L’été c’est toujours un moment fort musicalement, c’est la pleine saison des festivals en tout genre et à travers le monde. Quand on est un amateur de Métal extrême, le mois d'août compte dans ses rangs un incontournable, le Party San, logé au fin fond de l’Allemagne.
C’est le festival idéal pour les fans de Death et de Black en tout genre, mais aussi d’un peu tout le reste, pour former une affiche cohérente, entre têtes d’affiche fédératrices, groupes incontournables et/ou cultes et petites pépites de l’underground. A la fois pointu et passionné, mais aussi grand public, à l’image du Fall of Summer, c’est un plaisir d’y retourner pour la troisième année consécutive.
Avant d’entamer la première journée du jeudi, faisons d’entrée de jeux un petit bilan. Le festival situé sur une ancienne piste d'atterrissage (à comprendre que du goudron sur la zone concert) à pour réputation (que je confirme assez facilement) d’avoir un son qui laisse à désirer durant les concerts. En effet, la scène principale propose des concerts souvent très moyens dû notamment à un son très brouillon, et que dire de la seconde scène, située sous un chapiteau ou là le son est bien souvent très fort, inaudible et rends même le concert désagréable. Malgré tout c’est l’affiche qui nous fait venir comme à chaque fois, et on croise les doigts pour que nos groupes préférés ne subissent pas le mauvais sort du son.
Autre point à préciser, très indépendant du festival, c’est le temps : chaque année c’est entre pluie, vent, et froid glaciale qu’on doit faire les concerts, c’est pas le top pour un mois d'août.
Dernier point, le festival à beau ramener un public international, c’est bien les Allemands qui sont majoritaires, et pour ceux qui ne le savent pas, ça reste un public très calme, trop par moment, qui n’est pas habitué à donner de sa personne dans la fosse des concerts (en dehors des concerts de Slam et de Goregrind, mais j’y reviendrais plus tard)..
Une fois ce bilan mitigé posé, on espère de tout cœur que les petits points noirs évoqués s’estompent cette année au vu des très bons groupes de l’affiche.
Et pour finir cette petite introduction, soulignons que le festival se déroule en même temps que le Brutal Assault en République Tchèque, et qui engendre une petite guéguerre entre le public des deux fests (à coup de qui à la meilleur affiche), personnellement j’ai choisis mon camp !
JEUDI 9 AOÛT 2018
Après une arrivée le mercredi et son before le soir au son des DJ Métal (comme au Fall of Summer), la journée du jeudi commence gentiment vers 14h30, avec une forte chaleur assez étrange. Le site lui ouvre 1h avant, et comme chaque jour, le festival fait retentir des coups de veritables canons pour annoncer le début des hostilités. En effet le PSOA est reconnu pour sa mise en scène très guerrière, avec ses multiples coups de canon en début et fin de journée, ses pyrotechnies pendant les concerts… l’histoire de nous rappeler qu’ici on glorifie le Métal extrême, et comme l’indique la brochure du festival “Party.San = METAL… and nothing else!!”
Après un petit instant shopping dans les diverses stands de label, distro, il est temps d'accueillir le premier groupe de la journée, OUR SURVIVAL DEPENDS ON US. Choix assez étrange que de proposer comme premier concert un groupe de Doom, très ambiancé (un clavier est présent pour déployer toute l’ambiance du groupe) et lent, qui va pas trop me donner du tonus pour entamer cette journée. Le groupe développe une imagerie très survivaliste, voir Pagan : en effet la scène est décorée de tête de renard, de membre du groupe en peau de bête, avec du sang sur le visage et une allure très hippie. Malheureusement, dès le milieux de set, le groupe va subir une coupure son qui va être difficile à rétablir par la suite (une bonne partie de la fin du set se fera avec juste le son des retours)... Comme vous l’aurez compris, aucune condition était réunie pour apprécier ce concert à sa juste valeur.
Toujours plus étrange que de proposer dès le second concert GRUESOME, qui pourtant jouit d’une certaine notoriété. Si vous avez suivis mes aventures à l’Obscene Extreme, inutile de me répéter, la setlist était la même, toujours avec cette reprise de DEATH en fin de set. Par contre si j’était très positif sur la prestation de l’OEF, ici c’est clairement moins le cas… Les membres sont clairement pas dedans, on ressent presque une lassitude, c’est très peu dynamique… autant être franc, ça se fait chier sur scène, et nous aussi. Soulignons quand même un regain d’énergie pour les titres du premier album, Savage Land. Concert vite oubliable, dommage !
On enchaîne avec une reformation qui en a fait plaisir à plus d’un, avec les Suédois de UNANIMATED ! Je ne suis pas fan de Death mélo, même si celui ci lorgne sur l’école DISSECTION. Et de plus j’y connais pas grand chose, je vais simplement dire que j’ai passé un bon moment, avec un groupe dont j’attendais rien. Je soulignerais juste un son plus ou moins correcte… Je re-sortirais peut êtres mes disques du groupe qui trainent dans mes placards à l’occasion ! La suite se passe sous le chapiteau avec son premier concert de la journée. C’est GRIM VAN DOOM qui ouvre le bal. Là encore un choix étonnant car on à affaire à un groupe de Sludge / Post-Harcore des plus modernes, dans la lignée de ce qu’il se fait actuellement. Avec des look très hardcore (voir deathcore pour le chanteur) le groupe arrive quand même à capter l’attention du public présent. L’énergie est là et le chanteur n'hésite pas à venir chanteur dans les premiers rang. Un concert assez drôle vu le cadre mais qui se laisse apprécier, notamment grâce à un son des plus corrects. En tout cas y’a pas à dire, ce début de fest est pas habituel !
Comme j’ai pu l’évoquer en introduction, le son du Party San est des plus aléatoire, c’est simple, à chaque endroit sur le site, le son va être complètement différent ! C’est le cas avec les Grecques de DEAD CONGREGATION, que certains qualifient du “meilleur groupe de Death Metal depuis le split de BOLT THROWER”. En effet, placé à 50 mètres de la scène, le son était des plus brouillons et une fois devant la scène, celui ci était devenu des plus massifs et dévastateurs, comme ce que le groupe nous habitue dans ses dates en salle. Comme expliqué juste avant, DEAD CONGREGATION c’est l’un des phénomènes de ces 5 dernières années, un groupe qui a était adulé dès la sortie de son premier album. Je comprendrais jamais l’engouement aussi débordant, même si certes, le groupe reste excellent dans l’école du Death qu’il pratique, mais comme beaucoup d’autres groupes j’ai envie de dire. Pour en revenir à la prestation, et une fois devant la scène, avec un son des plus correctes, je commence à pleinement apprécier le concert, et à rentrer dedans. Voir le chanteur vociférer, guitare en main, avec son crâne chauve, nous rappel un certain Pete Helmkamp, dans sa manière de tenir la scène. Mais à peine rentré dedans qu’une tempête de vigilance orange s'abat sur le site, devant écourter le temps de set du groupe. La ça ne rigole pas, après les fortes chaleurs, c’est une tempête de poussière qui envahit le site. Les rafales sont dévastatrices et détruirons les tonnelles de certains stand et celles des festivaliers. L’air lui est irrespirable, jaunâtres… Par mesure de sécurité le site fut évacué, l’histoire que le déluge s'arrête, car en effet, c’est la pluie qui s'est ajouté à la fête par la suite…
Après une pause camping (pour voir si les tentes sont toujours là), deux coups de canon retentissent pour nous prévenir de la réouverture du site 2 heures après… qu’elle histoire !
En grand professionnel, les concerts recommencent là où ils en étaient, sans annulation, malgrés l’heure de décalage. C’est donc ANAAL NATHRAKH qui déboule après l’apocalypse.
Difficile que tout revienne à la normal, en premier lieu le son qui subit de nombreux problèmes (sample qui sautent…), le retour est difficile, même pour le public, très mou, malgrés les nombreux appels du groupe pour lancer des pits… En tout cas sur scène ça se donne à fond, comme toujours avec ANAAL. Après il faut dire que j’ai lâché le groupe il y a longtemps, donc niveaux setlist je suis vite perdu. Je reconnais un “In the Constellation of the Black Widow” en milieu de set, puis viens le tour d’un des nouveaux titres du groupe, “Forwards!”.... Autant en studio ça passe plus ou moins, autant en live c’était pas possible ! Mix de Metalcore / Groove / Indus, c’était pas possible pour moi, comme une impression d'assister à un mauvais groupe des années 2000. Désolé mais je passe mon tour, et quitte le concert durant le titre.
Retour sous la tente, pour le second concert de la journée, avec les Allemands de GUTRECTOMY. L'Allemagne et le Slam Death c'est une très longue histoire d’amour, pourtant le groupe du jour lui est surtout tourné vers des relents Beatdown / Brutal Death moderne. En tout cas ça n'empêche pas le public de s’amuser, et tradition Allemande oblige, dès le premier titre, tout le monde se lance dans un circle pit au rythme des moshparts en coupant du bois. Et oui, ça marche comme ça en Allemagne ce genre de concert (suffit de regarder n’importe quel live à la Death Feast Open Air). En tout cas le spectacle est très drôle, voir tout le monde s’agiter en tournant en rond sur des breaks plus adaptés pour le crowdkill. Un pic d'affluence va se faire une fois le concert de ANAAL terminé, ou là on se retrouve avec des centaines de personnes à tourner en rond sous cette petite tente. Même si j’ai un peu laché le Slam depuis quelques années, c’est toujours un plaisir que d’en voir en concert, du coup mon seul regret fut de pas me retrouver devant un groupe plus authentique et adapté .
Place maintenant à un de mes groupes préféré de l’affiche, TOXIC HOLOCAUST ! Je suis un fan de Metal Punk, et TOXIC c’est l’une des synthèses les plus parfaites ! En live c’est toujours la guerre, au rythme des tubes de la bande à Joel Grind ! Les premières notes se font entendre et c’est sur “War is Hell” que commence le set ! Le son est incroyable, l’envie de tout casser est là, malheureusement comme expliqué en introduction, le public est des plus réservé et l’ambiance reste très calme, alors que c’est juste le moment d'être survolté et de taper sur ses voisins. Les tubes s'enchaînent, “Wild Dogs”, “Reaper’s Grave”, “Nuke The Cross”..., avec une fin de set terrible sur “Bitch” ! On reste sur notre faim quand on est fan du groupe, il manque des classiques (surtout “666” et “Metal Attack”), il manque de l’ambiance aussi… mais quel plaisir de revoir le groupe, tant il se fait rare en Europe !
Je loupe EVIL WARRIORS, car à cause de la tempête, un décalage c’est créer sous la tente, et le groupe joue en même temps que REVENGE, et les Canadien restent ma plus grande attente du fest !
Attente d’autant plus grande que mon dernier concert d’eux remonte à 3 ans, un concert qui avait résonné comme une annihilation totale.
Et aujourd’hui le combo le plus en vogue de la scène War Black/Death a décidé de montrer à tous les opportunistes qui écoutent le groupe dans un élan de subversivitées et de pseudo nihilisme ce que pouvait être REVENGE : une machine de guerre ultra bruitiste ! Car en effet, c’est par le mot “bruit” qu’est décrit le combo par les moins connaisseurs, mais en tout cas ça sera le mot d’ordre de la soirée ! Haasiophis, presque souriant, à pousser sa basse le plus fort possible, Read défonce son kit comme à son habitude pour délivrer une prestation des plus chaotiques ! C’est simple ce soir le groupe c’est inscrit dans le Harsh Noise / War comme peut nous le proposer des NYOGTHAEBLITSZ et compagnie.
Malgrés la masse de bruit, les plus connaisseurs auront pu distinguer les riffs exécutés de main de maître par Vermin, qui s’est entre temps laissé pousser les cheveux.
La scène est entièrement décorée (backdrop, ampli…) aux couleurs de l’album Scum.Collapse.Eradication, pour une ambiance des plus minimalistes, que le groupe développe depuis le début.
REVENGE à fait fuir au fil de son set une bonne partie du public trouvant la prestation inaudible.
En tout cas le set à débuter très très fort, avec, après son traditionnel sample de guerre nucléaire, l'enchaînement “Us and Them (Hight Power)” et “Scum Defection” nous maltraite d’emblée ! J’avoue que pour la suite je me suis laissé emporter par le brouhaha, presque hypnotisé, pour finalement tout évacuer sur le final des plus magistral avec “Blood of My Blood”, titre dédié au Ross Bay Cult. Un concert dévastateur, réservé aux fans, pas au petit rigolo qui trouve ça cool d’écouter REVENGE et qui donne un autre aspect des compositions studios !
Après cette tranche de haine difficile de passer à autre chose… Je m’excuse d’avance d’avoir volontairement loupé CRESCENT (un clone de NILE, déjà vu en début d’année) pour pouvoir me poser avec quelques potes. La suite se déroule avec la tête d’affiche du festival, EMPEROR. Soyons très clair, je suis extrêmement difficile et sélectif en Black Metal, et la vague mélo ne m’intéresse tout simplement pas, même quand c’est exécuté par les meilleurs comme EMPEROR. En plus de ne pas m’intéresser je serais pas en mesure de pouvoir vous en parler : c’est la troisième fois que je vois le groupe, et ça me passe un peu au dessus à vrai dire. Le backdrop est au couleur du split avec ENSLAVED, c’est pourtant un set basé sur Anthems to the Welkin at Dusk qui est proposé. Ihsahn reste toujours très sobre sur scène, cheveux attachés et petite lunette pour nous rappeler que le groupe à toujours était à part dans le Black et a permis d’ouvrir de nombreuses voix. En tout cas je ne suis encore une fois pas parvenu à rentrer dedans, je sais que certains fans du groupe ont été des plus conquis, j’imagine que c’était un très grand concert.
La soirée continue avec les deux derniers groupes, ENDSEEKER qui va clôturer les concerts de la TentStage. Le groupe s’inscrit dans toute cette vague de groupe qui font du Suédois sans être Suédois. Malheureusement, ça se ressent quand même que le groupe ne vient pas de Stockholm, en effet les Allemands incorporent trop d’éléments groovy, trop d’éléments adaptés pour un public… Allemands ! Difficile à expliquer, mais il suffit d’écouter toute les petites formations de Death Metal du coin pour se rendre compte, que comme en France, y a une recherche du son accessible, susceptible de plaire à tous, avec des éléments mid tempo, bien propres, aux antipodes du Death old school, pas ma came en soit ! Dernier concert de la soirée avec les très cultes MASTER’S HAMMER qui s’est retrouvé sur le dernier slot à la place d’EMPEROR suite aux problèmes de la fameuse tempête. MH, c’est la cas typique des groupes qu’on reforme et qui créé un certain engouement alors que pendant leur split, personne n’y apportait vraiment d’importance (comme TORMENTOR, DEMOLITION HAMMER…). Surtout que pour MASTER’S, même si je suis pas spécialiste de l’histoire du Black Metal, je doute de leur réelle importance au sein de la scène globale (par contre je ne nie par leur influence majeure dans la scène d’Europe de l’Est), donc l’engouement aussi général est pour ma part encore moins compréhensible. En tout cas ils sont là, habillé de chapeaux, pour nous délivrer 50 minutes de Black Metal expérimental. Impossible pour moi de rentrer dedans, l’aspect folklorique du groupe me rebute (l’utilisation du timbales pour appuyer la batterie reste quand même sympathique) et l'exécution des titres est revue au goût du jour, un peu loin de la production de leur premier album, Ritual. Je reste bloqué sur mon concert de REVENGE et je trouve cette fin de soirée bien fade !
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