invasion du public sur scène. Sans surprise, fin de concert sur le traditionnel “Marijuana”.
C’est l’heure de rebouffer du vrai Grind, du vrai Goregrind même, avec le plus CARCASS des groupes Tchèques, SICK SINUS SYNDROME. Véritable all star band, ils viennent délivrer du Goregrind dans la lignée des deux premiers CARCASS. C’était clairement ce genre de concert que j’attendais tout à l’heure !
Fort de deux albums, la bande à Bilos (également MALIGNANT TUMOUR), qui retire son chapeau de cowboy pour l’occasion, va dégueuler sa délicieuse symphonie nauséeuse. Le trio possède tous les gimmicks des Liverpuldiens des années 90 : les samples, le set-up de micro de Bilos… Le dernier disque étant sorti sur Obscene Productions, le label de Curby, il est venu spécialement célébrer la sortie de la version vinyle, en aspergeant un des disques de bière avant de le jeter dans le pit.
Une bonne boucherie, comme il se doit !
On change de continent et de style à présent, avec GORGATRON. Les gars viennent de Fargo, la fameuse ville du film du même nom. Un flag sur un des amplis sera d’ailleurs à l’effigie de ce film culte. Musicalement, c’est du Death, avec pleins de plans mélodiques et chiants. Complètement aux antipodes de l'attitude du guitariste, qui s’est cru dans un groupe de Slam de New York. Durant tout le set il parlera de combien de dollar il est payé ce soir pour jouer. Le set se termine par une reprise inattendue de SEPULTURA.
Retour au spécialiste local, avec AMOCLEN dont je n'ai pas entendu parler depuis 2011, date de sortie de leur premier album. Avec un logo pareil, le groupe m’avait marqué, reste à voir ce qu’ils ont à proposer sur scène. Il y a deux chanteurs, plus les membres qui font du backing, c’est un festival de cris en tout genre, avec une caisse claire en Tefal. Y a du passage tupa, mais globalement ça reste rapide et “grind”. On est vraiment dans une vibe à la Tchèque. Mention spéciale à un des chanteurs en t-shirt… PSYCHONAUT 4 !
Dernier groupe de cette véritable première journée, avec le trio DIPLOID. Venus d’Australie, ils sont venus jouer une des musiques les plus sérieuses de la journée. Tout le monde chante, y a une machine, pas mal de samples c’est une sorte de Powerviolence/Noise avec des touches de Black. Le guitariste est plus dans un registre crié, et la bassiste dans les graves, ça se répond, c’est vraiment pas mal. C’est pas sans rappeler CLOUD RAT, parfait pour finir une journée.
VENDREDI
C’est avec une poignée d’heure de sommeil au compteur que je me dépêche de me réveiller pour aller voir BELLY ERROR qui ouvre cette journée. Journée également dédiée à Curby l'organisateur, dont c’est l’anniversaire aujourd’hui.
BELLY ERROR donc, c’est du Goregrind Thèque old-school qui n’a vraiment fait parler de lui que récemment via la réédition des démos et la sortie de leur album chez Bizarre Leprous.
Ce sont des vieux briscards qui s’avancent sur scène, avec un chanteur torse nu apportant une hache dans un flight de guitare, des membres en tablier de boucher et une main accrochée à la batterie. Ambiance film d’horreur donc, ça groove de manière cradingue, avec un son de basse bien en avant et le chant est pitché bien gras. C’est vraiment parfait, complètement dans ce que j’aime. Mention à la communication entre les morceaux uniquement en Tchèque.
On reste dans le local, avec MORDLOCH. C’est du Death Metal putride, à trois voix avec des effets. C’est ultra classe, ils occupent la scène parfaitement, c’est efficace, clairement pas le genre auquel on s’attend à voir dans ce pays. Il est certain qu’ici, SNET à ouvert des vocations dans le créneaux Death metal. Il n’ont qu’une sortie à leur actif, mais vu comment ils ont parfaitement intégré les codes de cette scène, ils risquent de faire parler d’eux.
Changement radical de style avec AARGH FUCK KILL et sont sont raw Hardcore / D-beat. Y a de la reverb (via une pédale attaché à la ceinture du chanteur), le son est harsh, y a des passages chain-punk… Tout pour me plaire et c'est tellement efficace ! C’est un énorme bol d’air frais pour le coup, vu comment ça manque de groupe du genre à l’affiche.
On reste dans le Hardcore, dans une version bien plus rapide, avec TRAVOLTA. Peut être le premier groupe politisé de la journée, avec des discours antifasciste et sur le bien-être animal. Ça joue et le chanteur nous rappelle qu’il est important de rester en colère quand t’es dans un groupe de Punk. Surement les interventions les plus pertinentes de la journée, malgré un Fastcore plutôt générique. Mention à la reprise de DROPDEAD, “You Have a Voice”.
On retourne en Norvège, avec INCULTER. Quand j’arrive, le guitariste à casser une corde, ce qui fait ralentir le déroulement du set. Après quelques minutes, le groupe revient avec sa formule evil Black Thrash. C’est plutôt générique là encore, mais au moins cette année le Thrash à l’affiche reste de qualité. Le set me percute pas plus que ça malheureusement.
Direction l’Allemagne à présent avec BASTARD ROYALTY, qui partage des membres avec ACCION MUTANTE et qui propose même une musique plutôt similaire. C’est du D-beat / Crust très proche de EXTREME NOISE TERROR. D’ailleurs il y aura une reprise de “Murder” hurlé dans un mégaphone. Mention spéciale au backdrop sur lequel sont cousus des patchs des groupes ayant influencé le groupe.
On reste dans le Crust, avec les Argentins de CAHNALET. Si vous suivez un peu le festival et son organisateur, vous savez son amour pour le foot et pour Messi. C’est donc tout naturellement qu’il y a un drapeau de l’Argentine avec le slogan “In Messi We Trust” sur un des amplis, avec un réplique de la coupe du monde. D’ailleurs le bracelet du festival est dans les couleurs de l'équipe avec les trois étoiles.
Bref, le trio, emmené par une chanteuse, délivre un Death / Crust plutôt sympa.
On va finir par faire le tour du monde sur cette journée, avec à présent les Mexicains de UNIDAD TRAMA. Encore un groupe inconnu au bataillon pour ma part, qui se présente avec chacun de ses membres cagoulés et avec du sang sur les bras. C’est du Death / Grind pas très inspiré, avec une fille en blouse blanche qui vient haranguer les premiers rangs. Un set plus visuel que musical, et aussi vite oublié également.
Au tour de HYPERDONTIA de monter sur scène et de délivrer son Death Metal pas des plus adapté sur une telle scène et sous une telle chaleur. J’ai déjà vu les gars sur scène, en salle, et c’était vraiment excellent, donc difficile d’atteindre un tel rendu. Pourtant, à ma grande surprise, le set fera grandement le taff. C’est violent, la voix est bien grasse, ça ne laisse clairement pas indifférent. Projet regroupant des Turcs et des Danois et faisant partie des “gros” nom du revival qui persiste depuis bientôt 10 ans. Vraiment excellent !
Retour à quelque chose qui me parle moins, avec INTO SICKNESS. Là encore une formule Death / Grind, qui rappelle à certains moments BRUJERIA. Je trouve ça très plat et dispensable et c’est pas les riffs Hardcore qui vont sauver mon avis.
On monte plus haut en Amérique à présent, avec le retour Européen des très cultes ANIMALS KILLING PEOPLE. Si vous écoutiez du Brutal Death dans les années 2000, vous avez sûrement vu passer la scène underground Colombienne. Formule ultra brutale du Brutal Death avec du chant ultra guttural et une production toujours très brute. AKP avait pour spécificité d’avoir comme thème la libération animale, mais dans une version ultra gore (comme CATTLE DECAPITATION dans une certaine mesure). Aujourd’hui situés à New York, ils délivrent toujours la même formule : du blast à l'extrême et des vocaux ultra porcins. Y a quelques problèmes en début de set sur le chant justement, celui-ci étant rapidement noyé dans le reste. Le set est vraiment sauvage, la boucherie ne s'arrête pas et tout finit par être audible. Ils sont clairement contents d'être là et invitent très rapidement les gens à venir sur scène. Un avant goût de DISGORGE qui va jouer après, et afin d’ouvrir cette fin de journée placée sous le signe du Brutal Death.
Si l’ambiance Obscene Exreme n’avait pas encore vraiment eu lieu devant les concerts, c’est chose faite avec les Portugais de SERRABULHO. Un canon à mousse est installé sur le côté de scène, et qui fonctionnera tout le long du set. C’est donc dans une ambiance de fête au village que le public s’entasse devant la scène. C’est la foire dès les balances, et il n’y aura aucun répit à la carrosserie. C’est le zoo, des dizaines de bouées et ballons gonflables envahissent le paysage, pendant que le groupe délivre leur “happy grind” noyé dans des dizaines de samples dansant qui s'enchaînent à la suite. “We are Carcass, the Real One” s'exclame le chanteur dans son micro scotché à une pelle. Il ne s'arrêtera pas en si bon chemin et demandera des “Girls on stage ! Boobs Boobs Boobs” ou des “Give me a Blowjob” : le terme “woke” n’est pas encore arrivé jusqu’ici ! Chaque membre est en costard cravate, pendant que des pom-pom girls dansent sur scène. La mousse coule à flot, les samples ne s'arrêtent pas, le pit est devenu une pataugeoire : le Grind est mort une fois de plus à Trutnov. Le chanteur propose encore une idée de génie, celle de faire le plus grand circle-pit du festival en invitant la foule à tourner en rond littéralement autour des gradins : grand moment. Musicalement c’est entre GUTALAX et ALIEN FUCKER, donc forcément le public ne demande que ça. On terminera le set sur une demande d’un Ass-of-Death, je vous laisse donc imaginer la scène.
On s'arrête pas en si bon chemin, avec GUTSLIT, des habitués du festival, venue d’Inde. Si le groupe propose un Deathgrind groovy voire Slam plutôt basique, leur imagerie est elle aussi rapidement très débile. Très honnêtement j’en gardais un plus mauvais souvenir, et puis c’est pas tout le monde qui fait une reprise de “Kill Your Mother / Rape Your God” avec en feat Maty de GUTALAX qui vient délibérer ses bruits de criquets…
On arrête les conneries, et place à présent à une des mes plus grandes curiosités de cette édition, à savoir la présence du DISGORGE Mexicains. Véritable monument du Brutal Death / Deathgrind cradingue, le groupe est plutôt rare par chez nous, et a surtout perdu de sa superbe, avec le départ de Antimo, leader charismatique de la formation. Je ne sais donc vraiment pas à quoi m’attendre, sans avoir de réelles attentes. Il ne reste dans le line-up qu’un seul membre d’origine, et c’est certain que sur scène, ça a moins de gueule que dans les années 2000. En effet, mise à part un t-shirt de PISSGRAVE, l’ambiance est très jean / basquettes, loin du sang et des morceaux d’animaux sur scène.
Le chanteur / guitariste dispose son pied de micro ultra bas, ce qui donne cependant un atout visuel non négligeable. C’est à ma grande surprise suffisamment poisseux et carré pour me captiver tout le set. La prestation reste fidèle au son du groupe, et ça me convient parfaitement. Fin de set sur le classique “Rancid Bowel Sarcoma”, qui ne peut me laisser qu’un bon souvenir de ce concert.
Retour en Allemagne, avec ici ce qui peut se faire de plus moderne, technique et slam dans le Brutal Death. CYTOTOXIN c’est surtout de l’efficacité plus que de la crasse.
Y a tout un décorum sur scène, basé sur leur concept de “Tchernobyl Death Metal”, entre les barils radioactifs, les masques à gaz, les t-shirts fluo avec le sigle biohazard… Un groupe taillé pour la scène, emmené par Grimo, leur chanteur ultra musclé, qui a plus des allures de bidasse que de chanteur de Death. Le public répond à l’appel, et s’en donne à cœur joie entre circle-pit et wall-of-death. C’est pas ma came, et je regarde ça d’un œil distrait, surtout que j’ai déjà vu le groupe un paquet de fois. Grimo finira en fin de set par faire asseoir l'audience afin de descendre dans la foule avec un des bidons radioactifs : vraiment le sens du spectacle.
On retourne à quelque chose de plus ancien, avec les vétérans de INGROWING. Le monde répond également à l’appel et il est plaisant de les voir à un créneaux plutôt honnête pour du Grind old-school. Ça fait le taff, sans être transcendant, ce qui peut expliquer pourquoi le groupe n’a jamais dépassé les frontières, malgré son statut.
Grosse attente à présent, avec les New Yorkais d'INTERNAL BLEEDING, un de mes groupes préférés dans le genre. J’ai déjà eu l’occasion de les voir deux fois par le passé et c’était deux énormes claques. Ici c’est New York, ça groove, c’est la violence de la rue, ça slame et ça bastonne.
Le ton est donné, le set ouvre sur “Anointed in Servitude”, gros classique du premier album. Y a pas foule, mais le groupe donne tout, notamment le nouveau bassiste, le cadet de l’équipe, tout droit sorti d’un groupe de Beatdown et qui mosh sur scène. Malheureusement après ce titre, le soufflet redescend, et le set se focalise sur les deux derniers albums. Pas qu’ils soient mauvais, loin de là, c’est bourré de breaks et de moshpart, juste j’aurais aimé, comme les fois précédentes, avoir droit à un best-of ! Après je comprend, il reste seulement Chris Pervelis de la formation d'origine, et tous les autres membres ont rejoint le groupe il y a une poignée d'années. Je comprend que l’envie soit de jouer les nouvelles compos.
J’ai quand même du mal à rentrer dedans, et l’ambiance Obscene Extreme ne s’y prête pas. Je savoure “Languish in Despair” en fin de set et je me demande comment ils ont fait pour pas inclure “Inhuman Suffering”...
On continue dans les déceptions, avec ma seconde plus grosse attente de la journée, BULLDOZER. On passe vraiment du tout au tout dans ce fest, car ici c’est les quarante ans du meilleur groupe de Speed Italien. Set old-school donc, avec des titres uniquement des deux premiers albums. D’ailleurs le décors de scène est là pour nous le rappeler, avec des visuels old-school, notamment celui de l'ultime premier album. Le groupe accumule gentiment vingt minutes de retard suite à des balances interminables, la faute à un AC Wild qui a l'air très pointilleux sur le son de sa basse.
En effet, sur cette tournée, le vampire et sa cape n’est pas derrière son pupitre, mais derrière une basse, à la manière de Cronos (VENOM), principale influence de la formation. Le set finit par démarrer, sur mon titre préféré, “Cut Throat” avec le son le plus atroce du festival. C’est simple, je peine à reconnaître les premiers riffs. Le son de basse est une catastrophe, c’est un véritable brouhaha. Ça enchaine avec des titres du premier album, “Fallen Angel” ou encore “The Great Deceiver” (sur lequel le son va finir par s’arranger). Deuxième partie de set avec une poignée de titres du second, faute de temps. Et c’est tant mieux, car beaucoup plus Thrash, je n’aime pas cet album. Les titres sont bien plus mous, déjà que l’ambiance dans le pit n’est pas vraiment au rendez-vous. On en regrette presque le son raw du début de set… C’est déjà l’heure de la fin de set, quand une reprise de “Overkill” se fait entendre avant de finir sur le classique “Whisky Time”.
Un concert bien bien en dessous des deux fois où j’ai pu voir le combo. Place maintenant à la seconde légende de NYDM de la journée, avec les vétérans de PYREXIA. J’ai jamais été un die-hard, mis à part le plaisir d’écouter le culte Sermon of Mockery. Là encore un groupe tenu par un seul membre d’origine et avec des membres très récents. Forcément ça joue surtout des choses récentes, mais j’aime beaucoup le choix de s’affirmer comme un groupe de New York et de se la jouer Hardcore. Le chant est bien guttural, ça bastonne bien. Je me pose juste la question de savoir si les 1h de set ne sont pas abusives, car passé les 30 minutes la redondance est là.
Fin de set sur le titre éponyme du premier album, avec une invasion de la scène par les festivaliers. J’avais nettement plus pris mon pied la fois précédente, décidément. On retourne dans les exclusivités, avec comme chaque année, la venue d’un groupe Japonais inédit. Cette fois c’est le trio FUCK ON THE BEACH qui s’offre à nous. Loin d’avoir un statut de tête d’affiche, ça n’en reste pas moins un groupe culte dans la scène Powerviolence. Y a deux chants et ça braille dans tous les sens et à toute allure. Y a une sorte de bonne humeur et de côté fun qui retire la violence qu’on peut attendre. C’est globalement que du blast, avec quelques plans plus Hardcore et une impression d’entendre le même titre en boucle avec des paroles différentes. C’est difficile de faire plus linéaire et au bout de 20 minutes ma patience souffre face à une telle linéarité. Il y a littéralement aucun riff à la gratte, mais que du bruit. Par chance le chaos se termine 10 minutes en avance, sur le titre “Fuck on the Beach” et son refrain ou on peut s'empêcher d’entendre “quoicoubeh”, ce qui fera rire l’ensemble du public Français. Allez, plus que quatre groupes, notamment ANTGAMA de Pologne, qui joue une sorte de NAPALM DEATH période actuelle. Y’a encore du monde, mais perso j’ai l’impression que ça dure des plombes et le sentiment sera pire sur PANDEMIA, surement mon pire concert du festival. Si on pouvait croire à un groupe monté pendant le covid, vu le nom, on a affaire ici à un groupe formé il y a 28 ans. C’est du Death un poil sophistiqué très très chiant. Ce concert était un supplice et je ne m’étonne pas une seule seconde que ce groupe n’ai jamais dépassé la frontière.
Par chance les deux derniers groupes me parlent déjà bien plus. Deux groupes de Goregrind, avec pour commencer le trio Italiens de GUINEAPIG. Sorte de copycat de la fin de période de COCK AND BALL TORTURE, ils ont réussi à se faire un nom et se retrouve régulièrement sur les affiches de festival. On est sur du Goregrind groovy et efficace avec du chant pitché et growlé. Pas mal de titres du dernier album paru l’année dernière mais aussi du premier, Bacteria. Le public s’en donne à coeur joie, et ça se trémousse dans le pit. Fin de set sur de la techno afin de peaufiner l’ambiance dancefloor. Les locaux de MURDER RAPE AMPUTATE, eux, vont clôturer cette journée. Avec un nom pareil, faut pas s‘attendre à des mélodies ou des plans techniques. Goregrind bien groovy avec des membres masqués, pour une ambiance très film d’horreur. Y’a notamment une lampe de chevet sur scène, qui peut rappeler Massacre à la Tronçonneuse. Pas si éloigné de GUINEAPIG musicalement, même si légèrement plus old-school.
Il y a trois micros, pour trois types de chant, notamment un pitché. Le public est moins réactif, il faut dire que la formation Tchèque est beaucoup moins connue. Personnellement j’en demandais pas plus juste avant d’aller me coucher.
SAMEDI
Dernière journée de marathon, avec d’entrée les Suisses de EXORBITANT PRICES MUST DIMINISH. Si le nom peut prêter à sourire, il s’agit d’une référence à un titre de DISRUPT, donc les influences sont posées. Il a du monde, ce qui est plutôt rare pour ce slot, après trois jours de fête et d’excès. On est sur du Grind avec une chanteuse, et des membres venant de divers projets (NASTY FACE, THE AFTERNOON GENTLEMAN…). C’est leur premier concert de leur tournée avec ENDLESS SWARM, et ils ont l’air plutôt ravis d'être là. Ça joue, et ça lorgne pas mal vers le old-school : un bon début de journée.
Constat qui va se prolonger avec l’une de mes meilleures découvertes de cette année, ILLVILJA. Le backdrop aborde l’unique mot ‘Priest” pendant que le line-up se dévoile sur scène. Deux chanteurs et un guitariste assis pour une formule Blackened Crust. C’est de la D-beat constante avec un riffing Black Metal. Le rendu est incroyable et le temps de set est idéal. J'aurais jamais pensé pouvoir être captivé par une musique aussi subtile dans un tel festival.
Direction les Etats-Unis à présent avec IXIAS, dans une formule de Grind moderne et décousue. Le chant est criard et une table avec des pédales et là pour alimenter le chaos. Le batteur aborde un chapeau de paille et un t-shirt au couleur d’un monstre vert : un set dans un état d’esprit purement américain. La deuxième moitié de set est consacrée à un seul titre, plutôt mid-tempo. Un set tout en contraste.
On continue avec le trio TERMINATOR X, qui propose de la Powerviolence avec là aussi une table avec des pédales et autres machines à bruit (notamment celle utilisé dans WOLVENNEST) mais aussi sax. Ici pas de basse, juste une guitare, une batterie (avec un batteur cagoulé) et une chanteuse. Une formule qui reste classique, avec le batteur qui fait le second chant. On notera quand même le moment où chaque membre change d’instrument afin de proposer des impros Noisecore : ça c’était cool !
Petite pause sur la violence, avec DELAYED EJACULATION. Pas de doute avec un titre comme ça, c’est du Goregrind / Porngrind bien groovy avec du chant ultra pitché. Trio là aussi sans basse, avec un chanteur avec un bob en mode acteur porno et un gars qui vient distribuer des capotes. La perte de neurone est proche, et je vous laisse allez voir la pochette de leur premier album. Un excellent moment vous vous doutez bien, avec le seul regret d’une affluence ultra faible. Surtout quand le groupe nous propose une réinterprétation de “Genital Grinder”.
Changement radical d'ambiance avec AVERNAL, du death d’Argentine des plus basiques, pleins de solos. Je pensais, au vu du logo, à un groupe de Brutal Death, dommage.
Retour à l'efficacité avec ENDLESS SWARM. Powerviolence start and stop très efficace qui va mettre une bonne baffe à plus d’un. Y a les FUCK ON THE BEACH sur le côté de la scène, qui viennent voir le groupe avec qui ils ont fait un split. C’est une formule classique avec un bassiste qui donne aussi de la voix notamment dans un registre très SPAZZ. Niveau déco, y’a un flag “anti homophobia action” sur un ampli, ainsi que pleins de petit patch du groupe en guise backdrop. Ça reste de la musique de BCBG, millimétrée et sans bavure.
C’est déjà moins le cas des Portugais de SYSTEMIK VIOLENCE qui, sur album, propose un raw Punk Hardcore bien sale. Sur scène, deux membres cagoulés et deux autres avec du warpaint. Niveaux t-shirt y’a du ZOUO et du IMPALED NAZARENE, ça donne le ton des influences. Si sur album c’est plutôt efficace, là le rendu est bien trop fade. Il fait super chaud, les coins d’ombres se font rares, et un des mecs du festival arrose les gens avec un tuyaux. On a vu mieux comme condition pour ce genre de musique.
On reste dans les cagoules, avec les stars de HAGGUS ! Véritable phénomène Américain, c’est un honneur de les avoir pour une seconde fois en Europe. Chez eux, ils remplissent des lieux avec des centaines de personnes, donc ce n'est pas le parterre de l’Obscene qui va les impressionner. HAGGUS c’est la recette du AGATHOCLES des débuts, où les voix sont majoritairement pitchées et dont la discographie commence à être impressionnante. C’est groovy, rapide, Punk et efficace : c’est le haut du panier de tout le revival Mincecore. Le trio délivre tous ces meilleurs riffs, comme sur “Masked Mincer” ou “Plastic Mincer”. Le bassiste donne ses meilleurs cris, avec ses lunettes écrasés par la cagoule.
Le public répond présent, et met l’ambiance. Tom le chanteur / guitariste en profite pour écouler les stocks, et retourner léger en Amérique, en balançant t-shirt et autre K7. Un groupe taillé pour la scène pour un des meilleurs set de cette édition !
On change de continent encore une fois, avec les Japonais de SPEED!! NOISE!! HELL!!
C’est du Hardcore à la Japonaise : ultra Punk et bruitiste. Ce n'est pas ma scène de prédilection, mais ça fait le taff et le groupe se donne sur scène.
Retour au Death metal, avec INCARCERATION et son leader charismatique Daniel Duracell qui, quand il n’est pas derrière le micro dans son groupe, accompagne des groupes en tournée via son agence de booking. Evil Death Metal à l'américaine, c’est super efficace dans le genre, même si c’est une scène que je n'écoute pratiquement pas. Ça a clairement de la gueule sur scène !
C’est le moment de retourner dans “l’ambiance Obscene Extreme”, comme la veille avec SERABHULO, du “funny grind” pour amuser la foule.
J’en profite, avant de parler du concert, du stand LUSH placé à côté du camping, et qui distribue des échantillons afin de laver les métalleux.
Bref, retour devant la scène, avec du coup la venue des Allemands de EXCREMENTORY GRINDFUCKERS. Ils sont déguisés en hommes de cro-magnon, il y a que des blagues, que des “musiques drôles”, des reprises d’air connus, le synthé... C’est littéralement si TROLLFEST faisait du “metal extrême”. Franchement si il y avait que les passages Grind, ça serait pas pire, mais là c’est trop pour moi. C’est étrangement pas blindé devant la scène, mais le public répondra présent dans la cassosserie. Fin de set sur “The Final Grinddown” l’histoire d’enfoncer une dernière fois le clou.
Par chance, le prochain groupe est dans un registre plus sérieux. Les Suédois de M:40, que j’ai pas l'impression d’avoir déjà vu sur scène, délivre un Néo-Crust d’excellente facture. A l’image de ILLVILJA, dont une partie des membres sont commun, il y a deux chanteurs qui se répondent à tour de rôle. La formule est même pratiquement pareille, sauf qu’ici il n’y a pas l’ombre de Black Metal, mais plus celle du screamo, notamment des parties hors D-beat. C’est la méga classe et ça coche exactement ce que j’aime dans le genre. Un groupe “culte”, que je n’avais jamais vraiment creusé sur album jusque là et dont la performance m’a amplement convaincu !
C’est pas le cas de MASTIC SCUM, vieux groupe de Death / Grind Autrichiens. En 2023, il ne reste que deux membres d’origine, et ça se ressent. Déjà le chant est beaucoup trop moderne, comme l'ensemble du son. Puis ce backdrop ultra moche, digne d’un groupe de Brutal Death local… et de manière générale, l’attitude ne colle pas à l’image que j’ai de ce groupe des années 90. Pourtant c’est pas faute d'incorporer des vieux titres.
On reste dans cette continuité de groupe culte, avec les vétérans du Crust Belges, HIATUS. “We are Hiatus from Belgium” lance le chanteur, qui a des faux airs de Mike Williams lors de ces mauvais jours. Celui-ci qui n'hésitera pas à passer certains moments assis devant la batterie à fumer sa clope, comme sur ce début de set. Il a vraiment l’air attaqué. Pour autant, il y a vraiment le feeling de voir un groupe plus que humble et honnête. Ça sent le vieux squat, surtout quand les titres plus D-beat se font entendre. Quelques Crust sur-looké se pointent devant la scène, loin de la sobriété des gars sur scène. La setlist est parsemée de titres plus mid-tempo qui me parlent moins. Mais le reste du temps je passe un excellent moment et ça sonne vraiment comme les débuts du groupe. Formation sous-coté.
On fait quelques kilomètres pour arriver à la frontière Française pour accueillir les BLOCKHEADS. Je vais pas mentir, j’ai loupé une bonne partie du set, et quand j’arrive le concert est sur le point de finir, faute à une prestation qui se termine 15 minutes en avant. Mais ça avait l’air plus que cool, avec un son bien old-school. En même temps normal pour du Grind, si le concert se veut efficace. Je retiendrais surtout les derniers mots du chanteur, qui n’a plus son traditionnel bandana : “Take care, rest in peace, fuck !”
Allez, encore un groupe culte, Italien cette fois, avec la présence de RAW POWER. Un backdrop (mis à l'envers) est à l'effigie de l’album Screams from the Gutter, peut être s’agit il là d’un set spécial ? Je ne connais que très mal le groupe, et leur formule de Crossover ne me parle pas plus que ça. Le site est déjà bien bondé pour assister au concert. Personnellement ça me saoule très vite et je trouve le temps long.
Par chance le prochain groupe va me réveiller avec fracas. Pourtant loin d'être fan de la formule de ROTTEN SOUND, et leur grindcore 2.0. Pourtant dès les premières notes, je me prends littéralement un char d'assaut dans la gueule ! Le son est énorme, le mur de HM-2 est assourdissant, c’est simple c’est littéralement un rouleau compresseur qui nous fait face. Le site est blindé, et n'attendais que ça, c’est facilement la tête d’affiche du festival. Leur Grindcore va mettre tout le monde d’accord et il va être difficile de passer après ça ! Qu’elle énorme baffe, tout est en place et le set passe comme une lettre à la poste. Sans aucun doute, le meilleur concert que j’ai pu faire des Finlandais !
Il s’agit d’ailleurs d’un set anniversaire, pour les 30 ans du groupe ! Pour fêter ça, un titre du premier EP est joué en fin de set, avec supplément basse à fond, comme à l’époque : un régal !
Pourtant la vraie tête d’affiche, c’est bien MASSACRE, qui tourne en ce moment en Europe. A l’annonce du groupe j’étais dubitatif sur le fait qu’ils puissent être fédérateur ici. Je connais la réputation culte du groupe, et son premier album, From Beyond, et pour moi c’est une formation qui n’est plus d’actualité et dont l’impact ne fut que bref.
Pourtant le public est resté nombreux pour assister au concert, c’est certes pas blindé, mais loin d'être ridicule. Le chanteur déboule sur scène avec des lunettes de soleil, un t-shirt et un chapeau à l'effigie de … Pikachu ! Ils ont, pour sûr, pris le délire de l‘Obscene Extreme à la lettre ! Musicalement c’est 100% old-school, le groupe n’a pas pris une once de modernité. “Best motherfucking crowd ever” s’exclame le chanteur, toujours derrière ses lunettes de soleil et son t-shirt Pokémon. Avant de nous rappeler que “Americain crowd suck”, et ça, là-dessus, on veut bien le croire.
Entre deux titres, il communique une fois de plus avec le public et lui demande “do you feel the metal ?” avant d'enchaîner sur un medley de riffs de SLAYER / METALLICA / MAIDEN. Ce soir c’est la roue libre, avec moment culminant du set, la venue du tour manager en kigurumi de castor, venu interpréter… une reprise de GG ALLIN !
Malgré tout ça, ça reste foutrement efficace, du “death metal Pikachu” comme l’indique encore une fois le chanteur pas avare en blague. Puis à ça s’ajoute tout un florilège de blagues grasses : je ne m’attendais pas à vivre un tel show !
La soirée n’est décidément qu’un enchaînement de groupes cultes, avec cette fois, la reformation du trio Suédois DEFLESHED. Je ne connais pas vraiment le groupe, et le micro façon Elvis me laisse interrogateur. Pourtant ça reste bien vénère, et ça me rappelle parfois ANGELCORPSE. C’est plutôt solide comme Metal extrême, sans me captiver plus que ça.
Direction l'Irlande avec encore une fois des vieux d'la vieille, avec ABADDON INCARNATE. C’est du Death Metal avec des passages Grind, notamment sur les voix. Ce qui me captive le plus c’est la manière qu'ils ont de tenir la scène. Ça donne tout de suite une énergie supplémentaire. Petite reprise de “Death Shall Rise” de TERRORIZER, et le tour est joué.
C’est bientôt la fin, encore trois groupes, avec notamment les Slovaques de THORWALD, groupe à deux chanteurs, dans un registre grave et aigu, c’est du Grind, ça groove, ça fait le taff. Aussi vite apprécié et aussi vite oublié : mon crâne commence à saturer de voir autant de concerts !
Direction l’Espagne, avec TEETHING, groupe de Powerviolence qui s'est fait un nom depuis quelques années. Le chanteur rentre sur scène avec une cagoule jaune, à l'effigie de la pochette de leur album We Will Regret This Someday. Il balance d’entrée des “motherfuckers” à la manière d’un groupe de Hardcore. C’est d’ailleurs ce feeling qui va se dégager tout le set. Les compos sont bourrées de breaks et l’attitude sur scène est très “street”, et c’est franchement pas pour me déplaire.
Il y a une époque ou je confondais le groupe avec TEETHGRINDER, mais maintenant plus de doute possible. En effet, TEETHING va bien plus me parler sur scène. Entre deux “motherfuckers”, le set est ultra efficace et le groupe se donne à fond. A tel point que le chanteur demande de faire du two-step ! Un set ultra énergique afin de ne pas nous endormir à cette heure tardive.
Comme chaque année, le festival se clôture sur un groupe de Goregrind, et cette année ce sont les très productif GOLEM OF GORE d'Italie qui ont cette mission. Formée initialement en duo, aujourd’hui il s’agit d’une formation live, pour leur toute première tournée, menée avec les HAGGUS. C’est depuis la première démo de 2018 que je suis le projet et je suis plutôt curieux du rendu live. Même si j’ai lâché l’affaire depuis quelques temps, faute à une espèce de “professionnalisation” du groupe (suffit d’aller voir leur clip vidéo), je n’en reste pas moins attaché à eux.
Ouverture de set par un sample issu du cinéma de genre Italien (forcément) et c'est parti pour 25 minutes de blast et de pitch. Riki, le chanteur et frontman, a des faux airs de Marc Palmen quand il chante, sauf que lui aborde des Pit Viper sur scène. Cet accessoire est vraiment interdit, il faut arrêter avec ça. Le guitariste donne également de la voix, avec un micro pitché, et ça c’est cool. Pas mal de samples de films d’horreur ponctuent le set, c’est plutôt agréable et ça renforce la direction artistique très cinématographique prise par le groupe. Y a pas à dire, c’est vraiment efficace, ça bourre bien, même si ça s'entend que ce sont des metalleux issus du Brutal Death derrière. Le son est hyper propre, hyper carré et les mecs savent jouer, y’a pas ce côté “diy dégueulasse” propre à ce genre de Goregrind. Un set convaincant qui sera malheureusement entaché le lendemain, ou le groupe refusera de jouer à Prague car le lieu est trop “diy” et qu'ils ne s'y sentent pas bien. C’est bien beau d’avoir pour slogan “only gore is real” si c’est pour jouer les précieux après. Fin de festival donc, où tout le crew du fest investit la scène juste après le set de GOLEM OF GORE. La traditionnelle musique infernale de fin de festival est diffusée, et Curby se jette dans la foule encore présente.
L’année prochaine signe les 25 ans du festival. Je ne serais pas naïf à y demander davantage de Grind, mais j’espère avoir des surprises, comme une belle tête d'affiche (IMPETIGO) et pas juste un set de NAPALM DEATH.
L’Obscene Extreme reste une expérience de fest incroyable, entre le festival traditionnel de Metal et celui plus intimiste et do it yourself. A l’année prochaine !
Ouch !
Le marathon quoi...
Bravo et merci de ce report comme si on y avait été. Je vais avoir des récits à la rentrée d'autres gens qui y ont été, mais la programmation était singulièrement axée Death Metal cette année. Ce qui n'aurait pas été pour me déplaire, et qui illustre aussi la bonne forme de ce genre musical trente-cinq ans après son apparition, dans toute sa diversité.
Alors, autant j'apprécie beaucoup Wolfheart, et cette news ne va rien y changer, autant, pour moi, l'Arabie Saoudite est l'un des pires pays au monde... Alors, je ne suis pas arabophobe, mais ce pays pue terriblement ! Je plains les Saoudiens (et surtout les Saoudiennes) qui(...)
21/11/2024, 18:01
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
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Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
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